Veteris ex machina
(par Louloutre)(Thème : DĂ©fi d'Elinor)
Je me déplace avec difficulté. Mes jambes sont bien fatiguée. Il faut que je la retrouve. Un vieux corps n’est pas pratique, pour se hâter.
Je l’ai vue partir, elle ne devrait pas tarder à revenir. Il s’arrangera toujours pour la faire revenir. Il ne s’en rend pas encore compte, mais il tient à elle. Sous son coeur de pierre, il y a quelque chose. Je le connais, je sais ces choses. Il a changé, en la ramenant et en la côtoyant. C’est infime, certes. Il reste un être totalement fou. Sinon, que ferait-il ?
Je la vois. Elle est là . Elle est immobile, en train de regarder le château. La pauvre… J’aimerai lui apporter un peu de bonheur. Mais je ne peux pas m’attarder, je n’ai pas le temps. Je n’ai pas envie d’être surprise dehors. Les punitions du sorciers sont souvent synonymes de mort.
Je me lance. Je parle doucement, pour ne pas l’effrayer.
“Tu es sûre de ne pas vouloir jouer ?”
Elle se retourne. Je me montre bienveillante et lui souris. Je ne suis pas son tortionnaire, je ne lui veux aucun mal. Mais j’avoue que j’aurais pu trouver mieux comme approche… Je me sens bête. Je ne suis pas douée pour lancer des discussions, mais là , je bats mes records. J’ai juste l’air d’une vieille folle.
“De quoi parlez-vous ?”
“Le Maître des lieux est joueur. Il vous a forcément proposé un jeu.”
Je le connais. Je sais qu’il lui en a proposé un. Je sais tous ce qu’il se passe dans ce château. Elle ne me répond pas. Je vois les rouages tourner dans sa tête ; elle pèse le pour et le contre. Elle hésite à me faire confiance. Si elle savait… Bon, il faut que j’insiste. Je dois l’aider et lui donner un déclic. Elle doit réveiller la force en elle.
“Si je puis me permettre de te donner un conseil, joues. Tu n’y perdras rien. Joues, et sois maligne. Cette bête est particulièrement fourbe : si elle te demande quelque chose, tu peux être sûre que c’est quelque chose qu’elle a déjà , ou qu’elle pourra avoir par la force. Elle ne cherchera qu’à te faire espérer pour rien.”
Sur ces mots, je la laisse y réfléchir. Je m’en vais à travers les arbres. La forêt est dense, j’y disparaît vite.
Je suis soulagée, et heureuse. Je ne me suis pas trompée. J’ai pu apporter mon aide à cette jeune femme. Elle est capable de s’en sortir. Je le sais, je la connais par cœur.
Ce n’est pas ma fille pour rien.
Maintenant que j’ai débloqué la situation, il faut que j’aille écrire la suite de l’histoire. Mais d’abord, trouver une solution pour lever la malédiction de cette satanée loutre qui m’a changée en vieille…