L'Académie de Lu





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La basse cour du Roi

(par Malkym)
(Thème : Du point de vue du mĂ©chant)



Depuis combien de temps errai-je sur cette Terre ? Cent ans ? Cent-vingt peut-être ? Je crois avoir perdu le compte après la première centaine. Toutes ces années, ce siècle passé à vivre en guerrier sur les sols boueux de Palrom, en héros dans les guerres centipèdes, puis en souverain sur les pavés et tapis ornés des palais, m’auront appris deux leçons absolument fondamentales.


La première, et sans aucun doute la plus difficile à accepter, pourrait en réalité se résumer ainsi : Pour l’heure, il n’existe pas un seul homme capable de me succéder au pouvoir. Si l’on m’a fait don de ce royaume, au prix sanglant de ma jeunesse, c’est en effet, et avant tout, parce que l’on m’en crut digne. Mettre mon fils au pouvoir étant la dernière chose dont cette nation ait besoin, j’estime donc qu’il est de mon devoir de maintenir ce pays à flots. Quand bien même les obstacles se dresseraient, pas un seul minable ne me détrônera. Autrefois, je bâtis ce royaume par les armes, et il est tout-à-fait hors de question qu’un inconscient décide d’en prendre les responsabilités. Aussi, même si je dois user de magie pour arriver à mes fins, je compte bien m’accrocher à ce trône comme les racines de l’Arbre Étoile à la Terre des Prêtresses.


Mais la vie ne m’a pas appris qu’à prendre, bien-sûr. J’ai aussi dû offrir, et donner beaucoup, beaucoup, de mon temps à des imbéciles. Et Dieux qu’ils furent nombreux ! Les capitaines incompétents, les camarades calomnieux, les soldats dé-soldés, les pseudo-stratèges aux systèmes inlassablement complexes… Tous se croyant les plus intelligents, les plus sages, les plus connaisseurs de notre société et de ses enjeux. Malheureusement, la stupidité n’est pas répréhensible, et il est également de mon noble devoir souverain de tendre l’oreille à la moindre des inepties de ces incompétents. Cela-dit, il arrive que certains d’eux le soient moins que d’autres et que leurs inepties soient moins insensées que les inepties habituelles. Et c’est pourquoi cette leçon-ci est d’autant plus importante pour quiconque, souverain comme cerf : Écoutez. Toujours. Même ce qui ne devrait pas vous regarder. Et, plus encore, soyez à l’écoute de ce qui le devrait. Même lorsque vous semblez parler à votre propre subconscient pour ne jamais oublier vos doutes et votre Passé, prêtez attention à ce misérable Casimir qui vous suit dans les couloirs, comme la demie-portion de valet qu’il est.


« QUOI ?! Le cinglai-je soudain de ma voix en ne cessant de fouler le tapis de velours carmin.


— AH ! Sursauta-t-il. Mais j-j-je ne vous ai m-m-mĂŞme pas encore ad-d-dressĂ© la par-r-role, monseigneur !


— Tu allais le faire, non ? Alors ?!


— O-o-oui… Je souhaitais demander Ă  sa m-majestĂ© ce qu’elle s-s-souhaitait m-m-manger ce m-m…


— Quelles viandes y a-t-il au menu ? L’interrompis-je sans attendre la fin de son immonde bĂ©gaiement.


— Oh ! Il y a… du m-m-magret d’oinard, du museau de sang-g-glichon en sauce, du sautĂ© de r-renard…


— De renard ? Original, tiens. Le vieux bougre au tablier se serait-il dĂ©gotĂ© un nouveau livre de recettes ?


— P-p-pas exactement. Lorsqu’il est ent-t-trĂ© dans sa cuisine, le chef est tombĂ© nez-Ă -museau av-v-vec une renarde ! Elle Ă©tait en train de p-p-piller la rĂ©serve quand il lui a mis un c-c-coup de hachoir sur le dos ! La bĂŞte Ă©tait b-b-belle et il ne fallait pas la g-gâcher !


— Je vois… Va pour le renard, alors ! Ça me changera de ses immondices gobelines du moment…


— B-b-bien, votre majesté ! Nota-t-il en ralentissant l’allure pour s’éclipser.


— Hep-là ! Casimir ! Interrompis-je sa fuite.


— Q-q-qui a-t…


— Convoque donc Triboulet ! Rire un peu fera sans doute du bien Ă  mes poumons.


— T-t-triboulet ? Il me s-s-semblait q-q-que…


— En vitesse, Casimir ! Je n’attendrais pas des lustres, et la Cour encore moins !


— D-d-d’accord, monseigneur ! J-j’y vais de c-ce pas ! »


Certains de mes sujets n’étaient certes vraiment pas des plus habiles, mais cet idiot de valet en tenait définitivement une couche. C’était néanmoins un véritable exemple pour la jeunesse de cette cité, et de ce royaume ! Si même un demi-homme, chauve et bègue, était capable d’accéder à la place de valet royal, alors chacun pouvait trouver sa place en ce monde ! Il suffisait de s’en donner les moyens. Je me suis par ailleurs toujours demandé par quelle miraculeuse pirouette ce bon vieux C-c-casimir avait bien pu réussir à se faire une place dans le palais, aux côtés de son souverain. Enfin… Je baladais mes vieux os à travers les couloirs, me dirigeant inexorablement vers la grande salle du trône, où l’immense assemblée hyénique et croassante attendait mon arrivée en murmurant bruyamment quelques rumeurs charognardes.


Au bruit de mes talons frappant sur les tapis des longs corridors, les bestiaux se turent peu à peu, toisant l’approche de ma royale silhouette de leurs regards de rapaces apeurés. Je restais muet, la tête haute et la cape traînante, balayant de temps à autre du regard l’assemblée, réunie pour observer mon dépérissement. Certaines de ces hyènes étaient des habitués des vins de la salle du trône. En ne cessant ma lente ascension sur le tapis de velours, une main à mon sceptre, j’aperçus quelques-uns de ces chroniques spectateurs.


À la droite des portes, près des fenêtres, cette vieille amie de Louanange Winter vidait son verre en compagnie de quelque charmant garçon, qu’elle dut rencontrer lors de ses escapades nocturnes. La bougresse ne cessait pas de se trouver de nouveaux prétendants, chaque nuitée qu’Irpra lui octroyait. Fort heureusement pour elle, monsieur Winter n’était pas en reste. Ainsi naquit une relation des plus saines. À mon passage, elle me salua honorablement d’une révérence de la tête, avec un sourire narquois. Quelle diablesse !


Tapis dans un coin de la salle, adossé aux rideaux, je crus bien reconnaître non moins que le chambellan de Brême. Un homme discret, mais à la langue parfois bien pendue et dont les rumeurs ne disaient pas que du bien. Il allait de soi qu’il était à l’origine de la plus large majorité de celles qui courraient, par ailleurs, à mon sujet. Il m’était donc tout naturel de lui rendre cette pareille. De Brême et moi-même ne nous supportions pas, mais notre relation était une symbiose merveilleuse : je lui permettais de vivre aux côtés de sa majesté, nourri, logé, blanchi, et en échange, il remplissait le rôle du parfait valet de chambre (Franchement, il fallait avouer que nul n’avait son pareil pour si bien arranger les oreillers.).


Comme à son humble habitude, mon fils ne se donnait pas la peine de se joindre à cette cadavérique assemblée. Sans doute un peu… déçu par ce constat, je fis face aux deux marches menant au siège le plus convoité du continent. Deux simples marches de bois, recouvertes de leur habit de rouge et d’or. Deux simples marches me séparant de la foule cannibale, prête à fondre sur moi pour m’arracher habits ornés, couronne de joyaux et sceptre de cristal. Un pas après l’autre, je montais sur l’estrade et me retournait dans un mouvement théâtrale pour confronter ces nobles chiens.


Il était alors bon de constater que tous, même les plus vils fainéants, se redressèrent pour honorer ma présence en ce jour. Je devais avouer qu’il était agréable de profiter de cet instant, que je tendais à faire durer, durant lequel tous étaient suspendus à mes actions. Tous les regards posés sur ma toison et ma peau grisonnantes. Tous se posant mille-et-une questions sur la suite des événements, qui étaient sur le point de se dérouler, en ces hauts lieux. Allais-je m’asseoir sur le royal trône ? Peut-être enfin en faire don à quelqu’un ? Étais-je sur le point de prendre la parole ? D’ordonner ? De châtier ? De lever mon sceptre pour user de magie et éblouir l’assemblée ? De déclarer la guerre au continent voisin ? De lever mon épée pour abattre un de ces loups ? De faire le chemin inverse afin d’aller me vider de mes royales selles ? Nul ne le savait. Néanmoins, après un petit bout de temps, par habitude, dans un grommellement plaintif à mes genoux de plomb, je m’assis enfin sur les riches coussins, figurant parmi les seuls véritables témoins de mon pouvoir.

Je fus une fois encore un peu déçu de voir cet instant, figé dans le temps, cesser, tandis que les murmures reprenaient avec un bruit de tempête. J’aurais eu beau taper de mon sceptre pour dire à ces poules de cesser de jacasser, elles en reprendraient d’office les piaillements. Aussi, je ne dis rien, et attendis simplement. De l’autre côté de la longue salle rectangulaire, les hautes portes de chêne avait été fermées pour laisser le temps aux invités de préparer leur entrée. Cela ne prenait généralement que quelques minutes, mais nul ne pénétrait en cette grande salle. Casimir avait encore dû traîner de la patte. Peu étonnant, tant leur courtesse devait le ralentir. Cela dit, ma faible patience arrivait à son terme et je m’en plaignis bien vite.


« N’avais-je pas demandé un fou ? Rappelai-je au méconnaissable valet non-loin de moi.


— Mmmh… Si, messire. Mais il semble qu’il ne soit pas le premier Ă  arriver dans la salle.


— Avais-je une autre visite prĂ©vue, en ce jour ? Je ne me rappelle pourtant que de Triboulet.


— Eh bien, non messire, bafouilla-t-il.


— Alors que fiche cet invitĂ© indĂ©sirable derrière mes portes ?! M’énervai-je.


— Je ne sais pas, maĂ®tre ! Cette jeune fille d’une bonne quinzaine d’annĂ©es s’est prĂ©sentĂ©e tout-Ă -l’heure et…


— Une quinzaine d’annĂ©es, dis-tu ? Repris-je surpris, espĂ©rant un quelconque miracle venu des cieux. Hum… Eh bien, soit ! Qu’elle entre ! Le roi Donatien Ier et sa Cour vont la recevoir ! »


Les deux gardes, aux lances et aux regards perçants, posèrent chacun un gantelet d’acier sur les poignets de la grande porte. En un lourd crissement, les battants colossaux s’écartèrent sur le sol de la salle, emplissant cette dernière d’un silence étonné, moucheté de murmures indiscrets.


Une jeune fille passa timidement les grandes portes, prenant un appui tremblant sur le tapis rouge jusqu’à difficilement entrer dans la salle, juste assez éloignée des portes pour se retrouver exposée à la vue de tous les serpents, qui ne s’attardèrent pas pour siffler leur malice au travers de la foule. Mes maigres espoirs se dispersèrent bien vite à la vue de la fillette. Elle portait une ridicule tenue de bouffonne bicolore, munie de tous ses exaspérants grelots. Rien ne parut de son visage, masqué d’un sourire factice de bois peint, mais son épaisse tignasse rousse, flottant librement au rythme de ses tremblements, lui donnait un air tout à la fois grossier et surprenant. Tous les regards semblaient dévisager cette pauvre enfant, dont les mouvements remuants ne laissaient supposer que d’une angoisse très importante. Il fallait croire que la jeune fille ne s’était pas assez préparée à cette audience ! Je m’en voyais alors si déçu… Elle n’était pas celle que je cherchais, et n’était pas même une bouffonne digne de ce nom.


Soudain, sans que rien ne sembla changer, elle prit une inspiration et fit un pas en avant dans le corridor, formé par la basse-cour, dont les piaillements communs reprirent de plus belle. Je ne sais pas pour qui elle se prise alors, mais chacun sait que c’est au roi de donner l’ordre d’avancer dans la salle de trône. Autrement dit, ce genre d’initiative n’était pas toléré au sein de la Cour Royale de Palrom !


« Où est Triboulet ? Lui grognai-je en espérant obtenir une explication à ce comportement.


— … MaĂ®tre Triboulet est gravement malade, bafouilla-t-elle maladroitement. Il est pris de tremblements, de sueurs, et il ne pourra guère vous honorez de sa prĂ©sence aujourd’hui… Mes excuses, monseigneur.


— Eh bien, me prĂ©parai-je Ă  humilier cette bouffonne de pacotille. J’ai toujours su que, de grenouille arlequin, le bougre Ă©tait plutĂ´t crapaud ! »


Les hyènes furent aussi bonne publique qu’à leur habitude et se tordirent de rire à l’entente de mon adroit calembour ! Après tout, quoi de mieux qu’un bon jeu de mots pour écraser un bouffon à plates coutures, et sur son propre terrain ? Les rires jaunes fusèrent, presque à en faire perdre les verres à certains ! Il fallait bien avouer que cette simple plaisanterie était en réalité des plus recherchées. Le parallèle entre la grenouille, le crapaud… La métaphore du bouffon changé en batracien, dont le nom est justement arlequin… J’étais vraiment très fier de cette blague ! Et pourtant… elle ne riait pas. Cette fillette multicolore ne riait pas. Pire ! Elle fit un pas de plus. Quelle petite insolente ! Je lui fis remarquer son erreur.


« Tu ne ris pas, rouquine ? Ton maître ne t’a donc pas appris à respecter ton roi ?


— Mais… bien sĂ»r que si, messire ! Annonça-t-elle avec plus d’assurance. Or, il m’a aussi chargĂ© de la lourde tâche de le remplacer en ce jour. Il m’incombe donc de la responsabilitĂ© de vous dire que ce jeu de mots, bien que lĂ©gèrement recherchĂ©, n’en restait pas moins exĂ©crable.


— Ah ! Alors tu es ma folle du jour ? J’aime ton franc-parler, Triboulet t’a somme toute parfaitement formĂ©e, jeune fille ! Alors dis-moi, quel est ton nom, rainette ? L’interrogeai-je avec un sourire, amusĂ© de cette nouvelle rĂ©fĂ©rence batracienne. »


Elle ne dit pas un mot de plus et se contenta de serrer plus ardemment son bâton dans sa main gantée. Je ne sus pas exactement par quel mécanisme, mais une friandise orangée sauta de son outil pour virevolter jusque sur sa langue. Les piaillants semblèrent confus autour de nous, ne comprenant pas pour quelle raison cette pauvre bouffonne pourrait bien avaler une sucrerie dans un moment pareille. Quant à moi, je souris simplement à cette action douteuse. Je crus pressentir que les choses intéressantes allaient enfin commencer !


La rainette prit son temps pour se positionner, laissant ma question en suspens dans un brouhaha murmurant et moqueur. Prendre autant de temps pour répondre à un roi, cela tenait définitivement de la stupidité… ou du suicidaire. Mais alors que j’allais esquisser un geste à mes quelques gardes, pour débarrasser ma Cour de cette insolente, je fus enfin surpris de voir son bâton se pointer dans ma direction, s’embrasant en ses deux bouts comme les flammes d’une torche ! Jouer avec le feu était un tour risqué, mais diablement impressionnant. Aussi, je renonçai à son châtiment et attendis patiemment, les yeux rivés sur la flamme dansante qu’elle présentait à mon regard. La bouffonne prit un faible élan avant de soudainement s’élancer en une roue de flamme que je crus trouer mon tapis ! L’acrobate tourbillonna ainsi dans un somptueux spectacle infernal, promenant ses braises ardentes à quelques centimètres des nez les plus longs de l’assistance. Enfin, tourbillonnant par trois fois sur elle-même, la bouffonne atterrit à mes pieds, laissant une flamme noircir le bout de ma longue barbe grisonnante. Dans une révérence des plus… acrobatiques, l’agile diablesse conclut enfin, se révélant à mes vieilles oreilles :


« Ô, à vous, mon grand et vieux Roi, l’on m’a nommé Jester, que l’arrogance perdra ! »














Sourne

Il est très bon ton dernier texte ^^
Par contre, Donatien va vraiment manger Awoken ? ?
Et j'ai pô trouvé les deux autres académiciens


Le 15/11/2021 à 22:15:00



Vic

J'avais même lu le précedent et j'ai donc beaucoup apprécié ce prequel . Tu as toujours une très belle plume et c'est extrêmement plaisant à lire. Donc je te dirai ni plus ni moins que gg !
Pour les académiciens cachés, j'ai notre chère Lou Winter aka Madame La Loutre et ensuite je ne sais point. ?


Le 15/11/2021 à 22:25:00



GaĂŻa Gil'Sayan

je rappelle qu'AUCUN académiciens n'est mangeable. AUCUN. Et sinon, bah j'ai pas grand chose à dire. Bref, j'ai bien aimé.


Le 15/11/2021 à 23:06:00



Downforyears

Malkym, un texte tout bonnement parfait. Je n'ai rien à en redire, sur le fond ou sur la forme, et j'ai passé un très bon moment à lire ton histoire. Félicitations !
peut être une remarque, comme le titre était la basse cour du roi, peut être aurait-il fallu chercher du coté des dindes et dindons plutôt que de la hyène, mais c'est vraiment pour chipoter.


Le 16/11/2021 à 04:16:00



Awoken

pour "La basse cour du roi". J'y crois pas, tu m'as fait descendre par le hachoir d'un cuisinier !!!!!!! Très bon texte soit dit en passant.


Le 16/11/2021 à 16:55:00



Zyphea

un très bon texte^^. Très bien écrit et qui est bien fluide, avec de bonnes descriptions. L'histoire est bien et euh ben voilà :ohno: . Pour les académiciens... On en parle que awo s'est faite manger ? Et quand aux deux autres je crois que j'en ai un mais l'autre je sais pas... Bref, très bon texte^^


Le 16/11/2021 à 21:21:00



JilanoAlhuin

Ces textes sur Jester et son monde sont superbes ! J'aime beaucoup également comment tu as mis en place la présentation du roi : En commençant le texte, ça lui donne un air de "sage" si je peux dire, qui devient vite une arrogance et méchanceté, le tout dans une superbe ambiance que tu as très bien mis en place, avec des descriptions au top !


Le 25/11/2021 à 01:17:00

















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