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![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() Père NoĂ«l et Lapin de Pâques
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Faucheuse![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Et merde...(par Faucheuse)Je me prĂ©parais Ă rentrer chez moi lorsque le chef se pointa dans mon bureau pour me dire de rester. Et merde ! Ma femme et ma gosse m’attendent… — Que se passe-t-il, capitaine ? — D’après les renseignements, ce soir, Jean Brochard va choper une grosse cargaison. C’est le moment oĂą jamais de faire tomber le rĂ©seau. — Jean Brochard ? — Oui, Jean Brochard, alias le Père NoĂ«l, prĂ©cisa le capitaine en mimant des guillemets de ses gros doigts. Le Père NoĂ«l, l’un des plus gros dealers du pays. SurnommĂ© de cette façon pour son talent Ă refourguer sa merde aux mĂ´mes de toute le rĂ©gion. Effectivement, s’il y avait moyen de le serrer, ça valait bien quelques heures sup’. — On a besoin d’un analyste pour surveiller le canal audio. C’est toi qui t’en occupes, Lallemand. On a placĂ© des micros sur place. Ils doivent apparemment se retrouver sur le parking de Franprix, ce soir Ă 23h. — Très bien, je prĂ©pare le matos, capitaine. Le capitaine quitta mon bureau. Il allait enfiler son Ă©quipement et briefĂ© les autres gars, c’était certain. Il ferait des blagues sexistes, ça aussi j’aurais pu en mettre ma main Ă couper. Et il draguerait la sergente Ramirez, ça aussi c’était sĂ»r.
22h45 Ă©tait arrivĂ©. Trois groupes Ă©taient cachĂ©s Ă diffĂ©rents points proches du parking. Le son Ă©tait bizarrement hachurĂ©. Normalement, j’entendais parfaitement tous les intervenants, mais c’est comme si Brochard avait utilisĂ© un brouilleur. C’était bien possible. — Équipe 1, vous… en position ? demanda le capitaine. — Oui, pas de… rĂ©pondit l’équipe 1. Ah, ça n’allait pas ĂŞtre Ă©vident d’avoir une preuve formelle. Si jamais ils n’avaient pas la cargaison sur place, en fonction de ce qui serait coupĂ©, ce serait foutu. — Capitaine, capi… je vois le… NoĂ«l. Il est… avance, dĂ©clara le chef de l’équipe 3. — Lallemand, prĂ©pares-toi... prĂ©viens dès… intervenir. — Bien, capitaine, rĂ©pondis-je aussitĂ´t. J’entendais enfin une voix que je ne connaissais pas. Le Père NoĂ«l, sans aucun doute. — Ah, tu es là … Il fallait… parle. — C’est une plaie… Il n’y aurait… d’utiliser… empĂŞcher… rĂ©pondit une seconde voix. — Ă€ quoi tu penses ? — Lallemand, on entend rien… dĂ©clara le capitaine. — Capitaine, je crois que le Père NoĂ«l utilise un brouilleur ou quelque chose comme ça. J’ai une très mauvaise transmission. — … pousser... Ă acheter aux enfants… la drogue… non ? dĂ©clara le client de Brochard. — … des Ĺ“ufs… de drogue ? … pouvoir… aussi. C’était de pire en pire. La discussion semblait de plus en plus hachĂ©e. Mais il Ă©tait Ă©vident qu’ils Ă©taient en train de parler de mettre une nouvelle forme de drogue sur le marchĂ©. Des Ĺ“ufs de drogue ? — T’imagines… la quantitĂ© de… faire ça ? — … fabriquer des… drogue. — Et pourquoi pas ? — Tu… paierais combien pour acheter… — 200 000 euros… — … consommation… Ah, enfin la transaction. Il fallait que j’avertisse le chef. — Capitaine, ils sont en train de procĂ©der Ă l’échange. L’équipe d’intervention arriva en un instant, mais le vendeur de Brochard avait disparu quand ils arrivèrent. Ils ne trouvèrent que le fameux Père NoĂ«l avec son lapin. DrĂ´le d’animal Ă trimballer partout. Mais c’est alors que ce dernier dĂ©cida de prendre la fuite. D’après ce que j’entendais, il Ă©tait plutĂ´t rondouillet mais courait quand mĂŞme drĂ´lement vite. 800 mètres plus loin, il entra dans un bois oĂą vivait une famille de rennes. Puis j’entendis des tirs, puis le silence. Le capitaine le brisa. — Lallemand, veuillez bien noter que Brochard a tentĂ© de prendre une arme dans son sac Ă dos. Il a mis le paquet sur le dĂ©guisement l’enflure : c’est une hotte… Bon sang, merde. C’était un jouet en plastique, c’était pas un vrai flingue… Merde, merde, merde… Soucieux de bien faire, j’avais utilisĂ© un algorithme de ma composition au dĂ©but de l’intervention. L’ordinateur m’indiqua qu’il avait terminĂ© de dĂ©crypter la conversation. Je zappais la mise en place des trois groupes et passait immĂ©diatement Ă la discussion entre Brochard et son acolyte. — Ah, tu es lĂ , Lapin… Il fallait qu’on parle. — C’est une plaie, si on pense Ă la mĂŞme chose. Il n’y aurait pas moyen d’utiliser tes pouvoirs pour empĂŞcher ça ? — Ă€ quoi tu penses ? — Bah, tu pourrais pousser les parents Ă acheter aux enfants des manuels qui expliquent en quoi la drogue, c’est le mal, non ? — Et pourquoi tu leur fournirais pas des Ĺ“ufs qui annulent le besoin de drogue ? T’en as le pouvoir, toi aussi. — T’imagines la quantitĂ© de magie Ă utiliser pour faire ça ? — Et toi, tu imagines ? D’ailleurs, je vais pas demander Ă mes lutins de fabriquer des manuels anti-drogue. — Et pourquoi pas ? — Tu crois que les magasins paieraient combien pour acheter des cartons de manuel en guise de jouets ? — 200 000 euros, facile, non ? — Pfff… Si tu crois que la sociĂ©tĂ© de consommation est si simple. Quoi ?! Mais que… Je crois qu’on a merdĂ©.
Le Noël suivant, on ne trouva pas le moindre jouet dans les rayons. Les fabriques de jouets avaient dû faire grève pour protester contre la bavure policière qui avait conduit un illuminé déguisé en Père Noël à se faire abattre. Ce n’était même pas Brochard d’ailleurs. Saloperie…
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