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Jalon![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Une mission banale de Norim(par Jalon)Les cultistes encapuchonnĂ©s furent brutalement tirĂ©s hors de leur transe par un bruit sourd, comme un violent claquement de porte, qui se rĂ©verbĂ©ra dans toute la crypte. Ils ouvrirent les yeux avec prĂ©cipitation. L’illustre Garshuggarath avait-il enfin entendu leurs prières ? Chacun d’entre eux tourna la tĂŞte dans tous les sens, leurs regards parcourant le tapis de culte au sol, les codex posĂ©s en cercle au milieu, chacun ouvert Ă une page bien prĂ©cise. Puis leurs yeux glissèrent sur l’idole du seigneur dĂ©mon sculptĂ©e dans le mur du fond de la grotte. Devant celle-ci se tenait le maĂ®tre de cĂ©rĂ©monie, qui avait maintenu sa pose de prière, les yeux fermĂ©s et les mains posĂ©es sur l’autel oĂą brillaient encore les taches de sang laissĂ©es par l’offrande collective. L’un des cultistes, dans un besoin de briser le silence, prit la parole. — MaĂ®tre… — Silence, commanda ce dernier en levant lĂ©gèrement sa main droite. Le cultiste se tut. — Laissons notre invitĂ© venir Ă nous, reprit le maĂ®tre. Alors, Ă l’autre bout de la grotte, lĂ oĂą se trouvait le passage par lequel on accĂ©dait au lieu de culte, un autre coup de tonnerre se fit entendre. Puis des bruits de pas plutĂ´t lĂ©gers, mais rapides. Enfin, au bout de quelques instants apparut un homme, visiblement d’espèce humaine. Il Ă©tait âgĂ© de la trentaine au moins, au vu de sa barbe blonde bien soignĂ©e qui complĂ©tait bien sa longue chevelure de mĂŞme couleur nouĂ©e en catogan sur la nuque. Mais ce qui frappait surtout, c’étaient ses vĂŞtements. Il portait un genre de kimono très dĂ©taillĂ© aux dominantes violette et rose vif, cousu au fil dorĂ©. L’homme jaugea l’endroit dans lequel il Ă©tait arrivĂ©. Une immense grotte au plafond tapissĂ© de stalactites. Au fond, un rassemblement autour d’un autel et un tapis de culte. La statue au fond Ă©tait particulièrement hideuse, releva-t-il. Il croisa le regard du maĂ®tre qui le dĂ©visageait sous sa capuche. Puis il passa la main dans son col, en retirant un pendentif en forme de coquillage qu’il leva au-dessus de sa tĂŞte, le bras tendu. — Bonjour Ă tous ! Je suis le Protecteur Norim. J’ai le plaisir de vous informer que sous dĂ©cision du Conseil des Omninautes, et au nom de l’intĂ©gritĂ© de chaque univers, vous ĂŞtes en Ă©tat d’arrestation ! Alors qu’il prononçait fièrement ces paroles, la lumière des cristaux qui Ă©clairait la grotte se reflĂ©ta dans le fond de son pendentif, le rendant repĂ©rable mĂŞme Ă l’autre bout de la grotte, lĂ oĂą se trouvait le culte. Le maĂ®tre de cĂ©rĂ©monie descendit de son estrade. Il dĂ©passa les autres cultistes qui attendaient nerveusement que quelque chose se passe, et se rapprocha de l’intrus. Ce dernier commença lui-mĂŞme Ă avancer, si bien qu’une fois son pendentif remis Ă sa place, l’homme blond se retrouva en face du prĂŞtre qui enleva sa capuche. Il dĂ©voila alors un visage aux yeux noirs et profonds sans pupille, qui donnaient l’impression qu’ils regardaient l’intrus sans le voir. En outre, de toutes les crĂ©atures les plus Ă©tranges que Norim avait croisĂ©, il n’en avait jamais vu une avec la peau aussi lisse. Aucun pli, aucune ride ne venait perturber l’aplat gris qui recouvrait ses traits, et cela donnait Ă son interlocuteur une allure presque juvĂ©nile, qui Ă©tait mise Ă mal par sa taille remarquable de presque deux mètres terriens. Cet ĂŞtre singulier prit alors la parole, laissant voir ses dents pointues et aiguisĂ©es entre chaque syllabe. — J’ignore qui tu es, tout autant que l’existence de ce Haut Conseil dont tu parles, protecteur. Mais sache que tu ne m’empĂŞcheras pas d’accomplir la destinĂ©e de ce monde. Il fit un signe de la main gauche. Alors la moitiĂ© des cultistes sortirent de cercle, se prĂ©cipitant derrière l’hideuse statue du fond, tandis que l’autre moitiĂ© s’agenouilla sur le tapis, chacun devant un livre qu’il se mit Ă feuilleter tout en rĂ©citant des incantations. — Une destinĂ©e, hein, fit Norim, soudain très sĂ©rieux. La grotte commençait Ă se remplir d’une cacophonie de murmures menaçants alors que le groupe de cultistes qui s’était Ă©clipsĂ© revint munie d’armes blanches de toutes sortes. Norim s’assura du coin de l’oeil qu’ils ne faisaient pas plus de mouvement avant de poursuivre : — J’ai visitĂ© un tas d’univers au cours de mes missions de protecteur. Et je peux te garantir qu’aucune destinĂ©e ne veut la destruction de son univers. Or c’est principalement ce que toi et tes acolytes ĂŞtes sur le point de dĂ©clencher ici. Le maĂ®tre de cĂ©rĂ©monie leva un avant-bras. Ă€ ce signal, les cultistes derrière lui levèrent leurs armes en garde, prĂŞts Ă bondir. — Tu te prĂ©tends protecteur, fit l’être gris avec un rictus. Tu ne connais rien de ce monde. Tu en ignores les enjeux. — Oh, rassure-toi, rĂ©pliqua Norim avec un sourire. Contrairement Ă bon nombre de mes collègues, je lis toujours le briefing jusqu’au bout avant de partir en mission. — AnĂ©antissez-le ! Commanda le maĂ®tre Ă ses sbires. Norim, quelque peu surpris par la puissante voix de son adversaire, ne vit pas tout de suite le groupe armĂ© de cultistes se ruer sur lui. Il mit donc un peu de temps avant de prĂ©parer sa contreattaque : une sĂ©rie de geste qu’il effectua Ă une vitesse surhumaine avec ses mains, concentrĂ© de bout en bout pour leur parfaite exĂ©cution, et une frappe finale sur le sol de la paume de sa main. Une onde de choc accompagnĂ©e d’un flash de lumière se propagea alors, faisant voler en arrière une bonne partie de ses assaillants. — Comment est-ce possible ? Fit le maĂ®tre de cĂ©rĂ©monie, interloquĂ©, qui avait Ă©tĂ© projetĂ© en arrière lui aussi. Serais-tu un sbire des dieux anciens ? — Non, ta gueule, rĂ©pondit Norim en se redressant, de marbre. C’est magique, c’est tout. Le protecteur dĂ©testait quand des crĂ©atures le prenait pour un dieu ou un envoyĂ© divin. Mais il n’eut guère le temps de ruminer. Le reste de ses assaillants arrivait Ă sa portĂ©e. Plus le temps d’invoquer une onde de choc de nouveau. Pas le choix, il fallait passer en combat rapprochĂ©. Norim se lança alors dans une furieuse danse de combat, parant absolument tous les coups que ses adversaires tentaient, et les retournait contre eux. En un instant qui parut ĂŞtre accĂ©lĂ©rĂ© au double de sa vitesse normale, tous les cultistes armĂ©s Ă©taient Ă terre. Le protecteur se tourna vers le maĂ®tre, qui s’était levĂ© et commençait Ă reculer vers le tapis de culte. — Attendez ! Fit ce dernier, apeurĂ©. Les dieux connaissent notre destinĂ©e ! Pourquoi nous empĂŞcher de l’accomplir ? Ces paroles Ă©taient de trop pour Norim. Une fois, d’accord. Mais pas deux. — Je. Ne. Suis. PAS. UN. DIEU. Il frappa le maĂ®tre d’un coup de poing qui fit trembler l’air autour de l’impact. Celui-ci tomba inconscient en quelques secondes. Soudainement, une secousse traversa toute la caverne. En Ă©coutant les vibrations, Norim dĂ©duit que l’épicentre en Ă©tait… le cercle de culte. Les incantateurs ! Dans sa frĂ©nĂ©sie, puis dans sa colère, il avait complètement oubliĂ© ce groupe de cultistes qui Ă©tait restĂ© en retrait, très certainement dans le but de poursuivre le rituel coĂ»te que coĂ»te pendant que les autres se chargeaient de lui. Les marmonnements indescriptibles des incantateurs, que le protecteur avait fini par cesser d’entendre pendant le combat, lui revinrent dans les oreilles de plein fouet, comme une dĂ©tonation. Quelle erreur. Mais peut-ĂŞtre Ă©tait-il encore possible de la corriger. Alors Norim sauta. Dans les airs, il effectua des gestes magiques bien placĂ©s qui prolongèrent son bond jusqu’au centre du cercle de culte. Et par une autre sĂ©rie de gestes, il dĂ©chaĂ®na une nouvelle onde de choc qui balaya les codex, les cultistes, et dans la trombe, mĂŞme l’autel subit une Ă©gratignure dans sa pierre lisse. Norim se releva dans une grotte devenue bien calme, au centre du tapis de culte sur lequel des flammes commençaient Ă apparaĂ®tre. Encore une mission rondement menĂ©e, pensa-t-il. Il avait hâte de retourner Ă la citadelle raconter ses exploits Ă ses collègues. Les flammes sur le tapis se rĂ©pandaient, et une odeur de brĂ»lĂ© commença Ă investir la caverne. Il Ă©tait temps de partir. Le protecteur avança vers les bords du tapis, tout en tâtonnant son col Ă la recherche de son pendentif. Mais alors que son pied gauche allait quitter le tapis pour de bon, quelque chose s’enroula autour de sa cheville. |