Ester se trouva projetée contre un mur. Elle se releva aussitôt, complètement déboussolée. Où avait-elle encore atterrie ? Elle avait toujours eu le don pour se plonger dans les ennuis jusqu'au cou, mais aujourd'hui... elle avait gagné le gros lot.

Elle se reprit : elle devait déterminer où elle était, et comment en repartir. Elle ne pouvait pas, elle ne devait pas rester. Trop de choses l'attendaient chez elle. Elle jeta un regard autour d'elle : elle se trouvait dans une pièce plongée dans le noir, apparemment sans fenêtre. Elle vit une porte, et l'emprunta.

Elle fit alors éruption au milieu d'une foule. Et pas n'importe quelle foule. A son grand étonnement, des personnages de tous les univers fictifs qu'elle connaissait la composaient. Des héros de romans, de films, de séries, et même de mangas. Ils se trouvaient tous là. Tous.

Hermione Granger prenait une glace avec Annabeth Chase. Ewilan semblait en plein débat avec Edward Cullen. Luke Skywalker apprenait à manier le sabre-laser à Livaï Ackerman et Roronoa Zoro. Jughead Jones dévorait un burger avec Keefe Sencen... Et des exemples comme cela, il y en avait une multitude. La même question revenait donc sans cesse à l'esprit de la jeune femme, à chaque fois qu'elle posait son regard sur un groupe insolite. Où était-elle ? Cette interrogation tournait et retournait dans son esprit.

Alors, elle fit la chose qui lui parut la plus intelligente à ce moment là, mais qu'elle allait très vite regretter. Elle alla voir un homme qu'elle ne connaissait pas pour lui demander quelques informations.

Leur échange se déroula de la sorte :

— Excusez moi Monsieur... J'aimerais savoir où je suis s'il vous plaît.

— Où... où tu es ? Tu ne sais pas où tu es ?

A ces mots, cet homme étrange éclata de rire. Et son rire redoubla lorsqu'il vit Ester acquiescer penaudement. Après quelques secondes, il reprit :

— Je suis désolé, mais cela ma paraît si évident que te voir dans l'ignorance me donne un fou rire. Enfin voilà : nous sommes ici à l'endroit où tous les personnages de fiction se retrouvent en attendant la suite de leur histoire.

Ester ne comprenait pas. Devant sa mine incrédule, l'homme pouffa de nouveau de rire et expliqua :

— Que crois que fasse un personnage entre la sortie de deux romans, de deux épisodes, de deux films ? Et bah il vit ici, avec tous les autres. Il y en a juste qui vont bosser plus souvent ou plus longtemps que d'autres.

— Donc ici, je peux rencontrer tous les personnages que j'ai toujours admiré…

— Je suppose que... Attends, quoi ? Comment ça, que tu as toujours admiré ? Tu viens d'où petite ? Ton histoire vient seulement de commencer, non ? Ou bien... Attends, tu ne ferais pas partie... du monde des humains ?

A ces mots, comprenant au ton de sa voix qu'elle n'était pas la bienvenue, elle commença une course effrénée dans le but de semer son interlocuteur. Ce dernierappela de l'aide dans le talkie-walkie accroché à sa taille puis s'élança à sa poursuite. Et bien vite, ce ne fut plus un, mais trois hommes qui la poursuivaient. Et manque de chance, les deux autres étaient Livaï et Rey, deux personnes qu'elle admirait beaucoup, mais qu'elle savait redoutables. Alors elle courut. Elle pensait rejoindre le portail par lequel elle était arrivée, mais malheureusement, elle était désormais dos à elle.

Ce fut alors qu'elle entendit comme une voix.

— Hey, toi là, viens par là !

Elle se retourna et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle découvrit que Percy Jackson qui l'appelait avec de grands signes. Elle le rejoignit et il lui dit :

— J'ai entendu votre conversation, et je sais comment te faire rentrer chez toi.

— Pour... Pourquoi voudrais tu m'aider ?

— Parce que j'ai jamais pu blairer les trois qui te coursent et parce que j'aime bien aider les gens. Maintenant écoute. Il existe deux portails multi-directions, en plus de chaque portail relié à une histoire différente, pour les autorités qui ne font partie d'aucune histoire, celui que tu as emprunté, et celui que je m'apprête à te montrer. Mais je te préviens ,je ne peux pas te garantir qu'il te mène là où tu le souhaites. Je peux juste te promettre que tu partiras d'ici. Qu'en penses tu ?

Voyant qu'elle hésitait, il ajouta :

— Je ne peux rien faire de plus, c'est à prendre ou à laisser.

Ester acquiesça alors de la tête et Percy lui dit :

— Suis moi alors, ne traînons pas.

Il lui prit la main, et la guida à travers un dédale de rues étroites et tortueuses, jusqu'à une porte, exactement la même que celle qui l'avait faite arrivée dans cette sorte d'univers parallèle, à ceci-près qu'elle ne débouchait pas sur une pièce.

— C'est ici que je te laisse, je ne dois pas me faire repérer à t'avoir aidée.

— Merci infiniment pour ton aide Percy. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi.

— Ne me remercie pas, je n'ai pas fait grand chose.

— Tu ne peux pas savoir le bonheur que me procure notre rencontre : je te connais depuis que je suis enfant et je t'ai toujours admiré. Vraiment.

Gêné, le jeune homme lui répondit :

— Ah... Et bien, j'en suis heureux. J'ai été ravi de faire ta connaissance. Maintenant file, j'entends Livaï arriver.

Le regard empli de gratitude, Ester jeta un dernier coup d’œil en arrière, ce qui lui permit de voir le sourire de Percy, qui l'avait tant fait craquée dans sa jeunesse.

Puis, elle passa la porte.