C'était le jour de la rentrée, un jour que Marisa appréhendait beaucoup car elle ne savait pas sur quelle genre de classe elle allait tomber, qui seront les bons ou les mauvais élèves. Quels groupes se formeront contre elle. Enfin, ce n'étaient pas les événements de la veille qui allaient la rassurer.

Elle avait été profondément outrée par ce que lui avait dit Deacon, comment cet homme pouvait penser des choses pareilles ? Selon lui les bandits étaient comme ça car il avaient eu des profs trop autoritaire au lycée. Elle savait que c'était des conneries, elle savait que Leon Copeland n'avait jamais mis les pieds dans un établissement scolaire, et ce qu'il était devenu donnait raison à Marisa...

En prenant son courage entre ses mains, elle se rendit à son lieu de travail, le lycée de la cité scolaire de East Side. Un grand bloc blanc entreposer parmi d'autreis bâtiments du même genre. En traversant la cour, elle put remarquer que certains élèves la regardaient bizarrement, se couvraient le nez ou agitait leurs mains devant le visage. Elle savait qu'elle n'avait pas une très bonne réputation parmi les élèves, et ce qui c'était passé hier n'allait pas arranger les choses.

Elle les ignora et se rendit directement dans la salle des profs. Ses collègues l'accueillirent avec le sourire, "au moins eux ils me comprennent", pensa-t-elle. Le directeur lui amena la liste de la classe où elle était titulaire. Elle remarqua que cette année on lui avait donné la responsabilité d'une classe de terminale scientifique. Elle se sentit un peu soulagée, car elle savait qu'elle avait à faire à la partie la plus "mature" en théorie des élèves. Et que la répartition des élèves était généralement mieux faite que pour les niveaux précédents, notamment les secondes qui étaient répartis de manière totalement aléatoire.

Mais son espoir fut réduit après qu'elle eut regardé la liste de classe - on la laissait à disposition des professeurs titulaires afin qu'il puisse analyser le dossier scolaire de leurs élèves (enfin ceux qui les intéressaient le plus) pour se faire un ordre d'idée. Et un nom piqua les yeux de Marisa. Elle avait déjà entendu parler de cet élève auparavant et pas qu'en bien. Elle avait eu de la chance de ne pas l'avoir en cours, mais la elle savait pertinemment qu'elle avait affaire à quelqu'un de très compliquée…

Enfin compliqué, cela ne pouvait être pire que son début de carrière. Marisa se souvenait de cet événement comme si c’était hier. Elle se revoyait, fraîchement diplômée, parfaitement habillée. Elle se revoyait arriver devant ses nouveaux élèves le sourire aux lèvres en train de se présenter d’une voix ravissante. Ces derniers lui répondaient poliment avec pertinence. Tout semblait être parfait, jusqu’au moment où Marisa fut l'erreur d’évoquer la révolte de Vorengam. L’un des élèves, un dénommé Martin Kogens avait un avis très tranché et contradictoire. Il ne pouvait pas entendre raison, plus on le contestait plus il haussait le ton. Le débat c’était alors enflammé au point que l’élève avait commis l’irréparable. La professeure ressentait encore la douleur de son coup, comme si on l’avait marqué au fer rouge. Heureusement la direction était intervenue et avait directement renvoyé l’élève sans appel. Martin s’était donc enfuie à Vorengam et est aujourd’hui connu de tous sous un autre nom. Quand à Marisa, malgré le fait que sa classe ait été très complaisante avec elle, cette dernière était devenue totalement amer et l’âge n’avait pas arrangé les chose. Cela lui avait valu le titre de “prof terrible”. D’autant plus que certains la critiquaient sur des aspects futile...

L'heure fatidique avait sonnée, c'était l'heure pour les professeurs principaux de rejoindre leur classe. Marisa se dirigea péniblement vers sa classe, elle eut le "plaisir" de voir ses élèves éparpillés dans le couloir, elle reconnut certains visages, certains qu'elle avait vu l'an passé, d'autres qu'elle découvrait et bien évidemment ceux dont elle avait entendu parler. Elle croisa du regard l'élève qu'elle redoutait par-dessus tout, voyant le mépris dégouliner de son visage elle préféra ne pas s'attarder...

Elle dit aux élèves de se mettre en rang puis leur fit signe d'entrer. Ils entrèrent et prirent tous place entre copains. Une fois qu'il furent à peu prêt calmés elle prit la parole :

— Bonjour à tous. Pour ceux qui ne me connaissent pas je suis Marisa Drenk, professeure d'histoire et je serais votre titulaire cette année.

De nombreux soupirs se firent entendre.

— Vu que je ne connais pas tout le monde ici, reprit la prof, je vais faire l'appel afin de mettre des noms sur les visages.

Elle commença à énumérer la liste des élèves, ces derniers répondirent "oui" à l'appel de leur nom.

— Lussa Dunsam, appela Marisa.

— Ouais, répondit la jeune fille à moitié affalée sur la table.

— J'aimerais une meilleure tenue de votre part, ordonna la prof.

Lussa fit la grimace et se remit un peu près droite. Marisa continua l'appel tout en gardant un œil sur elle. Une fois qu'elle eu finit elle déclara :

Bon maintenant que j'ai vu un peu qui vous êtes, je vais vous parlez des objectifs de l'année de terminale.

— Attendez madame ! l' interrompit Lussa.

— Qu'est ce qu'il y a ? Demanda Marisa déjà exaspéré par le comportement de cette jeune fille.

— C'est vous qui êtes passée hier soir dans l'émission des Jonsan ?

— Oui et alors ?

— J'espère que vous avez réfléchi à ce qu'il a dit, lança-t-elle, car d'après ce qu'on dit sur vous ici...

— Je ne vous permet pas, s'indigna Marisa, d'ailleurs mademoiselle est ce que vous êtes bien placée pour me faire cette remarque, car j'ai entendu vos derniers exploits, et même hors des cours vous faites des ravages.

— Quoi ?! s' exclama Lussa. Cette clocharde m'a agressée et vous la défendez ?!

— Je ne défend pas son geste, répondit calmement Marisa, je vous fait juste remarquer que vous l'avez un peu cherchée.

— Non mais je rêve, s'écria Lussa, prête à défendre une criminelle, et ça se dit prof en plus...

Toute la classe se mit à encourager la jeune fille, comprenant que la situation lui avait échappée elle tenta de calmer le jeu.

— Selya Krassens n'est pas une criminelle, dit calmement la prof, c'est juste une jeune femme qui a ses défauts . Mais bon je ne vais pas m'attarder là dessus. Mais sachez, mademoiselle Dunsam, que votre comportement est immature. Vous ne voulez quand même pas vous prendre une sanction dès le premier jour ?

— Vous oseriez me faire ça, répondit la jeune fille, pourtant il l'a dit, vous voulez que je devienne une délinquante, vous voulez que je sois la Selya 2.0 ?

Marisa fut tellement énervée par Lussa, qu'elle préféra ne pas répondre, et puis en faisant ça elle appliquait la théorie de Deacon. "C'est en laissant les élèves libres qu'ils deviennent intelligents, pensa-t-elle, si on part comme ça c'est pas gagné..."