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Schrödinger![]() Spectacles![]() Chroniques d'un écureuil
![]() ![]() Fast et Furious(par Schrödinger)Dans une suite luxueuse au quarante-quatrième Ă©tage d’un immeuble particulier du centre-ville, un homme monte la garde, seul, près d’une porte blindĂ©e, immobile. Impassible, son regard reste rivĂ© sur la porte blanche, seule issue de la pièce si l'on omet le sas renforcĂ©, une main posĂ©e sur son arme, prĂŞt Ă agir dans le pire des cas. Prudent, le gorille garde tout de mĂŞme la grande baie vitrĂ©e dans son champ de vision, malgrĂ© l'altitude. On n'est jamais trop prudents, surtout avec ce qui peut se promener dehors, il le sait bien! Au mur, une horrible horloge Ă©grène les secondes en un tic-tac agaçant. Le vigile lève les yeux vers le cadran: minuit moins vingt. Seulement dix minutes Ă©coulĂ©es depuis le dĂ©part du patron… Non pas qu'attendre lui pose un problème. Il a ses ordres. Le boss ordonne, on s'exĂ©cute. On ne pose pas de questions stupides. On n'ouvre la bouche que quand on le demande, ou quand on a une remarque pertinente, mais c'est tout. On reste sĂ©rieux en toutes circonstances, pas comme cet abruti devant ses Ă©crans. C'est comme ça qu'on monte dans la hiĂ©rarchie, et pas autrement. Point. Tout Ă ces considĂ©rations, le vigile ne remarque pas son ombre s'agiter, derrière lui. Et comment aurait-il pu? Il n'a pas d'yeux dans le dos, lui! Il ne voit donc pas un croissant de clartĂ© s'Ă©tendre sur la silhouette sombre, tel un sourire sardonique. Il ne voit pas non plus le boĂ®tier noir, terminĂ© par deux picots mĂ©talliques, qui Ă©merge du mur dans son dos, sans un bruit. L'Ă©lectricitĂ© statique, ou peut-ĂŞtre un sixième sens, fait se dresser les poils de sa nuque, mais trop tard: stoĂŻque mĂŞme dans la douleur, l'homme s'effondre sans un bruit, agitĂ© de spasmes, terrassĂ© par le choc Ă©lectrique. Une seconde plus tard, une tĂŞte aux cheveux noirs Ă©bouriffĂ©s jaillit de l'ombre, considĂ©rant un instant le vigile qui bave sur le tapis carmin. Avec un sourire satisfait, le dĂ©mon-Ă©cureuil saute dans la pièce, aussi naturellement que s'il venait d'entrer par une fenĂŞtre, rangeant au passage le Taser dans sa poche et l'Ă©changeant pour un portable. Composant un numĂ©ro, Tosk ne peut s'empĂŞcher de lâcher une petite pique Ă l'adresse de l'homme inconscient, mĂŞme s'il ne risque plus trop de rĂ©agir. — Efficace! Qu'est-ce t'en dis? Sans surprise, son interlocutrice dĂ©croche Ă la première seconde, comme si elle avait suivi toute la scène. Ce qui est probablement le cas, d'ailleurs. — Yoo! Moi j'ai trouvĂ© ça pas mal! Un p'tit zap! et pouf! dans les vapes! — Genre ça te plaĂ®t que ce soit aussi rapide! observe l'Ă©cureuil sur le ton de la plaisanterie. S'accroupissant près de sa victime, il commence Ă l'asticoter distraitement, histoire de vĂ©rifier qu'elle est bien inconsciente, ou mieux encore, juste paralysĂ©e et obligĂ©e de subir. Il n'y a pas de petit plaisir, après tout. — Par contre je sais pas combien de temps ça fait effet, reprend le jeune dĂ©mon. Une idĂ©e? — Nope, comment tu veux que je le sache? Mais c'est pas grave, t'auras qu'Ă lui redonner une dĂ©charge! Au pire, me dis-pas que t'as peur de lui? raille la voix en rĂ©ponse, moqueuse. — De lui, non. Par contre s'il arrive Ă appeler son boss, ce sera pas la mĂŞme chose… Abandonnant sa victime Ă son inconscience, l'Ă©cureuil se redresse et tourne la tĂŞte vers l'entrĂ©e du studio, oĂą l'autre andouille doit toujours ĂŞtre en train de chercher ses clĂ©s-clĂ©s. Franchement, ça avait Ă©tĂ© trop facile de les lui voler… — N'empĂŞche, ce serait quand mĂŞme plus simple de les buter, tu sais. — Mauvaise idĂ©e! Dans cette ville, en tout cas. Eeet dans toute la rĂ©gion, en fait…
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Ă€ une poignĂ©e de kilomètres de lĂ , dans une ruelle sombre du centre-ville, une silhouette va et vient d'un pas guilleret, un tĂ©lĂ©phone vissĂ© Ă son oreille. En retrait, plaquĂ©e contre un mur comme si elle essayait d'y disparaĂ®tre, une jeune femme observe d'un air anxieux la fille aux cheveux roses, lĂ©gèrement vĂŞtue malgrĂ© l'heure tardive de cette soirĂ©e d'hiver, qui parle joyeusement de meurtres et d'Ă©lectrocutions. Elle s'interrompt cependant, coupĂ©e en pleine conversation par un gĂ©missement plaintif provenant des pavĂ©s, Ă ses pieds, ou peut-ĂŞtre pour donner un petit effet Ă sa dernière phrase, qui sait. Tout sourire, Zaelle s'arrĂŞte, une main sur la hanche, toisant avec un amusement non dissimulĂ© le tas de chiffons affalĂ© dans un coin de la venelle. Enfin, le tas de chiffon… PlutĂ´t trois hommes en costume ensanglantĂ©, le visage tumĂ©fiĂ©, respirant difficilement, mais toujours vivants, et mĂŞme conscients. Son sourire s'Ă©largit, et la vampire reprend d'un ton docte, en articulant bien, Ă la fois Ă l'adresse de son interlocuteur, lĂ -bas, qui traverse le salon rouge, qu'Ă l'attention du trio de truands, lĂ , par terre. — Tu vois, cette ville, et toute cette rĂ©gion, c'est le territoire de Balaur. Ce qui veut dire que, de son point de vue, ces terres, et tout ce qu'il y a dessus, tout ça lui appartient. La ville, toi, moi, les autres, les humains, les animaux, les plantes, jusqu'au moindre petit caillou, tout ça, c'est Ă lui! Il empĂŞcherait mĂŞme les nuages de bouger et quitter son ciel, s'il le pouvait! Elle baisse d'un ton, malicieuse. — Je te laisse deux secondes pour deviner ce que notre cher dragon a en horreur… Sur ces terres, blesser revient Ă abĂ®mer. Mutiler, Ă endommager. Tuer, c'est dĂ©truire. Et dĂ©truire, c'est voler. Capisce?
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Dans la salle Ă©carlate, le visiteur indĂ©sirable rĂ©pond distraitement Ă sa collègue, tâchant d'Ă©couter ce qu'il se passe de l'autre cĂ´tĂ© de la porte. — Ouais ouais, reçu cinq sur cinq. Tu m'excuses, deux secondes? Masquant l'appareil, il ouvre la porte en silence et passe la tĂŞte par l'ouverture. Comme prĂ©vu, le veilleur n'est pas Ă son poste, mais par terre, Ă quatre pattes, dos Ă l'ouverture, en train de chercher sous les meubles les clĂ©s Ă©garĂ©es, comme si elles avaient pu courir s'y cacher sur leurs petites jambes. Et, bien sĂ»r, il n'a mĂŞme pas entendu l'intrus entrer. «Aaahlala, c’est presque trop fastoche…» — Hey! Regarde ce que j'ai trouvĂ©! Le trousseau touche terre avec un cliquetis tandis que le garde se retourne en sursaut, pris en flagrant dĂ©lit d'incompĂ©tence, avant de se ruer sur les clĂ©s comme un chien sur une balle en mousse, sans mĂŞme jeter un Ĺ“il Ă son mystĂ©rieux sauveur. Heureux de sauver sa tĂŞte, ses doigts se referment vivement sur le prĂ©cieux sĂ©same… juste au moment oĂą deux Ă©lectrodes se plantent dans son cou. Oups. Avec un ricanement, Tosk vient s'accroupir Ă cĂ´tĂ© de sa nouvelle victime, rĂ©cupĂ©rant les clĂ©s et les Ă©lectrodes avec un regard rĂŞveur, presque admiratif. — Eh ben, c'est vraiment un crĂ©tin de compèt', celui-lĂ ! — Mais t'en as combien, de ces trucs? — Bah, trois! Un Ă distance, et deux de contact, parĂ© Ă toutes les Ă©ventualitĂ©s! Maintenant dĂ©barrassĂ© de tous les Ă©ventuels gĂŞneurs, il se relève pour faire le chemin en sens inverse, abandonnant lĂ le vigile. — Pour en revenir Ă notre conversation… pour ĂŞtre tranquille, il suffit juste que le patron soit pas au courant, non? Je veux dire, pas vu, pas pris. Surtout qu'il a pas franchement l'air du genre Ă aimer les balades en plein air, le lĂ©zard! — Hmm… c'est vrai, t'as pas tort. Mais, dommage pour toi! C'est justement mon rĂ´le de surveiller les petits malins dans ton genre! — Et qui te surveille toi? Le silence amusĂ© qui s'Ă©tire Ă l'autre bout du fil est une rĂ©ponse amplement suffisante, et Tosk lâche un soupir aussi amusĂ© que rĂ©signĂ©. — Je vois… Tu prends les pots-de-vin? — Ça dĂ©pend, tu offres quoi? rĂ©torque Zaelle du tac au tac, Ă moitiĂ© sĂ©rieuse. — On va bien trouver un arrangement! Il y a un rire Ă l'autre bout du fil, puis elle reprend un peu plus sĂ©rieusement. — Après t'en fais pas trop pour ça. Des humains, il en a plein en rab, donc tant que tu ne te mets pas Ă trucider pour le plaisir, tu risques pas grand-chose. Surtout toi qui est bien trop prĂ©cieux! Faut juste faire gaffe Ă ce que ça devienne pas une habitude, quoi. — Je ferai attention, mais je ne promets rien! DĂ©verrouillant la porte blindĂ©e avec le passe subtilisĂ©, Tosk entre enfin dans la pièce qui l'intĂ©resse, jetant un regard circonspect aux alentours. La salle est dĂ©serte, comme prĂ©vu, seulement occupĂ©e par des dizaines de toiles, toutes couvertes, Ă l’exception d’un tableau en train de sĂ©cher sur un chevalet. Levant les yeux, le dĂ©mon voit une, deux, trois, sept camĂ©ras, toutes pointĂ©es sur le tabouret qui fait face Ă l’œuvre, ce qui est beaucoup trop, Ă son humble avis, surtout vu le nombre de miroirs aux murs. La bonne nouvelle, c'est qu'Ă part cette surveillance, dĂ©jĂ neutralisĂ©e, il ne semble pas y avoir plus de sĂ©curitĂ©. Tosk avance, rassurĂ© par l'absence de problèmes en perspective, et passe devant la toile dĂ©couverte en lui jetant Ă peine un regard, plus attirĂ© par l'Ă©norme tableau dissimulĂ© d'un drap qui trĂ´ne au milieu de la pièce, isolĂ© des autres. Une place de choix; Ă n'en point douter, s'il y avait quelque chose ici qui avait plus de valeur que le reste, c'Ă©tait bien ça! Saisissant le tissu, le dĂ©mon dĂ©couvre la toile d'un grand geste théâtral, curieux de dĂ©couvrir l'Ĺ“uvre monumentale, et lâche un petit sifflement impressionnĂ© quand ses yeux se posent dessus. La peinture semble reprĂ©senter un exode, une caravane de petits personnages entourant des chariots pleins Ă craquer de meubles et autres objets du quotidien et se dirigeant droit vers une forĂŞt d'apparence ancienne, bordĂ© par une lagune azur. La sylve, au loin, paraĂ®t prise dans une gangue d'ambre colorĂ©e que fait briller un Ă©lĂ©gant coucher de soleil. La profusion de dĂ©tails est telle que mĂŞme Tosk peut dire qu'il a fallu plusieurs mois de travail pour arriver Ă ce rĂ©sultat, au bas mot. Pourtant… — C'est…pas très beau, non? — Dis pas ça Ă Bria! rigole Zaelle Si, Ă la limite, de loin ça peut potentiellement faire illusion, de près la catastrophe est bien visible: les traits sont souvent tordus, pleins de petites bavures, trop Ă©pais par endroits, trop fins Ă d'autres. Il y a des gros pâtĂ©s par endroits, comme si l'artiste avait mal prĂ©parĂ© ses pigments, ou Ă©tait repassĂ© plusieurs fois sur des ratures. Quant aux couleurs…peut-ĂŞtre le peintre est-il daltonien? Ce qui expliquerait les associations de teintes mal assorties, mais pas les bavures et mĂ©langes bien visibles. Difficile Ă dire si c'est un choix artistique ou des erreurs involontaires, mais ce qui est sĂ»r, c'est que ça fait très moche. Une chose, cependant, rĂ©hausse largement le niveau, ce que Tosk ne manque pas de relever en examinant de plus près la foule peinte. — C'est marrant comment les personnages sont hyper bien faits! On dirait que c'est pas lui qui les as peints, tellement ils tranchent avec le reste. — Normal, ce sont de vraies gens! Un silence. — …Pardon? — Bria sait pas dessiner les gens. Du coup, il prend des vraies personnes quand il a envie de mettre des personnages, explique la vampire le plus naturellement du monde. Ah, mais ne lui dit pas ça non plus. — Et, il a le droit de faire ça? — Bien sĂ»r que non! C'est bien pour ça qu'il fait ça dans mon dos… Pour la première fois, elle semble contrariĂ©e. — En tout cas, niveau preuve, on fera pas mieux. Tu peux l'emporter avec toi? Tosk considĂ©ra un instant l'Ĺ“uvre massive, avant de secouer Ă la tĂŞte. — Sans doute pas. C'est trop grand, ça passera peut-ĂŞtre pas, ou alors ça va me prendre trois plombes Ă rĂ©cupĂ©rer, et me ralentir en prime… Non, je vais prendre une photo, ce sera aussi bien! Joignant le geste Ă la parole, l'Ă©cureuil recule pour prendre le tableau en entier, et ce faisant bouscule le chevalet de l'autre toile qui tombe Ă terre avec fracas sans que l'intrus ne s'en prĂ©occupe outre mesure. — C'est dans la boĂ®te! Du coup, c'est bon? Mission accomplie? — Yep! Ça s'est tellement bien passĂ© que c'en est presque dĂ©cevant, d'ailleurs… — Dis pas ça! Ton Bria est loin, il est pas près de rentrer, alors c'est maintenant que le fun commen- aĂŻeuh! Sa queue se redresse brusquement, plus sous le coup de la surprise que de la douleur, emportant avec elle une petite boule de fourrure bien surprise qui s'accroche de toutes ses forces. Tosk se retrouve alors nez Ă nez avec un chiot gris et blanc qui pousse un petit gĂ©missement confus, l'air innocent alors qu'il a encore ses crocs plantĂ©s dans ce gros machin plein de poils qui sent l'Ă©cureuil. Tosk grogne, exaspĂ©rĂ©, en mĂŞme temps que Zaelle pousse un petit cri ravi: — Mon chien! — Je hais ce clebs…
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Dans la suite luxueuse du quarante-quatrième Ă©tage de l'immeuble particulier, un homme est Ă©tendu, seul, près d’une porte blindĂ©e, inconscient. L'horloge, au mur, annonce la demie; au premier abord, on pourrait croire que tout est calme, en cette nuit d'hiver. Pourtant, le sas renforcĂ© est entrouvert, et des cris s'Ă©lèvent, provenant de l'autre cĂ´tĂ©. Des cris exaspĂ©rĂ©s, qui n'ont rien Ă faire lĂ . — Reviens lĂ , sac Ă puces! Un quart d'heure que tu m'emmerdes Ă me suivre partout, et maintenant que je veux que tu viennes, tu te casses! Avec un jappement joyeux, un jeune husky passe la porte blindĂ©e en courant, semblant s'amuser comme un fou. HĂ©las pour lui, le jeu tourne court: il n'a pas le temps de faire trois pas dans la salle Ă la moquette rouge que le voilĂ attrapĂ© sans mĂ©nagement, dans un gĂ©missement déçu, par un Tosk sous forme humaine, passablement agacĂ©. — J'te tiens, sale bĂŞte…! Le dĂ©mon a tout juste le temps de relever la tĂŞte pour voir une paume tenter de lui fracasser le crâne contre le chambranle. Esquivant d'un cheveu, un peu dans la panique, il lâche le chien pour saisir l'un de ses Taser, Ă©lectrocutant l'assaillant par rĂ©flexe. Un bras sans corps tombe Ă terre, encore agitĂ© de spasmes, avant de disparaĂ®tre; mais Tosk n'a pas le loisir de s'en Ă©tonner, car le bras Ă©tait loin d'ĂŞtre le seul, et il ne faut pas longtemps pour qu'il se retrouve enserrĂ© dans la poigne d'une demi-douzaine de mains dĂ©sincarnĂ©es de tailles diverses, tĂŞte en bas, un peu confus. Une voix s'Ă©lève alors, calme, presque douce, dĂ©mentant presque l'agacement ressenti dans la prise. — Il semble que nous ayons un rat… L'Ă©cureuil voit le sol s'Ă©loigner sous lui, et se tortille pour voir un peu mieux son ravisseur, mĂŞme s'il y a peu de chances que ce ne soit pas… Et, merde, pas de miracle: haute taille, belle gueule, yeux bleus magnifiques, tresse blonde qui tombe au milieu des reins, fine chemise blanche, ample et largement ouverte, avant-bras peints de couleurs vives, pantalon noir impeccable, chaussures de luxe cirĂ©es… Yup, c'est bien Bria. Et il n'a pas l'air très content. — Alors? Qui es-tu et que viens-tu faire ici, petite souris? Il n'Ă©lève pas la voix, ne menace pas. Nul besoin, le sous-entendu est limpide. Pourtant, loin de paraĂ®tre effrayĂ© malgrĂ© sa situation peu enviable, Tosk sourit crânement et rĂ©pond d'un ton badin, comme si tout Ă©tait normal. — Moi? Oh, personne vous a dit? Je suis juste le gars de l'entretien, vous savez, pour s'occuper un peu de tout votre fatras! D'ailleurs, entre nous, votre atelier avait bien besoin d'un bon coup de neuf… Mais je m'en suis occupĂ©, vous faites pas de bile! Il ponctue sa dernière phrase d'un clin d'Ĺ“il espiègle, et a le plaisir de voir les yeux bleus s'Ă©carquiller lorsque les implications de ces paroles font leur chemin. Plantant lĂ son prisonnier qui ne peut s'empĂŞcher de glousser, l'artiste se prĂ©cipite vers son bunker, anticipant le pire. — Par contre ça va vous coĂ»ter une blinde, je vous prĂ©viens! crie l'Ă©cureuil de sa position prĂ©caire, moqueur. Bria ne semble pas entendre sa pique: figĂ© Ă l'entrĂ©e de son refuge, il dĂ©couvre, mortifiĂ©, l'ampleur de la catastrophe, ses yeux parcourant la scène, allant d'un outrage Ă l'autre. Son antre, naguère ordonnĂ©e avec goĂ»t, est dĂ©sormais sens dessus dessous: au fond, certaines de ses Ĺ“uvres ont Ă©tĂ© mises au sol, entassĂ©es pĂŞle-mĂŞle ou arrangĂ©es pour former des lettres en un message provocateur Ă l'encontre du maĂ®tre des lieux. Celles qui sont encore sur les chevalets ne sont guère mieux loties, dĂ©couvertes, dĂ©placĂ©es, plus alignĂ©es, leur minutieux placement ayant laissĂ© place Ă un chaos sans nom. Aux murs, les miroirs ont Ă©tĂ© dĂ©crochĂ©s, salis, placĂ© de guingois, Ă©changĂ©s de place, retournĂ©s, recouverts. Pire encore, sa dernière toile en date gĂ®t au sol au milieu des dĂ©bris des camĂ©ras, face contre terre, irrĂ©mĂ©diablement gâchĂ©e. Et, comble de l'horreur, au centre de la pièce, lĂ oĂą devrait se trouver son chef-d'Ĺ“uvre, son Magnum Opus, il n'y a plus qu'un chevalet vide Ă terre, Ă moitiĂ© recouvert du tissu qui recouvrait la peinture. Du tableau, nulle trace. Le visage de Bria se crispe de fureur. Un tel saccage se paiera cher, il y veillera. Mais avant… Dans l'autre pièce, sa poigne se durcit autour du prisonnier, se refermant cruellement sur…rien?
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Dans le salon rouge, le prisonnier en question, qui n'est plus tellement captif, mais plus non plus tellement d'humeur Ă faire le bravache, jaillit de son ombre devant la seule issue de la salle, bien conscient qu'il va devoir la jouer fine pour Ă©chapper au bellâtre comme Ă sa tripotĂ©e de gardes qui doit certainement attendre dehors. Vu la taille de l'antichambre encombrĂ©e par les Ă©crans, il ne devrait pas y avoir plus de quatre ou cinq personnes derrière la porte, pour pouvoir tirer efficacement. SerrĂ©, mais jouable… L'espoir est cependant de courte durĂ©e lorsque l'Ă©cureuil se rend compte, un peu tard, que ça va ĂŞtre compliquĂ© d'ouvrir une porte qui n'existe plus, remplacĂ©e par un trompe-l'Ĺ“il. «Il a changĂ© la porte en peinture?!» Un coup d'Ĺ“il lui apprend que ce n'est pas juste l'issue: la dĂ©co, bien que spartiate, avait le mĂ©rite d'exister; dĂ©sormais, elle est rĂ©duite Ă des aplats sur les murs et le tapis. Ni cachette, ni obstacle: mĂŞme le garde inconscient a fini dans la trame de la moquette! Seul reste le chiot, gĂ©missant dans un coin, tout tremblant. «Merde…» Il reprend le tĂ©lĂ©phone, qui n'a pas cessĂ© de maintenir l'appel, gardant un Ĺ“il sur le dĂ©mon ennemi qui n'a toujours pas fini d'enregistrer le choc. — Bon sang, pourquoi il est revenu, lui! Et puis ça t'aurait dĂ©rangĂ©e de me prĂ©venir, aussi?! — Tu semblais tellement t'amuser, je voulais pas te dĂ©ranger! se justifie l'intĂ©ressĂ©e, faussement innocente. Les mains qui avaient capturĂ© l'intrus, inertes depuis lors, se crispent sur le vide, dĂ©voilant enfin la supercherie. Des yeux s'ouvrent alors Ă l'arrière du crâne de Bria, couvrant d'un coup toute la salle, et repèrent l'intrus dans la seconde. Les bras se dĂ©ploient tandis que le grand dĂ©mon se retourne, manifestement contrariĂ©. Tosk peut voir les promesses de morts dans son regard, et ça ne lui plaĂ®t pas trop. Voire pas du tout. — Je m'amuse plus trop, maintenant! Qu'est-ce que t'attends pour venir m'aider, un carton d'invitation? — Ah, oui, mais maintenant c'est moi qui m'amuse! L'Ă©cureuil serre les dents et recule en Ă©touffant une imprĂ©cation. «Je vais me la faire…» L'artiste s'avance, changeant un peu plus Ă chaque pas. Il a dĂ©jĂ l'air d'avoir pris vingt centimètres, et dix kilos de muscles pour aller avec. Et on dirait que ce n'est pas près de s'arrĂŞter. La porte blindĂ©e se referme avec un claquement dĂ©finitif, puis ses contours se brouillent subtilement lorsqu'elle devient peinture Ă son tour. Pas d'issue par lĂ non plus. — Comment un mĂ©crĂ©ant comme toi a-t-il osĂ© souiller mon sanctuaire… gronde le peintre, la voix frĂ©missant d'une rage Ă peine contenue. Qu'as-tu fait de mon chef-d'Ĺ“uvre, misĂ©rable?! «DĂ©solĂ©!», «Je peux tout vous expliquer!», «Mais plus plates excuses…» et tout un tas de repentirs plus ou moins sincères traversent les pensĂ©es du misĂ©rable en question, qui sait qu'il serait plus sage de s'excuser. Mais ce qui sort de sa bouche est…diffĂ©rent. — Alors lĂ , bonne question! Je l'ai peut-ĂŞtre bazardĂ© en le prenant pour un ratĂ©, qui sait? rĂ©pond l'intrus d'un air nonchalant après avoir fait mine de rĂ©flĂ©chir un instant. L'artiste pousse un grondement Ă©touffĂ©, peu satisfait par la rĂ©ponse, et passe Ă l'attaque sans plus de cĂ©rĂ©monie. Dans un bel ensemble, les bras s'abattent, mais leur cible a dĂ©jĂ bougĂ©; virevoltant avec cĂ©lĂ©ritĂ©, Tosk Ă©vite les mains l'une après l'autre, en profitant parfois pour en neutraliser une d'un coup de Taser. Mais il y en a juste trop, chaque main foudroyĂ©e Ă©tant remplacĂ©e par deux autres, et il se retrouve bientĂ´t obligĂ© de grimper aux murs, puis au plafond, zigzaguant avec une agilitĂ© remarquable et une bonne dose de panique pour Ă©viter les assauts, sans pouvoir s'empĂŞcher de lancer une petite pique entre deux coups de poings esquivĂ©s. — C'est quand mĂŞme dommage…d'avoir autant d'yeux…et de pas savoir…viser! Son attention est soudain attirĂ©e par un Ă©nième membre près de la tĂŞte de son adversaire. Bien diffĂ©rent des autres, il est couvert d'Ă©cailles et de fourrure, terminĂ© par de courtes griffes et parcourues de "veines" couleur citron. Pire encore, il semble en train de charger, et crĂ©pite d'Ă©lectricitĂ©. Le jeune dĂ©mon identifie en un instant la menace, et son sourire se fige. «Un bras de Qilin?!» — Mer… Le poing part comme une fusĂ©e, bien trop vite, et la fin du juron de l'Ă©cureuil se noie dans la dĂ©tonation de l'impact. Le plâtre tremble, s'effrite, laisse Ă©chapper un nuage de fumĂ©e. Il n'y a plus de mouvement au plafond…puis une ombre fuse Ă tout vitesse, glissant sur le bras Ă©cailleux, et Tosk en jaillit, indemne, bondissant par-dessus l'artiste, son pistolet Ă impulsions Ă la main. Avec un sourire, il tire, encore en l'air, et les Ă©lectrodes se plantent dans le large dos de son adversaire juste en dessous de la nuque, dĂ©livrant un choc Ă la puissance maximale. Le dĂ©mon aux cent bras pousse un grognement d'inconfort tandis que l'Ă©cureuil atterrit souplement et recule un peu pour admirer son travail. Le colosse qui lui fait face pose un genou Ă terre sous l'effet des cinq milliampères qui lui traversent le corps, mais il apparaĂ®t bien vite que ce n'est pas suffisant. Avec une grimace, Tosk en remet une couche, puis une autre, sans plus d'effet, jusqu'Ă ce qu'un bras mette fin Ă la sĂ©ance en arrachant Ă la fois les dards de sa chair et l'arme des mains de son propriĂ©taire. Bria se relève et envoie un regard assassin de ses douze yeux Ă l'autre dĂ©mon, qui recule contre la vitre, l'air de se tenir exactement lĂ oĂą il voulait ĂŞtre. — Sale petit rat d'Ă©gout… — Écureuil, s'il vous plaĂ®t! C'est très diffĂ©rent. Par exemple… Il dĂ©ploie sa queue de nulle part et l'agite devant le nez de son adversaire, goguenard. — …j'ai une queue gĂ©ante, bien pratique! Ă€ la revoyure, Mr Poulpe! La queue se rassemble dans son dos, comme un poing serrĂ©, avant du fuser vers la vitre derrière le dĂ©mon-Ă©cureuil, très content de lui… et de rebondir avec un bruit mat, sans mĂŞme rayer le verre. Un ange passe, bientĂ´t brisĂ© par l'hilaritĂ© de Zaelle, au tĂ©lĂ©phone. Tosk, de son cĂ´tĂ©, soudain moins sĂ»r de lui, retente un coup de boutoir, puis un autre, n'en menant pas large. Sans plus d'effet. — Hrm… — Vitres blindĂ©es, l'informe Bria d'une voix plate. Je ne plaisante pas avec la sĂ©curitĂ©. Il se tient lĂ©gèrement voĂ»tĂ©, dĂ©sormais trop grand pour la pièce. Les chocs Ă©lectriques rĂ©pĂ©tĂ©s ne semblent pas lui avoir fait grand-chose. Ses bras peints aux ongles parfaitement manucurĂ©s se sont encore multipliĂ©s, rejoints par d'autres membres plus bestiaux, Ă l'instar du bras Ă©lectrique. Ça commence Ă sentir le roussi; Tosk, nerveux, tente la nĂ©gociation. — Hm, vous n'essayez pas de me tuer, quand mĂŞme? Vraiment, ce serait pas top, le seigneur Balaur ne va pas apprĂ©cier! — Ne t'en fais pas pour moi, j'ai bien plus de valeur qu'un mĂ©crĂ©ant de ton espèce! Les bras attaquent avant mĂŞme la fin de sa phrase et Tosk se change en ombre avec un glapissement, Ă©vitant les poignes qui viennent fĂŞler la baie vitrĂ©e. Les deux adversaires se lancent dans une partie de chat mortelle, l'Ă©cureuil tantĂ´t Ă©vitant les mains avides, sous forme tangible comme en tant qu'ombre, tantĂ´t Ă©liminant une main après l'autre de ses Taser en s'aidant de sa queue. Trop rapide pour son adversaire, de plus en plus Ă l'aise, il se permet mĂŞme quelques moqueries bien senties. — Tu sais que tu commences Ă ressembler Ă l'une de tes crĂ©ations? Ah mais oui, j'ai compris! Tous ces miroirs, c'est pour les autoportraits? — MĂŞme la flatterie ne t'aidera plus, maintenant. — Oh, t'as pris ça pour un compliment? DĂ©solĂ©, c'Ă©tait pas l'intention! — Grrr… Un nouveau bras s'Ă©lance, un peu plus lent que les autres, c'est-Ă -dire beaucoup trop mou pour le Ratatoskr. Mais son aspect trapu, d'apparence rocheuse et veinĂ© de rouge, ne lui dit rien qui vaille, et il prĂ©fère se changer en ombre pour Ă©viter le coup. Bien lui en prend: dès que le poing entre en contact avec le mur, une violente explosion secoue la pièce et le plâtre se fissure tout autour du point d'impact. Une lĂ©zarde atteint l'ombre, qui pousse un petit cri; lorsque Tosk en Ă©merge, il se tient le biceps, qui saigne, tout comme l'entaille sur sa joue. Le bras explosif se redresse, prĂŞt Ă servir de nouveau, et l'Ă©cureuil a un sourire crispĂ©. «Là ça commence Ă devenir dangereux…» Son regard passe d'un bout Ă l'autre de la pièce, Ă la recherche d'une issue, mĂŞme d'un simple trou dans le mur. Sans succès. Ses yeux se posent alors sur la verrière, fendue par endroits lĂ oĂą les poings de Bria ont frappĂ©. Un plan se forme dans son esprit. Un plan risquĂ©, mais il n'est pas en position de faire la fine bouche. Il n'a pas le temps de rĂ©flĂ©chir aux dĂ©tails: le jeu de poursuite reprend, cette fois Ă l'avantage de l'artiste. ObligĂ© par la menace des explosions de garder forme physique, le jeune dĂ©mon est moins rapide, plus vulnĂ©rable, et se retrouve bientĂ´t acculĂ© dans un coin de la pièce. Le bras explosif part; une masse de fourrure l'intercepte, et la dĂ©tonation s'accompagne cette fois-ci d'une odeur de poils grillĂ©s. Serrant les dents sous le coup de la douleur, Tosk ne lâche rien et, dans un dernier effort, dĂ©tourne le poing vers sa cible: la baie vitrĂ©e, renforcĂ©e, certes, mais certainement pas au point de survivre Ă une explosion pareille. Son plan se dĂ©roule presque sans accroc. Presque. Mais lorsque le bras entre en contact avec le verre, il ne fait qu'un bref bruit de pĂ©tard, mais aucune dĂ©flagration. La vitrine, elle, est intacte, et dĂ©sormais ornĂ©e d'une sorte de feu d'artifice en filigrane. «Il a peinturĂ© l'explosion?!» — Vous vous foutez de moi?! — Me prendrais-tu pour un imbĂ©cile? Un incompĂ©tent? La maĂ®trise de mon art est parfaite, Ă©videmment. Tu ne sortiras pas d'ici, petite souris. Troisième manche, et la situation tourne vraiment au vinaigre. Bria a abandonnĂ© l'usage de ses bras usuels, pour se servir d'une collection plus hĂ©tĂ©roclite. Il y a le bras explosif, qui Ă©maille la pièce de ses feux d'artifices peints avec mĂ©thode. Il y a le bras de Qilin, vĂ©loce après sa charge. Et il y en a de nouveaux: un en bois brut, entourĂ© de feuilles, et un autre de mannequin en plastique, tous deux lĂ©gers, donc vifs; un en roche et un autre couvert de cristaux, lourds et destructeurs; un en verre, transparent et difficile Ă voir. Et d'autres, tous ayant comme point comment d'ĂŞtre isolants, et donc insensibles aux coups de Taser, qui de toute façon n'ont plus assez de batterie. Tosk tente de faire bonne figure, continuant Ă se moquer de l'artiste, de son physique, de ses goĂ»ts vestimentaires, de ses tableaux qu'il appelle croĂ»tes, mais il voit sa situation se dĂ©tĂ©riorer de minute en minute. BientĂ´t, les vitres sont incrustĂ©es d'explosions peintes, tout comme le plafond, le sol, puis un mur, puis un autre. Son espace de survie se rĂ©duit comme peau de chagrin. Il peut bientĂ´t compter le nombre d'explosions qu'il manque pour finir de couvrir la pièce. Plus qu'une vingtaine de coups, Ă vue de nez. Il tente une nouvelle nĂ©gociation. — Vous savez, si vous faites pĂ©ter tout ça en mĂŞme temps, vous allez ĂŞtre pris dedans vous aussi… Son vis-Ă -vis hausse ses larges Ă©paules. Plus qu'une quinzaine d'empreintes restantes. — Je survivrai, rĂ©pond-il d'une voix calme. Et toi? — Sans doute pas, reconnaĂ®t Tosk. Mais le chien non plus… 7 coups. — …ni votre homme… 5 coups. — …ni vos meubles… Imaginez que j'aie cachĂ© le tableau derrière l'un d'eux! 2 coups. Le poing se fige, incertain. — Tu n'as pas vraiment fait ça?! Au tour de Tosk de hausser les Ă©paules, nonchalant. Son sourire impertinent est revenu. — Qui sait? On peut peut-ĂŞtre en discuter? RĂ©flĂ©chissez bien, avant de commettre une erreur. Bria expire profondĂ©ment pour se calmer, relâchant les Ă©paules, fermant ses trop nombreux yeux. Lorsqu'il les rouvre, il n'en a plus que deux. La plupart de ses bras disparaissent; seuls restent le bras explosif, suspendu dans les airs, et un bras gauche ordinaire. Lorsqu'il reprend la parole, c'est d'une voix très calme — Une erreur… Parce que tu crois que je fais des erreurs? Le poing dĂ©tonnant s'abat deux fois, apposant les ultimes feux d'artifice. Le sourire de Tosk s'effrite. — Tu as la langue dĂ©cidĂ©ment trop bien pendue. Et je t'ai assez entendu. Je ferais en sorte que tu survives, et si jamais il s'avĂ©rait que je ne retrouve pas mon prĂ©cieux bien... Son dernier bras se lève, laissant la menace en suspens. Tosk cherche une Ă©chappatoire. Mais il n'y en a pas. — Tu ne mĂ©rites mĂŞme pas de finir empaillĂ©, mais ta fourrure sera du plus bel effet dans un cadre appropriĂ©, conclut Bria, venimeux. L'Ă©cureuil se raidit, prĂŞt Ă tenter le tout pour le tout. Le bras peint s'Ă©lance droit vers un mur pour dĂ©clencher le bouquet final. Il ne l'atteint pas: dans un bruit de verre brisĂ©, une pointe mĂ©tallique vient transpercer de part en part la paume tendue, l'immobilisant Ă quelques centimètres de sa cible. Tosk tourne vivement la tĂŞte, le cĹ“ur battant Ă tout rompre. Bien plus tranquille, comme s'il ne sentait pas la douleur, Bria se contente d'ouvrir un Ĺ“il furibond sur sa tempe, foudroyant l'importun du regard. De l'autre cĂ´tĂ© de la vitre, suspendue Ă l'envers par les crochets sortant de ses genoux, une silhouette aux cheveux roses leur fait un signe rĂ©joui de sa main libre, l'autre refermĂ©e sur la lame segmentĂ©e qui vient de perforer la chair du peintre. Son regard masquĂ© fixĂ© sur ce dernier, Zaelle a un sourire fĂ©roce, exposant largement sa dentition de cauchemar, et l'interpelle d'un ton lĂ©ger. — Salut! Je viens chercher mon chien!
À suivre… Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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