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![]() ![]() L’académie Tropeur(par Louloutre)J’ai du mal à dormir, depuis quelques années. Je mets ça sur le compte du passage de la campagne à la ville, d’un changement de chambre. L’éclairage public ne tape pas de façon aussi brutale sur mon visage, quand je suis dans mon vieux lit, chez mes parents. Et il y a mon chat, chez mes parents, ainsi qu’une belle gamme de bestioles toutes plus douces les unes que les autres. Mais chez mes parents, il n’y a pas cette académie. Académie Tropeur, pour les passionnés de création. Tout-à-fait ce qu’il me fallait : un endroit qui réunit des créatifs de tous horizons, de toutes motivation. Je le dis sans ironie : j’adore être ici. C’est un lieu absolument formidable où on peut croiser tout et son contraire. Un jeune fille ne possédant qu’un t-shirt qui balance des pianos sur ceux qui l’énervent, un hélicoptère, la Mort et son apprentie, des gens qui te regardent en silence et se contentent de réagir à ce que tu dis, des jeunes torturés… De tout, vraiment ! C’est le genre d’endroit où tout le monde peut trouver une place qui lui plaît. Pas de prof, juste des surveillants et des responsables pour empêcher d’éventuels grains de sable d’enrayer notre fragile machine. On progresse en étant nos propres enseignements. On se donne des conseils pour s’améliorer dans nos domaines respectifs et communs. Nous sommes tous intéressés par l’écriture, ou au moins la lecture ; mais certains dessinent, d’autres composent… Il y aurait de quoi faire un bon groupe de musiciens ! Donc franchement, mal dormir, si c’est le prix à payer pour m’épanouir, c’est loin d’être la mer à boire. Inconfortable, certes, mais les siestes, ça existe.
Puisque je ne dors pas, je suis centrée sur moi. Je suis allongée sur le dos, sur mon matelas, et je fais le tour de la propriétaire. Je sens tout ce qui ne va pas : ma bouche sèche, mon dos mal aligné, la sensation de soif, mes jambes croisées qui se touchent, l’envie de boire, mes bras dans une position étrange et c’est bon, j’ai compris, je vais chercher un verre d’eau ! Je me lève, vaguement saoulée. Je soupire. Je sais que je ne vais pas dormir, mais là, juste le fait de me déplacer, ça va réveiller le peu de moi qui était prêt à dormir et repousser encore le sommeil. Je sors de ma chambre, passe par des couloirs sombres. Pas la peine d’allumer les lampes et de risquer de rameuter d’autres insomniaques, les lumières de la nuit à travers les fenêtres me suffisent pour voir où je vais. Je marche doucement, sur la pointe des pieds. Les cuisines sont loin… La prochaine fois faudra que je pense à prendre une bouteille.
Je suis sortie de la zone des dortoirs. Je peux marcher un peu moins discrètement et plus rapidement. Je passe près de… oh non… ces foutus escaliers. Je ne les aime pas, mais alors pas du tout. J’ai le vertige, et l’architecte a eu l’excellente idée de foutre un petit espace entre les marches et le mur que je pourrais longer pour ne pas avoir à affronter le vide derrière la rambarde que j’ose à peine toucher. INGÉNIEUR À LA CON ! T’as pensé aux utilisateurs ?! J’ai toujours l’impression de me promener à côté d’une falaise quand je passe par là : c’est psychologique. Ma paranoïa est à son max et ma peur me chuchote que tout va tomber. Les marches, moi avec… Bon, sur cette partie, j’ai fini par me raisonner. Mais j’ai toujours l’impression que ce qui est dans mes poches va sauter en dehors et se jeter dans ce petit espace pourri qui m’empêche de m’approcher du mur. Le cerveau est fascinant.
Mon séjour dans les cuisines est de courte durée. Ma bouche n’est plus pâteuse. Ça fait du bien. Mais j’ai un coup de chaud. Je veux prendre l’air. Dehors, il fait froid. Heureusement que j’ai mis mon costume en pilou pilou tout doux. Le top l’absurde pour dormir, et le meilleur du cocooning ! Et le moyen le plus efficace de perdre en crédibilité si quelqu’un me croisait là. Personne ne m’a vraiment vue dans cette tenue de doudou, et il contraste avec l’image un peu sérieuse que je tends à donner de moi. Après tout, j’ai été tirée comme “déléguée responsable”, j’essaye d’en être digne ! Concrètement, faire partie du comité des des délégués, ça veut dire que les surveillants et les autres délégués ont confiance en nous et nous jugent aptes à remplir des tâches basiques de gestion des lieux : je peux donc accueillir les nouveaux élèves et leur fournir un pass d’étudiant afin qu’ils aient accès à plus que la salle d’attente au portail. Et je dois éventuellement rappeler les règles de l’académie et veiller à leur respect. La règle que j’ai eu le plus à rappeler, c’était à propos des tentatives d’invocation de l’entité qui donne son nom à l’académie. Tu ne l’invoqueras point. C’est pas compliqué ! Je sais qu’on ne nage pas en pleine dictature du règlement, mais… Ah ! Mais pourquoi je m’énerve toute seule ! Je suis dehors pour respirer et me calmer avant d’aller dormir, moi ! Zut !
Bon allez… respirer… inspirer… expirer… fredonner un petit air calme ? Pourquoi pas, allez, si ça peut aider à se détendre. Comme il fait froid, je m’amuse à faire de longues notes pour contempler la fumée qui sort de ma bouche. Ça m’amuse. Si il y a un truc que j’ai du mal à perdre, c’est mon âme d’enfant, on dirait. Mais vivement les beaux jours. J’ai envie de prendre le soleil et d’être fier de voir dans mon miroir, que mes bras sont plus bronzés que ma poitrine. Le signe ultime que je sors la journée, et qui m’éloigne de ma ressemblance avec Nosferatu. Faudrait que je revois ce film, d’ailleurs. Les vieux effets spéciaux ont un charme fou, je trouve. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand ! |