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Faucheuse
Spectacles
  La Vieille dame(par Faucheuse)Elle se sentait si lasse. Ses dernières amours remontaient-elles à si loin ? Ester regardait par la fenêtre. La nuit s’était couchée depuis de nombreuses heures. Dehors, les têtes blondes s’agitaient dans des tenues très variées. Les créatures de la nuit croisaient les sorcières et autres momies. C’était la nuit d’Halloween évidemment. Ces terreurs n’allaient pas tarder à toquer à sa porte pour lui quémander des friandises. Elle les avait préparé spécialement pour cette période. Des créations faites maisons qui raviraient leurs papilles, à n’en point douter. Quelques minutes s’écoulèrent… Puis enfin… les premières frappes. La vieille dame se déplaça lentement jusqu’à la porte. Ses mains ridées firent pivoter la clef puis tourner la poignée. Deux petites filles se présentaient face à elle. La première était déguisée en pieuvre… La deuxième en Harley Quinn. C’était d’une indécence extrême, mais Ester n’en fit pas de remarques. Elles crièrent à tue-tête « Des friandises ou des bêtises ! » La vieille dame leur tendit simplement une boîte pleine de ses propres créations. Les deux fillettes se penchèrent en avant, regardèrent les sucreries puis s’échangèrent une œillade. Elles haussèrent des épaules et prirent une poignée des sucettes étranges qui leur avait été proposées, avant de partir en remerciant la dame. Deux heures passèrent… et Ester put distribuer tout ce qu’elle avait fait. Mais bien avant la fin de la nuit, des ambulances commencèrent à arriver dans les rues de la petite ville. Ça et là , ce qui semblait être une intoxication alimentaire faisait son apparition… puis une mort. Puis deux… Au travers de ses dents ébréchées, Ester fit une grimace qui se voulait joyeuse. Venait-elle de réussir sa plus belle farce ? Pas vraiment. C’était plutôt une conséquence fâcheuse de sa recette, mais en aucune circonstance l’intention voulue. Ce qui se passa par la suite, en revanche, l’était bien plus. Quelques heures plus tard, la sonnette retentit. Ester avança d’une marche rapide, claudicant. Elle ouvrit alors la porte et put voir l’enfance dans toute sa splendeur. Quatre bonnes âmes lui étaient revenues, dont les deux petites filles qui avaient été les premières servies. La vieille dame les fit rentrer sans attendre. La mixture qui recouvrait les gourmandises les avaient forcées à revenir. Maintenant, elle allait pouvoir goûter à nouveau à ce qu’elle aimait… Elle ouvrit grand la bouche et sa mâchoire se disloqua. La vieille goule allait avoir de la chair vivante en guise de collation.
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