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Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis
Pas de mots masculins
JilanoAlhuin
Spectacles
![]() ![]() InstallĂ©e sur une paisible couche de douceur, Melianne attendait patiemment. Elle n’entendait plus beaucoup avec ses oreilles, et sa vue Ă©tait dĂ©faillante. La seule chose qui parvenait Ă celles-ci Ă©tait une onde sonore distincte. Bip. Bip. Bip. Et elle se rĂ©pĂ©tait, encore et encore. Les paupières fermĂ©es, elle se mit Ă se perdre dans sa mĂ©moire, espĂ©rant trouver une Ă©tincelle de sa vie passĂ©e. La vieille femme avait vĂ©cu une centaine d’annĂ©e, avant que sa santĂ© ne la rattrape. Mais elle ne trouvait que des choses tristes. Sa fille ? Morte, dans une bĂŞtise accidentelle sur la route, tuĂ©e sur le coup. Celle-ci n’avait mĂŞme pas eu le temps d’avoir une noce plaisante, car une journĂ©e seulement s’était Ă©coulĂ©e après qu’elle dit oui Ă l’élue de son cĹ“ur. Melianne n’avait donc pas de main douce qui la tiendrait, attendant la fin avec elle. Celle « dulcinĂ©e » n’avait d’ailleurs pas pris la peine de venir aux funĂ©railles de la dĂ©funte. La vieille femme la haĂŻssait pour cela. Elle qui pensait sa fille heureuse s’était montrĂ©e bien naĂŻve face Ă cette inconnue qui, elle, avait dĂ©jĂ oubliĂ©. Comme si ses Ă©motions avaient toujours Ă©tĂ© factices, cachant une malice que nul ne connait. Elle essaya de dissimuler cette haine en retrouvant d’autres pensĂ©es plus joyeuses. Elle se souvenait de la jeunesse qu’elle avait Ă l’époque, quand sa fille n’avait Ă peine que six petites annĂ©es d’existence. Elles Ă©taient allĂ©es ensemble, pour profiter de vacances mĂ©ritĂ©es, sur une très belle plage, oĂą la jeune fille jouait avec les vagues Ă la vue de sa mère qui l’aimait. Elles s’étaient achetĂ© des glaces, parfumĂ©es Ă la fraise. Bip. Bip. Bip. L’onde reprenait, chassant la joie qui essayait d’entrer en elle avant qu’elle ne disparaisse, Ă©chappant Ă cette terre qui l’avait accueillie, de sa naissance Ă sa mort. Elle avait hĂ©ritĂ© de la demeure de sa famille, qui Ă©tait descendue de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Sa mĂ©moire semblait Ă©galement s’évanouir. La barrière de l’entrĂ©e, d’habituel si Ă©lĂ©gante, semblait rouiller, comme si la vie de la vieille dame la tuait aussi. Les belles fleurs de l’entrĂ©e, qu’une servante coupait chaque matin, sans jamais se plaindre, ravie d’avoir une telle chance, se fanaient, et la maison semblait devenue bien sombre. Bip. Bip. Bip. Une troisième fois, cela vint Ă ses oreilles, avant de s’éteindre. L’ouĂŻe de Melianne n’était plus. Du moins, le croyait-elle. Ses paupières se rouvrirent, comme si elle avait rĂ©cupĂ©rĂ© sa force. Elle enleva sa couverture et se mit debout. C’était si Ă©trange. La machine Ă©tait silencieuse, et elle tenait debout, alors que ses jambes auparavant flageolantes l’aurait fait tomber. Elle approcha de la descente de la maison, elle avança. Sa demeure semblait familière et Ă©trangère. Elle reconnaissait celle-ci, pourtant, certaines choses Ă©taient anormales. Sa servante n’avait-elle pas passĂ© la poussière ? Elle devrait lui en parler. OĂą Ă©tait donc sa tapisserie qui lui avait donc coĂ»tĂ© si chère ? Quelqu’un l’aurait enlevĂ©e ? Elle devrait demander de l’aide Ă la police. C’est alors qu’une porte s’ouvrit, et cela ne passa inaperçu Ă la vieille femme qui venait d’arriver en bas. Elle Ă©tait mĂŞme devant l’entrĂ©e ! Elle vit une famille, ainsi qu’une femme très bien habillĂ©e. — Pardonnez-moi, c’est une propriĂ©tĂ© privĂ©e, dit Melianne. Mais personne ne l’entendait. Personne ne la voyait. Comme si elle n’existait pas. Elle se tut, alors que la femme Ă©lĂ©gante se mit Ă parler. — Cette maison Ă Ă©tĂ© abandonnĂ©e depuis des annĂ©es, que dis-je, des dĂ©cennies ! Elle est Ă vendre, si elle vous plait. — Elle n’est pas Ă vendre ! S’étouffa Melianne, avant d’observer autour d’elle. Non, c’était impossible. Non, elle ne pouvait pas ĂŞtre… La pensĂ©e suffit Ă la rendre triste, mais c’est le visage de la mère de cette famille qui l’attira. Avant d’être emprunte de colère. C’était elle ! Cette garce ! Celle qui avait abandonnĂ© sa fille ! Qui n’a mĂŞme pas daignĂ© se montrer lors que sa dĂ©pouille fut enterrĂ©e ! Quelques idĂ©es sadiques vinrent dans l’esprit de Melianne, qui les laissa entrer dans la maison et explorer.
Elle avait voulu abandonner sa fille, la vengeance allait être douce. Elle allait s’assurer qu’elle obtienne la même souffrance que celle-ci avait vécue. Après tout, elle avait l’éternité pour s’en assurer. |