L'Académie de Lu





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L'Expérience

(par Faucheuse)
(Thème : Perso secondaire)



Une ambiance inattendue rĂ©gnait dans le laboratoire lorsque Kyalan y arrivait. Luther servait un vin hors de prix Ă  Harek et Rosalyn. Que se passait-il ? Y’avait-il quelque chose Ă  fĂŞter ? Pourquoi ne travaillaient-ils pas plutĂ´t que de s’adonner Ă  telles frivolitĂ©s ? Rosalyn y Ă©tait sans doute pour quelque chose. Cette sĂ©ductrice avait un peu trop de facilitĂ©s Ă  faire tourner la tĂŞte de ces deux-lĂ . N’auraient-ils pas pu trouver un vrai homme de science plutĂ´t ? Kyalan pesta dans sa langue natale pour que ces compagnons de recherche ne puissent pas comprendre, puis il fit un grand sourire et fit mine d’être aussi rĂ©joui que les autres. Fixant de ses petits yeux sombres, la femme blonde aux courbes avantageuses, il prit la parole.

— Que fĂŞtons-nous ?

Luther se tourna vers le dernier arrivé et, par politesse, lui tendit le verre qu’il s’était servi.

— Ah, te voilĂ  mon ami. Eh bien, nous avons une grande nouvelle, oui ! Je devrais dire : Harek a une grande nouvelle ! Montre-lui, Rosa, veux-tu bien ?

Rosalyn acquiesça d’un mouvement de tête, vida son verre d’un coup et se dirigea vers une rangée de cages, disposées au fond de la pièce. La plupart d’entre elles contenaient des cadavres de rats, dont certains en état de décomposition bien trop avancé. Les occupants des trois dernières, cependant, étaient bien plus vivaces.

— L’expĂ©rience 17 a atteint aujourd’hui sa troisième annĂ©e. Et comme tu peux le constater, Kyalan, il a toujours une santĂ© de jeune. C’est Harek qui a dĂ©couvert la bonne formule.

— C’est tout ? s’énerva Kyalan après avoir bu le contenu de son verre. Une expĂ©rience rĂ©ussie et vous vous emballez ? Qui nous dit qu’il ne sera pas mort demain. Vous connaissez la base de l’expĂ©rimentation scientifique, non ?

— Nous sommes aussi compĂ©tents que toi, Kyalan. Je te signale que nous travaillons tous depuis près de…

Harek, qui étais resté silencieux jusque-là, interrompit sa consœur en lui touchant l’épaule.

— Mon ami, mon ami, mon ami… Comment te dire ? Je comprends ton scepticisme. Mais tu parles d’une unique expĂ©rience. Sache que dans mon laboratoire, j’en ai des dizaines comme celui-ci. Je vous ai amenĂ© ces trois-lĂ  pour vous montrer ma rĂ©ussite. Mais s’il faut te convaincre, viens y faire un tour.

— Et peut-on savoir quel ingrĂ©dient nous a manquĂ©, Ă  nous autres ?

— Le sang humain Ă©tait bien la clef, comme nous nous y attendions. Mais il m’aura Ă©galement fallu de la magie. Un ingrĂ©dient que nous avons trop longtemps Ă©cartĂ©.

— De la magie ? Mais ĂŞtes-vous fous ? Nous avions jurĂ© de ne pas aller si loin, dĂ©clara Kyalan.

— J’ai fait ce que j’ai jugĂ© nĂ©cessaire, rĂ©pondit Harek. Luther et Rosalyn semblent plus raisonnables que toi.

— Vous allez bien trop vite en besogne. Ă€ vous voir, on pourrait croire que vous vous apprĂŞtez Ă  passer Ă  l’expĂ©rimentation humaine.

— Mais c’est dĂ©jĂ  fait, Kyalan, dĂ©clara Luther.

— Mais nous ne pouvons pas nous prendre pour Dieu, enfin. S’il avait voulu que nous puissions trouver le secret de l’immortalitĂ©, il ne l’aurait pas cachĂ© dans la magie. Je ne vous suivrais pas dans vos dĂ©lires. Ce sera sans moi.

Kyalan se retourna pour quitter les lieux sans plus attendre. Il se retrouva nez Ă  nez avec Rosalyn.

— Hors de mon chemin, sĂ©ductrice de l’enfer. Continuez vos expĂ©riences sans moi ! Non, je vais faire mieux que cela. Je vais vous dĂ©noncer. Ils vous brĂ»leront pour sorcellerie !

— Tu ne comprends pas, Kyalan, dit doucement la sculpturale blonde. Nous avons fait le pacte Ă  quatre et nous rĂ©ussirons Ă  quatre.

— Et si je refusais de vous suivre ? Vous me tueriez peut-ĂŞtre ?

— Mais tu as pris le breuvage comme nous.

Kyalan regarda le verre qu’il tenait toujours dans la main et le lâcha, le laissant se briser au sol.

— Vous m’avez piĂ©gĂ© ?

— Nous avons fait ce qui Ă©tait le mieux. Pour toi, comme pour nous.

— Vous le paierez…

— Tu ne peux pas nous trahir. Tu serais condamnĂ© au bĂ»cher, toi aussi.

— Allez au diable ! cria Kyalan, qui quitta le bâtiment sans tarder.


Kyalan fut contraint de poursuivre sa collaboration avec des personnes qu’il haïssait désormais. Les années passèrent… et ne semblaient plus avoir d’emprise sur les quatre scientifiques. C’est sur Rosalyn que ce fut le plus rapidement évident. Alors qu’elle fêtait ses quarante ans, elle était toujours aussi belle. Aucune ride n’apparaissait sur son visage. Mais un jour, le conte de fées prit fin. C’est Kyalan qui s’en aperçut le premier. Alors qu’il approchait de sa cinquantième année, il se réveilla avec une soif qu’il ne parvenait pas à étancher. Harek lui donna alors le breuvage amélioré qu’il avait créé. Ses effets ne duraient que quelques jours, mais au moins cela restait une solution temporaire. Luther s’aperçut avant les autres que ses canines sans avoir poussé davantage, s’étaient aiguisées. Il prit cela comme un don de Dieu et s’en servit pour aller boire le sang dont il avait soif directement à la source. Les autres ne tardèrent pas à suivre son exemple car cela apaisait leur besoin plus vite et plus longtemps. Mais Harek était désireux de faire disparaître cette nécessité. Un beau jour, il réunit à nouveau ses trois alliés pour leur faire part de ses découvertes.


Encore une fois, Kyalan fut le dernier arrivé dans leur laboratoire commun. Rosalyn, vêtue d’une robe écarlate, dégustait une coupe de sang. Harek mélangeait différentes substances, sans doute dans un fol espoir de trouver un remède à leur condition. Luther, quant à lui, était assis sur une chaise, tapotant ses doigts sur une table de bois aussi ancienne qu’eux. Seule la blonde semblait heureuse de sa condition. Quant aux autres, Kyalan les avait prévenu de ne pas se prendre pour des divinités.

— Alors, qu’avez-vous dĂ©couvert ? demanda-t-il sans lâcher Rosalyn du regard.

— Harek pense qu’il a trouvĂ© comment nous Ă´ter notre soif, rĂ©pondit Luther, d’une voix lasse.

— Oh ? Eh bien, nous voilĂ  sauvĂ©s alors, dit Kyalan sur un ton très ironique.

— Conserve tes sarcasmes pour toi, Kyalan. Je fais de mon mieux, dĂ©clara Harek.

— Je ne sais pas pour vous, mais j’ai essayĂ© de mettre fin Ă  mes jours.

Les trois se tournèrent aussitôt vers Kyalan, visiblement choqués par cette révélation.

— Tu as fais quoi ? demanda Rosalyn. Nous n’avons pas obtenu la vie Ă©ternelle pour cela. Nous ne pouvons pas mourir après tous les sacrifices que nous avons faits.

— Je fais ce que bon me semble, Rosalyn. De toute façon, comme vous le voyez je suis lĂ . La pendaison n’a eu aucun effet. Quant Ă  l’immolation… disons que mes chairs calcinĂ©es ont guĂ©ri dès que j’ai dĂ» sustenter ma soif. Peut-ĂŞtre qu’en se laissant mourir de soif…

— On pourrait tenir des semaines, tiraillĂ© par une soif Ă©ternelle. Ce n’est une façon de mourir pour personne, rĂ©pondit alors Luther.

— Je vais tenter le remède sur moi, dĂ©clara alors Harek. S’il fonctionne, nous crĂ©erons d’autres doses pour vous. En tout cas, les rĂ©sultats sont relativement concluants sur les rats.

Luther hocha la tête pour confirmer qu’il acceptait cette manière de procédé. Harek regarda tour à tour Rosalyn et Kyalan. Comme aucun des deux n’omettait d’objection, il but le contenu de la fiole qu’il venait de terminer. Puis ils attendirent. Au bout de quelques minutes d’un silence pesant, Kyalan se risqua à prendre la parole.

— Alors, Harek ? Avais-tu soif avant de prendre ce produit ?

— Je… Oui, mais… C’est bizarre, j’ai l’impression que… Qu’avez-vous fait ?

Harek sembla soudain faiblir et dut s’appuyer sur le bureau qui se trouvait derrière lui. Luther se leva aussitĂ´t pour se rapprocher de son ami. Kyalan se demanda jusqu’à quand ce petit jeu allait durer. Cela faisait bien longtemps maintenant qu’ils n’étaient plus amis, mais juste des compagnons de circonstance. Pourquoi faisait-il semblant de se prĂ©occuper de cet individu ? Il ne tardait pas Ă  le deviner. Rosalyn s’était rapprochĂ©e Ă©galement et aidait Harek Ă  se relever. Puis, en mĂŞme temps que Luther, ils mordirent dans sa nuque, chacun de leur cĂ´tĂ©. Harek Ă©carquilla les yeux. Kyalan l’accompagna dans le mouvement.

— Pourquoi ? Vous m’avez… piĂ©gé…

Luther cessa de se sustenter, visiblement repu.

— Le sang d’un des nĂ´tres nous nourrira bien plus longtemps encore que ne le font ces petits voyous de bas Ă©tages.

Rosalyn sortit une chaĂ®ne de derrière le bureau et enchaĂ®na le vampire affaibli Ă  son propre bureau. Ils avaient bien prĂ©parĂ© ce traquenard. Kyalan se demanda ce qu’ils comptaient faire. Le nourrir de petites frappes et se nourrir de lui ? N’était-ce pas stupide ? Ă€ moins que… Ă€ quelles expĂ©riences sordides s’étaient-ils livrĂ©es ? Ils n’avaient pas pu se lancer dans cette idĂ©e sans savoir oĂą cela mènerait. C’était des scientifiques malgrĂ© tout. Pas des sauvages.

— Cela fonctionne Luther, dĂ©clara Rosalyn.

— Oui, ma Rosa… Oui.

Il la prit dans ses bras et l’embrassa fougueusement. Autour d’eux, l’air semblait se remplir d’énergie. Un vent agité semblait commencer à tourbillonner dans la pièce close.

— Tu t’emplis de magie, ma chère. C’est incroyable. Comme avec les rats…

— Et toi, Luther ? Ton don se dĂ©veloppe-t-il Ă©galement ?

Luther se concentra intensĂ©ment et se transforma en un gros loup noir. Rosalyn semblait fascinĂ©e par la transformation de son amant. Elle s’agenouilla Ă  ses cĂ´tĂ©s et le prit dans ses bras en fermant les yeux. La suite ? Ils n’avaient pas pu l’anticiper. Kyalan se jeta sur Harek dans le but de le tuer et de mettre fin Ă  leur odieuse expĂ©rience. Il le mordit au bras, arrachant sa chair et un bout de son muscle au passage. Puis il commença Ă  se nourrir. Mais alors que le sang vampirique coulait dans sa gorge, il sentit un besoin frĂ©nĂ©tique se dĂ©velopper en lui. Il releva la tĂŞte et le mordit au visage, lui crevant un Ĺ“il dans le mĂŞme geste. Luther avait reprit sa forme humaine. Rosalyn et lui regardaient, hĂ©bĂ©tĂ©s, le carnage. DĂ©goĂ»tĂ©s, ils quittèrent les lieux sans tenter de dĂ©fier Kyalan, qui leur paraissait dĂ©sormais plus menaçant que jamais.


Aucun des deux ne revit jamais cette créature. Ils apprirent des années plus tard que le sort qu’il avait infligé à Harek… l’un de ses descendants lui avait fait subir le même. Et dire qu’il était le premier à vouloir les empêcher de créer cette abomination…














Schrödinger

Maintenant je veux un spin-off avec les rats-vampires @Faucheuse :dab~1:


Le 18/02/2021 à 18:38:00

















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