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![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() FĂ©e des dents et croquemitaine
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Faucheuse![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le secret d'une fĂ©e(par Faucheuse)– Mes amis ! L’heure est grave ! La voix de MĂ©lusine rĂ©sonna dans tout l’amphithéâtre. Mais les discussions allant bon train, personne ne fit attention Ă elle. — S’il vous plaĂ®t… L’effort ne fut pas moins vain. Visiblement agacĂ©e, mais incapable de faire taire l’assemblĂ©e, la fĂ©e se tourna vers son plus proche ami. Celui-ci se leva et hurla… — Silence ! La voix puissante et terrifiante de Jack O’Lantern eut un effet plus impactant. Rapidement, le brouhaha gĂ©nĂ©ral s’apaisa avant de faire place au calme. — Que se passe-t-il ? demanda la petite souris, d’une voix si lĂ©gère que tous durent tendre l’oreille pour l’entendre. MĂ©lusine, ravie d’avoir enfin l’attention regarda son auditoire aussi hĂ©tĂ©roclite qu’improbable. Le marchand de sable Ă©tait assis en tailleur sur son coussin magique flottant. Le père fouettard avec un fouet Ă la ceinture jetait des Ĺ“illades Ă la très jolie FĂ©e des dents, qui se trouvait de l’autre cĂ´tĂ© de la pièce. Tant de lĂ©gendes du monde entier s’étaient regroupĂ©es Ă l’appel de la fĂ©e millĂ©naire. MĂ©lusine s’éclaircit la voix et prit la parole. — Notre ami Ă tous, le Lapin de Pâques m’a fait part d’une funeste nouvelle. Je… Je ne sais pas comment vous annoncer cela… Le… Le père NoĂ«l… Le père NoĂ«l est mort ! Le tumulte reprit de plus belle. La fĂ©e voulut reprendre son discours mais plus personne ne l’écoutait dĂ©sormais. Des commentaires horrifiĂ©s s’élevaient ça et lĂ . Une situation impensable Ă laquelle il allait falloir trouver une solution. De plus, le mois de dĂ©cembre Ă©tait trop proche pour rĂ©soudre le problème avant les fĂŞtes de fin d’annĂ©e. C’était une certitude, les enfants n’auraient pas de jouets pour ce NoĂ«l ! — Mes amis, s’il vous plaĂ®t… MĂ©lusine ne parvenait pas Ă se faire Ă nouveau entendre. MĂŞme l’homme-citrouille ne faisait plus attention Ă elle. Fort heureusement pour la fĂ©e, une prĂ©sence arriva, propageant une sombre aura de terreur. L’un après l’autre, tous se turent pour regarder le nouveau venu. La crĂ©ature difforme et squelettique avait des dents aussi aiguisĂ©es que des rasoirs. Son nom, tous le connaissait : Croquemitaine. — MĂ©lusine, que vient faire cette crĂ©ature parmi nous ? demanda la FĂ©e des dents. — Nous ne pouvons pas sauver NoĂ«l, Molaire, mais le policier qui a abattu le Père NoĂ«l doit payer ! hurla-t-elle en tapant du poing sur son pupitre. Personne n’avait jamais vu la fĂ©e dans une telle fureur. — Mais cet ĂŞtre abominable n’a pas le droit de s’attaquer aux adultes. — Il se trouve, rĂ©pliqua le Croquemitaine, que « cet ĂŞtre abominable » vous entend, chère FĂ©e des dents. Vous pensez peut-ĂŞtre valoir mieux que moi, vous qui dĂ©robez les dents des enfants ? Si vous aviez plus de courage, vous leur arracheriez directement, comme le fait la… — Non ! C’est qu’une lĂ©gende ! hurla la petite souris de toutes ses maigres forces. Le Croquemitaine sourit de toute sa dentition, jaunie mais diablement forte. — Monsieur, reprit Molaire, je ne vous permet pas de remettre en doute mes intentions ! — Et quelles sont-elles, dĂ®tes-moi ? Est-ce qu’une seule personne ici sait ce que vous faites de toutes les dents collectĂ©es ? — Je… C’est… C’est très gĂŞnant… rĂ©pondit-elle d’une timide voix. — Allons! Nous sommes entre… « collègues » dirais-je… — Je… — Alors ? demanda la Grande Faucheuse, très curieuse. — C’est que… Le Croquemitaine traversa l’amphithéâtre et s’arrĂŞta aux cĂ´tĂ©s de Molaire. — Et si vous me le disiez au creux de l’oreille ? Je vous jure solennellement de rester muet comme une tombe. L’expression arracha un ricanement de la Mort. La FĂ©e des dents hĂ©sita, puis, voyant qu’elle ne pourrait couper Ă quelques explications, rĂ©vĂ©la son secret Ă la seule attention de la crĂ©ature.
Quelques heures plus tard, isolĂ©s du reste du groupe, le Croquemitaine discutait avec la FĂ©e des dents. — Tu sais, Molaire, tu pourrais faire bien mieux avec les dents. Regarde la petite souris. Tout le monde sait qu’elle utilise les dents rĂ©cupĂ©rĂ©es pour fortifier les suivantes. Ne pourrais-tu pas faire de mĂŞme ? Toute ta magie ne peut pas seulement te servir Ă ĂŞtre fĂ©minine et dĂ©sirable. — Et pourquoi donc ? Tu as vu le regard lubrique de certains lorsqu’il se pose sur moi ? — Au vu de ta tenue, aussi lĂ©gère que ces pets que tu veux Ă©viter, cela n’est guère Ă©tonnant. — Ce n’est quand mĂŞme pas de ma faute si la potion anti-fla… enfin, tu vois, demande de la poudre de dents ! — La science moderne a fait bien des progrès, très chère. Tu pourrais simplement utiliser des mĂ©dicaments d’humains. — Mais… Ce serait un sacrilège. Je ne peux pas aller simplement dans une pharmagie… — Pharmacie, le corrigea la crĂ©ature. — Oui, si tu veux, mais je ne peux pas m’y rendre et demander leur mĂ©dicament. C’est que mes belles ailes sont trop voyantes. Nous devons faire preuve de discrĂ©tion. D’autant plus après ce qui est arrivĂ© au Père NoĂ«l ! — Eh bien, ce soir, je dois rendre visite aux enfants du Capitaine François ! Peut-ĂŞtre trouverais-je chez lui ce qu’il te faut. Ça te permettrait au moins d’essayer avant de prendre une dĂ©cision. — Je… Je veux bien. Tu me rendrais grand service ! — Mais ce sera notre secret ! Je ne veux pas que les autres pensent que je puisse avoir du… cĹ“ur, ah ah ah ! Son rire glaçant fit frissonner Molaire, qui, bien que commençant Ă le trouver sympathique, le trouvait toujours menaçant. La FĂ©e remercia prestement son interlocuteur et, sentant qu’un gaz n’allait pas tarder Ă venir, dĂ©cida de prendre congĂ© du Croquemitaine et de s’éloigner prestement. Le bruit fut Ă peine audible mais la crĂ©ature se boucha le nez et dĂ©cida de partir tout aussi vite. — Quand ils disent que les moins bruyants sont les plus odorants… ils ont peut-ĂŞtre pas tort, ces humains !
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