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Mythologie grecque
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Schrödinger![]() Spectacles![]() ![]() TempĂŞte(par Schrödinger)La tempĂŞte Ă©tait terrible. La mer, dĂ©montĂ©e, ballottait les navires des deux camps comme des coquilles de noix, entre des murs d’eau de plusieurs mètres qui donnaient une nouvelle dĂ©finition au mot « houle ». Les bourrasques hurlantes couvraient jusqu’aux cris de terreur des marins secouĂ©s comme des poupĂ©es de paille, brisant les rares efforts des quelques capitaines encore assez optimistes pour croire qu’ils avaient une chance de s’enfuir. Non que ç’eut Ă©tĂ© une option: sans aucune possibilitĂ© de lutter contre les Ă©lĂ©ments, les soldats ne pouvaient que s’accrocher, dĂ©sespĂ©rĂ©ment, qui Ă une rambarde, qui au gouvernail, et prier. Prier pour survivre Ă cette terrible nuit, Ă cet ouragan qui avait balayĂ© la bataille pour rassembler tous les hommes prĂ©sents en un seul et mĂŞme peuple unis dans la tourmente. La guerre pouvait attendre. La survie avant tout. Un nouvel Ă©clair dĂ©chire le ciel, touchant pour la troisième fois l’un des navires de guerre. La foudre fend le mat comme une brindille, allumant des flammes rapidement effacĂ©es par la pluie. Avec un craquement terrible, le navire se brise en deux moitiĂ©s calcinĂ©es sous les yeux horrifiĂ©s des soldats Ă portĂ©e. En un battement de cils, l’épave est engloutie par les eaux dĂ©chaĂ®nĂ©es, emportant avec elle les malchanceux qui avaient survĂ©cu Ă son bord. De la proue de propre bâtiment, Patroclès l’athĂ©nien voit la scène se dĂ©rouler comme au ralenti, horrifiĂ©. MĂŞme lui, marin aguerri ayant naviguĂ© sur toute la MĂ©diterranĂ©e, n’avait jamais vu pareille tempĂŞte. Cela dĂ©passait l’entendement. Une nouvelle embardĂ©e de son bâtiment le sort de sa stupeur. Et il comprend. Sa lutte est vaine. Ses hommes ont raison. Il ne peut rien faire contre cette tempĂŞte. Il ne lui reste plus qu’une chose Ă faire. Il se laisse tomber Ă terre, contre la barre, Ă©puisĂ©, enroulant fermement sa main autour d’une corde pour ne pas finir Ă la mer Ă la première vague venue, et lève les yeux au ciel. Sa bouche marmonne sans bruit des prières aux Dieux. Il les implore. De faire cesser cette tempĂŞte. D’épargner son navire, et son Ă©quipage. De faire preuve de misĂ©ricorde. Il prie AthĂ©na, et PosĂ©idon, car c’est tout ce qu’il lui reste. La scène s’élève et dĂ©zoome. Patroclès, son navire, la flotte qui l’entoure, tout un carrĂ© d’ocĂ©an. BientĂ´t, Ă force de s’élever, les nuages cachent la scène, qui devient un carreau de nues sombres et dĂ©chaĂ®nĂ©es, plantĂ© au milieu d’un sol de marbre blanc, lumineux. De part et d’autre du carreau, deux silhouettes se font face. L’un est un homme d’un d’âge mĂ»r, vĂŞtu d’une simple toge et de sandales, Ă la barbe fournie d’un blanc tirant sur le bleu-vert. Il est assis en tailleurs, le dos droit, un trident posĂ© sur ses genoux. Il arbore un air satisfait, presque suffisant. Son adversaire est une femme brune, plus jeune. Sa toge Ă elle s’accompagne de pièces d’armures, d’un bouclier, d’une lance et d’un casque. Une chouette est posĂ©e sur son Ă©paule. Ă€ l’inverse de son opposant, elle semble agacĂ©e, son regard orageux fixĂ© sur deux tablettes en marbre flottant devant elle, chacune ornĂ©e d’une grille. Celle du haut est en train d’être mĂ©thodiquement quadrillĂ©e de petits pions blancs en partant d’un coin, alors que sur celle du bas sont disposĂ©es des figurines en forme de navires. POSEIDON, goguenard Alors? ATHENA, ronchonne Trière coulĂ©e. Encore! POSEIDON, plaçant un pion rouge sur l’une de ses propres tablettes, narquois Oh, ça alors, quelle chance! Je crois que je suis plutĂ´t douĂ© Ă ce petit jeu, tu ne trouves pas, ma nièce? ATHENA, entre ses dents Peut-ĂŞtre que c’est parce que tu triches comme un cyclope? Δ4. (Delta 4) POSEIDON, feignant l’innocence ManquĂ©. Voyons, oĂą est-ce que tu vas chercher ça? Σ6. (Sigma 6) ATHENA Tu. Es. Le Dieu. des OCÉANS! Tu sais dĂ©jĂ oĂą sont tous mes bateaux! Regarde, encore touchĂ©! POSEIDON, d’un air suffisant Je mets simplement Ă profit les ressources Ă ma disposition. Et puis, je te rappelle que j’ai beaucoup plus de bateaux Ă trouver que toi! Il y a un Ă©clair, et un jeune homme apparaĂ®t soudainement, au milieu de la salle. Il a un casque ailĂ© posĂ© de travers sur sa tĂŞte et porte sur sa main une pile de boĂ®tes en cartons. HERMES Je suis de retour! J’ai manquĂ© quoi? APHRODITE, Ă©tendue lascivement sur son trĂ´ne PosĂ©idon est en train de mettre la pâtĂ©e Ă AthĂ©na. ATHENA Il triche, aussi! Γ5. (Gamma 5) POSEIDON Allons, ne soit pas mauvaise perdante! D’ailleurs, regarde, tu viens de toucher l’un de mes bateaux! Plus qu’une quinzaine d’autres Ă dĂ©nicher… HERMES, jetant un coup d’œil aux deux cĂ´tĂ©s, pousse un sifflement Eh ben! T’es mal barrĂ©e, sĹ“urette! (Ouvre une boĂ®te et la prĂ©sente Ă AthĂ©na.) Tu veux une part de pizza pour te remonter le moral? APHRODITE, intĂ©ressĂ©e Une part de quoi? Qu’est-ce que tu as encore Ă©tĂ© nous chercher…? HERMES Des pizzas! Vous verrez, c’est super bon. Bon, par contre j’irai pas en chercher tous les jours, vu qu’on en trouve pas avant deux mille ans… POSEIDON IntĂ©ressant… Montre-moi pour voir? Σ7. (Sigma 7) Hermès lui tend un carton de pizza et le dieu des mers se saisit d’une part de quatre fromages. Hermès propose Ă nouveau une part Ă AthĂ©na, mais celle-ci le repousse d’un mouvement d’épaule, faisant s’envoler sa chouette. ATHENA, maussade Pas envie pour le moment. Acatium coulĂ©. Β6. (Beta 6) PosĂ©idon prend le temps de finir sa pizza pendant qu’Hermès finit sa distribution. HERMES, distraitement Au fait, j’ai croisĂ© tonton Hadès en revenant, il avait l’air plutĂ´t de mauvais poil. APHRODITE Il est pas toujours de mauvaise humeur? HERMES Si, mais là ça avait l’air encore pire. Je me demande si… Un cri l’interrompt, venant directement du carreau de tempĂŞte. Une supplique particulièrement sincère rĂ©sonne dans la salle parĂ©e de marbre et d’or. MARIN AthĂ©na, je t’en prie, viens-nous en aide! ATHENA, agacĂ©e Oui, oui, je fais ce que je peux! Mon oncle, c’est Ă toi. POSEIDON, s’essuyant les mains C’est bon, c’est bon, laisse-moi deux minutes! Encore manquĂ©, si tu veux tout savoir! ATHENA Tss…! POSEIDON Ă€ mon tour, donc. Λ18! (Lambda 18) ATHENA TouchĂ©, comme tu le sais très bien! POSEIDON, l’air content de lui HĂ©hĂ©, voilĂ ce qui arrive quand on mise sur le mauvais dieu! Grognement collectif des spectateurs et d’AthĂ©na. HERMES Ça va pas recommencer… APHRODITE, poussant un long soupir C’est toujours la mĂŞme rengaine… POSEIDON Quoi? J’avais tout prĂ©parĂ©! (Fait un grand geste des bras.) PosĂ©idonpolis, fleuron du peuple grec! Avec une marine du feu de Zeus pour en faire la plus grande puissance maritime que le monde ait jamais connu, et des courses de chevaux tous les vendredi soir. Bon, et puis un petit tremblement de terre de temps en temps pour pas qu’ils prennent trop la confiance, Ă©videmment, c’est normal. Mais nooon, il a fallu qu’ils te choisissent, toi, parce que tu leur as offert un joli petit nanarbre… ATHENA, impassible Un arbre avec des fruits qu’ils peuvent manger et dont ils peuvent faire de l’huile, et dont le bois peut servir Ă faire des armes et des bateaux. Α7. (Alpha 7) POSEIDON Pff, ça valait pas ma fontaine! ManquĂ©. ATHENA, incrĂ©dule Une source d’eau salĂ©e! Que voulais-tu qu’ils fassent avec ça? Ils peuvent mĂŞme pas la boire et ils ont la mer Ă cĂ´tĂ©! POSEIDON, vexĂ© Tu verras, dans quelques millĂ©naires ce sera classique d’avoir un bassin dans une maison près de la mer. Θ18. (Theta 18) HERMES, Ă Aphrodite Le pire c’est qu’il a mĂŞme pas tort… Je le sais, je l’ai vu, les mortels appellent ça une piscine. La partie continue, les deux adversaires enchaĂ®nant les propositions sous les encouragements de leur public. PosĂ©idon, relaxĂ©, touche un bateau Ă chaque coup. De son cĂ´tĂ©, l’exaspĂ©ration d’AthĂ©na laisse la place Ă un calme qui n’augure rien de bon. POSEIDON, sĂ»r de lui ManquĂ©! Qu’y a-t-il, ma chère nièce? Tu veux abandonner, peut-ĂŞtre? ATHENA, imperturbable Ne me prend pas Ă la lĂ©gère, mon cher oncle. Je n’ai pas encore perdu, il te reste beaucoup de bateau Ă couler. Plus qu'Ă moi, pour le moment… POSEIDON, serein Ah oui? Ξ14. (Xi 14) HERMES, Ă Aphrodite Elle a un plan, tu crois? APHRODITE, absorbĂ©e Cht! ATHENA TouchĂ©. Elle fait une pause, semblant attendre quelque chose. POSEIDON Un problème? Dans un bruissement de plumes, sa chouette se perche sur l'Ă©paule de la dĂ©esse. ATHENA, un sourire mielleux aux lèvres Mais non, voyons, aucun. Δ16. (Delta 16) POSEIDON, soupçonneux TouchĂ©. Ξ13. (Xi 13) Nouvelle salve de propositions, mais cette fois, tous deux touchent Ă coup sĂ»r un bateau. POSEIDON, jetant un regard noir Ă sa nièce Mais tu triches! Ta chouette a vu les positions de mes bateaux et te dit tout, avoue! ATHENA, triomphante Je mets simplement Ă profit les ressources Ă ma disposition, mon oncle! (Caresse sa chouette.) Et puis tu n'as aucune preuve, elle n'a mĂŞme pas ouvert le bec! POSEIDON, se levant Je…Tu…! Une porte d'onyx noir ornĂ©e de sculptures d'un mauvais goĂ»t certain apparaĂ®t Ă quelques pas d'eux et s'ouvre avec un gĂ©missement torturĂ©, coupant la chique au dieu des Mers. En sort un homme au teint pâle et Ă la barbe sombre, habillĂ© d'une toge sombre, l'air contrariĂ©. POSEIDON, se tournant vers le nouvel arrivant Aaah, Hadès! Que nous vaut le plaisir de ta visite? Tu n'as pas l'air en forme, mon frère. HADES, d'une voix doucereuse La fatigue, mon frère, la fatigue. Beaucoup de travail, comme d'habitude, tu t'en doutes… Mais j'ai l'impression d'interrompre quelque chose, j'espère ne pas vous dĂ©ranger? POSEIDON, se rasseyant Oh, bien, comme tu peux le voir, nous Ă©tions en plein jeu. Une partie entre ma nièce et moi, pour passer le temps. J'Ă©tais bien entendu en train de largement gagner… HERMES, glissant un commentaire En trichant. POSEIDON, imperturbable …jusqu'Ă ce que notre chère nièce ne commence Ă remonter la pente. HERMES En trichant aussi. HADES, faussement comprĂ©hensif Hmm-hmm, je vois, je comprends mieux beaucoup de choses… ATHENA, dĂ©tendue depuis qu'elle a retrouvĂ© son avantage Mais mon oncle, puisque tu es lĂ , pour une fois, pourquoi ne resterais-tu pas assister Ă la fin de partie? APHRODITE En plus, Hermès a rapportĂ© un truc Ă grignoter pendant qu'on les regarde, il appelle ça des pizzas. Je suis sĂ»re que tu aimeras aussi! HADES, commençant Ă perdre patience C'est très aimable, et j'aurais Ă©tĂ© absolument ravi d'accepter, mais il se trouve que mon temps libre du jour a Ă©tĂ© drastiquement rĂ©duit par une montagne de morts imprĂ©vues qu'il faut que j'accueille et trie… ATHENA, distraitement Vraiment? C'est bien dommage. Π7. (Pi 7) HADES, un tic nerveux agitant son Ĺ“il droit Très. Oh, bien sĂ»r, je savais que ce ne serait pas une journĂ©e de repos, vu qu'il se prĂ©parait une (d'une voix plus forte) BATAILLE NAVALE… POSEIDON, grognant de dĂ©pit TouchĂ©. HADES, acide …mais, bizarrement, le nombre de victime a explosĂ© quand les navires des deux armĂ©es ont commencĂ© Ă couler les uns après les autres Ă cause d'une tempĂŞte imprĂ©vue et particulièrement violente! Il y a un blanc. Le sourire d'AthĂ©na se fige, sa main se crispant autour d'un pion rouge qu'elle allait placer sur l'une des tablettes devant elle alors que PosĂ©idon pâlit lĂ©gèrement. Des cris et des prières Ă©touffĂ©es s'Ă©lèvent toujours du carreau de nuages qui leur sert de plateau de jeu. POSEIDON & ATHENA, se tournant lentement vers le dieu des Enfers Oh... ATHENA, d'une voix plus aiguĂ« qu'Ă l'accoutumĂ©e M-match nul, n'est-ce pas, mon oncle? POSEIDON, nerveusement Je- Oui, c'est- Bien sĂ»r, une dĂ©cision judicieuse. Très sage! Je n'en attendais pas moins de ma chère nièce, haha!... VoilĂ , terminĂ©! HADES, doucereux, un sourire mielleux aux lèvres Eh bien, que vois-je? On dirait que vous ĂŞtes libres, maintenant! VoilĂ une bonne nouvelle, j'avais justement besoin de deux volontaires pour gĂ©rer l'afflux imprĂ©vu de nouveaux morts! PosĂ©idon et AthĂ©na ont un mouvement de recul, mais n'ont pas le temps de protester: Hadès fond sur eux et attrape son frère et sa nièce par une oreille. La chouette de la dĂ©esse s'envole dans un froufrou de plumes paniquĂ©. Le dieu des Enfers traĂ®ne ses deux prisonniers derrière lui en direction de la porte par laquelle il est arrivĂ©, sous les yeux d'Hermès et d'Aphrodite qui se font très discrets. TirĂ©s de force vers les Enfers, le dieu des Mers et la dĂ©esse de la Sagesse se dĂ©battent et tentent de se dĂ©douaner. ATHENA Mon oncle – aĂŻe! – Allons! Je n'ai fait que rĂ©pondre aux suppliques des athĂ©niens! C'est mon rĂ´le – aoutch! – de les protĂ©ger en pleine bataille! POSEIDON Elle a raison – ouille! – mon frère! Pareil pour moi et les…euh…les… Enfin, je veux dire, c'Ă©tait juste un petit orage de rien du tout! Pas de quoi en faire – attatatataĂŻ! – tout un drame! HADES, sourd Ă leurs protestations Ta-ta-ta! Cht! Ça vous fera du bien de bosser un peu au lieu de glander toute la journĂ©e! Il passe sa porte, entraĂ®nant les deux dieux Ă sa suite. La porte se referme avec un bruit sourd, puis disparaĂ®t en fumĂ©e, laissant Hermès seul dans la salle du trĂ´ne avec Aphrodite. Ils restent lĂ Ă fixer l'endroit oĂą a disparu la porte, interdits, puis Hermès finit par se tourner vers la dĂ©esse. HERMES, nonchalant Jeu de cartes? Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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