L'Académie de Lu





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Manège particulier

(par Elinor)
(Thèmes : DĂ©fi de Down / DĂ©fi d'Elinor 2)



Dans une grande villa, Ă©loignĂ©e de la ville, se tient une rĂ©ception. L'hĂ´te, un certain Docteur L. a invitĂ© dans sa demeure 6 personnes : Mademoiselle R., Madame P., le professeur V., le colonel M., Monsieur O. et le docteur O.

DOCTEUR L.
Allez, allez tout le monde, mettez vous en place s'il vous plaît, ça va commencer!

MADAME P., chuchotant Ă  Mademoiselle R.
Bon... Puisqu'il le faut. Je ne sais pas vous, mais pour ma part, j'en ai plus qu'assez de recommencer ce manège chaque soir. A quoi cela rime-t-il ? Franchement ?

MADEMOISELLE R., aussi en chuchotant
C'est vrai que cela a très peu d'utilité à mon sens... Mais, cela fait plaisir à notre ami de se faire tuer chaque soir donc... Pourquoi pas. Et je dois avouer que se transformer en meurtrière le temps d'une soirée est très grisant. (pour elle même) Et ce genre de soirée me permet de retrouver Monsieur O...

MONSIEUR O., ayant un regard vers Madame P.
Docteur... Ai-je le temps d'aller aux sanitaires avant que la partie ne commence ?

DOCTEUR L.
Eh bien... Si vous voulez bien attendre deux petites secondes... (un coup de sifflet retentit) VoilĂ  ! La partie vient de dĂ©buter, vous pouvez donc disposer et aller Ă  vos activitĂ©s. Quant Ă  moi, j'attendrai tranquillement dans l'une des pièces que l'un de vous viennent me trouver. Mais n'oubliez pas que, quoi qu'il arrive, tout cela n'est qu'un jeu.

A ces mots, tous se dispersent. Le colonel M., comme à son habitude, se dirige, renfrogné, vers le salon. Le professeur V. et le docteur O.s'éloignent ensemble, chuchotant à propos des dernières trouvailles scientifiques. Mademoiselle R. reste quelques instants dans le hall, pensive et souriante. Le Docteur L sort de la pièce en sautillant. Monsieur O se glisse vers la salle de bain, suivi de près par Madame P.

Dans la salle de bain.

MONSIEUR O.
Fichtre... Cela fait tellement de temps que j'attends cette soirée.

MADAME P., échappant à son étreinte
Gardons la tête froide. Moi aussi, j'avais très envie de vous rejoindre, mais Mademoiselle R ne doit pas être bien loin... Et elle est très jalouse. Nous devrions faire attention...




MONSIEUR O.
Haut les coeurs chère amie ! Et au diable Mademoiselle R. Cela fait des semaines que c'est terminĂ© entre nous. Aujourd'hui, c'est vous que j'aime. Et je voudrais le crier partout ! Pourquoi devons nous encore nous cacher ? Je vous aime, et je veux vivre notre amour au grand jour.

MADAME P.
Il y a un temps pour tout. Et le nôtre n'est pas encore arrivé. Je l'ai entendue chuchoter tout à l'heure. Elle souhaitait vous revoir. Elle n'a pas encore tourné la page. Et c'est pour cela que nous devons rester prudents.

Monsieur O. acquiesce.

Dans le hall, avec Mademoiselle R.

MADEMOISELLE R., abandonnant son sourire pour un regard mauvais
Juste ciel... Ils sont enfin tous partis. Je peux arrĂŞter de jouer ce rĂ´le. Mais qu'ils sont imbĂ©ciles. Croient-ils vraiment que je ne sais rien Ă  propos de leur relation ? De vĂ©ritables naĂŻfs... Bien trop prĂ©occupĂ© par leur amour pour se rendre compte que je sais. Ma meilleure amie et mon ancien amour... Mais ce soir, c'est mon soir. Je vais faire tourner la partie Ă  mon avantage. Je n'ai qu'une seule chose Ă  faire, tuer le docteur L. Après cela, j'aurai le champ libre pour accomplir ce que je souhaite ! (aux spectateurs) Vous allez assister Ă  un grand spectacle ce soir, chers amis. On oublie trop souvent qu'une rose a des Ă©pines et qu'elle peut faire très mal en piquant. Eux s'en rappelleront. Et vous en serez tĂ©moins.

Deux choses distinctes apparaissent aux spectateurs. D'un côté, on voit Mademoiselle R. se glisser dans la bibliothèque avec le Docteur pour le tuer avec un chandelier trouvé là. De l'autre, Monsieur O. et Madame P. se tenant dans les bras l'un de l'autre.

COLONEL M., au loin, d'une voix étouffée
Keskispass ici ?

MADEMOISELLE R., sans se préoccuper du bruit étrange venu d'ailleurs
La première victime de cette soirĂ©e... Mais pas la plus grave. Lui se rĂ©veillera demain... Eux, non. OĂą sont-ils donc... (en criant, d'une voix menaçante) Monsieur O ! Madame P ! OĂą ĂŞtes vous ?

Du côté des amants

MADAME P.
Monsieur O... Elle sait. J'en suis persuadée. Écoutez comme elle parle... Nous devons fuir et nous cacher, maintenant.

Elle prend la main de Monsieur O. et part en courant jusqu'Ă  la salle Ă  manger. LĂ , elle le pousse sous la table et ils s'y blottissent.

MADEMOISELLE R., hors de la salle
Non... Vous ne m'Ă©chapperez pas... Alors venez Ă  moi ! Cela Ă©vitera des dĂ©sagrĂ©ments pour tout le monde. Non pas que je n'aime pas les parties de cache-cache... Mais j'aimerais vous tuer dans peu de temps, oĂą je risque de me fâcher...

MADAME P.
Oh non... Elle se rapproche. Cette cachette n'est pas la bonne. Venez !

Ils sortent. Mademoiselle R. arrive et regarde sous la table.

MADEMOISELLE R.
Pourquoi fuyez-vous ? Vous ne m'Ă©chapperez pas ! (elle prend un air doucereux) Mes chers amis... Pourquoi vous cachez-vous ? Cela ne sert Ă  rien, nous savons tous que je vais gagner... Alors montrez vous !

Les deux amants arrivent dans la cuisine. Ils ouvrent tous les grands placards, jusqu'Ă  en trouver un vide, et se terrent lĂ . On entend Mademoiselle R. se rapprocher dangereusement d'eux.

MADAME P., au public
Quel sort nous rĂ©serve-t-elle ? Vous le savez, n'est ce pas ? Oui, Ă©videmment que vous le savez. Elle a trop d'orgueil pour ne pas en avoir parler. Et la voilĂ  qui se rapproche. Nous devons nous dĂ©pĂŞcher de fuir, et prier pour que nous lui Ă©chappions. S'il vous plaĂ®t, si vous avez le moyen de l'empĂŞcher de nous trouver, faites le !

Sentant ne pas être en sécurité, Monsieur O. et Madame P. sortent de la cuisine en courant par une porte dérobée et se glissent dans la salle de balle pour cacher derrière le piano.Mademoiselle R. entre et regarde dans chaque placard, y compris celui où ils se trouvaient peu avant.

MADEMOISELLE R., au public
Rien... OĂą peuvent-ils bien ĂŞtre... Vous ! Vous savez oĂą ils sont, n'est ce pas ? Oui, Ă©videmment que vous le savez. Vous savez tout ce qui se dans cet endroit. Vous ĂŞtes pire que les joueurs. Vous assistez Ă  cette partie, statiques, vous dĂ©lectant de tout se qui se passe. Mais je ne m'avouerai pas vaincue, jamais. Je les retrouverai, et je leur ferai payer.

Elle sort et se dirige vers la salle la plus proche, la salle de bal.

MONSIEUR O., rassurant
S'il vous plaĂ®t, ne paniquez pas. Imaginez cela comme... Une grande partie de cache-cache ! Et nous allons nous en sortir, je vous le promets. Il faut jusque que nous soyons encore un peu courageux. Vous pouvez faire ça ? (Madame P acquiesce) Parfait. (une pause) Oh non... Je l'entends qui se rapproche ! Venez ! Utilisons l'Ă©chelle qui est lĂ  pour monter Ă  l'Ă©tage.

A peine sont-ils à l'étage que Mademoiselle R. débarque dans la pièce.



MADEMOISELLE R.
Tsss... Vous ne devriez pas jouer autant, chers amis. Cela risque de vous porter malheur... (elle regarde derrière le piano puis entend un craquement) Oh... Mes agneaux... Il faut être un peu plus discret quand on se cache sur un parquet qui craque...

Mademoiselle R. monte à son tour l'échelle, arrive dans la remise et scrute tout du regard.

MONSIEUR O., avec Madame P., caché dans le vieux berceau, chuchotant
Un dernier petit effort, elle ne doit pas nous voir. Vous êtes très courageuse. Allez...

Mademoiselle R surgit soudain au dessus d'eux.

MADEMOISELLE R.
Victoire ! Une de plus pour moi, une. Je vous l'avais dit, je ne perds jamais ! Et je peux enfin me venger ! (au public) ApprĂ©ciez le spectacle vous autres ! (dans une direction inconnue) Et vous aussi qui tirez les ficelles, apprĂ©ciez ce qui va suivre !

Elle brandit son chandelier, et tue Monsieur O. d'un grand coup. Madame P., prise d'un accès de folie suite à tant de pression, court jusqu'à la fenêtre, et se jette dans le vide en espérant pouvoir voler tel un oiseau grâce à ses bras. Mais cela ne fonctionne pas.

MADEMOISELLE R.
Waouh... Elle s'est prise pour un oiseau, mais elle s'est brûlée les ailes. Je ne pensais pas que tout serait aussi rapide... Mais tant mieux je suppose. Au moins, je n'ai pas à trop me salir les mains.

Le colonel M. arrive dans la pièce, il ne voit pas le cadavre.

COLONEL M., avec son habituelle difficulté à parler
Xé... Qcé... C'est l'heure de la fin de parrrtie. Nous de..vvons aller à la pissssine.

Sans rien dire, satisfaite, Mademoiselle R. essuie discrètement ses mains tâchées de sang et se mêle aux autres.

PROFESSEUR V.
Y a-t-il quelqu'un qui a vu Monsieur O. et Madame P. ? Ils devraient ĂŞtre lĂ .

MADEMOISELLE R., l'air angélique et innocent
Zut... Non, je ne les ai pas vus... Mais, commençons, voulez vous ? Ils nous rejoindront bien, et nous ne voudrions pas faire attendre ceux d'en haut... N'est ce pas ?













Awoken

pour "Manege particulier". ton texte est très sympa et respect bien toutes les contraintes que tu as eu, en un mot: Bravo!


Le 18/10/2021 à 17:28:00



Ellumyne

Ton texte est pas mal du tout @Eli, déléguée et apprentie . Mademoiselle R. est une vraie psychopathe, mais te connaissant, ça ne m'étonne pas du tout xD. En tout cas, chapeau d'avoir réussi à caser autant de contraintes, elles se fondent totalement dans l'histoire.


Le 19/10/2021 à 20:16:00



JilanoAlhuin

"Ménage particulier" : L'idée du Cluedo est simple, mais très efficace :smileycool: Quand au principe que tu as mis, il est très sympa, et la tournure encore plus. Initialement un "rituel" (si je peux appeler ça comme ça), cela se transforme en une jalousie vengeresse, bien que je sois... surpris de voir que Madame P. se prenne pour un oiseau ! x) La fin est certes prévisible, mais cela n'enlève rien au récit, qui reste très sympa du début à la fin ! Quand aux contraintes, elles se fondent parfaitement dans ton texte. Il est très chouette !


Le 03/11/2021 à 02:34:00

















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