![]()
![]()
![]()
![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() DĂ©fi de Sourne et Awoken (rentrĂ©e des classes)
![]()
EskissPatchwork![]() Spectacles![]() Academy Universe - nouveau lore
![]() ![]() Rencontre entre une marionnette et un manieur de mots(par Eskiss et Patchwork)Un cahier sous le coude, Patch avait demandĂ© son chemin vers la bibliothèque. Officiellement, la petite... Gerbille? Musaraigne ? Ne lui avait pas encore prĂ©sentĂ© les lieux. La secrĂ©taire Louloutre avait dĂ» retrouver son dossier dans la pile des autres, sans savoir qui diable avait pu le poser lĂ . Le technicien de surface, quelle question. Dans tous les cas, le mĂ©tamorphe devrait faire semblant de ne pas encore connaĂ®tre la disposition des espaces de l’AcadĂ©mie jusqu’à les apprendre par lui-mĂŞme. Il lui fallut donc quelques minutes avant d'apparemment trouver son chemin. Les livres, empilĂ©s sur les rayonnages, encadraient un bureau d'accueil derrière lequel une figure cagoulĂ©e s'occupait d'une tâche ou d'une autre et plusieurs tables rĂ©parties aux quatre coins de la salle. Patch prit le temps de passer la main sur une Ă©tagère - du bois massif, des livres d'Ă©poques et d'origines aussi diverses que magnifiquement variĂ©es, nota-t-il avec admiration, admirablement sauvegardĂ©s face aux ravages du temps - avant d'en prendre quelques-uns. Les Ă©tiquettes apposĂ©es aux tranches des volumes, en grande majoritĂ© Ă©pais, les dĂ©signaient pour la plupart comme des livres d'histoire ou des thèses de sociologie. Un ou deux recueils de contes complĂ©taient la collection. La grande Histoire et les petites histoires. Avec ça, il serait incollable ou presque. Un bureau occupĂ© retint l'attention du mĂ©tamorphe. La chemise Ă la manche rabattue par une Ă©pingle, des cheveux noirs mi-longs, des anneaux sur le haut de ses oreilles rondes. Cet Ă©lève Ă©tait celui qui s'Ă©tait levĂ© quand Patch avait dĂ©boulĂ© en classe un peu plus tĂ´t. L'occasion d'en faire un semblant d'ami Ă©tait parfaite et il pourrait en profiter pour demander à “apprendre” les lieux, ce qui lui ferait gagner un temps prĂ©cieux. D’une pierre deux coups. — "Je peux m'installer ici?" Chuchota le mĂ©tamorphe, remettant en place une mèche rouge sang derrière son oreille pointue. La chaise grinça quand, sans attendre sa rĂ©ponse, Patch s'assit face Ă son interlocuteur. Eskiss releva les yeux de l'Ă©pais ouvrage en cuir sur lequel il Ă©tait penchĂ©, troublĂ© par cette soudaine interruption. — "Salut", sourit le mĂ©tamorphe, la voix basse mais le dĂ©bit rapide. "Patchwork. Enfin, avec mon entrĂ©e de tout Ă l'heure tu dois avoir entendu. DĂ©solĂ© de t'avoir fait peur, d'ailleurs. T'es un rĂ©actif, toi, pas vrai? Ça a un rapport avec ton bras ou pas du tout?" — .... j'ai eu une mauvaise expĂ©rience, je suis un peu plus... prudent, depuis. Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ? — "Si la mauvaise expĂ©rience t'a enlevĂ© le bras, tu m'Ă©tonnes que tu es plus prudent. Moi je suis lĂ pour apprendre, logique dans une AcadĂ©mie, je suppose. Au fait, je n'ai pas retenu ton nom...?" — “Eskiss. Élève Ă©galement. Pour quelque temps, du moins.” — "Ravi de te rencontrer, Eskiss." Le livre sur lequel son camarade Ă©tait penchĂ© avait l'air vieux et important. Patch y jeta un Ĺ“il en mĂŞme temps qu'il se penchait pour tendre la main droite,celle qu’il restait Ă Eskiss. Celui-ci observa d'un Ĺ“il circonspect son camarade puis leva le bras et la serra avec vigueur. Son regard croisa les yeux de son vis-Ă -vis : bleus lagon, intenses, lumineux. Il relâcha sa main et se repencha sur son ouvrage. Patch dĂ©cida de le laisser en paix, malgrĂ© sa curiositĂ© grandissante. La langue du livre que lisait le brun lui Ă©tait parfaitement inconnue. Il sortit un livre de sa propre pile et se mit Ă Ă©tudier en silence. Les volumes reliĂ©s contenaient des siècles d’histoire, y compris, Ă la grande surprise de la marionnette, la sienne propre. Des batailles sanglantes et des manigances politiques envers les Cours Seelie et Unseelie, avant, après et pendant qu’il y ait Ă©tĂ©. Un nom en particulier retint son attention: celui de la bataille des Diamants. Les diamants en question Ă©taient dans une mine Ă la lisière des deux territoires. Patch - Arlen, Ă l’époque, petit farfadet Seelie - savait que le dernier kobold de la famille qui exploitait la mine Ă©tait mort peu de temps auparavant dans des circonstances suspectes. Et donc, les deux Cours partaient en guerre pour rĂ©cupĂ©rer cette richesse dont la neutralitĂ© venait de voler en Ă©clats. PortĂ©s par les courants ascendants, des vautours survolaient le champ de bataille d'une aile flâneuse, confiants en la livraison rapide d'un festin gargantuesque. Pour eux, les rangĂ©es de soldats en armure Ă©taient autant de boĂ®tes de conserve en voie d'ĂŞtre ouvertes. L’armure d’Arlen Ă©tait trop grande, son casque flottait sur ses Ă©paules et l’empĂŞchait de voir correctement. Aucune surprise donc qu’il se retrouve sur le dos, renversĂ© par un soldat Unseelie, dans les cinq premières minutes du combat. La flèche qui lui arrivait sur la tĂŞte, elle, lui fut horriblement visible. Elle devait arriver dans la seconde. Son casque arrachĂ© de sa tĂŞte, elle la transpercerait et rĂ©duirait Ă nĂ©ant sa mĂ©tamorphose. Son identitĂ© serait exposĂ©e. Il mourrait Ă coup sĂ»r. Et puisqu’il n’était qu’une construction magique, personne ne viendrait le chercher. Comme dans un rĂŞve, il l’évita d’un cheveu, se redressa et partit en courant, mĂ©tamorphosĂ© en renard. Les pierres du chemin furent les seuls tĂ©moins de ses rĂ©flexions alors qu’il quittait la plaine, une patte après l’autre. Il ne pouvait pas revenir Ă la Cour Seelie après que son rĂ´le ait dĂ©sertĂ© l’armĂ©e. Il ne pouvait pas revenir Ă la Cour Unseelie après avoir Ă©chouĂ© sa mission. Mais surtout, il ne voulait pas y revenir. Ça, c’était nouveau. Il ne comprenait pas encore ce qui lui avait traversĂ© l’esprit en voyant cette flèche, mais une chose Ă©tait sĂ»re : il ne reviendrait au service de son crĂ©ateur que contre son grĂ©. L'horloge, qui Ă©grenait les minutes depuis qu'elle avait Ă©tĂ© posĂ©e au mur, interrompit son souvenir en annonçant l’heure du repas. — "Ça te dit de me montrer la cafĂ©tĂ©ria, Eskiss?" Demanda Patch Ă son camarade en s’étirant. "Et l'internat, après? Personne ne m'a vraiment fait visiter vu que je suis arrivĂ©, hem, un poil Ă la bourre pendant le cours." — ....J'imagine que me dĂ©gourdir les jambes ne pourra pas me faire de mal. Entendu. Je vais te... " Il s'interrompit net, les yeux fixĂ©s sur ceux de Patch. Rouges sang, un iris noir insondable. Il reprit contenance l'instant d'après et se leva avec lenteur, Ă©tirant ses membres endoloris puis reprit :" Je vois que toi non plus tu n'es pas un humain "normal". J'aurais dĂ» m'en douter, avec tous ces phĂ©nomènes." Le livre Ă la main, il se dirigea vers les Ă©tagères de bois massif et le rangea soigneusement entre deux autres. — "Qu'est-ce que tu racontes? Ce n'est pas normal d'avoir les yeux qui changent de couleur?" Patch laissa Ă©chapper un gloussement et rĂ©trĂ©cit d'une dizaine de centimètres, soudain plus rond qu'auparavant, son nez plus pointu. "Alors, tu n'es pas normal non plus? Qu'est-ce que tu es dans ce cas?" Son sac sur le dos et la pile de livres en main, il se dirigea vers les rayonnages pour ranger les ouvrages qu’il n’avait pas encore lus. La porte de la pièce s'ouvrit en douceur, dĂ©voilant quelques tables en bois clair, un immense rĂ©frigĂ©rateur et un passe-plat. Eskiss entra, Patch toujours Ă sa remorque : — " La cafĂ©tĂ©ria. Un frigo est Ă la disposition de tout le monde et se remplit de ce que l'on dĂ©sire. Un cuisinier est Ă©galement Ă notre disposition mais... " Il baissa la voix et murmura : " Je ne te le conseille pas, j'ai entendu des histoires plutĂ´t... inquiĂ©tantes sur lui. Et sur sa cuisine." — “Je vais te croire sur parole et ne surtout pas aller le voir. De toute façon, il suffit de vouloir un plat cuisinĂ© et d’ouvrir le frigo, non?” Soudain, le mĂ©tamorphe aux cheveux rouges se figea et partit vers le frigo, ouvrant la porte d’un air dĂ©cisif. “Oh punaise, j’avais raison. Eskiss, viens voir!” Des lingots et des lingots dorĂ©s, du haut en bas du frigo, soigneusement alignĂ©s. Patch fit un grand geste des bras vers son invocation, les yeux pĂ©tillants. “C’est trop cool, ce truc!” La manche de sa chemise balaya le sol quand Eskiss se pencha pour observer plus prĂ©cisĂ©ment la trouvaille de son collègue. Il attrapa un lingot, le soupesa. Puis le serra dans son poing. Fort. Dans un craquement sec, il se brisa, laissant une matière brune collante sur ses doigts. — "Mais... MAIS?!?!?" La marionnette prit un lingot entre ses doigts, ses yeux Ă©carquillĂ©s s'embuant rapidement. "J'ai demandĂ© de l'or, pas ça?! Qu'est-ce que c'est que ce truc?" — Aucune idĂ©e. C'est sucrĂ© en tout cas”, rĂ©pondit Eskiss après avoir lĂ©chĂ© sa main. “Tu t'attendais Ă autre chose ?” — "Bien sĂ»r que je m'attendais Ă autre chose! Je voulais du mĂ©tal, pas une pâtisserie..." Le rouquin soupesa un lingot dans ses mains, au bord des larmes. "Adieu, rĂŞves de richesse..." Le parquet couina alors qu’Eskiss se relevait et se dirigeait vers la sortie, le hĂ©lant au passage. — " Pour le dortoir, si tu veux le voir, suis-moi. " — "Mais s'il y a des Ă©lèves qui mangent du mĂ©tal, ils font comment?!" Patch le suivit, deux lingots en main. "Et pour les gens qui ne mangent pas de nourriture? Le frigo ne sert Ă rien?!" Un torchon Ă la main, Eskiss haussa les Ă©paules et finit de s'essuyer puis poursuivit sa route, l'entraĂ®nant Ă sa suite. Après quelques dĂ©tours, ils entrèrent dans le dortoir. Des Ă®lots de quatre bureaux surplombĂ©s de lits colorĂ©s Ă©taient dispersĂ©s dans la pièce. Plusieurs Ă©lèves y Ă©taient prĂ©sents, certains faisant une sieste, d'autres se consacrant Ă leur dĂ©fi d'Ă©criture. Se tournant vers le rouquin, le brun dĂ©clara : — "Et voilĂ le dortoir, comme tu le souhaitais." — “Passer Ă autre chose sans rĂ©pondre, c’est typiquement un comportement de sagittaire ascendant verseau”, grommela Patch. “... C’est quoi ton jour de naissance?” Le lit de Patch, aux couvertures rouges avec un mini-baldaquin, portait dĂ©jĂ son nom. La marionnette sentit un frisson lui remonter l’échine, qu’il camoufla aussitĂ´t. On ne savait jamais qui autour pouvait remarquer ce genre de dĂ©tail. Ceci dit, un lit Ă son nom et dans ses couleurs… il se sentait dĂ©sagrĂ©ablement perçu. Le bureau d’Eskiss Ă©tant placĂ© un peu plus loin, celui-ci le rejoignit et fouilla quelques instants dans le tiroir. Ayant trouvĂ© ce qu’il cherchait, il se releva et rejoignit Patch. — “Satisfait de la visite ?” — “Entièrement!” Le mĂ©tamorphe sauta sur son lit, jaugeant de la qualitĂ© du tissu de sa couverture. Eskiss n’avait pas rĂ©pondu Ă sa question, mais il rĂ©solut de l’ignorer. “Merci pour tout, je te revaudrai ça. A plus tard, je suppose?” — “Sans doute. Bonne journĂ©e”, rĂ©pondit le manchot en s’éloignant et en rejoignant le couloir, esquivant sur le passage un homme entre deux âges qui passait la serpillère devant la porte. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
|