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Confrontation finale
Lu' DirectriceMalkym
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Academy Universe - ancien lore
Le Marchand de RĂŞves
   (par Lu' Directrice et Malkym)Fuyant à travers la clairière, laissant une traînée de sang au milieu des longs brins d’herbe, Malkym perdait haleine. Alors qu’il s’apprêtait à pénétrer dans la forêt, quittant à jamais les ruines, les précieux documents en sa possession, il lui sembla marcher dans la boue. Alors qu’il baissait les yeux, coupé dans son élan, il fut étonné de la couleur rosée de la mélasse dans laquelle son pied venait de s’engluer. « Mais qui vient donc de s’échouer dans ma délicieuse confiture ? — Lu’ ? Mais qu’est-ce que tu fais dans la forêt ? N’a-t-on pas besoin de toi sur ton chantier ? — J’ai ouïe dire que tu cherchais à me coincer. Qu’as-tu trouvé d’intéressant ? — Eh bien figure-toi que j’ai toutes les preuves nécessaires à te faire chuter de ton beau piédestal ! — Ah oui ? demanda-t-elle en levant un sourcil. Et quelles sont donc ces fameuses preuves ? — Un dossier complet ! Tu vois cette jolie pochette rouge ? Elle sera la clef de ta destitution. — Sais-tu au moins ce que contient cette jolie pochette rouge, comme tu dis ? As-tu la moindre idée de ce que tu tiens dans tes sales mains de démon ? — Des sources très fiables m’ont affirmé que les correspondances qu’elle contient pourraient te mener à ta perte, biscuit de malheur ! Et je ne compte pas laisser passer une telle opportunité de te voir partager les torts que vous m’avez tous si injustement jeté ! » La directrice rit à gorge déployée. « Parce que tu crois vraiment qu’un seul des membres de mon Académie va te croire ? Penses-tu sincèrement que tu as la moindre chance de retourner qui que ce soit contre moi ? Cette pochette rouge ne contient rien. Les seuls documents que tu vas y trouver ne peuvent faire office de preuve pour te disculper. — Mensonges ! Lança le démon avec rage. — Tu n’as qu’à regarder par toi-même ! Tu ne trouveras dans cette pochette que quelques factures pour la cérémonie, rien de plus ! » Malkym ouvrit le dossier, en sortit quelques feuilles à la hâte, les parcourant des yeux. Puis, triomphant, il en tira une qu’il tendit devant les yeux sucrés de la directrice. « Voilà qui est plutôt troublant, non ? » Elle parcourut le document des yeux, son biscuit devint jaune. « Où est-ce que tu as trouvé ça ? Cette lettre n’aurait jamais dû se retrouver dans cette pochette ! Ce n’est pas une facture ! Tu me l’as volée ?! — Non… je n’ai fait que récupérer un dossier au milieu des décombres. Ranger correctement ton bureau, c’était ton travail. — J’ai toujours bien ranger mon bureau ! Ce n’est pas normal ! Et quand bien même, cette lettre ne prouve rien ! Ce n’est qu’un échange privé entre le Tropeur et moi ! — Elle prouve tout, au contraire ! Ta rancœur envers l’Imperator ! Ton intention de quitter l’Empire ! Tout est écrit noir sur blanc. Il ne te suffisait plus que d’une raison valable pour plier bagages, la destruction de ta propre Académie ! — Faire exploser mon Académie ? Après tout ce que je lui ai donné ? — Tout porte à le croire ! Le Tropeur t’a donné un vieux bâtiment décrépi pour y placer une Académie en laquelle il ne place aucun espoir. Tu ne pouvais que te sentir trahie par un tel manque de convictions ! Toi qui en as tant. — Mais tu ne vois donc pas la réalité ? Ce n’est pas moi qui ai programmé l’explosion de l’Académie ! Ça n’a jamais été moi ! Ne vois-tu pas qui aurait eu des raisons de la détruire en revanche ? Qui, en voyant son succès, a commencé à la jalouser ? Qui a tout intérêt à ce qu’elle disparaisse pour ne plus être éclipsé ? Tu ne le vois donc pas ? — Non… Il n’aurait pas été capable de faire ça. Les risques auraient été trop importants pour un personnage d’une telle… — Es-tu vraiment si naïf ? Bien sûr que c’est lui, Malkym ! Ça a toujours été lui ! C’est le Tropeur qui a posé la bombe dans notre Académie ! IL avait toutes les raisons de le faire. Depuis qu’il m’a donné l’Académie, elle n’a cessé de grandir, jusqu’à prendre presque toute la place de son royaume. Comment crois-tu qu’il allait réagir ? Lui qui était si fier de gouverner, n’a plus été relégué qu’au second rang ! Il avait tout intérêt à ce que l’Académie disparaisse, retrouver toute la lumière sur lui. Je l’ai vu, Malkym. Il y a des caméras partout à l’Académie, et devine quelle ombre barbue j’ai vu s’infiltrer avec Katal dans le sous-sol peu de temps avant la cérémonie ? L’ombre de l’Imperator lui-même. Il n’y a aucun doute possible sur sa culpabilité. Mais Malkym, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi as-tu appuyé sur ce satané bouton ? — J’ai simplement réfléchi Lu’, affirma Malkym vraisemblablement satisfait que l’on lui pose la question. Je me suis demandé qui avait des raisons de détruire cette Académie avant de m’en confier le bouton. Vu sous cet angle, les suspects n’étaient déjà pas bien nombreux. Mais les seuls avaient assez de puissance pour en faire des alliés de poids. Comprends-tu ? Si j’appuyais sur ce bouton, j’obtenais automatiquement le soutien d’une figure de haut rang ! Tu semblais être la coupable toute désignée ! Et avec toi à mes côtés… accéder au titre d’Imperator aurait été tellement plus simple ! C’était une occasion en or ! En pressant ce bouton, j’ai bien sûr perdu le soutien de tous, mais ai conservé l’espoir de démasquer l’instigateur de cet attentat. Autrement, j’aurai perdu une opportunité qui ne se serait jamais plus représentée. Et… comme tu t’en es certainement aperçue, j’ai fait mon choix, conclut le démon souriant dans un mouvement révérencieux. — Il t’a suffit de penser que j’ai pu être à l’origine de cette bombe pour appuyer sur le bouton ? Tu as détruit l’Académie sur une simple supposition ?! Tu as joué le jeu du Tropeur, Malkym ! Grâce à toi, il ne reste plus rien de l’école. Mais… Peut-être n’était-ce pas une si mauvaise chose. L’Académie, notre Académie, avait besoin de changer d’air. J’avais besoin de me libérer du joug de l’Imperator. Peut-être… Peut-être que la construction de la nouvelle Académie dans une autre contrée apportera un nouvel âge d’or ? » Elle fit un geste de la main et la confiture retenant les pieds de Malkym s’évapora avec une odeur sucrée et agréable. « Je sais être magnanime, Malkym. Mais puis-je te faire confiance ? — Désolé. Personne n’a ce luxe. Mais il n’est pas impossible que nous puissions passer un accord. — Un accord ? À quoi penses-tu ? — Un accord… entre bons amis. Je pourrais être tes yeux dans l’Empire. Et en échange de cela… Tu me réhabilites dans ta nouvelle Académie. — Et que pourraient me rapporter des yeux dans l’Empire ? — Pas n’importe quels yeux ! Les yeux d’un Garde de Nuit. Les yeux d’une personne qui est toujours tenue au courant des décisions stratégiques, telles celles qui pourraient être menées contre toi et tes académiciens. » Un sourire étira les lèvres de la directrice. « Je crois que nous avons un accord. » Fin Cette histoire fait partie de plusieurs cycles ! |
