L'Académie de Lu





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Academy Universe - nouveau lore


Un homme... un soldat

(par Nico)
(Thème : MĂ©lilĂ©mots 2)



S’il y a bien un monde qui ne comprend pas la magie, c’est bien le monde des grands; les adultes n’ont souvent plus le temps de rêver. -Nico


Alors que la lune était au zénith et que les maisons dormaient, Alexandre, lui, perdait ses pensées dans le futur. Comme à l’habitude, il ne dormait jamais la veille d’une opération; c’était bien trop pour trouver le sommeil. Alors, comme chaque fois, il se leva, éclairé par la lampe de chevet, et descendit dans la cuisine. Avec un bon verre d’eau, tous ses tourments pourraient se ranger. Il fit couler le robinet et s’empara d’une tasse dans une armoire. En regardant le quartier dormant par la fenêtre, l’homme apporta le liquide à sa bouche. Alexandre but tout son contenu en une gorgée et reprit le chemin de sa chambre. Après encore plusieurs lourdes minutes à fixer l’obscurité comme un hibou, il trouva finalement le sommeil. Celui l’apportant directement au jour J.

Son réveil sonna subitement. Sa femme n’était plus là et une marée de couleurs gaies envahissait sa chambre. Il était déjà temps. Alexandre prit son courage et se redressa. Dehors, le soleil enjouait la rue et des voitures y passaient, rapides comme des trains. L’homme planta sa tête entre ses mains et songea de nouveau à tout ce qui l’attendait (« Ce n’est qu’une mission ordinaire », songea-t-il), dans la cuisine, sa femme lui avait préparé un bon déjeuner. Il s’empressa de l’atteindre et de se mettre à table. À côté de lui, elle le sondait du regard avec cette émotion du départ qui mélange peine, douleur et colère. Elle décida, après quelques secondes de silence, de s’exclamer, d’une voix puissante et sincère :


— Pourquoi tu vas lĂ -bas?


— C’est mon devoir. N’essaye pas de m’en empĂŞcher.


— Je n’y comptais pas. Je te connais dĂ©jĂ  bien assez. Seulement, promets-moi d’être prudent. J’espère que tu sais ce que tu fais.


— Je le sais toujours, conclut-il en se levant et en se dirigeant vers la porte.


À ce moment, quelqu’un cogna. Alexandre, embrassant une dernière fois sa femme, lui demanda d’entrer. L’inconnu s’exécuta et lança, dès que son pied eut touché le tapis vert d’entrée :


— Vous ĂŞtes Alexandre?


— Oui, rĂ©pondit l’homme toujours au cou de sa femme.


— C’est le moment, renchĂ©rit-il en pointant une voiture Ă  l’extĂ©rieur.


Et là, en saisissant tous les sacs à l’entrée, Alexandre quitta la maison et le regard de sa femme, les yeux pleins d’eau.


— Vous ĂŞtes prĂŞt, monsieur? demanda l’homme au volant qui voyait qu’Alexandre avait l’air lunatique.


— Oui… Merci de demander…


Le chemin se fit dans un grand silence. Il parut durer des heures et des heures. Le passager regarda les nuages, le ciel, la terre, les falaises scindant le ciel et l’horizon et la longue route le menant vers le commencement. Arrivé à destination, il descendit du véhicule en prenant une grande inspiration. Le chauffeur s’empressa de décoller en envoyant un dernier signe de main à Alexandre, se tenant face au grand bâtiment avec ses deux sacs. L’immense bâtisse se dressait seule, entourée d’une grande mer de sable. Il n’y avait rien à des kilomètres à la ronde. Haut de plusieurs mètres, aucune fenêtre ne perçait les parois. Ce n’était qu’une gigantesque brique de béton creuse avec deux portes devant. Alexandre décida de s’avancer devant les grandes portes et soudain, elles s’ouvrirent en un éclair pour y laisser sortir trois hommes en combinaison kaki. Le premier et le deuxième, portant tous les deux des bérets verts, ne dirent rien et se contentèrent de se poser à la gauche et à la droite d’Alexandre. Le troisième, avec son béret cramoisi, vint quant à lui bloquer le chemin du nouveau venu. Aussitôt, comme une pièce de théâtre, Alexandre s’exclama :


— Monsieur! Je suis le caporal-chef Alexandre Comtois de l’escadron A des forces spĂ©ciales.


Ensuite, il s’empressa de faire un salut comme on lui avait appris.


— Repos, soldat, enchaina l’homme au bĂ©ret rouge, je sais qui vous ĂŞtes et ce n’est plus le moment pour les prĂ©parations. Vous connaissez votre tâche?


— Non! On m’a demandĂ© de venir en urgence hier pour un dĂ©ploiement. Seulement, j’ignore oĂą et quand, lança Alexandre avec une voix pleine d’énergie.


— Vous allez voir. Il y a une bonne raison pour laquelle nous n’avons pas fuitĂ© l’info. Ce sur quoi nous travaillons ici doit rester dans le plus grand des secrets!


Sur ces mots, Alexandre et l’étrange soldat entrèrent dans le bâtiment suivi des deux autres hommes qui fermèrent la marche. À l’intérieur, rien à voir avec le style monotone du désert. Partout, il y avait des écrans et là où il n’y avait pas d’écrans, il y avait des plans bleus collés contre les murs blancs (un blanc qu’Alexandre eut du mal à discerner tellement les murs étaient bondés). Des gens allaient et venaient entre chaque terminal sans arrêt; le caporal se perdit même dans cette chorégraphie, mais, rapidement, il tâcha de suivre le soldat avec lui qui semblait connaitre le chemin par cœur. Après s’être frayé un chemin entre tous ses hommes en blouses blanches, il atteignit finalement une salle plus calme. Là, il n’y avait personne et aucun écran ou de plan. Cette salle était parfaitement vide. Alexandre prit une chaise comme l’indiquait l’homme et posa ses sacs à côté. Avec des dossiers à la main, le soldat au chapeau rouge prit place en face d’Alexandre et déposa ses dossiers sur la table grise. Sans rien dire (c’était l’habitude), le caporal ouvra l’enveloppe brune pour en scruter les feuilles internes. En voyant à quel point Alexandre semblait soudainement perdu à la vue de toutes ses feuilles, l’homme en vert lança :


— Ce cas ne ressemble Ă  aucun autre sur la planète. Avez-vous dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©ployĂ© sur le combat, M. Comtois?


En laissant trainer les feuilles, le caporal se tourna vers le soldat et s’exclama :


— Trois fois, monsieur. J’ai servi en Afghanistan, en Turquie et au YĂ©men, durant la guerre civile.


— Ne mentez pas, M. Comtois, s’il vous plait. Combien de fois avez-vous Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©??


Soudainement, Alexandre arbora un air paniqué. Il comprit à ce moment que l’homme en face de lui savait déjà la réponse, mais voulait qu’il la dise de sa bouche. Alors, il la lui donna, la vraie :


— Dix.


— Et que faisiez-vous durant tous ses dĂ©ploiements? demanda de nouveau l’homme au chapeau, sur un ton Ă©trange comme s’il savait – encore lĂ  – dĂ©jĂ  la rĂ©ponse.


— Je travaillais dans les interrogatoires et les enlèvements pour les forces spĂ©ciales, lâcha honnĂŞtement le caporal dĂ©masquĂ©.


— Dans les interrogatoires, rĂ©pĂ©ta le soldat. C’est bien. J’ai eu accès Ă  tous vos rapports et je dois dire qu’ils sont impressionnants. Torture, privation sensorielle, combat entre dĂ©tenus et mĂŞme – pour ne pas le dire trop fort – (il se mit Ă  chuchoter) le meurtre; rien ne semble vous rĂ©sister (il reprit son ton de voix normal Ă  ce moment). VoilĂ  exactement pourquoi nous vous avons amenĂ© ici, en plein dĂ©sert.


— Je ne fais plus ce genre de chose. C’est terminĂ©. Je fais uniquement de la protection dĂ©sormais. D’ailleurs, sur le contrat que vous m’avez envoyĂ©, c’est sur un bateau voguant sur la mer mĂ©diterranĂ©e que je devrais ĂŞtre.


— Voyez-vous (son visage se crispa lĂ©gèrement comme s’il allait annoncer une mauvaise nouvelle) … Nous sommes maintenant deux Ă  avoir menti. Alexandre Comtois, trente-neuf ans, plus jeune caporal des forces spĂ©ciales et trois fois mĂ©daillĂ©es pour le courage. Je vous connais et je sais que vous ĂŞtes le meilleur dans ce pays pour complĂ©ter cette mission. S’il vous plait. Vous devez enfiler votre combinaison une dernière fois. Une dernière.


— Si vous voulez travailler avec la personne que vous croyez avoir devant vous, je vous conseille d’aller voir ailleurs. Aujourd’hui, j’ai une femme et des enfants. Je n’ai plus le temps ni l’envie de jouer au hĂ©ros, clama l’homme en ramassant les sacs sur le sol.


— Et je prĂ©sume que vous n’avez pas envie de perdre vos enfants?


— Bien sĂ»r que non!


— Alors je vous conseille de lire le document.


Ainsi, curieux, il tourna la première page. Ses yeux s’écarquillèrent soudainement lorsqu’il tomba sur des mots qui résonnèrent au fond de sa tête comme un marteau sur l’enclume : enlèvements d’enfants, séquestration, arme et menace.


— Ce n’est pas Ă  la police de se charger de ce genre de cas? demanda Alexandre qui croyait qu’on allait encore l’envoyer torturer des gens dans un autre pays Ă©loignĂ© oĂą l’on sert du sable pour le diner et oĂą les gens sont si bronzĂ©s qu’ils le font paraitre pour un albinos.


— Non, parce qu’ils… Et bien… ne peuvent pas s’y rendre.


— Et moi, comment pourrais-je faire si la police ne le peut pas?


— Vous en demandez beaucoup pour quelqu’un qui m’a formellement dit non, lança le soldat en ricanant.


— Si j'accepte. Est-ce que vous pourriez dire Ă  ma femme en cas de danger que j’étais effectivement sur la mer mĂ©diterranĂ©e Ă  escorter un navire de pĂ©trole??


— Pour sĂ»r! Est-ce que je peux aller dire Ă  tous mes hommes que l’on peut lancer le protocole de lancement?


— Attendez! Je dois finir de lire ce document parce que je ne veux pas me lancer dans une souricière et risquer la mort d’une escouade entière.


— Encore lĂ , vous faites erreur (il eut une autre Ă©motion de visage, le mĂŞme que plus tĂ´t). Dans cette mission, il n’y aura que vous…


— Quoi?? Vous ĂŞtes en train de me dire que vous menez une… une sorte de guĂ©rilla et que je serai le seul combattant de mon cĂ´tĂ©. C’est de la folie!


— M. Comtois… Vous n’avez pas l’air de saisir les fondements de la mission. Laissez-moi vous expliquer. Vous devez sĂ»rement vous demander pourquoi nous sommes dans un laboratoire et non dans une base.


Il se contenta d’acquiescer. Le soldat continua :


— C’est parce que ce lieu n’est pas dans ce pays, ni mĂŞme sur cette planète…


— Est-ce que vous vous fichez de…


— … Laissez-moi finir, M. Comtois. L’an dernier, nous avons dĂ©couvert avec des sismographes une activitĂ© anormale la veille de la disparition de Nicolas Thomas, un jeune adolescent en pension. Ensuite, nous avons augmentĂ© la prĂ©cision et la veille de la disparition d’un autre jeune, Charles Bryent, nos sismographes ont encore dĂ©tectĂ© de l’activitĂ© comme si…


— Quelque chose faisait bouger la terre.


— Effectivement, ensuite, nous avons commencĂ© Ă  envoyer des patrouilles fouiller les environs avec tout l’équipement habituel : des dĂ©tecteurs infrarouges, des appareils de dĂ©tection de perturbation du champ Ă©lectromagnĂ©tique, des lasers Ă  rĂ©fractions pour l’activitĂ© neutrino et d’autres trucs bien lassants. Avec ça, nous avons dĂ©couvert cette zone. Nous avons dĂ©couvert un endroit oĂą l’activitĂ© infrarouge est trop intense pour qu’il n’y ait rien; nous avons dĂ©couvert un endroit oĂą le champ Ă©lectromagnĂ©tique est altĂ©rĂ© comme nulle part ailleurs et nous avons dĂ©couvert un endroit qui osait dĂ©fier les lois de la physique.


— Et je suppose que nous sommes sur ce mĂŞme endroit, dit Alexandre qui semblait peu intĂ©ressĂ© par le discours du soldat.


— Exactement! Ensuite, nous avons reproduit – artificiellement – les conditions dans laquelle cette zone s’était activitĂ© et soudainement, un trou bleutĂ© s’est ouvert. Nous croyons qu’il s’agit d’un portail.


— Un portail! lança Alexandre en ricanant. Un portail oĂą surgissent des trolls et des licornes? DĂ©solĂ©, mon cher, mais, moi, c’est de vraies crĂ©atures que je chasse.


— Alors, prouvez-nous que nous avons tort. Entrez dans ce portail et ressortez pour nous dire qu’il n’y ait rien. Que c’est le nĂ©ant.


Là, Alexandre eut un mouvement de recul et se mit à taper du pied. Visiblement, il semblait désormais beaucoup plus frustré qu’intéressé par la proposition de l’homme en face de lui. Pris de colère, il s’empressa de se défendre :


— Je vois parfaitement ce que vous faites! Vous essayez de me convaincre de me jeter directement dans le nĂ©ant! Alors, Ă©coutez-moi bien, monsieur le…


— lieutenant-colonel.


— Alors, Ă©coutez-moi bien monsieur le lieutenant-colonel. Je vais faire un accord avec vous. Je veux bien entrer dans ce portail, mais s’il n’y a rien, je vais ressortir avec un beau sourire et repartir avec une voiture de luxe. On s’entend lĂ -dessus?


— C’est entendu!


Ainsi, le lieutenant-colonel prit sa radio et lâcha sérieusement (un sérieux qui fit sourire Alexandre parce qu’on parlait ici de licornes et de trolls) un message à ses troupes :


— Lancez le protocole.


À partir de là, le caporal vit tout s’accélérer. Il avait l’impression que le monde autour de lui devenait flou et n’entendait que des bribes de conversation. Pour une histoire de licornes, tous les hommes peuplant la bâtisse avaient l’air pressés, précis et, surtout, sérieux. En un éclair, il se retrouva sur la plateforme d’acier d’une cage de verre. Il n’y avait qu’une boite de communication pour servir les messages de l’extérieur. Dans son costume habituel (celui qu’il avait promis de ne plus jamais enfiler), il attendait les ordres de l’extérieur. Soudainement, elles arrivèrent dans une voix métallique semblant provenir d’une conserve :


— M. Comtois, Ă  votre droite, il y a une boite; et dans cette boite, vous trouverez tout l’équipement nĂ©cessaire pour survivre une semaine complète en pleine nature. Il y a de la nourriture, des vĂŞtements, du breuvage et – si les conditions le nĂ©cessitent – des armes.


— Quel genre d’arme? s’enquit subitement le caporal.


— Celles que vous avez l’habitude d’utiliser dans vos « missions »


— Par exemple? Relança-t-il pour avoir un nom exact.


— Il y aura un fusil automatique C7A2, deux pistolets de type Desert Eagle, un couteau de combat Ă  lame fixe et un pistolet mk23. Vous ĂŞtes rassurĂ©?


— Avec ça, on pourrait Ă©quiper un rĂ©giment! Ça risque d’être terriblement dangereux alors. Pour des monstres imaginaires, je croyais qu’il fallait des armes en mousse, lâcha finalement Alexandre en souriant.


Exaspéré, le soldat au béret rouge appuya sur un bouton et toutes les lumières du laboratoire virèrent au rouge. Une voix féminine s’éleva dans le bâtiment au complet (et même au-delà) :


— 10… 9… 8... 7…


— Et une dernière chose, monsieur le lieutenant? demanda le caporal en arborant un sourire narquois.


— 6... 5…


— Quoi?


— 4…3…


— La voiture, je veux que ce soit une Bugatti.


— 2… 1… Lancement enclenchĂ©!


Soudainement, des rayons jaillirent de partout à la fois et frappèrent la cage où Alexandre s’émerveillait à la vue de toutes ces lumières. Il remarqua soudainement qu’une étrange flaque d’un liquide bleu commençait à se forcer sous ses pieds. Après quelques secondes, c’est tout le sol qui était recouvert du même liquide et enfin, après environ une minute, Alexandre commença à s’enfoncer comme s’il se tenait à présent dans du sable mouvant. Il tenta de rester calme en espérant que ce soit dans les plans des scientifiques, mais lorsque seule sa tête dépassait, il commença à essayer de nager pour se dégager. Mais, malgré toutes ses tentatives, il se retrouva plongé dans le sol, dans le portail, dans le rêve et dans le néant. Ne voyant, ne sentant et n’entendant rien, le caporal resta là à attendre quelque chose. Après quelques longues secondes, ce quelque chose arriva. En un claquement de doigts (ou plutôt en un clignement d’œil), il était maintenant couché dans une forêt. Entouré de jonquilles, de tulipes et de marguerites qui formaient un océan de couleurs et d’arômes s’évanesçant dans le vent, il était couché avec sa grande caisse sous un chêne feuillu dont les branches laissaient finement passer les rayons chauds du soleil. Un air pur voguait sur chaque feuille qui volait et une joie de vivre verdissait chaque brin d’herbe. Cela n’affecta guère le caporal qui avait vu des horreurs dans les plus beaux coins de la planète. Se rappelant sa mission, il se redressa, ouvra la boite et tomba face à son arsenal. Comme pendant son entrainement, il enchaina des mouvements parfaitement orchestrés pour s’équiper – rapidement et efficacement. Premièrement, il vérifia les balles de chaque pistolet, les fixa à sa ceinture; il prit ensuite le soin de vérifier celles de son fusil d’assaut qu’il déposa dans l’herbe et finalement, il fixa le silencieux sur le pistolet mk23 pour une discrétion absolue en cas de pépin (« Il faut toujours penser aux imprévus », disait-il souvent à sa femme), seulement, durant son travail, un pépin arriva justement. Derrière lui, une voix se fit entendre. Elle disait « Bonjour », mais était très peu perceptible. Alexandre ne comprit qu’un sifflement, mais c’en était bien assez pour qu’il se retourne. Le caporal, surpris, inquiet et médusé, tomba face à un adolescent. Il était grand, avait des cheveux courts et des yeux verts.


— Qui ĂŞtes-vous? demanda le jeune.


— Et toi qui es… (Alexandre le reconnut subitement grâce Ă  la photo que le lieutenant lui avait montrĂ©e) Attends, est-ce que tu es Nicolas Thomas?


— Oui, mais ici, tout le monde m’appelle uniquement Nico.


— D’ailleurs, est-ce que tu sais oĂą on est? demanda le soldat qui s’était retournĂ© pour face Ă  l’adolescent.


— Ă€ l’acadĂ©mie! Tu ne connais pas ce lieu? demanda le jeune homme en scrutant l’homme en face de lui.


En réfléchissant à son apparence, Nicolas comprit tout. En quelques secondes, cela lui avait suffi pour voir son habillement et surtout, SURTOUT, toutes les armes derrière lui. Sur un ton mêlant tristesse et colère, il envoya :


— Vous n’êtes pas venu pour faire le bien n’est-ce pas?


Alexandre, comprenant évidemment lui aussi l’inquiétude de Nicolas, tenta de le rassurer, mais bon, vous savez, des armes, ça rend souvent fou. Nicolas, pris d’une colère soudaine et d’un instinct de chevalier, hurla et fonça sur le caporal qui, sans grande difficulté, parvint à l’esquiver. Ensuite, l’adolescent revint à la charge et tenta de donner un coup de poing au visage de l’homme qui, immédiatement, l’empoigna. En un mouvement, le bras du soldat se retrouva autour du cou du jeune tétanisé qui gémissait de peur.


— Écoute, j'sais pas dans quoi tu t’es fourrĂ©, petit, mais laisse-moi t’expliquer qui je suis.

À ce moment, Nico avait cessé de se débattre pour laisser l’homme parler :


— Je suis le caporal-chef Alexandre Comtois de l’escouade A des forces spĂ©ciales et je suis ici avec des ordres bien prĂ©cis. Si tu veux savoir, je vais prendre toutes les armes que tu vois lĂ  et aller explorer les environs pour savoir si je vais ramener une tĂŞte de licorne Ă  la base. Seulement, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que les gens qui m’ont envoyĂ© ici m’ont dit de ramener sur terre tout le monde se trouvant dans cette forĂŞt… ou cette acadĂ©mie… ou peu importe ce qu’est ce lieu. La mauvaise, c’est qu’ils m’ont aussi spĂ©cifié : mort ou vif. Tu comprends? Et si les gens qui m’ont envoyĂ© avaient vraiment tenu Ă  ramener tout le monde vivant, ils auraient envoyĂ© l’ONU, pas moi. Vois-tu, il n’y a personne ici pour dire si tu Ă©tais armĂ© ou non lorsque j’ai Ă©tĂ© forcĂ© de t’abattre…à prĂ©sent, tu vas sagement t’asseoir et m’expliquer qu’est-ce que cette acadĂ©mie. Sinon, je vais devoir reprendre rĂ©ellement mes anciennes mĂ©thodes. Celles que j’utilisais dans les caves humides du YĂ©men.










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !











Noon

j'ai adoré ton texte, il est bien écrit et l'histoire est tellement prenante. Le personnage principale est à la fois sympathique et détestable. Je me suis bien amusée en le lisant, même si il m'a un peu laissé sur ma faim. Je trouve qu'il s'arrête très brusquement


Le 03/01/2022 à 20:33:00



Sourne

Effectivement, les dialogues se lisent très bien mais tes paragraphes... tes paragraphes xD
J'ai dû m'y reprendre plusieurs fois pour lire le dernier et franchement... j'ai hésité à le couper en trois pour qu'il soit plus lisible sur le site ^^' Surtout qu'il est parfaitement divisible sans nuire à son sens
Par contre, j'ai un doute sur l'armement d'Alexandre ( je le rajoute sur la page wiki de Nicolas d'ailleurs, dans la catégorie " relations " ? ). Avoue, tu lui as donné deux Desert Eagle juste pour le style de méchant de film d'action parce qu'irl, aucune armée ou force spéciale s'en sert xD Et j'espère qu'il a un sacré stock de munitions pour espérer vaincre le moindre membre de l'Académie x)


Le 05/01/2022 à 12:00:00



JilanoAlhuin

Un homme, un soldat : C'est un texte très sympa qui nous accorde un nouveau personnage, qui était sympa à suivre dans cette histoire. J'ai beaucoup aimé son humour avec le lieutenant-colonel, qui était le bienvenu et qui ajoutait un côté assez drôle par rapport au sérieux qu'il y avait. De plus, le côté "seul contre tous" lui donne un certain côté Rambo qui est plutôt cool. C'est un chouette texte !


Le 08/01/2022 à 02:26:00

















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