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Schrödinger![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le dĂ©sert s'Ă©tendait Ă perte de vue, enfilade de dunes que brisait parfois des regs pierreux. Haut dans le ciel, le soleil dardait ses rayons ardents sur l'Ă©tendue sableuse, accablant de sa chaleur tout ce qui s'y trouvait. C'est-Ă -dire pas grand-chose. Quelques bestioles que la chaleur n'effrayait pas, une poignĂ©es de plantes rabougries, du sable, et des pierres, rien que de très ordinaire. Rien mis Ă part, Ă©lĂ©ment incongru au milieu de ce paysage monotone, un large parasol d'apparence vĂ©gĂ©tale, projetant une ombre bienvenue sur le sol aride. Et, protĂ©gĂ©e par ce parasol, une jeune femme, qui avançait Ă pas rageurs. Neige dĂ©testait le dĂ©sert. Du moins, les dĂ©serts oĂą la canicule rĂ©gnait. DĂ©jĂ qu'elle n'aimait pas spĂ©cialement la chaleur, de base, lĂ il lui fallait aussi supporter le soleil tropical qui prenait un malin plaisir Ă brĂ»ler sa pâle peau de nordique. Le vent ne faisait rien pour aider ; mĂŞme pas capable de refroidir un peu l'atmosphère, il prĂ©fĂ©rait l'assĂ©cher un peu plus. MĂŞme pas de neige Ă faire fondre pour avoir un peu d'eau. Juste du sable, du sable, et encore du sable, qui aimait bien s'infiltrer dans les vĂŞtements en plus de n'avoir aucun intĂ©rĂŞt. Pire encore, impossible de se repĂ©rer correctement, tout se ressemblait. La jeune femme avait beau envoyer ses petits Ă©missaires faire du repĂ©rage dans la mer de dunes, pas de trace de son objectif — Ă croire que les ruines s'Ă©taient volatilisĂ©es. Et pour couronner le tout, sa monture avait fini engloutie par un requin des sables quelques jours plutĂ´t, ce qui la contraignait Ă marcher sur ce sol difficile — ce qui ne l'aurait pas autant dĂ©rangĂ© si elle avait eu le temps d'Ă©tudier un peu le prĂ©dateur au passage… Il n'y avait que de nuit que la tempĂ©rature devenait enfin agrĂ©able — d'aucuns auraient mĂŞme dit carrĂ©ment froide. Sauf que c'Ă©tait Ă©galement lĂ que tout ce qui Ă©tait intĂ©ressant dans le dĂ©sert sortait de sa cachette. Impossible alors pour la jeune femme d'avancer Ă un bon rythme: trop de distractions! Pour une fois qu'elle avait un objectif prĂ©cis… En plus, impossible de dormir de jour dans le dĂ©sert avec cette chaleur, donc le problème restait entier. Encore heureux qu'elle n'avait pas Ă se coltiner la mĂŞme logistique que les gens normaux... Pas besoin de trimballer une caravane pour les vivres et l'eau, une tente pour le bivouac ou une troupe de bĂ©douins pour la ralentir — bon, d'accord, peut-ĂŞtre un guide aurait Ă©tĂ© une bonne idĂ©e. Elle avait juste Ă se contenter de marcher dans un confort relatif, Ă l'abri de son ombrelle flottante qui n'avait pas l'air trop dĂ©rangĂ©e par la chaleur, et rafraĂ®chie par son habit de gel argentĂ©. Ses ruminations furent interrompues par un picotement autour de son poignet. ArrachĂ©e Ă ses pensĂ©es, elle haussa un sourcil interrogateur Ă l'adresse de la ronce Ă©paisse comme son pouce, d'un blanc tirant sur le vert pâle, enroulĂ©e autour de son bras. La tĂŞte de la petite crĂ©ature* se redressa et Neige sentit une pointe de joie l'envahir. Enfin, ses petits envoyĂ©s avaient retrouvĂ© son objectif! DĂ©jĂ plus joyeuse, elle se hâtait de changer de trajectoire lorsqu'un autre rapport lui signala l'arrivĂ©e rapide de…quelque-chose remontant rapidement vers elle Ă travers les dunes. Curieuse, elle se tourna vers la nouvelle menace, lui laissant le temps d'approcher. Elle n'Ă©tait plus très loin du but, elle pouvait bien se permettre une petite distraction — c'Ă©tait frustrant de tracer sans prendre le temps de profiter de la faune locale, après tout. Peut-ĂŞtre Ă©tait-ce requin des sables qui revenait? Tant mieux, cette fois elle Ă©tait prĂŞte Ă l'accueillir. Enfin, un autre prĂ©dateur du dĂ©sert serait aussi bien, de toute façon… Tant que ce n'Ă©tait pas un Naga… Elle recula juste Ă temps pour Ă©viter la longue lame qui venait de surgir du sable devant elle, et par rĂ©flexe la jeune femme contre-attaqua Ă l'aide d'Ă©pines grande comme des javelots jaillissant de ses longues manches. Une autre lame dĂ©via cependant leur course alors que l'assaillant Ă©mergea du sol. C'Ă©tait bien sa veine: un Naga, justement. Le premier qu'elle voyait de ses propres yeux, en fait, et qu'elle dĂ©tailla donc avec intĂ©rĂŞt, de la tĂŞte au pieds. Enfin, au bout de la queue, plutĂ´t — une magnifique queue de serpent aux Ă©cailles dorsales d'un noir brillant qui s'Ă©claircissait en remontant vers le haut de son corps. Ses Ă©cailles ventrales, plus larges, tiraient plus vers le beige avant de se fondre dans la peau bronzĂ©e de son torse musculeux, seule partie de son corps dĂ©pourvue de squame, avec son visage. Son expression hostile et les cimeterres courbĂ©s au bout de ses bras musculeux laissaient planer peu de doutes sur ses intentions. D'ailleurs, il ne perdit pas te temps pour repartir Ă l'attaque de cette humaine qui l'Ă©tudiait comme une bĂŞte curieuse. Neige eut un sourire, une grosse Ă©pine dans chaque main. MĂŞme si elle n'avait pas prĂ©vu de s'intĂ©resser aux Nagas aussi tĂ´t, un spĂ©cimen qui lui tombait tout cuit dans le bec, ça ne se refusait pas. Autant en apprendre le maximum durant cette confrontation. Comme elle s'y attendait, il Ă©tait rapide. Elle para la première attaque, qui l'envoya tout de mĂŞme bouler. LĂ encore, c'Ă©tait attendu: le peuple des sables Ă©tait connu pour sa force physique. La jeune femme n'Ă©tait pas inquiète, cependant, et atterrit sur ses jambes sans affolement. Son adversaire Ă©tait dĂ©jĂ sur elle, mais elle esquiva son assaut sans soucis, avant de passer Ă son tour Ă l'attaque, enchaĂ®nant les coups d'estoc, jusqu'Ă rĂ©ussir Ă Ă©carter les deux cimeterres. Un coup de pied retournĂ© mis un terme Ă l'engagement, heurtant violemment l'ophidĂ© en plein ventre. Le Naga eut l'air davantage surpris de s'ĂŞtre fait toucher par une vulgaire humaine — surtout une humaine qui se foutait ouvertement de lui — que blessĂ© par le coup. Son regard changea; il devenait sĂ©rieux. Son assaut suivant fusa comme un boulet de canon; son bras gauche s'abattit sur la jeune femme, qui l'esquiva d'un cheveu. Mais elle ne put alors Ă©viter la queue qui l'atteignis au bras et la fit reculer de trois pas, dĂ©stabilisĂ©e, ce qui s'avĂ©ra ĂŞtre une ouverture plus que suffisante. Le guerrier du dĂ©sert tournoya sur lui-mĂŞme, armes tendues: le cimeterre de sa main gauche s'abattit en un coup oblique, entaillant profondĂ©ment le corps de la jeune femme, et, entraĂ®nĂ© par son Ă©lan, le Naga trancha l'air de son sabre droit trancha l'air trois pas devant lui, arrĂŞtant net sa lame dans le prolongement de son regard. Alors que le silence retomba sur le dĂ©sert, il y eut un moment de flottement durant lequel le Naga ne bougea pas un muscle, dĂ©daignant l'humaine mortellement blessĂ©e. Celle-ci eut un sourire fatiguĂ© puis, avec un grĂ©sillement, son image disparut, laissant place Ă un un Ă©pouvantail formĂ© de cinq Ă©pines, reproduisant grossièrement une silhouette humaine, une profonde entaille barrant son centre. L'instant d'après, le plantin Ă©clatait en une brume argentĂ©e qui se dirigea vers le Naga et le contourna, comme attirĂ© par quelque chose. Un nouveau grĂ©sillement se fit entendre, et le paysage dĂ©sertique devant la lame de l'ophidĂ© se dissipa dans un chatoiement, rĂ©vĂ©lant la supercherie. AllongĂ©e sur un Ă©norme livre lĂ©vitant Ă un mètre cinquante du sol, protĂ©gĂ©e par son ombrelle flottante, une Neige adolescente arborait un sourire forcĂ©, interrompue dans sa prise de notes par la lame qui avait coupĂ© sa plume en deux et lui chatouillait dĂ©sormais la gorge. — Hm, grillĂ©e depuis le dĂ©but, je suppose? Le Naga siffla furieusement alors que la brume rĂ©intĂ©grait les manches de la jeune fille, qui haussa les Ă©paules. — Bah! Fallait bien tenter! Maintenant je le saurais! Bon, par contre, j'ai des choses Ă faire, alors tu m'excuseras… Elle claqua des doigts, et l'ophidĂ© compris trop tard. Des ronces jaillirent du sable avant qu'il ne puisse rĂ©agir, s'enroulant autour de ses bras, son torse, sa queue, tout son corps. Un instant plus tard et il Ă©tait fait prisonnier, ligotĂ© proprement Ă un mètre du sol par les lianes barbelĂ©es, devant une Neige dont le sourire s'Ă©tait fait triomphal. — Surprise! Seul avantage de ce maudit dĂ©sert: mes petits Ă©missaires peuvent nager dans le sable encore mieux que toi! Pendant que le Naga se dĂ©battait comme un beau diable, sifflant Ă qui mieux mieux, la jeune fille posa pied Ă terre et son grimoire reprit une taille plus modeste, prĂŞt Ă accueillir ses notes. Elle toqua dans un coin de la page, et un petit griffon** lui aussi fait de ronces blanches sortit en baillant d'une cache impossible dissimulĂ©e dans la feuille. Fredonnant joyeusement, Neige le prit dans sa main et lui prĂ©senta le prisonnier. Le griffon ouvrit largement son bec, produisant une lueur verte qu'il passa sur toute la longueur du corps du Naga, avant de grimper sur l'Ă©paule de sa maĂ®tresse une fois sa tâche terminĂ©e. Une fois ceci rĂ©glĂ©, cette dernière tapa dans ses mains. — Bien, joignons l'utile Ă l'agrĂ©able: c'est par oĂą, les ruines? GuidĂ©e par les Ă©missaires vĂ©gĂ©taux, la petite troupe se remit joyeusement en route. Le sable laissa bientĂ´t la place Ă un sol rocheux Ă mesure qu'ils se rapprochaient du canyon oĂą se situait l'une des entrĂ©es des ruines, rendant la marche plus aisĂ©e — non pas que la biologiste s'en soit rendue compte, bien plus intĂ©ressĂ©e par l'ophidĂ©. Pendant le trajet, la jeune fille produisit quantitĂ© d'outils de son ouvrage — règles, pieds Ă coulisse, bocaux et plus encore — avec lesquels elle Ă©tudia autant que possible son sujet d'Ă©tude, notant les rĂ©sultats dans son livre au fur et Ă mesure. Elle le mesura sous toutes les coutures, examina son anatomie, lui arracha mĂŞme une Ă©caille, — ce qui lui valut un sifflement courroucĂ© — estima son âge. Le tout, sans cesser de parler au guerrier, ravie d'avoir un nouvel "interlocuteur", quand bien mĂŞme il ne lui rĂ©pondait pas. C'est ainsi que, totalement absorbĂ©e, elle fut surprise lorsqu'un petit cri lui signala qu'ils Ă©taient arrivĂ©s Ă destination: de l'autre cĂ´tĂ© de la faille, un peu en contrebas, l'ouverture bĂ©ante d'un bâtiment dĂ©corĂ© Ă©tait aisĂ©ment visible. La jeune fille tourna le dos au canyon, adressant un sourire onctueux au Naga. — Alors! D'un cĂ´tĂ© je suis enfin arrivĂ©e lĂ oĂą je voulais. De l'autre, ça doit bien faire 30-40 ans que je me dis qu'il faut que j'aille voir un peu Ă quoi ressemble votre capitale, là — une ville sur un squelette d'Ancien Dragon, on voit pas ça tous les jours. Et maintenant que je te tiens, si tu peux m'y escorter ce sera plus facile pour moi. Donc, faut que je dĂ©cide de ce que je fais. Des suggestions? Elle haussa un sourcil devant le chuintement indignĂ© du Naga, avant que la comprĂ©hension n'illumine son regard et qu'elle ne saisisse sa mâchoire infĂ©rieure pour l'examiner. — Ooh, mais c'est ça! Tu peux pas parler, en fait! Ton larynx et ton pharynx doivent pas avoir la bonne forme. Bon, en vrai, faudrait que je te dissèque pour ĂŞtre sĂ»re, mais on va Ă©viter… Après un dernier coup d'Ĺ“il, elle lui offrit Ă nouveau un grand sourire. — Bon, au moins ça règle la question! Si tu peux pas parler, ça va ĂŞtre trop chiant et compliquĂ© de te faire m'emmener jusqu'Ă la capitale… Bah! Tant pis, je trouverai bien un moyen en sortant des ruines! Bon, bah du coup, j'ai plus grand-chose Ă faire avec toi… C'Ă©tait une bonne distraction, t'aurais dĂ» arriver plus tĂ´t, ç'aurait rendu les derniers jours un peu plus supportables… Allez, salut! Le prisonnier n'eut que le temps de pousser un sifflement incrĂ©dule avant que, dur un geste nonchalant de leur maĂ®tresse, ses liens de ronces ne le balancent sans autre forme de procès du haut de la falaise. La jeune fille le regarda dĂ©gringoler avec un petit signe de la main, avant de se justifier devant le regard rĂ©probateur du griffon de ronces sur son Ă©paule. — Quoi? C'est un Naga, il survivra. Se dĂ©tournant de la petite crĂ©ature, la jeune fille rappela ses ronces Ă elle, se saisit de son Ă©pais livre volant, s'enveloppa Ă nouveau de son apparence d'adulte, et dĂ©signa enfin l'entrĂ©e des ruines de l'index, sa bonne humeur habituelle retrouvĂ©e. — En route mauvaise troupe! Direction la citĂ© enfouie! ![]() Ça mais en mode serpent* et griffon**, et avec une couleur un peu diffĂ©rente ^-^ |