![]()
![]()
![]()
![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() Carnage
![]()
Elinor![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Enfer(par Elinor)Comment ai-je pu en arriver lĂ ? Pourquoi me suis je lancĂ©e lĂ dedans ? Je ne comprends pas, je ne comprends pas... Peut-ĂŞtre que tout resituer m'aidera Ă tout remettre en place de manière claire dans mon esprit. Mais pitiĂ©, qu'ils disparaissent. Je n'en peux plus, je ne vais pas tenir... Si je n'avais pas acceptĂ© ce fichu dĂ©fi, je n'en serai pas lĂ . Un simple dĂ©fi, si j'avais su... Des flashs me reviennent en mĂ©moire. Une stupide parole en l'air de ma meilleure amie. Moi qui dĂ©cide de relever ce dĂ©fi. L'entrĂ©e dans la partie non visitable des catacombes. L'effondrement qui m'enferme avec neuf autres personnes, sans moyen de sortie, et qui me broie la jambe. Mes tentatives de m'extirper, sans y arriver. Et puis une âme charitable et forte qui m'extrait des dĂ©combres après un temps indĂ©terminĂ©. Une souffrance atroce. Plus aucune des personnes prĂ©sentes ne fait plus attention Ă moi après mon "sauvetage". Je suis comme... invisible. J'attends que les secours arrivent dans un coin de la pièce, seule. Mais ils ne viennent pas. Et les choses commencent Ă empirer. Au dĂ©but, ce ne sont que de petits murmures. J'ai l'impression qu'on m'appelle. Encore et toujours mon nom, prononcĂ© par des voix Ă la fois Ă©trangères et familières. J'ai l'impression de les connaĂ®tre, mais je suis sĂ»re de ne les avoir jamais entendue. J'essaye de dormir, pensant que j'hallucine par manque de sommeil. Mais en vain. Elles sont toujours plus fortes, toujours plus nombreuses. Elles hantent mes pensĂ©es, sans discontinuer. Et j'ai vraiment l'impression de devenir folle. Les personnes qui m'entouraient disparaissent. Je sais que c'est impossible, mais pourtant... Elles ne sont plus lĂ . Ou plutĂ´t, elles ont Ă©tĂ© remplacĂ©es. RemplacĂ©es... par mes personnages. Je ne comprends plus rien. Devant moi se tiennent neuf des gens que j'ai créé : Alya, Arthur et Eleanor de mon projet qui m'a fait reprendre ma plume, bien qu'il ne soit pas encore fini; Elinor, Gabriel, Margaux et Elea de ma collaboration avec mon maĂ®tre; Emma, personnage encore au stade d'idĂ©e pour un concours auquel je n'ai pas eu le temps de participer... mais dont j'Ă©crirai l'histoire; et enfin LĂ©o et Eli, personnes dont je narre certaines des aventures Ă l'AcadĂ©mie. Ils sont devant moi, en chair et en os. Ce n'est pas possible...et pourtant... Pourtant ils sont lĂ , je les vois. Et ils parlent. — Bah alors, qu'est ce que tu fais lĂ ? — C'est pas comme si tu savais que ça allait ĂŞtre dangereux... c'est de ta faute. — Pfff... PathĂ©tique. Je n'arrive pas Ă reconnaĂ®tre qui dit quoi. MĂŞme si je sais qu'ils parlent, je vois leurs lèvres bouger, j'ai l'impression de les entendre Ă l'intĂ©rieur de ma tĂŞte. Je dois ĂŞtre folle, ce n'est pas possible ! — Non, tu n'es pas folle. Nous sommes rĂ©ellement lĂ . GĂ©nial, et en plus ils lisent dans mes pensĂ©es. — Nous faisons partie de toi, Ă©videmment que nous savons Ă quoi tu penses. Je veux comprendre : — Mais... Comment ĂŞtes vous venus ? Et surtout, pourquoi ĂŞtes vous lĂ ? — Comment tu dis... Par l'entrĂ©e naturellement ! Et pourquoi... Parce que tu vas te sentir seule sans nous ! Je... je ne comprends rien Ă ce qu'ils racontent. Je n'arrive pas Ă dĂ©terminer qui parle. Mais je suis sĂ»re d'une chose. Ils ne me laisseront pas en paix. Alors je dĂ©cide de les ignorer. — Mais voyons, tu ne peux pas nous ignorer car... — Nous faisons partie de toi et... — Tu ne pourras jamais nous oublier. Oh non, ce n'est pas vrai ! Maintenant ils parlent comme une seule et mĂŞme personne. Je veux juste qu'ils se taisent. — Nous ne nous tairons... — Jamais... — Jamais... Quand cet enfer va-t-il enfin s'arrĂŞter ? PitiĂ©, qu'ils disparaissent. Je n'en peux plus, je ne vais pas tenir... Ils parlent sans discontinuer, sans me laisser un instant de rĂ©pit. TantĂ´t l'un, tantĂ´t l'autre, une remarque Ă chacune de mes pensĂ©es... Je ne peux pas les laisser faire. Ils vont me rendre folle, si je ne le suis pas dĂ©jĂ . Je dois m'en dĂ©barrasser. Mais comment ? Comment... Je scrute mon environnement, Ă la recherche de tout et n'importe quoi... — Attends, tu espères nous tuer ? Mais voyons, tu es si naĂŻve ! Si tu nous tues, tu meurs avec nous ! Tu ne peux pas nous tuer. Ils Ă©clatent tous de rire simultanĂ©ment. Laissez-moi... Laissez-moi... Vous ne devriez pas ĂŞtre comme ça... Je ne vous ai pas créé, Ă©crit comme ça... Pour certains, vous ne devriez mĂŞme pas avoir cette apparence... Emma... Tu n'existes mĂŞme pas encore. Margaux... Tu es encore un bĂ©bĂ©. Gabriel... Tu es mort. Elinor... Tu n'existes plus. Alors pourquoi ĂŞtes vous lĂ ? — Aussi longtemps que tu existeras... — Nous existerons dans ton esprit... — Et nous revĂŞtirons l'aspect avec lequel tu nous imagines. C'est un cauchemar. C'est un enfer. Je dois les tuer pour avoir la paix. Je n'ai pas le choix... Je n'ai pas le choix. Ma première victime est Gabriel. Personnage que je dĂ©teste au plus haut point pour ce qu'il a fait... Sa prĂ©sence m'insupporte. Je le scrute. Il est armĂ© de sa flamberge, comme lors du fameux soir... Je refuse de penser Ă ce qui ce serait passĂ© si Margaux n'avait pas Ă©tĂ© lĂ pour Faucheuse et au fait qu'il pourrait m'arriver la mĂŞme chose... Et je fonce, malgrĂ© ma jambe blessĂ©e. L'adrĂ©naline efface la douleur, et par un coup du sort... J'arrive Ă lui prendre son arme des mains et Ă lui transpercer le corps... Il s'Ă©croule au sol, et après un dernier souffle, s’éteint. Plus que huit. Je ne sais pas ce qui me prend, je ne me contrĂ´le plus. Une voix s'est Ă©teinte, libĂ©rant un peu de place dans mon esprit. Je dois reprendre le contrĂ´le. Et la seule solution est de les tuer tous. Sans exception. Plus de pitiĂ© possible. Tant pis si je les adorais. Ils doivent mourir. En face de moi se trouve Elinor, sa faux Ă la main. Ma prochaine victime, et l'arme du crime. Je rĂ©pète les mĂŞmes mouvements qu'avec Gabriel. Je lui prends sa faux, et la transperce avec. Comme son pire ennemi, elle s'effondre en quelques instants. Une voix de moins. Mais les autres reprennent toujours plus fort. Je vais y arriver. Je vais reprendre le contrĂ´le. Sa fille maintenant. DĂ©solĂ©e Margaux. Elle est plus petite que moi. Cela devrait permettre...Oui. Je l'entraĂ®ne contre sa volontĂ© Ă l'endroit propice. Et je la pousse du plus fort que je peux. Comme je le pensais, sa tĂŞte heurte bien trop fort le sol en pierre. Elle meurt sur le coup. Et de trois. Encore six voix...Six voix qui doivent se taire. Un gros de bout de bois est Ă cĂ´tĂ© de moi. Arthur me tourne le dos. C'est l'occasion. Je le saisis Ă deux mains et j'utilise toutes mes forces pour l’assĂ©ner le plus fort possible sur sa tĂŞte. Il s'Ă©croule. Un de moins. Les cinq autres voix continuent toujours, mais j'ai dĂ©jĂ un peu plus de place pour moi dans ma tĂŞte. Je dois la retrouver complètement. Je le dois... Au tour d'Eleanor. Une pierre, un coup, et c'est fait. Je vais de plus en plus vite. Je dois aller de plus en plus vite avant de perdre complètement la raison. Quatre... Quatre voix... Je peux le faire. Mais il faut qu'elles arrĂŞtent de crier ! Elea... La plus rĂ©cente des personnes prĂ©sentes ici. Seulement quelques semaines. C'est celle Ă laquelle je suis le moins attachĂ©e... Je peux la tuer... Je vais la tuer... Je me jette sur elle, passe mes mains autour de son cou, et serre... Elle essaye de m'en empĂŞcher mais je tiens bon. De longues secondes passent, et elle pousse son dernier soupir. Et avec lui, une voix de plus s'Ă©teint. Encore trois voix... Alya est près du sac plastique dans laquelle je gardais ma nourriture depuis longtemps Ă©puisĂ©e. Ni une, ni deux, je me jette sur lui, puis sur elle. Le sac empĂŞche l'oxygène de se renouveler... Et elle s’asphyxie. J'ai un peu de peine pour elle, cela fait un certain temps qu'elle a Ă©mergĂ© de mon esprit... Mais je n'ai pas le choix. Ils doivent tous mourir. LĂ©o... J'apprĂ©cie beaucoup LĂ©o, mĂŞme s'il n'existe pas depuis longtemps. Il me rappelle des gens que je connais... Mais pas de pitiĂ©. Il a participĂ© Ă ma torture, et il doit me laisser en paix. Je dĂ©fais un de mes lacets, je me jette sur lui... Et je sers. Ses yeux s'Ă©carquillent, ses mains essayent de me repousser... Mais il Ă©choue. Et il meurt. Une seule et unique voix... BientĂ´t, je serai libre. BientĂ´t... La seule qui reste, c'est Eli. Elle me ressemble comme deux gouttes d'eau, autant dans l'apparence que dans le caractère. C'est normal, c'est moi. Enfin... La moi de l'AcadĂ©mie. Mais je n'ai pas le choix. Je n'ai pas. Le choix. Je plonge la main dans ma poche et rĂ©cupère l'opinel que j'ai toujours sur moi. Elle me regarde avec des yeux tristes. Mais dans ma tĂŞte, elle hurle toujours. Alors j'enfonce la lame dans son corps. Le sang s'Ă©coule de la plaie, et l'hĂ©morragie a très vite raison d'elle. La dernière voix s'est tue. Je suis enfin libre. — Attends... — Tu croyais vraiment que tu allais nous tuer ? — Nous sommes en toi, tu te souviens ? — Nous ne mourrons que si tu meurs. — Ouvre les yeux... — Et observe ton Ĺ“uvre. Je ne comprends pas. Je ne comprends... Non ! Ce n'est pas possible ! Je ne peux pas avoir fait ça! Autour de moi, il y a bien 9 cadavres... Mais les cadavres sont ceux des gens qui se trouvaient depuis le dĂ©but dans la mĂŞme pièce que moi. Et je les ai tous tuĂ©s. Tous... Sans exception. Tout Ă coup, la douleur insupportable de ma jambe revient, de mĂŞme que les voix dans ma tĂŞte, et je tombe Ă terre, les yeux plein de larmes.. Je n'en peux plus. Je dois mettre fin Ă tout ça. Je me traĂ®ne jusqu'Ă mon sac. Mes gestes deviennent mĂ©caniques. Je ne pense plus Ă rien, juste Ă en finir. Il faut que tout s'arrĂŞte. Il faut que tout s'arrĂŞte. En me rĂ©pĂ©tant cette seule et mĂŞme phrase, je rĂ©cupère la plaquette de mĂ©dicaments dans la poche avant. J'hĂ©site une demie seconde. Les voix se taisent. Pour reprendre de plus belle. C'est la seule solution... C'est la seule solution... Je les avale tous. Je m'allonge sur le sol. Je ferme les yeux. Mes muscles se bloquent un Ă un. Mes poumons. Et mon cĹ“ur. Et le silence. Enfin.
|