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![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Suicide Humain(par Noble) Le monde mourrait, et avec lui les hommes, leurs espoirs, leurs vies, leurs bonheurs. Les causes Ă©taient connues de certains, mĂ©prisĂ©es par d’autres, et leurs consĂ©quences se rĂ©vĂ©laient plus catastrophiques qu’aucun n’avait pu le prĂ©dire. Ce n’est pas l’apocalypse telle qu’imaginĂ© dans nos religions, ni mĂŞme la venu d’un esprit malĂ©fique condamnant les mortels Ă la damnation Ă©ternelle. Pire, c’était la fin de l’humanitĂ©. La disparition des valeurs, de l’honneur, de la foi, non pas consacrĂ© un dieu ou un concept mĂ©taphysique, mais envers notre espèce. La race des Hommes, aussi diverse que complĂ©mentaire, se tarissait. Ce qui nous poussait avant vers les hauteurs de l’HumanitĂ©, Ă devenir meilleur, nous prĂ©vient aujourd’hui de vivre dignement. Les dĂ©fauts sont devenus qualitĂ©s, entraĂ®nant dans leurs ascensions l’anĂ©antissement des prĂ©cĂ©dents atouts qui avaient eux aussi portĂ© ce nom. La beautĂ© n’existe plus, puisque tout est beau. La laideur est norme, puisqu’elle est originale. Tout est laid, mais tout est beau, ainsi rien n’est ni beau, ni laid. Plus personne n’est bĂŞte, chacun a une intelligence diffĂ©rente, et gare Ă celui qui oserais contredire l’imbĂ©cile, car il deviendrait lui-mĂŞme la cible de tous les idiots se fĂ©licitant de l’être. Le combat, Ă sens unique, n’aura de fin que lorsque le malheureux se sera agenouillĂ© devant l’idiocratie, ou aurait quittĂ© ce monde. Un monde irrĂ©prochable qui dĂ©fend chaque aspect du vivant, et ayant supprimĂ© la seule notion de « dĂ©faut » . Ainsi, tout le monde, dès la naissance, est un ĂŞtre sublime, divin. Comment voudrions-nous devenir meilleur si nous sommes dĂ©jĂ parfait ? Quelles crĂ©ations pour amĂ©liorer notre vie pourrions nous inventer alors que nous lisons partout que cette vie est la meilleure que nous pouvions espĂ©rer ? Pourtant, la famine existe, des millions de morts sont a prĂ©sager, nous connaĂ®trons bientĂ´t de nouveau les guerres de l’Eau, disparus depuis des temps immĂ©moriaux. Est-ce cela, notre monde idĂ©al ? Non, ce monde idĂ©al, comme il nous l’est vendu, est en vĂ©ritĂ© un monde en Ă©tat de mort cĂ©rĂ©bral. Ce que nous voyions, chaque jour, ne sont que les reliquats d’une grande espèce, qu’ils nous restent avant notre disparition.Â
 C’est désormais inévitable, nous allons disparaître, et la faute reviens aux imbéciles. Ceux se targant de détenir le pouvoir et donc le savoir, alors qu’ils ne détiennent que des puits de pétrole. Ceux pour qui les hommes croient, alors qu’ils ne sont pas plus malins que nous. Ceux qui défendent notre système coûte que coûte, incapable de percevoir nos propres erreurs et nos lacunes. Ceux défendant des grandes causes, livrant de grands combats, qui n’ont pour finalité que leur propre autosatisfaction personnel dans leurs misérables luttes insignifiante à l’échelle du Monde. Par quoi serons-nous remplacés ? Une autre espèce, même s'il s’agit de nos descendants, il est certain qu’ils ne voudront plus être associés à la race pitoyable qui a troqué un monde magnifique et des millénaires d’évolution pour leurs égoïsmes. Qu’importe que nous soyons éradiqué par notre propre imbécillité, par le feu nucléaire, ou par la planète provoquant mille cataclysmes pour effacer cette masse grouillante qui la peuple. Nous sommes déjà mort, nous n’avons plus de raisons de vivre.
Et si vous, pauvre lecteur, imaginer que vous êtes différent parce que vous voyez un sens à votre vie, grand bien vous en fasse. C’est que le système vous a suffisamment violé l’esprit pour vous convaincre que l’objectif d’une vie était d’avoir un métier, de servir fidèlement votre entreprise, d’avoir une famille, pour perpétuer cette boucle infernale, ou de vivre pleinement pour votre passion, car, après tout, personne ne compte plus que vous. Le sage est triste, et l’idiot est heureux, c’est d’autant plus vrai dans ce monde qui ne laisse plus que de la place aux hommes plutôt qu’à l’Homme. Mais si vous êtes comme moi, lucide, et bien, je vous dirais merde. Car votre vie, comme la mienne, doit être bien malheureuse. Et si vous imaginez que vous pouvez encore changer la chose, abandonnez. Ce n’est pas en distribuant des tracts, qui finiront dans une poubelle ou un feu de cheminée, que vous arrêterez la hache s’abattant sur notre nuque. Le vote ? Oui, c’est un bon moyen de se persuader d’être utile en ne faisant rien, car jamais un morceau de papier dans une urne ne réglera notre pourriture intérieure.
Demandez Ă l’abeille comment elle combattrait les frelons venant envahir sa ruche : tiendrait-elle un dĂ©bat dĂ©mocratique sur la manière d’agir ? Ou un vote Ă patte-levĂ©e ? Pendant que les discussions se tiennent, l’ennemie est lĂ , pille, massacre Ă tour de bras. Le seul moyen de faire survivre la ruche – et la Reine – c’est d’attaquer en boucle les frelons jusqu’à qu’ils n’en reste aucun. De poursuivre le combat, jeunes abeilles comme anciennes, lançant des attaques suicide pour essouffler l’adversaire jusqu’à que la prochaine vague, ou celle d’après, parvienne Ă le vaincre. L’Homme Ă©tait comme l’abeille avant. Pour survivre, il combattait l’ennemi. Des hĂ©ros inconnus se dressaient, pour le bien commun, et souvent pour leurs intĂ©rĂŞts personnels, il est vrai. Mais qu’importent les convictions intĂ©rieures quand les actes suivent. Mais aujourd’hui, quel ennemi combattre ? L’État ? La SociĂ©tĂ©? Le Patriarcat ? Le Capitalisme ? L’Étranger ? La Religion ? L’Homme ? L’ennemi est invisible, mais lĂ . Nombreux, puissant, il ne s’agit plus d’un frelon qu’il faut attaquer, mais d’une horde de buffles, et nous autres, abeilles, ne savons plus piquer depuis longtemps. Le combat n’est pas possible, ainsi, nous poursuivrons la lente mort de l’HumanitĂ©. Mais ne vous inquiĂ©tez pas, vous conserverez votre pouvoir d’achat, et vous ne travaillerez plus, vous serez gros car vous pourrez manger tout ce que vous voulez n’importe quand, le sport n’aura plus de sens, car tout ce qui fatigue n’a pas d’intĂ©rĂŞt, n’est-ce pas ? À quoi bon s’user si cela ne nous apporte rien ? Oui, un monde parfait, voilĂ vers quoi nous nous dirigeons. Mais je n’en veux pas, et je ne veux pas que mon HumanitĂ© empreinte une voie qui la rapproche plus du bĂ©tail que du divin. Les puissants contrĂ´les ce monde, et ils ont contaminé de leurs malices l’esprit mĂŞme de ceux que je veut dĂ©fendre. Quoi que j’entreprenne, je serais moi-mĂŞme dĂ©signĂ© comme fou par ceux pour qui je saigne. Qu’importe, ma vie n’a pas d’importance Ă l’échelle de celle de l’Homme, et je suis prĂŞt Ă endosser le rĂ´le de tyran si, mĂŞme un million d’annĂ©es plus tard, lorsqu’on aura oubliĂ© mĂŞme mon nom, l’être humain sera de nouveau digne de vivre. Pour cela, il faut couper les arbres infectĂ©s. Tous, s'il le faut, afin qu’une jeune pousse pure puisse s’épanouir dans ce nouveau monde dĂ©livrĂ© de sa corruption. Ennemi de l’HumanitĂ©, je le deviendrais, si cela fait de moi l’homme qui sauvera celle de demain. Â
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