La Vie Passionnante et Trépidante du Chevalier Malkym
(par Malkym)(Thème : MĂ©lilĂ©mots 2)
Il est… 00:42. Pendant que certains déjà se noient dans leurs rêves, d’autres explosent les records sur League of Legends. Certains, bravant les interdits, continuent à sortir, boire, s’amuser, pendant que d’autres, mettent tout en œuvre, vie comme nuit, pour sauver celles des plus malchanceux ou imprudents. Certains, de l’autre côté du Globe, le dos bronzé par un cagnard brûlant, rêvent déjà de terminer leur dure journée de travail, et d’autres restent les pieds sur leurs bureaux, savourant une réussite qui, parfois, est bel-et-bien méritée.
Et puis… il y a moi. Moi qui, comme un grand nombre certainement, s’ennuie. Cherchant une chose à faire, balayant l’écran du regard. Parlant à des gens que je n’ai jamais vu et ne verrai jamais, sur des serveurs où les principaux sujets de discussion sont l’empire d’un chancelier allemand des années 30 et les parties génitales de personnes aléatoires. Riant pendant quelques instants des immondices racontées. Revêtant une hypocrisie qui, au final, commence à me saouler. Me lassant de ce spectacle témoignant de la stupidité de l’anonymat. Quittant ce serveur. Pensant « Dégénérés ». Considérant que je m’y suis rendu de moi-même. Réfléchissant. M’ennuyant.
Alors une voix se fait entendre…
Quitte à ne rien faire, tu pourrais dessiner ! Ta carte de Medieval-Fantasy ! Ou les Chevaliers Tropeurs ! Ou… mieux ! Continue ta BD !
Ma BD. Oui. C’est une bonne idée. Quelques instants, je relis le scénario… Un combat épique, au bord d’une falaise ! Un policier aux pouvoirs surnaturels jetant des pics de métal au visage d’un mafieux, doté de pouvoirs opposés, faisant disparaître les pics ! Le tout sous le regard satisfait d’un maître-chanteur mystérieux, usant de sa magie, même magie qui donna leurs pouvoirs à tous les héros, pour corrompre l’âme du policier, à la moralité grise due à son alcoolisme !
Oui. C’est définitif. Plus je le lis, moins j’y trouve de sens. Alors je l’efface. « Êtes-vous certain de vouloir effacer ce document ? » Oui, évidemment. Ce torchon ne méritait même pas un second jet. Puis la voix s’y remet de plus belle…
NON ! Souviens-toi le nombre d’heures passées sur ce texte ! Tu ne vas pas tous jeter, maintenant sur un jugement si hâtif ?!
Trop tard. Et un projet avorté supplémentaire dans ma longue collection. Un grain de sable qui viendra s’ajouter à l’immensité de la mer de documents dans ma corbeille. Oui, ils étaient tous récupérables. Mais je m’étais un jour dis qu’il est important de laisser le Passé derrière-soi. C’était faux. Néanmoins, l’idée est restée. Alors je préfère ne pas toucher à la corbeille.
Dans tous les cas, je n’ai plus de scénario de BD sous le coude. Alors je me dis qu’il faut en écrire un nouveau, histoire de pas perdre la main. Et là , comme souvent, une page blanche. Le vide, le Trou Noir, le Néant complet. Pas la moindre idée. Je repense à la corbeille, me dis qu’un projet vaut certainement la peine d’être repris. Et puis je réfléchis. J’allais certainement perdre plus de temps à nager dans l’océan d’idées, de souvenirs et de relectures contenus dans cette fichue corbeille, que je n’en aurai passé à écrire ! Alors j’abandonne l’idée. Mais l’envie d’écrire, elle, persiste.
Je regarde quels écrits j’ai bien pu produire ces derniers mois… il y a de cela quelques temps maintenant, j’ai bien écrit quelques textes. Un texte fantaisiste aux accents douteux, un peu de S-F, un projet avorté, mais néanmoins présent (certainement échappa-t-il à ma vigilance), de petite nouvelle médiévale… ce n’était pas si mal, en vérité.
D’où viennent-ils, ces écrits pas si mal ?
« De l’Académie », dis-je, en réveillant mon chat qui fut surpris de me voir répondre à une question qui ne fut jamais posée. Un défi d’écriture avec pour contrainte, s’inclure dans le récit. C’était une idée. Pas si mauvaise, qui-plus-est. Alors j’ouvre ma plus belle page sur LibreOffice et j’écris, sans trop d’inspiration.
Merde… il est déjà 2 heures du mat’