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Noble![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Lucian(par Noble)
Les bannières de la ville brûlaient alors qu’elle était envahie de toute part. La forteresse était assaillie depuis des jours par des hordes de morts-vivants, et aujourd’hui, les portes avaient été fracassés et la ville allais tomber entre les mains des envahisseurs. Le massacre était indescriptible, des corps étaient empilés çà et là , les quelques défenseurs qui combattaient se faisait tuer par les coups de leurs compagnons d’hier. Dans le fracas des armes et de la guerre, une silhouette plus grande que les autres se détacha du chaos. Armée d’un immense marteau et coiffé d’un casque qui ne laissait apparaître que l’ombre de ses pupilles, Lucian s’avançait entre les dépouilles. Voilà des années qu’il attendait ce moment, patientant, dans l’ombre des exploits des Héros. Il pensait éprouver une joie à voir ces centaines de cadavres, rire de leurs tourments, mais il n’en était rien. Lucian n’éprouvait aucune joie de leurs morts, la vengeance qu’il avait tant souhaitée ne lui procurais aucun bonheur et n’étouffais en rien sa douleur. Pourquoi souhaitait-il se venger, déjà  ? Sur son passage, ce qui lui semblait être un cadavre se releva devant lui. Le chevalier était bien vivant, une blessure sur la tête lui avais ouvert le casque et lui donnait un air affreux. Le guerrier saisi une lance et se jeta sur Lucian en hurlant son nom. Il n’eut pas le temps de faire trois pas qu’une quinzaine de morts se précipitèrent sur lui, le dévorant et le poignardant, soufflant la dernière étincelle de vie qui avait poussé le courageux à se dresser face à Lucian le Grand. Qui était-il ? Il semblait le connaître. Cette question persista dans l’esprit du gigantesque Lucian le temps qu’il s’éloigna. Il avait aperçu un symbole, un Cygne, sur l’armure de l’homme. Cela lui revenait maintenant, le Cygne, il s’agissait de l’emblème des chevaliers de la ville. Ce symbole lui était étrangement familier, et en regardant plus attentivement les alentours qui bordaient la rue, il se rendit compte qu’il était déjà venu, il y a longtemps. Les choses devenaient plus claires dans son esprit alors que les hurlements de l’homme s’éteignaient, derrière lui. Avait-il été un Chevalier, lui aussi ? Il avait combattu pour ce qui lui semblait juste, un idéal, mais aussi par amour. Cette douce chaleur qui l’enivrait jadis lui caressa à nouveau le cœur. Quelle agréable sensation, il se souvenait, qu’étais l’amour. Mais le cœur de Lucian restait froid, le souvenir de sa bien-aimée ne lui procurait pas la même douceur qu’auparavant. L’esprit de Lucian virevolta du passé au présent. Entre deux ruelles, il apercevait un champ, le blé, le chant des oiseaux, là  où il n’y avait que désolation et mort. Il entendait les rires provenant d’une auberge, devant lui. En se rapprochant, il n’entendit plus rien. A l'intérieur, il s’apprêtait à voir des sourires et de la joie, il ne vit que des morceau de corps éparpiller dans la pièces, du sang sur les murs, des têtes coupés sur le comptoir. L’une d’elle attira son attention, le visage d’un jeune homme roux dont le dernier instant avait été figé dans un rictus de douleur. Cet homme, il s’agissait d’un compagnon de Lucian. En le fixant, il se rappela les talents de l’homme à l’arc. En sortant, le chaos avait repris. Un groupe de chevaliers avait organisé la défense d’un portique qui menait directement au château. Ils massacraient à tour de bras les dizaines de morts-vivants qui se jetaient sur eux, et semblaient tenir le choc. Il n’était que quelques dizaines, et semblaient déjà épuisés. Mais leur leader leur inspirais du courage, et de la force pour se battre. Lucian pouvait le voir, il s’agissait d’un chevalier vêtu d’un casque à crête rouge, et armé d’une belle épée ouvragé. Le colosse s’avança vers lui, et leva son énorme marteau afin de balayer ce contre-temps et poursuivre son voyage dans ses souvenirs. Mais plusieurs de ces hommes se jetèrent sur lui, protégeant leurs chefs. Lucian était étonné de leurs regards : ils étaient résignés, et n’étaient pas pétrifiés par la peur comme ils auraient du l'être. Ignoraient-ils qui se trouvais devant eux ? Lucian voulu leurs parlers, mais il n’y parvint pas. Plutôt, la voix qui sortis de sa bouche n’étais pas la sienne. - Voilà une belle preuve de courage. Lucian ne leur laissa pas le loisir de répondre, et d’un grand coup de marteau, balaya le premier chevalier qui s’était dressé devant lui, brisant son bouclier, son armure, et son crâne. Ne se laissant pas impressionner par le colosse, les autres chevaliers se précipitèrent sur lui, armes à la main. Lucian fut frappé de toute part, des coups d’épées, de lances, de haches, dans un fracas de métal. Mais il ne ressentait rien, aucune douleur face aux attaques, ni fatigue à  porter l’armure qui le protégeait si bien. Son attention était rivée sur le chef, cet homme qui le regardait. Après quelques secondes, les guerriers arrêtèrent leurs coups, qu’ils comprenaient inutiles. Et cette fois-ci, la peur les saisit, et ils s’écartèrent du colosse de fer. Les monstres de Lucian, qui étaient restés en retrait jusque-là , profitèrent de l'occasion et se jetèrent sur ces hommes, le combat violent repris entres vivants et morts. Désormais libérée de toute ennemie, la route vers leur chef était libre. Il s’approcha, fracassant les dalles de pierre de sa lourde stature, se rapprochant de celui qui lui suscitait tant d’intérêts. Pétrifié, leur chef avait perdu de sa superbe face à Lucian le Grand, qui le dominait de toute sa hauteur et de toute sa force. Les deux chefs se jaugèrent en silence, au milieu du fracas de la bataille. - Qui es-tu ? Demanda la voix caverneuse de Lucian. Il ne lui répondit pas. Au lieu de ça, il retira son casque et dévoila le visage d’une jeune femme rousse. - Lucian ? La voix de cette femme raviva les souvenirs de Lucian. Cette fois-ci, un violent choc se fit dans sa tête, et il cria de douleur. Les scènes se faisaient plus claires. Il se voyait au milieu d’un champ, accompagné de 3 autres personnes dont il n’apercevait que la silhouette brumeuse. L’une d’elle était cette femme, qui lui souriait dans ses souvenirs, alors qu’elle le regardait avec peur à présent. Dans sa douleur, Lucian retira brutalement son casque, dévoilant un visage qui fit pâlir d’effroi la jeune femme. Il balbutia difficilement quelques mots :  - Tu es... Tu es Kassandre. Il se souvenait de cette femme, son ami. Ils avaient vécu ensemble pendant des années, avaient partagé de bons moments. Mais il oubliait quelque chose. Il ne parvenait pas à se souvenir de quoi, mais une sensation de douleur sur le flanc revenait lorsqu’il se rappelait de cette femme. Dans ses tourmentes, Lucian ne remarqua pas que Kassandre s’était rapprochée, guettant l’occasion temps rêvé de venir à bout du fléau qui ravageait le monde. Lorsqu’elle se jeta sur son cou armé d’une dague, Lucian, poussé par une force qui le dépassait, saisis la jeune femme au vol. Il la tenait par le cou, l’étouffant. Le visage de la belle femme vira au rouge et Lucian, n’ayant même pas remarqué la femme qu’il était en train d’étrangler, était emprisonné dans sa mémoire. Cette femme l’avait trahi, comme tous les autres. Elle avait fomenté un complot contre lui, avait voulu sa mort. Il en était sûr, mais il ne parvenait pas à mettre les images sur ce qu’il savait. Lorsqu’il voulait se rappeler de la grande trahison, c’est l’image de la jeune femme riante qui lui venait à l’esprit. Lorsqu’il voulait voir le moment ou la femme et ces compagnons l’avait assassiné, ce sont leurs moments de joie qui lui revenait. Pourquoi ? Il ne parvenait pas à comprendre, et ça lui faisait affreusement, mal. Revenant à ses esprits, Lucian remarqua la femme sans vie, qui pendait au bout de son bras. Il la lâcha, et le corps vint s’affaler piteusement sur le sol. En la regardant gisant à ses pieds, Lucian ne ressentait plus rien. Comme guéris de ces tourments, la mort de son ancienne amie lui avais permis d’éteindre l’incendie qui ravageait son cœur et son esprit. Derrière lui, les hommes avaient été massacrés, et les morts-vivants se délectaient de leurs cadavres. Poursuivant son chemin, laissant derrière lui cette scène atroce, Lucian pouvait enfin apercevoir le château. Celui-ci tenait plus du donjon, car c’était une tour fortifiée. Les portes avaient déjà été enfoncées, les morts avaient précédé Lucian. En entrant, les scènes macabres dont revenais Lucian se répétaient ici. La salle était couverte de sang, les morts gloutons dévoraient les cadavres. Ne prêtant que peu d’attention à eux, Lucian se dirigea vers l’escalier qui bordait le mur. Le torrent de ses souvenirs s’était stoppé, il n’y avait plus que le présent, Lucian qui gravissait le donjon. Au bout des marches, un long couloir donnait sur une porte close. Sur son chemin, les cadavres étaient plus nombreux. Humains et morts-vivants se confondait dans une masse de corps sans qu’il n’y ait réellement eu de vainqueur. Les murs étaient ornés de tapisseries et des tableaux représentant des rois et des reines, maculés de sang après que les combats aient atteint cette pièce. Un seul, le dernier, manquait et laissait sur le mur l’ombre de sa présence. La porte devant Lucian était close, c’était une belle porte de chêne bardé de barre de fer, qu’il enfonça aisément d’un grand coup de marteau d’arme. Devant lui se tenais ce qui semblait être la salle du trône. Des richesses étaient empilées, et des hommes et femme s’étaient réfugié là , et désormais effrayés par Lucian. Sur le trône, au centre de la pièce, se tenait un tableau ; celui qui manquait dans le couloir, comprit-il. Et à ses côtés, une femme brune qui le contemplait, tournant le dos à Lucian. Elle se retourna, et Lucian put admirer sa beauté, ses traits fins et sa bouche, ainsi que ses pupilles d’un noir de jais. Lucian la connaissait, non, il l’aimait. Il l’avait aimé. Mais elle aussi, elle l’avait trahi, et c’était celle qui lui avait infligé la plus grande peine. Entre tous ses ennemis, la trahison étais venus de ses plus fidèles alliés, de ses deux amis, et de son amour. La rage emporta Lucian, qui se précipita un à un sur les hommes qui se tenait devant lui. Guerriers, moines, servantes, courtisans et enfants, tous périssaient par son arme. Lucian hurlait de douleur à chaque coup, comme si le poignard qui lui avait jadis arraché la vie se plantait de nouveau dans son corps. Désormais, ils étaient seuls. Les cadavres jonchaient la pièce, le marteau de Lucian était recouvert du sang et de la cervelles de ceux qu’il avait tué. La jeune femme le regardait, non pas terrifiée, non pas dégouttée, mais triste. Son visage doux était empli de larmes, et le regard qu’elle portait sur Lucian, après les horreurs qu’il venait de commettre, étais celui d’une femme voyant son homme devenu monstrueux. Elle se détourna du colosse, et serra dans ses bras frêles le tableau du prince qu’elle avait aimé, voulant emporter de lui l’image de l’homme chevaleresque et souriant qu’il avait été. Alors que Lucian levait son marteau, s’apprêtant à balayer pour de bons les derniers souvenirs qui lui restait de sa vie antérieure, la femme murmura une prière destinée aux dieux. - Je vous en conjure, faites que le voile qui embrume l’esprit de Lucian se dissipe.
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