![]()
![]()
![]()
![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() Duel Ă©pique
![]()
DieuDesPseudoErrant![]() Spectacles![]() ![]() ![]() RĂ©sonance(par DieuDesPseudoErrant)Au cĹ“ur d’une grande citĂ© souterraine se trouvait un immense rĂ©seau labyrinthique de tunnels aux aspects tentaculaires. Les nombreux câbles qui alimentaient en Ă©nergie toute la citĂ© passaient par tous les trous de la paroi. La salle Ă©tait grande, gigantesque mĂŞme. La porte d’entrĂ©e comme la machine qui se situait au centre semblaient bâties pour des gĂ©ants. Le cĹ“ur, la machine centrale, aussi appelĂ© la Forge des âmes, brĂ»lait d’un rouge incandescent sous une Ă©paisse couche d’un alliage de mĂ©tal et de pierre noire. L’œil noir qui habitait dans ce cĹ“ur tournait Ă une vitesse difficilement perceptible pour l’humain, Ă l’image d’une Ă©toile Ă neutron. Un Ă©tat anormal qui rĂ©sulterait Ă une catastrophe pour toute la ville souterraine. Quatre personnes pĂ©nĂ©traient ainsi dans la salle, armes Ă la main, Ă l’exception de celle qui apparaissait sous les traits d’une jeune fille de seize ans. La femme qui tenait son jiĂ n attachĂ© Ă sa ceinture ordonna Ă sa camarade qui avait dĂ©jĂ levĂ© son fusil : « LĂnshu?, tire dedans. — Pas besoin de me le dire. » Elle visa la lueur rougeoyante Ă©loignĂ©e d’environ trois cents mètres. La bouche du fusil dĂ©tonna sous une fumĂ©e obscure surnaturelle. La balle traça son chemin en laissant une traĂ®nĂ©e bleutĂ©e pour mieux la percevoir. Elle disparut aussitĂ´t dans un sifflement Ă peine distinct et sous une courte Ă©tincelle. « Sophia, la carapace est trop Ă©paisse pour une balle physique. — Hum… RĂ©flĂ©chissons… » Elle demeurait pensive, fixant son camarade Ă la massue puis la jeune de seize ans. « RĂ©zo’nance, ta prĂ©sence ne sera pas utile, mais guette toujours au cas oĂą. — Avec LĂnshu?, le combat est dĂ©jĂ gagnĂ© de toute façon. » Celle-ci dĂ©sapprouva la remarque de la jeune fille en haussant des sourcils. « Je dois m’approcher d’au moins cent mètres si je veux tirer dans l’œil avec un taux de tir au but optimal. — Ă€ deux cents mètres, la Forge des âmes va activer ses systèmes de dĂ©fense. » Sophia se dĂ©signa comme volontaire. « Je m’occupe de ça. Écho, tu te charges de dĂ©former la carapace. — Ma massue ne va pas trop aimer ça. » Sophia et Écho se mirent Ă courir le plus vite possible suivi de LĂnshu? derrière. Comme prĂ©vu, Ă deux cents mètres du cĹ“ur, des silhouettes humanoĂŻdes jaillirent du sol puis crachèrent des aiguilles en direction des trois. D’un simple geste de la main gauche, Sophia entoura elle et ses deux compagnons d’une barrière de flammes qui dĂ©sintĂ©gra les projectiles. Les doigts de sa main gauche brĂ»laient dĂ©sormais d’un feu sinistre. Un feu qu’elle redirigea d’un revers pour balayer leurs assaillants. « J’adore cette nouvelle technomagie ! » s’extasiait-elle avec un regard quasi dĂ©ment. Écho et LĂnshu? continuèrent leur route tandis que Sophia dĂ©capitait les silhouettes sombres en brandissant fièrement la lame de son jiĂ n. DorĂ©navant plus près du cĹ“ur, le sol se mit soudainement Ă trembler. La roche s’effondra sous leurs pieds. Écho rĂ©ussit Ă s’accrocher au dernier moment, mais LĂnshu? ne fit que glisser sur la paroi cinq mètres plus bas. « LĂnshu? ! — Ça va ! Continue ta route, je vais me dĂ©brouiller ! » RĂ©zo’nance, qui semblait mĂ©diter, rouvrit les yeux. Elle avait fini de communiquer avec le cĹ“ur. L’œil noir restait fermĂ© par rancune et colère. L’issue pacifique qu’elle aurait souhaitĂ© avoir n’était plus. Le choix Ă©tait fait. « Repose en paix. » lâcha-t-elle. Écho rapprocha sa grosse masse, hurlant de toutes ses forces avant de bondir sur l’armure du cĹ“ur. Un bruit assourdissant vibra dans les oreilles de tout le monde. MalgrĂ© la puissance du coup, le bouclier avait tout encaissĂ©. Subitement, des filins noirs invisibles aux yeux du monde physique surgirent depuis l’œil. Écho, qui ne voyait rien, sentit nĂ©anmoins les esprits du cĹ“ur le retenir dans ses mouvements. Il chutait ainsi lamentablement au sol après avoir bondi contre l’armure une seconde fois. Alors qu’il voulait appeler Ă l’aide Ă la jeune fille, sa bouche ne bougeait pas d’un pouce. Une partie de son corps Ă©tait sous l’emprise des esprits. Ses sens se dissipaient Ă mesure que les filins obscurs s’infiltraient en lui. La vue devenait trouble, ne parvenant plus Ă bien distinguer les teints rouges du cĹ“ur de la Forge des âmes. Il ne sentait plus la roche sous ses pieds. La masse qu’il tenait dans sa main tomba brutalement. Puis, alors qu’il pensait totalement perdre ses moyens, RĂ©zo’nance apparut sous la forme d’une silhouette tĂ©nĂ©breuse Ă peine visible alors que son enveloppe corporelle se situait encore Ă l’entrĂ©e. Une hache se matĂ©rialisa peu Ă peu dans ses mains, puis elle abattit les tentacules noirs d’un coup sec. LibĂ©rĂ© de ses entraves, Écho rĂ©cupĂ©ra aussitĂ´t son arme puis frappa violemment le sol lequel vibra. Des lierres blancs se formèrent autour de la masse avant de se rĂ©pandre sur le long du bâton et sur la main de son propriĂ©taire. Investi d’une Ă©nergie nouvelle, son saut s’accompagna d’un cri rauque et puissant. Il tourna sur lui-mĂŞme, emportĂ© dans un Ă©lan. La masse fracassa l’armure qui cĂ©da Ă la force inouĂŻe chargĂ©e d’une puissance surnaturelle. Un trou bĂ©ant laissait dĂ©sormais entrevoir l’œil noir qui s’agitait encore plus qu’auparavant. Il tentait de refermer sa plaie en toute hâte. « LĂnshu? ! — DĂ©jĂ fait ! » Elle avait dessinĂ© au sol dans le style des Ă©critures ossĂ©cailles le symbole de ?, le feu, lequel brillait d’un bleu aux nuances de turquoise. Elle tira en l’air avec son fusil, la balle partant comme une munition Ă tĂŞte chercheuse. Le cĹ“ur avait rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© une bonne partie de son armure, mais insuffisamment pour empĂŞcher la balle de pĂ©nĂ©trer dans le ventre mou de sa dĂ©fense. L’œil se fit transpercer de part en part. Rendu plus instable, il s’effondra sur lui-mĂŞme puis s’évapora lentement. Le teint rouge du cĹ“ur se muait en une lueur blanche chaleureuse, comme avant, toutefois Ă©phĂ©mère en l’absence de l’œil noir. RĂ©zo’nance, Écho et LĂnshu? rejoignaient Sophia qui retira son jiĂ n du dernier ĂŞtre humanoĂŻde dĂ©sormais inanimĂ©. « J’étais au plein milieu de mon Ă©chauffement. » dit Sophia en toute arrogance et en rangeant son arme dans son fourreau. Écho et RĂ©zo’nance s’échangeaient un bref regard. « Merci, petite. — Je m’excuse pour n’être intervenu que trop tard. — Pas la peine, l’important c’est de s’être dĂ©barrasser de cette fichue Forge. D’ailleurs, comment tu as su que j’étais en danger ? » RĂ©zo’nance ne lâcha pas un mot, ne prĂ©fĂ©rant pas lui dire qu’elle avait tentĂ© de nĂ©gocier avec les esprits prisonniers de la Forge des âmes. Le hasard avait fait en sorte qu’elle fĂ»t au courant des intentions du cĹ“ur. "Si je ne peux pas t’avoir, j’aurai ton ami !" avait-elle entendu en communiquant avec lui. « Ta gueule, c’est magique ! » lui assĂ©na Sophia ; « Enfin, plutĂ´t technomagique. » LĂnshu? s’approcha humblement vers elle. « Merci pour tout, Sophia. Vous serez tous bien accueillis si vous dĂ©cidez de nous revoir. — Il n’y a pas de quoi ! » Alors que l’issue semblait se marquer d’un avenir radieux, RĂ©zo’nance fit rappeler la rĂ©alitĂ© de la situation. « Sans la Forge des âmes, la ville n’est plus alimentĂ©e en Ă©nergie. Les serres souterraines, les lumières, les cuisines, les appareils, les automates … Plus rien ne va fonctionner d’ici quelques heures. Les dix mille habitants vont devoir s’adapter ou fuir. — Ce n’est plus votre problème. Vous Ă©tiez lĂ pour la Forge des âmes, rien de plus. Et puis, mĂŞme si les humains dĂ©sertent la ville, les MĂ©chanimas comme vous et moi seront toujours lĂ . — Notre devoir est de faire survivre l’humanitĂ©. — L’humanitĂ©, l’humanité… » soupira-t-elle ; « L’humanitĂ© n’est plus rien. La surface est devenue trop hostile pour elle. Les MĂ©chanimas sont devenus la prochaine Ă©tape de l’évolution humaine. Un corps de pierre noire et d’âme humaine : l’humain parfait. — J’espère pour vous que le Ciel saura se montrer d’une bonne volontĂ©, LĂnshu?. — Le Ciel dĂ©cide de ce qu’il voudra de moi. Puisse-t-il faire en sorte que nous nous revoyons un jour, RĂ©zo’nance. » |