L'Académie de Lu





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Défi de Faucheuse (le procès)


(par Louloutre et Malkym)
(Thème : DĂ©fi de Faucheuse 2)



Procès d’AnaĂŻa RienfĂ©, accusĂ©e du meurtre de Sylvain CĹ“ur. La victime a Ă©tĂ© retrouvĂ©e chez elle, sur le lit, les lèvres bleues, le corps couvert de taillades et l’épaule dĂ©mise. Il y a de nombreuses traces de luttes dans la salle Ă  manger. Après l’interrogatoire d’une voisine a Ă©tĂ© appelĂ© Ă  la barre le second tĂ©moin de l’affaire, le policier Hans Pecteur. Louloutre Write dĂ©fend AnaĂŻa RienfĂ© ; Malkym, le procureur, est bien dĂ©cidĂ© Ă  prouver la culpabilitĂ© de cette suspecte.

JUGE
Faites entrer le second témoin.


Hans Pecteur entre et se met Ă  la barre.


MALKYM
Témoin, déclinez votre identité je vous prie.

HANS
Hans Pecteur, 43 ans, je suis officier de police.

MALKYM
Pourriez-vous nous rappeler vos liens avec la victime ?

HANS
Il y a deux ans, j’étais le commissaire chargé d’une enquête dont il était le principal suspect. L’affaire DL-5. Des… erreurs au cours de cette affaire, dirons-nous, m’auront fait perdre en grade.

MALKYM
Vous avez Ă©tĂ© le premier policier Ă  ĂŞtre arrivĂ© sur les lieux du crime. Ă€ peine 15 minutes après la suspecte, d’après notre prĂ©cĂ©dent tĂ©moin. Comment l’expliqueriez-vous ?

HANS
Il se trouve que je rendais visite à Mr Cœur, la victime, ce soir-là.
Bruit de choc dans la salle.

JUGE, en tapant du marteau, dans l’espoir de calmer la salle - ORDEEEEER !! Order, Ă  travers la salle. Reprenez je vous prie.

HANS
Avant toute chose, je tiens à dire pour ma défense que j’ai tourné la page. Je n’avais aucune animosité envers la victime en entrant chez elle. Je m’y suis rendu car il se trouvait que je patrouillais dans le coin et que je l’ai vu rentrer chez lui. J’ai été pris d’une impulsion, et j’ai tenu à le voir pour lui parler. Il m’a invité à entrer pour discuter plus… confortablement. 

LOULOUTRE
Un instant ! Vous dites qu’il vous a laissĂ© entrer ? Il savait qui vous Ă©tiez ?

HANS
Comme je vous l’ai dit, j’ai tournĂ© la page. Et oui, il m’a reconnu. En mĂŞme temps, comment aurait-il pu m’oublier ?

LOULOUTRE
Ce que vous ne dites, monsieur Pecteur, c’est que lorsque vous étiez encore commissaire et que vous vous occupiez de l’affaire dont il était le principal suspect, vous faisiez absolument tout en votre pouvoir pour l’accabler et le mettre derrière les barreaux.

MALKYM
Enfin, madame Write, notre tĂ©moin affirme avoir tournĂ© la page ! 

HANS
Et je tenais d’ailleurs à m’excuser en personne de ces faits auprès de monsieur Cœur.

MALKYM
Voyez Write ? Les regrets parcourent très clairement cet homme. Et puis, il ne s’agit plus lĂ  de notre affaire. Restez concentrĂ©e, je vous prie !

LOULOUTRE, à part, dans ses pensées
Certes, Malkym, mais je ne pense pas qu’on tourne la page si facilement… Je vais quand même garder cette carte dans ma manche pour plus tard…

JUGE
C’est bien vrai, Monsieur Kym. Témoin, veuillez reprendre votre témoignage.

HANS
Je suis donc entré chez monsieur Cœur, il m’a invité à prendre un verre tandis que nous discutions. Bien sûr est venu le sujet de l’affaire d’il y a deux ans. DL-5. J’ai bien sûr cherché à m’excuser pour mon comportement de l’époque. Il m’a dit qu’il ne m’en voulait pas. Après tout, ça s’était bien fini pour lui. Cependant, il avait laissé sous-entendre quelque chose qui m’avait perturbé.

LOULOUTRE
Et quelle est cette chose ?

HANS
… Quelque chose qui confirmait mes soupçons. Ă€ l’époque je n’avais pas pu l’obtenir, mais ce jour-lĂ , en me recevant chez lui, il m’a Ă  demi-mot donnĂ© l’aveu de sa culpabilitĂ©. Pour une affaire classĂ©e, pensez-vous ! Il aurait pu me l’avouer directement sans crainte, Ă  ce stade, je n’aurais jamais pu rouvrir l’enquĂŞte. Cette affaire m’a valu une perte de grade, si j’avais demandĂ© Ă  reprendre l’enquĂŞte, ça aurait tenu de l’obsession.

LOULOUTRE
Comment avez-vous rĂ©agi Ă  cette dĂ©claration ?

HANS
J’étais en colère, Ă©videmment. Mais je vois oĂą vous voulez en venir ; je ne suis pas si prompt Ă  la violence.

MALKYM
L’officier Pecteur a dû souvent être confronté à des situations nécessitant une certaine maîtrise de lui-même. Je doute qu’il ne cède si facilement à ce genre de méthodes.

LOULOUTRE, avec un demi sourire, dégageant une certaine tristesse
Je m’en doute. Cependant, c’est oublier “l’obsession” dont il a fait montre lors de l’affaire DL-5. Monsieur Hans Pecteur, pouvez-vous nous rappeler qui Ă©tait la victime lors de cette affaire que vous aviez expressĂ©ment tenu Ă  mener ?

MALKYM
Il n’en dira rien.

LOULOUTRE
Et pourquoi donc ?

MALKYM
Parce que ça n’a toujours rien à voir avec notre affaire, madame Write. Sortez-vous cette idée du crâne, ou nous n’avancerons pas.


Bruits du public qui s’agite dans la salle.


JUGE tapant du marteau - ORDER ! Cessez vos enfantillages ! Mademoiselle Write, tâchez de garder Ă  l’esprit que cette affaire ne nous concerne plus en rien.

LOULOUTRE
Monsieur le juge ! Je pense que c’est au contraire le nĹ“ud de cette affaire ! Qui n’aurait pas d’envie de meurtre en se retrouvant face Ă  l’assassin de sa chère sĹ“ur ?

MALKYM
Oui… et qui laisserait rentrer chez lui l’ancien inspecteur ayant failli le conduire en prison ? Je crois que ces deux hommes ont tous deux tournĂ© la page. Et vous devriez sans doute en faire autant avant qu’on ne songe Ă  dĂ©signer un nouvel avocat de la DĂ©fense.

LOULOUTRE, transpirante
Arf… Bien... Reprenons l’interrogatoire alors…

MALKYM
Officier Pecteur, pouvez-vous nous confirmer que votre rencontre avec la victime se fit sans la moindre once d’animositĂ©, ce jour-lĂ  ?

HANS
Tout à fait. J’étais énervé, mais je me suis retenu tant bien que mal de céder à la violence. Il savait qu’il me cherchait, je n’allait céder si facilement. Ça lui aurait fait bien trop plaisir.

LOULOUTRE
Un instant ! Il y avait des traces de lutte dans le studio de la victime. Or, ma cliente, AnaĂŻa RienfĂ©, n’a pas pu se battre avec Sylvain CĹ“ur ! Du moins, elle n’a clairement pas la force physique de causer les dĂ©gâts constatĂ©s sur les lieux. Je rappelle qu’un grille-pain a Ă©tĂ© dĂ©truit sans mĂŞme ĂŞtre balancĂ© contre le mur ! 

MALKYM
Qui nous dit que ces traces ne sont pas antĂ©rieures au meurtre ? Monsieur Coeur aurait parfaitement pu s’énerver contre quelqu’un d’autre bien avant ! De plus, j’ai ici la dĂ©claration sous-serment du prĂ©cĂ©dent tĂ©moin, qui jure avoir vu le grille-pain se briser lors d’une dispute entre la suspecte et la victime, il y a de cela une semaine ! L’auraient-ils fait rĂ©parer pour le re-dĂ©truire ce soir-lĂ , Write ?

LOULOUTRE
Qu-quoi ?! Mais on n’a jamais parlĂ© de cette dĂ©claration ici ! Et qui vous dit que c’est bien le grille-pain qui a Ă©tĂ© dĂ©truit ? Elle a pu se tromper !

MALKYM
Si vous aviez prĂŞtĂ© plus attention au bras droit de notre tĂ©moin prĂ©cĂ©dente, la voisine, vous vous seriez rendu compte de l’énorme marque de pain de mie brĂ»lant sur sa peau ! Elle s’est prise le grille-pain lorsque celui-ci a Ă©tĂ© jetĂ© Ă  travers la fenĂŞtre !

LOULOUTRE, en bredouillant
T-tout c-ce que vous prouvez comme ça c’est que monsieur CĹ“ur et madame RienfĂ© se disputaient souvent, pas que ma cliente Ă©tait disposĂ©e Ă  faire usage de violence physique !

MALKYM
Dans ce cas, c’est monsieur CĹ“ur qui devait l’être. Autrement dit, l’accusĂ©e aurait très bien pu vouloir se venger des coups subis durant ces disputes !

JUGE gĂŞnĂ© de la confrontation - Hum… P-pourrions-nous nous recentrer sur l’interrogatoire du tĂ©moin, je vous prie ?

MALKYM
Tout pour faire cesser les stupides idioties de la DĂ©fense. Officier Pecteur, que s’est-il passĂ© suite votre rencontre avec la victime ?

HANS
Je suis finalement sorti de chez monsieur CĹ“ur. Avec toutefois une mauvaise impression. J’ai dĂ©cidĂ© de rester encore un peu devant chez lui ; je savais qu’il Ă©tait enclin Ă  la violence et voulait pouvoir intervenir s’il se mettait Ă  battre sa compagne.

LOULOUTRE
Qu’est-ce qui vous a fait croire qu’il pourrait battre madame RienfĂ© ? 

HANS
Quand il a sous-entendu qu’il Ă©tait le vĂ©ritable coupable de l’affaire DL-5, il a ajoutĂ© qu’il pourrait bien recommencer, l’issue serait la mĂŞme. Puis en sortant, mon attention s’est portĂ©e sur les cadres des photos Ă  l’entrĂ©e ; il Ă©tait clair qu’il habitait avec une femme, et j’ai eu peur pour elle. Visiblement, je n’avais pas tant besoin de m’inquiĂ©ter, puisque quinze minutes après son retour, je dĂ©couvrais un cadavre dans leur chambre.

LOULOUTRE
Pourquoi ĂŞtes-vous Ă  nouveau entrĂ© ?

HANS
Ma sale impression persistait. Je suis allé frapper à la porte pour demander si tout allait bien, mais la réaction de madame Rienfé en entendant la police à sa porte ne laissait aucun doute sur sa culpabilité.

LOULOUTRE
Vous vous basez toujours sur vos impressions ?

HANS
Elles s’avèrent plus que trop souvent justes.

LOULOUTRE
Comment dĂ©finiriez-vous la rĂ©action de madame RienfĂ© ?

HANS
Suspecte. Elle était assurément paniquée suite à son crime, et surprise d’être prise si vite sur le fait, sans même avoir eu le temps de le dissimuler.

LOULOUTRE
Et il ne vous est pas venu Ă  l’esprit que l’accumulation du choc de dĂ©couvrir un cadavre dans sa chambre, qui plus est, le cadavre de son compagnon, et la venue de la police pourrait ĂŞtre la cause de son Ă©tat de panique ? N’importe qui se sent coupable face Ă  un reprĂ©sentant de la loi, mĂŞme les innocents.

HANS
Je sais distinguer un innocent d’un coupable. C’est mon métier et mon intuition ne me trompe jamais.

MALKYM
Faites confiance Ă  l’expĂ©rience, Madame Write. L’expĂ©rience parle toujours ! Toujours mieux que vous, en tout cas.

LOULOUTRE
Excusez-moi, Malkym, mais nous ne pouvons pas tout baser sur une simple intuition. N’est-ce pas vous qui accordez tant d’importance aux preuves ? De plus, le tĂ©moignage de la voisine indique une sacrĂ©e incohĂ©rence dans celui de monsieur Pecteur.

MALKYM
Mais allez-y ! Racontez-nous donc.

LOULOUTRE
Le prĂ©cĂ©dent tĂ©moin a Ă©tĂ© formel : il ne s’est mĂŞme pas Ă©coulĂ© dix minutes entre l’entrĂ©e de ma cliente et l’arrivĂ©e d’un “homme en uniforme”. Cet homme en uniforme ne peut ĂŞtre que monsieur Pecteur. La première fois qu’il est entrĂ©, la voisine n’a vu qu’un homme en civil. Selon tous les tĂ©moins, monsieur Pecteur compris, personne n’est entrĂ© entre le moment oĂą l’homme en civil, AnaĂŻa RienfĂ© et Hans Pecteur ont franchi le seuil de la maison de Sylvain CĹ“ur. Monsieur Pecteur s’est donc changĂ© entre le moment oĂą il est sorti de chez monsieur CĹ“ur et son intervention. Et il n’est pas aisĂ© de se changer dans une voiture ; il n’a pas dĂ» bien estimer le temps que lui a pris la tâche, et sans horloge, il n’a pas pu estimer le temps rĂ©el que prendrait le meurtre. Ă€ moins que dans ce laps de temps un assassin surprise ne se soit discrètement glissĂ© dans le studio, nous avons Ă  prĂ©sent deux suspects principaux.

MALKYM
Vous allez sans un peu vite en besogne. Ce quart d’heure n’est sûrement là qu’une petite approximation de la part de notre témoin. Voir une personne mourir si peu de temps après lui avoir parler doit sans doute un peu embrouiller l’esprit.

LOULOUTRE
La mort par Ă©touffement, dĂ©montrĂ©e par l’autopsie, prend 10 minutes. Au vu du gabarit de l’accusĂ©e, le doute est plus que permis quant Ă  sa capacitĂ© Ă  maintenir l’oreiller qui aurait servi au meurtre (Elle montre un rapport scientifique qui montre que la salive de Sylvain CĹ“ur a Ă©tĂ© retrouvĂ© sur l’oreiller) sur le visage de monsieur CĹ“ur pendant tout ce temps. Encore plus si, pour Ă©viter qu’il se dĂ©batte, elle lui a dĂ©boĂ®tĂ© l’épaule. Cela lui prendrait au bas mot au moins vingt minutes pour commettre un tel meurtre. Vingt minutes qu’elle n’avait pas puisque monsieur Pecteur est arrivĂ© moins de 10 minutes après qu’elle-mĂŞme soit entrĂ©e !

MALKYM
Or, Madame Write, vous semblez baser toute cette belle argumentation sur la simple supposition que la victime soit morte d’asphyxie. Cependant, à la vue de l’imprécision du rapport d’autopsie, j’ai moi-même demandé à ce que l’on précise les causes du décès de Monsieur Cœur. Ces résultats, concluant à mon humble avis, devraient nous parvenir d’une minute à l’autre. C’est pourquoi, monsieur le Juge, je demande une suspension temporaire de l’audience.

LOULOUTRE, une fois dans ses pensées
Évidemment… J’l’avais pas vu venir celle-là...

JUGE
Accordée. Néanmoins, aux vues des suspicions pesant sur le témoin, je demande à la sécurité des tribunaux de placer l’officier Hans Pecteur sous surveillance jusqu’à la conclusion de ce procès. L’audience est suspendue pour 10 minutes. Bruit de marteau.


Le procès prend sa pause.













JilanoAlhuin

@La Loutre @Méchant puni Votre texte en collab est plutôt sympa. J'aime beaucoup les jeux de mots que vous avez fait avec les personnages, et l'ambiance que vous avez donnée m'a vraiment permis d'imaginer Lou a la place de Phoenix et Malkym a la place de Hunter. Je suis cependant, je l'avoue, un poil déçu. Je m'attendais à un peu plus que ça, et à un passage "d'action" si je puis dire, comme dans les Ace Attorney (je pense que l'inspiration est très forte), mais également comme sur discord, avec vos duels d'avocats qui sont toujours sympa, bien que souvent court, ou vraiment vous avez l'air plus actifs tous les deux. Ici, j'ai plutôt l'impression que Lou est assez passive, ce que je trouve dommage, tandis que Malkym vole la vedette. Le texte reste très bon, mais je pense qu'il pourrait faire mieux ^^'


Le 07/09/2021 à 00:00:00

















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