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Faucheuse![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Disparitions(par Faucheuse)Adam avait le regard vide. Debout sous le chambranle, Ă©clairĂ© de dos par la lumière du porche, il restait immobile, face Ă son père. Ses mains tombantes Ă©taient tâchĂ©es de sang. — Qui, cette fois ? demanda le père, dans un calme olympien. — Na… Na… Natash… sha… bĂ©gaya Adam. Le père baissa les yeux et s’éloigna de son fils de seize ans. Les sermons n’étaient plus d’usage depuis longtemps. Il ouvrit le tiroir d’une vieille commode centenaire et en sortit une boĂ®te de couleur Ă©carlate. Il regarda un instant les symboles gravĂ©s Ă sa surface, se demandant comment il aurait fait sans elle. Le jeune homme regarda son père. Le père se tourna vers son fils et ouvrit la boĂ®te une dizaine de secondes avant de la refermer. Adam se tourna vers le tĂ©lĂ©viseur allumĂ©. — Alors, les parisiens mènent ? — Hum… Oui. Va te laver les mains, Adam. On va passer Ă table. — Mes mains ? Oh, c’est du sang… — C’est rien. C’est parfois salissant de tuer les bĂŞtes. Merci de m’avoir aidĂ©. Adam hĂ©sita un instant avant de hausser les Ă©paules et de partir dans la salle de bains tandis que son père rangeait la boĂ®te oĂą il l’avait trouvĂ©e. Un court instant, la lettre delta gravĂ©e sur le couvercle s’illumina d’un bleu paradisiaque. Quelques heures plus tard, alors que la pleine lune jouerait l’observatrice silencieuse, le père nettoierait une hache en regardant les cochons se repaĂ®tre de leur repas incongru.
Le lendemain soir, il attendait patiemment que son fils entre tout en Ă©coutant le journal tĂ©lĂ©visĂ© qui parlait d’une jeune adolescente qui avait disparu la veille. La police semblait se demander s’il y avait un lien entre cette inquiĂ©tante disparition et le tĂ©moignage rĂ©cent d’un villageois qui affirmait avoir vu un loup. Adam rentra au moment oĂą le journaliste affirmait que les forces de l’ordre rĂ©partissaient leurs Ă©lĂ©ments Ă travers tout le secteur oĂą la jeune femme avait Ă©tĂ© aperçue pour la dernière fois. Le père se tourna vers son fils, un brin d’inquiĂ©tude dans le regard. Ses soupçons furent vite confirmĂ©es. Les mains ensanglantĂ©es d’Adam ne laissaient planer aucun doute. — C’est… C’est… C’est Ab… Abi… commença-t-il Ă bĂ©gayer. — AbigaĂ«lle Beaumont… — Que… Com… comment… comment tu sais ? demanda le jeune homme. — Tu connais beaucoup d’Abi, toi ? Sans attendre la rĂ©ponse de son fils, il alla chercher la boĂ®te Ă©carlate et l’approcha d’Adam. Il ouvrit quelques instants avant de la refermer, puis il demanda Ă son fils d’aller se laver les mains. Cela commençait Ă devenir compliquĂ© et il savait qu’une fois son enfant couchĂ©, il devrait jouer de la hache et nourrir les animaux.
Ce n’est que le lendemain suivant qu’Adam rentra calme et apaisĂ©. Sa boĂ®te dans les mains, le père l’attendait assis dans son fauteuil en regardant les informations. En le voyant serein, il poussa un soupir de soulagement et la rangea aussitĂ´t. Le jeune homme Ă©couta la tĂ©lĂ©vision, visiblement inquiet. — Ils ont toujours pas retrouvĂ© Nat et Abi ? — Non, mon fils. Toujours pas. — Elles ont peut-ĂŞtre fait une fugue ensemble. La propagation des mauvaises idĂ©es, ça peut aller très vite, tu sais ? — Ouais, ouais, mais bon… C’est de bonnes amies quand mĂŞme… — Ne t’inquiète pas. Ne t’inquiète pas. Je suis sĂ»r qu’il n’y aura plus rien Ă raconter bientĂ´t. Le père regarda la lune dĂ©croissante par la fenĂŞtre et Ă©couta les cochons qui se repaissaient du corps d’une jeune adolescente dont on ne tarderait pas Ă annoncer la disparition.
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