L'Académie de Lu





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Mélilemots d'acronymes


L’Artefact des JEDI

(par Catablor)
(Thème : MĂ©lilemots d'acronymes)



La lumière iridescente du soleil rouge, une fois filtrée par l’atmosphère, formait une faible brume, diffuse et violacée, dans laquelle baignaient les bâtiments décrépis d’Octas IV. Tout juste la tour centrale du Tyran était encore en état de fonctionner.

« Vous avez vraiment une planète malsaine, murmura Iriden en regardant par une des larges fenêtres d’acier.

— Si vous n’êtes pas contente, vous aviez qu’à pas venir, rĂ©pliqua Marks.

— Vous avez des dettes envers le Consortium HĂ©lium et Bore, je ne fais que les collecter. »

Iriden posa ses mains sur ses hanches et dévisagea Marks, une cinquantaine d’année et dictateur du dimanche sur le déclin. D’un petit mètre soixante, avec ses épais cheveux noirs et mal coiffés, sa cape rouge usée et son regard mauvais, il n’avait pas vraiment l’allure d’un grand chef d’État.

D’ailleurs, il n’arrêtait pas de soupirer. Il faut dire qu’Iriden, cette petite blondinette à la queue de cheval, avec son attitude arrogante et ses yeux verts imprégnés de mépris lui tapaient sérieusement sur les nerfs.

« Très bien, madame l’huissière du CHB, suivez-moi. Mais ne touchez à rien !

— Ça risque pas ! »

Ils poussèrent la porte de l’entrepôt de la tour ; elle s’ouvrit dans un effrayant grincement de métal.

« C’est… moins sale que ce que je pensais.

— Il faut dire qu’on utilise encore cette pièce pour entreposer les lettres au gouvernement. »

Marks pointa du doigt un tas de cartons neufs, estampillés « ASPIC ».

« Je ne savais pas que les habitants d’une dictature pouvaient envoyer des lettres à leur dirigeant… Enfin, à cette époque stellaire, je me demande bien quels sont les idiots qui prennent encore le temps d’écrire des lettres papier.

— On ne dirait pas comme ça, mais je suis plutĂ´t populaire auprès du peuple. Enfin, de ce qu’il en reste. Il faut dire que l’Association SupervisĂ©e de Promotion des Instances Centrales fait du bon travail.

— Mouais, de la propagande d’état…

— Je me passe de vos commentaires, corporatiste ! »

Ils progressèrent dans un dĂ©dale d’étagères en acier, certaines rutilantes, d’autres rongĂ©es par la rouille ; les lumières blafardes de la ville projetant leurs ombres dĂ©charnĂ©es sur le mur.

« Mais quand même… à quoi va vous servir le disque des Jeux et Divertissements Interdits ? Avant que vous ne nous contactiez, j’avais moi-même oublié son existence.

— Tous les artefacts en lien avec les JEDI sont d’une grande importance pour notre sociĂ©té… et bien d’autres. Il n’est pas impossible qu’on nous attaque pendant sa rĂ©cupĂ©ration, aussi j’aimerai que vous vous dĂ©pĂŞchiez.

— Si vous le dites… du moment que vous effacez nos dettes, je vais pas me plaindre. Et je pense que vous ĂŞtes les seuls Ă  vouloir ce truc.

— DĂ©trompez-vous. Ceux qui se font appeler « LĂ©gion d’Or et Troupes RattachĂ©es » sont dĂ©jĂ  en chasse, et ils ont toujours un coup d’avance. Heureusement, grâce Ă  votre empire dĂ©cadent, le dernier artefact a Ă©chappĂ© Ă  leurs radars.

— LĂ©gion d’Or et Troupes rattachĂ©es ? C’est quoi ce nom ? Jamais entendu parler.

— La LOTR constitue pourtant la bande de mercenaires la plus puissante de ce cadran…

— Ah ? Vous savez moi, depuis la fin de la guerre, je ne m’intĂ©resse pas Ă  ce qui se passe dehors…

— Et pourtant vous devriez ! Enfin, quoique, on ne voudrait pas vous avoir dans les pattes non plus…

— Vous voyez… »

Marks passa la main dans un enchevêtrement de vieux disques de données. Il devait être par là…

Iriden fouillait de son côté. Il venait pourtant de lui dire de ne toucher à rien… Elle devait être pressée.

« Quoi, elle la craint à ce point, cette… légion d’or et troupes rattachées ? Quel nom débile… » pensa le dictateur. Sa planète était trop bien cachée pour qu’on puisse la trouver.

Légion d’or, légion d’or… à force de le répéter, il avait l’impression d’avoir déjà entendu ce nom, ou quelque chose qui y ressemblait pendant la guerre galactique.

« Je crois que c’était la CSI… Compagnie Silver Indépendante… » murmura Marks.

Il était arrivé au bout de son raisonnement, et toujours pas de traces du disque. Et il faisait sombre ! Il n’y voyait rien. Il appuya du plat de la main sur un gros interrupteur et des lumières jaunâtres illuminèrent la pièce.

« Eh voilà, c’est déjà mieux.

— Hiiiii ! Qu’est-ce que c’est que ça ? » s’exclama Iriden.

Dans un coin de la pièce dormait à point fermée une jeune femme dans un uniforme vert, un blaster aussi gros qu’elle en bandoulière. Elle n’avait pas plus de quinze ans, ses cheveux étaient roses et son teint très blanc avait l’air dépigmenté.

« Hm ? C’est une Walkyrie. On ne va pas laisser la tour sans défense, quand même.

— Une Walkyrie ? Je pensais que vous n’en aviez plus depuis la fin de la guerre.

— On s’est dĂ©brouillĂ© et on a relancĂ© une usine.

— Vous avez relancĂ© une usine de clonage tout seul ? Mais… oĂą est-ce que vous avez trouvĂ© autant d’argent… »

Elle s’arrêta quand elle vit que Marks la regardait avec cet agaçant petit sourire espiègle. L’argent, il l’avait trouvé dans les poches du CHB !

« Et vous la laissez dormir comme ça ? Elles ne sont pas censées garder la tour ?

— Ahem… Il vaut mieux laisser celle-lĂ  dormir. Nous n’avons jamais pu recrĂ©er la vraie matrice des Walkyries… Celles qu’on a produites après la guerre souffrent de nombreux vices de fabrications…

— Ça m’aurait Ă©tonné ! Elles sont toutes inutiles, c’est ça ?

— Nooon… enfin, certaines, oui. Quant aux autres, elles sont catĂ©gorisĂ©es « TSLICH » par notre service de santĂ© mentale. Un jour, si vous avez de la chance, on vous montrera ce que ça veut dire... Ah ! »

Marks tira sur un disque ovoïde et grimaça dès qu’il vit sa couleur jaune et son titre : JEDI.

« Tenez, voilà ce que vous cherchez ! Maintenant effacez-moi ces dettes ! »

Iriden regarda l’objet de long en large pendant plus d’une minute, alors que la mauvaise humeur de Marks augmentait.

« Bon, vous vous magnez ? Je croyais que vous étiez pressée.

— C’est bon. »

Elle sortit une tablette bleutée. Un « bip » bruyant se fit entendre.

« Toutes les dettes de l’Empire déchu d’Octas IV ont été effacées.

— DĂ©chu toi-mĂŞme ! Et fichez-moi le camp ! » pesta Marks alors qu’il Ă©teignait les lumières. Elles se rallumèrent aussitĂ´t, mais en rouge.

« Tiens, c’est pas normal, ça… constata le directeur.

— ALERTE, ALERTE ! DÉBARQUEMENT IMMINENT » brailla une voix mĂ©tallique.

Marks et Iriden se précipitèrent à la fenêtre. Un gros vaisseau carré descendait sur la ville, accompagné d’une trentaine de parachutistes.

« C’est la LOTR ! Ils nous attaquent !

— Merde, s’ils ont trouvĂ© Octas, c’est bien les successeurs de la CSI…

— Faites quelque chose, au lieu de rester plantĂ© là ! Ordonnez Ă  vos dĂ©fenses aĂ©riennes de les abattre !

— C’est courageux de votre part de penser qu’on a encore des batteries de dĂ©fense active ici. »

Iriden serra les dents. Elle venait tout juste de récupérer le dernier artefact JEDI, et elle était attaquée par la Légion d’or...

Et cet abruti de Marks qui ne se bougeait pas !

« Tant pis, je m’en sortirai toute seule ! » s’exclama Iriden en tirant un blaster de poche. Elle fut arrêtée par Marks.

« Attendez. Vous ne croyez quand même pas qu’on vous a emprunté autant d’argent juste pour la frime d’avoir des Walkyries ?

— Bah… si, pourquoi ? »

Un coup de canon laser fit vibrer la tour. Mais ce n’était pas la LOTR.

Au sol, une vingtaine de soldates, toutes semblables, couleur des cheveux excepté, à celle qui dormait dans l’entrepôt, se jetaient sur l’aéronef ennemi. En un tour de main, les parachutistes étaient abattus, et elles pénétraient dans le vaisseau.

« In… incroyable ! Elles ont capturé leur tête de pont ! Ordonnez-leur de le fouiller, nous y trouverons peut-être d’autres… »

Iriden n’avait pas terminé sa phrase que le navire de la LOTR partait en fumée dans une formidable explosion, qui réveilla du même coup la soldate qui dormait dans la pièce. Ses pupilles, divisées en trois cercles concentriques, étaient écarquillées au possible et lui donnaient un air de folle.

« Naaaan ! Pourquoi personne ne m’a réveillée ! » s’exclama-t-elle avant de sauter par la fenêtre. En trois bonds sur les toits rouillés de la ville, elle rejoignait ses camarades.

« Qu’est-ce que…

— Je vous l’ai dit… Nous n’avons pas rĂ©ussi Ă  recrĂ©er de vraies Walkyries. Celles-ci sont plus fortes, plus agiles, mais ont aussi un TempĂ©rament SĂ©rieusement Licencieux, IncompĂ©tent Chaotique et Hargneux. TSLICH, d’après notre service mĂ©dical. »

Comme pour appuyer son propos, Marks pointa la carcasse incendiée du vaisseau de la LOTR. Les Walkyries s’étaient rassemblées autour, certaines ricanaient, d’autres, silencieuses, regardaient le feu avec une fascination morbide.

« Bon, j’imagine que si on a été attaqué… on peut vous filer un coup de main pour repartir. » déclara Marks, un petit sourire en coin.

Iriden poussa un profond soupir. Elle n’était pas encore rentrée au QG du CHB…














Awoken

Ton texte est chouette et les personnages aussi. Les acronymes sont très bien insérés aussi. Bravo!


Le 01/10/2022 à 20:30:00

















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