Cela fait longtemps...
(par Faucheuse)(Thème : Saint-Valentin)
Mon cher amour…
Cela fait longtemps que je ne t’ai pas écrit, j’en suis désolée. Je prends donc ma plume pour corriger cette regrettable erreur. J’espère que tu ne m’en veux pas. Tu me manques terriblement, mais, comme tu le sais, mes obligations ne me permettent pas de dégager autant de temps que je le voudrais. Parfois, je désespère que tes obligations t’aient conduit si loin de moi. Parfois, je ne souhaite que me blottir dans tes bras, dans une tendre étreinte, et oublier…
Pendant des mois, tu as su faire mon bonheur, mais aujourd’hui, notre histoire n’est plus. Par ta faute… ou du moins, en conséquence de tes choix. Je pouvais accepter que tu partes sans me le demander, sans quérir mon approbation, mais ce que tu as fais… Je sais bien que c’était uniquement pour assurer ma propre sécurité. Mais je crains que le résultat ne soit pas à la hauteur de tes espérances. Loin de toi, mon cœur a périclité… Il faut croire que ton sourire était plus utile à mes yeux que tes talents au combat.
Il faut que tu comprennes que sans toi, je ne parviens plus à soutenir le poids de mes responsabilités. Je sais que pour toi, cela n’a plus aucune importance. Mais j’espère quand même que ces mots te parviendront et, quelque part, te feront réfléchir à tes actes. Si nous devions nous revoir, j’espère que tu saurais que je n’ai jamais essayé de te remplacer. Mon lit, bien que trop grand pour moi seule, n’a pas accueilli d’autre présence que la nôtre. Cependant, ne te leurre pas, les prétendants ne manquent pas.
Il faut que tu saches que Yegin, notre ancien partenaire commercial, a demandé officiellement un mariage avec moi. Il voudrait que nos deux royaumes ne fassent qu’un afin de construire une nation plus solide unie qu’ils ne le sont séparés. Je n’ai même pas voulu envisager cette proposition. Le simple fait de penser que vous aviez combattu côte à côte à la bataille des Léviathans me donne l’impression que le faire serait une trahison de ta mémoire...
On me fait appeler. Je vais poser ma plume et détruire cette lettre qui de toute façon ne pourrait t’atteindre là où tu es désormais. Je ne sais pas si j’aurais le courage de la reprendre à nouveau dans l’avenir. Peut-être que ces mots sont les derniers que je t’écris… Peut-être que les prochains mots que j’aurais pour toi sortiront de ma bouche même lorsque… si nous sommes réunis dans l’étreinte glaciale de la mort que tu as rejoins le jour où tu as décidé de mener le combat sur le front...
Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
