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Faucheuse![]() Spectacles![]() ![]() Le roi des gobelins(par Faucheuse)Le roi des gobelins avait rĂ©uni ses plus fidèles gĂ©nĂ©raux dans sa salle de guerre, celle oĂą l’on pouvait trouver autant d’armes que l’on pouvait trouver de pièces d’or dans leur butin. Les armĂ©es d’orques se rapprochaient par le sud et de petits groupes d’elfes avaient Ă©tĂ© aperçus non loin des Grottes Immobiles, leur repaire. Des choix stratĂ©giques devaient ĂŞtre faits au plus vite ou ils seraient Ă©liminĂ©s ou rĂ©duits en esclavage, selon l’adversaire qui les trouverait le premier. C’était d’autant plus compliquĂ© qu’un humain avait rĂ©ussi Ă s’introduire dans ces grottes et en Ă©tait reparti avec au minimum une clĂ© qu’il leur avait subtilisĂ© de leur salle au trĂ©sor. Aucun des gobelins ne savait ce qu’ouvrait cette clĂ©, mais comme elle avait Ă©tĂ© disposĂ©e sur un piĂ©destal, sa disparition fut rapidement remarquĂ©e… au bout de quatre semaines. Le roi des gobelins n’aurait su laissĂ© pareil outrage sans punition. Le garde de la salle au trĂ©sor, Chosb, père de deux petits gobelins, qui avait laissĂ© passer l’intrus sans rĂ©agir, avait lui aussi Ă©tĂ© conviĂ©. Les cinq gĂ©nĂ©raux attendaient donc, autour d’un puits, dans la salle de guerre, que leur roi veuille bien faire son entrĂ©e. Il arriva, tenant Chosb par l’oreille. Les trois lanciers qui servaient de garde ricanèrent Ă cette vue. — Chosb, tlhoy botlhejchugh vaj batlhlIj nuv Dachavqangchugh… — 'ach rut ngaghmeyvam mangĂ©, saghtaHvIS chaH.
Le langage gobelin Ă©tant difficile Ă comprendre, on va peut-ĂŞtre reprendre en français… qu’en pensez-vous ? — Chosb, comment un humain Ă pu t’passer d’vant sans qu’tu ne sentes son odeur fĂ©tide… — Bah… on avait mangĂ© une heure avant, j’faisais ma sieste ! — C’est un bon argument. Tu peux partir, Chosb, admit le roi. — Comment il peut savoir ça ? rĂ©torqua le plus malin des gĂ©nĂ©raux. MĂŞme pas qu’on sait quand c’est qu’il est v’nu, l’humain ! — Mais c’vrai ça, s’étonna un autre d’entre eux. — Qu’on le pende ! ordonna un troisième. — Qu’on l’éventre ! ordonna le quatrième, un gobelin ventripotent au possible.
Sur un ordre silencieux du roi, l’un des gardes transperça le cĹ“ur du… ou plutĂ´t visa le cĹ“ur du troisième gĂ©nĂ©ral. Il rata son coup, mais le gĂ©nĂ©ral s’écroula au sol, dĂ©versant son sang sur le sol rocheux. Un deuxième garde s’était jetĂ© sur le quatrième gĂ©nĂ©ral et l’étrangla si fort qu’il s’écroula au bout de quinze minutes de très lente suffocation… Il faut dire que ledit garde avait autant de force qu’un lion qu’on aurait affamĂ© pendant des semaines… C’est Ă dire, assez peu. — C’moi qui donne les ordres, ici, vous avez compris ? hurla le roi Ă l’attention des trois gĂ©nĂ©raux restant. Zrysmobs, r’lève-toi. Mais en mourant, le gros gĂ©nĂ©ral Ă©tait tombĂ© sur le deuxième garde… De tout son poids. Ce faisant, la tĂŞte de Zrysmobs avait heurtĂ© le sol violemment… Et il n’aurait plus aucune chance d’un jour se relever. — Pfff… Z’avez vu la pagaille que vous provoquez ? Qui qui va me nettoyer ça maintenant ? Toi, là … Comment t’t’applles ? Ah oui ? Claantebs ! Va chercher c’qui nous faut pour nettoyer le sang. Claantebs, le troisième garde, voulut quitter la pièce, mais Chosb, qui sentait le vent tourner depuis que le premier gĂ©nĂ©ral avait poussĂ© les autres Ă le tuer, s’empara d’une vieille Ă©pĂ©e qui ornait les murs et le dĂ©capita. — Quoi ? Tu oses ? hurla le dernier garde vivant. Mais il n’eut pas le temps d’intervenir que le cinquième gĂ©nĂ©ral avait dĂ©jĂ foncĂ© sur Chosb pour le dĂ©sarmer. Malheureusement, il glissa sur le sang, tomba au sol et se brisa la nuque sur le coup. Le deuxième gĂ©nĂ©ral, en voyant cela, en rigola tant qu’il n’eut pas le cĹ“ur Ă agir. Le garde stupĂ©fait ne vit pas Chosb lui sauter dessus pour le mordre au cou. Il tenta d’hurler, mais son cri s’éteignit dans son sang et il s’écroula au sol, lui aussi.
Le premier général, celui à cause de qui ce bain de sang avait commencé, s’écarta, une idée en tête. Il s’empara d’une massue et frappa le dernier général, toujours hilare, qui ne vit pas le coup venir. Son crâne écrasé, il s’effondra. Chosb se précipita sur le roi des gobelins. Mais le roi n’était pas roi pour rien. S’il était devenu roi, c’est qu’il avait occis tous ceux qui avaient voulu le poste avant lui. C’était un guerrier émérite. Armé d’une simple dague, il parvint à dominer son assaillant. Chosb reçut plusieurs coups, mais sa volonté de vivre était hors du commun et il continuait farouchement à se battre. Heureusement pour lui, le dernier général encore vivant profita de la distraction du roi pour s’en saisir pour lui plonger la tête dans le puits, et ne le relâcha que lorsque le gobelin cessa de gigoter. Le général, l’œil brillant, sortit le corps sans vie du roi défunt et lui arracha la couronne pour s’en coiffer. Il se releva, l’air triomphant et hurla : « J’suis l’nouveau Roi !!! » Mais son regard passa vite de victorieux à dépité, lorsqu’il vit que Chosb se tenait face à lui, une hallebarde entre les mains. Le code des gobelins impliquait que celui qui tuait le souverain devenait roi à son tour. Encore fallait-il le prouver, bien sûr. Chosb marcha lentement jusqu’à l’entrée de la salle de guerre, son hallebarde levée haut, la tête du roi pour quelques secondes fichée dans sa lame. Mais les blessures que lui avait causées son précédent combat eurent raison de lui.
Ce n’est que dix jours plus tard qu’un gobelin découvrirait le carnage et s’autoproclamerait roi des gobelins. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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