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Malkym![]() Spectacles![]() Le Marchand de RĂŞves
Academy Universe - nouveau lore
![]() ![]() ![]() Les roues cloutées de la voiture matraquaient un chemin rocailleux et sinueux depuis plusieurs heures maintenant, provoquant un bruit assourdissant auquel je tentais vainement de ne plus prêter attention. Le voyage avait été long, trèèèès long. Et, même si les sièges de cette carriole avaient le mérite d’être particulièrement confortables, ils n’empêchaient que mon dos s’était au final retrouvé endolori. J’avais eu beau me tortiller en tous sens pour tenter de faire passer le mal, ça n’y changeait rien et je finis par abandonner, accoudé à la fenêtre ouverte. Mes lunettes dorées apposées sur le creux de ma main, je scrutais continuellement l’horizon, profitant d’un léger vent sur mon visage faisant virevolter mes cheveux blonds devant mes yeux, tentant de repérer à travers la forêt et les montagnes rocheuses ce que je cherchais à atteindre depuis des mois maintenant. Ne trouvant pas des yeux ce que je désespérais de reconnaître, je les levai vers les cieux. Ils étaient d’un bleu tout bonnement éclatant, un azur infini seulement taché d’un point lointain et mouvant. Se rapprochant petit à petit de moi, je pus enfin distinguer le plumage miroitant de mon cher acolyte. Je lui fis un signe de la main, sans en décrocher la paume de ma joue, avant le rappeler à moi. « Ezekiel ! Ne t’éloigne pas trop, s’il-te-plaît. Par ici, tu pourrais peut-être croiser de drôles d’énergumènes volants… — Tu te rends compte qu’on dirait les paroles d’un hipster dans un parc, avec ses gosses aux noms improbables ? S’amusa ma compagne de route, affalée sur les coussins pourpres. — Pardon ? Quel père serait assez horrible pour appeler son fils Ezekiel ? Souris-je en ne détachant pas mes yeux du plumage de mon ami planant à nos côtés, non-loin de la fenêtre. — Ôte-moi d’un doute, ce n’est pas toi qui lui as donné ce nom ridicule ? — Hum… touché, Shelly. Touché… Mais il fallait bien lui donner un nom ! Et puis, c’est une bonne référence à Dickens, non ? — Ou à la Bible, souffla-t-elle à mi-mots comme pour ne pas me vexer. — J’ai entendu… mais c’est une référence à Oliver Twist, pas au Prophète antique ! — Tu feras attention Malkym. Non parce que… La Culture, c’est comme la confiture. — Moins on en a, plus on l’étale, complétais-je en soufflant du nez. — On est bientôt arrivé ? » Une lettre dorée dans la main, je ne répondis pas. Je n’en savais rien en vérité. Je me contentais de baisser les yeux pour chercher de nouveau la réponse à ma question entre ces lignes manuscrites, couleur et senteur de framboises. Et que me disaient-elles ? Qu’un endroit appelé l’Académie accueillait les plus grands et valeureux écrivains, ne cherchant que l’aventure à travers des défis farfelus et des épopées dantesques. Pas de titre personnel, pas de Malkym, pas de Marchand de Rêves, pas même de Démon. Simplement… « Vous vous sentez prêt(e)s à relever le défi ? Alors vous êtes bienvenue chez nous. »Une invitation bien impersonnelle, en somme. C’était improbable. Je n’étais pas le genre de personnes à recevoir des flyers publicitaires d'établissements de remise en forme pour écrivains dépressifs. Mais si cela ne m’intéressait que si peu… pourquoi m’étais-je si vite intéressé à cette simple lettre en forme de biscuit, me promettant des idioties rosées et improbables sur son joli papier doré ? Le biscuit était signé Lu', Directrice de l’Académie… Avec un nom pareil et la forme de la lettre, je me demandais soudain s’il n’était pas plutôt question d’un cours de pâtisserie que d’écriture. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de me dire que tout ceci me rappelait quelque chose. Réfléchissons. Comment étais-je entré en possession de cette enveloppe, déjà ? Le gant de ce type barbu, du nom de Daniel si mes souvenirs sont bons, retenait le rebord de son gratte-ciel comme l’on tient à sa propre vie. Mais sa main glissait sur le béton, humidifié par la pluie tonitruante autour de lui, et il était clair que, sans assistance, ce type ne ferait pas long feu avant de s’écraser une centaine de mètres plus bas. Seulement, il me devait encore un petit quelque chose avant de rendre l’âme. Aussi, tandis que ses yeux s’effrayaient de la hauteur – On dit pourtant qu’il ne faut jamais regarder en bas – j’apparus droit devant lui, assis sur son confortable divan, sirotant le cocktail qu’il s’était servi avant le drame. Alors qu’il regardait toujours le pavé mouillé et microscopique des trottoirs en contrebas, j’attirai son attention. « Belle soirée, pas vrai Daniel ? Lui souris-je en levant mon verre. — Comment t’es entré ici, toi ? — Si je puis te donner un petit conseil personnel, se servir de ses deux mains est bien plus efficace pour se retenir de tomber dans le vide. — Je peux pas laisser tomber la malle ! Aide-moi à remonter, au lieu de rester planté là ! — La laisser tomber ? Interrogeai-je intrigué en me rapprochant du bord. Mais Daniel, nous avions un accord, tu as signé ce contrat ! Et maintenant c’est MOI que tu laisses tomber, fis-je tout en plaçant mon pied sur ses phalanges. — Très bien ! Très bien ! Remonte-moi et je te donnerai ton dû ! Il est dans la mallette ! Juste dans la mallette ! Paniqua-t-il, la main écrasée de ma semelle. — Mmmh… Je serai curieux de savoir comment tu en es arrivé à cette situation. Mais évitons un nouveau flash-back et tirons-toi de là . » Le cocktail terminé en deux ou trois gorgées, je jetais le verre à travers les vents pluvieux et me baissais pour attraper ce vieux Daniel et le tirer sur le bois verni. S’appuyant sur la mallette qu’il avait tant refusé de lâcher, le barbu se releva avec difficulté. Je me saisis de la si précieuse valise, la lui arrachant presque des mains. Cet idiot y avait appliqué un verrou à code. De nouveau debout, en lieu sûr, il me regarda avec un sourire, voulant se faire passer pour plus intelligent qu’il ne l’était. « Eh bien, Daniel ? Le code ? Interrogeai-je sèchement. — … — Qu’est-ce que c’est que ce sourire stupide ? Tu n’as pas confiance en moi ? N’est-ce pas la base de tout contrat ? Cesse de jouer les imbéciles et donne-moi ce code, redemandais-je plus gentiment. — Avant ça, tu vas devoir faire un petit quelque chose pour moi, Malkym ! » La mallette valsa immédiatement à travers la tronche du barbu. D’un rapide coup dans le tibia, je mis ce bon vieux Daniel au sol, appuyant le talon de ma bottine noir sur son bras. Un cri de douleur s’empara de la vaste terrasse, mais personne n’était là pour l’entendre. « Je suis bien déçu, Danny ! J’en ai pourtant tant fait pour toi ! Cette vie de luxe, à le tête de ton empire financier ! Je pensais… que nous étions devenus bons amis… Allez. Je vais être cool, ce soir. Je te laisse une dernière chance de me redonner ce code avant de te jeter de ce toit. » Ma semelle appuyant chaque seconde un peu plus sur ses nerfs, que je savais fragiles, il finit enfin par me révéler les précieux chiffres qui me permirent d’ouvrir cette mallette. À ce moment précis, une grimace me grimpa au visage. Une camelote… Il avait tenté de me piéger avec une pauvre camelote mal reproduite. D’habitude, ce genre d’erreur conduisait à une fin aussi tragique qu’imminente, mais le gong sonna pour Daniel lorsque que cette étrange enveloppe dorée, taillée en biscuit apparut devant mes yeux pour venir planer jusque dans la malle. M’en emparant subitement, comme pour que nul ne me la vole, je jetai la mallette dans le vide. J’avais le soudain pressentiment, sans trop savoir pourquoi, que les affaire reprenaient enfin vraiment. Je ne sais ce qu’il advint de Danny, mais je disparus de sa terrasse sans jamais y revenir. Et dès le lendemain, nous étions partis, Shelly, Ezekiel et moi-même, pour cette fameuse Académie. Une pierre sur le chemin, plus volumineuse que les autres, vint bousculer la carriole, m’extirpant de mes souvenirs. Shelly me regardait fixement de ses yeux d’un rouge intense, attendant toujours la réponse à sa question. Elle insista d’un geste de la main, comme pour me donner la parole, remuant son chaperon est sa capuche. Était-on bientôt arrivé ? J’étais aussi curieux de le savoir, en vérité. Mais mon regard était comme capté par ces lignes rosées et cette signature. Bon sang, j’étais certain d’avoir déjà entendu son nom quelque part, mais qui était cette Lu’, déjà ? Une plume vint virevolter devant mon nez. Je pensais tout d’abord que c’était Ezekiel qui, dans un faux mouvement peut-être, l’avait perdu. Mais mon compagnon était emplumé de miroir alors que la noirceur profonde du plumet entre mes doigts… Non, ça ne correspondait pas. Une nouvelle semblable passa devant l’ouverture de la fenêtre pour se glisser sous les roues. Intrigué, j’ignorai encore quelques instants la question de Shelly, s’impatientant d’une réponse, et passai ma tête par la portière pour observer l’horizon. Des valises plein les mains, ce n’était pas un oiseau, mais une ange qui venait de passer au-dessus de nous. Elle semblait exténuée de son vol et battait des ailes à en perdre haleine. Me questionnant d’abord, je compris qu’elle devait elle aussi avoir été invitée à joindre cette Académie. Prenant la même direction que nous, elle dépassa bien vite la carriole pour monter encore plus haut dans les cieux et bientôt disparaître derrière quelques roches et arbres plus loin devant nous. Cela ne pouvait laisser présager qu’une chose. La lettre dorée m’échappa des mains tandis que je me réinstallais plus confortablement sur mon siège, les bras derrière la tête. Ma compagne de route ne comprit pas tout de suite pourquoi je me mettais soudainement à arborer cet air confiant. Que pouvais-je bien avoir vu qui puisse me redonner un tel sourire ? « Alors ?! On est bientôt arrivé, ou pas ? Lança-t-elle avec agacement. — Regarde par toi-même, chère amie ! Lui répondis-je en pointant l’ouverture de la porte de mes cornes blanches. — Quoi ? Si c’est encore une de tes idées stupides pour pouvoir me toucher, tu vas vite être déçu ! On a dit pas avant d’être installés ! » La fenêtre fut soudainement traversée d’une intense lumière vive. Les rayons du Soleil parcoururent enfin l’intérieur de notre carriole tandis que Shelly s’approchait pour observer, curieuse, le paysage qui pouvait produire pareille lueur. Sa barrette rose eut du mal à retenir sa longue chevelure brune tandis qu’elle passait son buste à travers l’ouverture, pour mieux profiter de l’impressionnant spectacle qui se déroulait devant elle. D’abord éblouie par la lumière qui inondait abondamment ses yeux, elle finit par s’habituer et put enfin découvrir une gigantesque vallée. En contrebas, une luxuriante forêt s’étendait dans un immense cercle, cernée de hauts pics rocheux dont quelques rivières et ruisseaux s’écoulaient pour venir traverser les bois d’un vert éclatant. Sur le long de certaines formations rocheuses, au loin, quelques chemins se taillaient à travers la pierre. Dans les hauts cieux, l’ange passait devant le Soleil éblouissant, créant un contre-jour saisissant et poétique tandis qu’Ezekiel décrivait des cercles à travers les airs, faisant miroiter les rayons lumineux dans toutes les directions. Et au centre de ce paysage dantesque et incroyable, un immense bâtiment semblait dominer la vallée de sa taille. Je jetais à mon tour un œil à travers la fenêtre et fut étonné de voir ce lointain, et pourtant si vaste, bâtiment gris. Un sourire défiant me grimpa aux lèvres tandis qu’une bribe mémorielle me revint. « Décidément, ils n’ont pas chômé, sans moi. — Qui ça, ils ? Me questionna Shelly. Ne me dis pas que tu es déjà venu sans me le dire ! — Non, je ne dirai pas ça comme ça. C’est juste… tu sais bien, cette étrange impression de déjà -vu, songeai-je en frissonnant d’impatience. Eh bien, Grande Académie de Lu’, nous voilà ! » FIN et COMMENCEMENT. Cette histoire fait partie de plusieurs cycles !
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