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Louloutre![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le calcul cardiaque(par Louloutre)Komeïs Ostrane n’était pas vraiment réputée pour être le couteau le plus aiguisé du tiroir, et son entourage se demandait régulièrement comment elle avait fait pour survivre jusque là . Aussi, ce fût relativement surprenant de voir un jeune homme débarquer devant chez elle, un bouquet à la main et une guitare dans le dos pour lui faire la sérénade de bon matin.
Les voisins, d’abord étonnés, s’empressèrent de lui réclamer le silence, un à un, ce à quoi le musicien répondait : “Nenni ! Moi, Bill Bo le Barde, je dois chanter mon amour dévorant à Komeïs Ostrane !” Quand tout le quartier fût rameuté par le brame de cet étrange cerf, le bruit devant sa demeure finit par faire se lever la demoiselle, qui ouvrit la fenêtre de sa chambre en hurlant que ce n’était pas des manières de faire un boucan pareil devant chez les gens, comme ça, avant même que le soleil ne soit levé. Sur ce, elle referma délicatement l’ouverture, pour ne pas risquer de briser les vitres, et un silence gêné s’installa. Il fût brisé par Jody le Vieux qui demanda de sa vieille voix de marin : “Mais dis-nous, Bill Bo l’Barde ! Pourquoi donc qu’té veux l’main d’la Komeïs ?” “Ah, mes braves, écoutez donc la complainte d’un amoureux malheureux ! Jadis, il y a un mois, je n’étais qu’un malheureux voyageur qui descendait d’un bateau volant arrivant fraîchement à la capitale. De là , enfin arrivé sur les terres qui verraient ma gloire naître et prospérer, je me mis en quête d’une voyante, pour savoir par où commencer. C’est alors que j’arrivais devant une gitane que celle-ci fit main basse sur mes modestes économies. Énervé, je lui somma de me rendre ma monnaie, mais celle-ci m’annonça que c’était le prix de son savoir et de la clé vers mon destin. Je l’écoutai donc et appris que je devais chercher mon amour, qui serait la première femme que je croiserais en sortant de la ville par la porte Nord. Je la remercia et me précipita vers ladite porte. Là bas, je découvris ma muse, mon idole, ma chérie. Je lui demanda son nom ; confuse, elle me répondit, et là j’ai su, il fallait que je la marrie. Je m’apprêtait à faire ma demande, mais à peine eu-je le temps de chercher de quoi faire office de bague dans mon sac que la demoiselle avait dégainé une machine étrange de son invention qui projeta un portail par lequel elle s’enfuit. Déterminé, je fis le tour des villes pour la retrouver ! Et me voici aujourd’hui.”
Les villageois furent émus de ce discours, mais trouvèrent tout de même l’inconnu particulièrement tordu et le laissèrent à ses occupations étranges tout en se demandant s’ils ne devaient pas contacter la maréchaussée. Quand Komeïs sortit de chez elle, elle tomba nez-à -nez avec Bill. Celui-ci chanta sa beauté, son intelligence, son ingéniosité ; elle répondit “ouais, c’est pas faux” et se rendit au marché. Il la suivit. En chemin, il chanta ses louanges, son admiration et son amour. Sur la place du village, il chanta sa grâce, son élégance et sa gentillesse. Toute la journée, il tenta de la séduire, aux yeux de tous et dans l’intimité. Les gens demandaient à Komeïs ce que lui voulait cet énergumène, elle répondait : “Je sais pas, il me suit depuis ce matin, il déblatère des trucs mais je comprends pas.” La nuit arrivée, il n’avait plus de voix ni de doigts à dédier à la musique, il se mit donc à sortir une plume et du papier pour mettre des mots enflammés sur ses maux.
Il fût bien triste quand son aimée lui dit qu’elle ne savait pas lire. De sa voix déraillée à peine remise de ses folies de la veille, il exprima au mieux qu’il aurait voulu savoir compter pour mesurer son affection pour elle, et que toutes les briques de toutes les maisons du village étaient loin d’égaler la masse de l’amour qui pèse dans son cœur. “Il y a plus de 20 000 briques dans le village. Je les ai pas toutes pesées, mais si on estime qu’un brique pèse environ 1kg, je sais pas comment vous faites pour porter ça sur votre cœur. Surtout si c’est pas réparti, là , ça doit vraiment faire mal.”
Le barde ne comprit pas, sinon qu’elle semblait avoir comprit quelque chose. “Ma mie, comprenez-vous donc ma peine ?” “Mais pourquoi vous m’appelez mamie, je suis pas votre grand-mère, mon gars !” “Oh, je vous en conjure, abrégez mes souffrances et acceptez mes sentiments !” “Ben je veux bien accepter vos sentiments, mais ils sont où ?”
Il fallût un peu de temps pour qu’elle entende ce qu’il attendait d’elle, le temps que lui-même se rende compte qu’il fallait qu’il emploie des mots plus simples. Il découvrit que malgré une conversation un peu limitée, elle avait beaucoup d’esprit, ce qui lui fit penser qu’il avait bien fait de s’accrocher. Ensemble, ils firent un couple étrange, mais divertissant pour leur entourage et heureux pour eux.
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