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JilanoAlhuin![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Un conte d'une autre vie(par JilanoAlhuin)Encore assis sur ma chaise, je suis devant mon Ă©cran. Il est encore trop tard. Ou trop tĂ´t, selon les personnes. Dans tous les cas, il est 3h du matin et je suis Ă moitiĂ© endormi. Mais c’était cool, parler avec une loutre, une apprentie faucheuse, un programmeur, un aspirant imperator et bien d’autres encore aussi tard… Bref, tout le monde Ă©tait parti se coucher. Je rĂ©flĂ©chis encore Ă un conte. J’avais offert mon premier Ă©crit, mais je le trouvais assez… nul, soyons honnĂŞte. Mais il Ă©tait tard, il fallait que j’aille me coucher ou tomber dans le coma. Autant dire que mon lit Ă©tait plus attrayant que mon clavier, alors la question avait dĂ©jĂ sa rĂ©ponse. J’allai dans la cuisine, je me servis un bol de cĂ©rĂ©ales au chocolat (habitude que je devrais arrĂŞter…), je fis mes besoins, je me brossai les dents et je montai dans ma chambre. Je restai sur mon lit avec mon tĂ©lĂ©phone une bonne demi-heure Ă regarder des vidĂ©os que j’ai dĂ©jĂ vu encore et encore. Je finis par le poser et j’activai un rĂ©veil pour Ă©viter de dormir trop longtemps. Je fermai les yeux, mais je ne parvins pas Ă dormir. Quel conte devrais-je utiliser pour ma deuxième version ? La question trottait dans ma tĂŞte, et je regardais dans les contes que je connaissais, tout en enlevant ceux que l’acadĂ©mie avait dĂ©jĂ en son sein, comme la Belle et la Lout… euh, BĂŞte, Le joueur de FlĂ»te, Cendrillon, Rumpelsl…machin, la reine des neiges, et j’en passe. Tant ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© utilisĂ©s. J’avais encore quelques idĂ©es, je m’étais renseignĂ© sur quelques contes pour trouver une idĂ©e, mais un seul m’intĂ©ressait vraiment, mais je ne savais pas quel personnage choisir… La fatigue me gagna et je n’avais toujours pas avancer sur la question. Après une longue attente, je plonge enfin dans les bras de MorphĂ©e. Lorsqu’enfin je m’éveillai, je fus surpris. AgrĂ©ablement surpris. Mes yeux n’étaient pas en feu, comme tous les matins. J’avais l’impression que toute la fatigue que j’avais accumulĂ©e depuis beaucoup trop longtemps s’était Ă©vaporĂ©e. Je pris malgrĂ© tout quelques instants Ă m’habituer Ă lumière du soleil. La lumière du soleil ?! Je clignai des yeux plusieurs fois. OĂą est-ce que je me trouvais ? Je regardai autour de moi, rien ne m’était familier. Je n’étais plus dans cette petite chambre que je partageais avec mon frère. Ni mĂŞme dans la maison que je partageais avec ma mère. Je me trouvais dans une modeste demeure, plus prĂ©cisĂ©ment dans le jardin de ces lieux. Il y avait un saule pleureur Ă mes cĂ´tĂ©s. Celui-ci possĂ©dait d’ailleurs des feuilles argentĂ©es. Il me semblait cependant l’avoir dĂ©jĂ vu. J’avais une impression de dĂ©jĂ -vu, et en mĂŞme temps, il m’était Ă©tranger. Je fixai l’arbre curieusement, avant de me rendre compte de ma propre apparence qui avait entièrement changĂ©e. Comment avais-je pu rater un tel dĂ©tail ?! Idiot ! Enfin… maintenant que j’y pensais… Idiote… Idiote ? Mais… Oui, en effet. J’observais mon propre corps. Avant, j’étais un jeune garçon de 20 ans mesurant 1m90 qui avait rĂ©ussi Ă dĂ©passer le palier des trois chiffres, qui avait des cernes, un visage rond, des cheveux blonds et qui s’habillait de vĂŞtements dans les tons sombres. Maintenant, j’étais quelqu’un d’autre. Bien que mon âge Ă©tait, sans doute, le mĂŞme, j’étais dĂ©sormais une femme aux cheveux noirs, fine et d’une incroyable beautĂ©, vĂŞtue d’un magnifique kimono blanc. Plus j’y pensais, plus je perdais mon ancienne image de moi, c’était comme si mon ancienne vie avait Ă©tĂ© effacĂ©. Mes souvenirs semblaient vagues, perdus. Est-ce qu’ils Ă©taient rĂ©els ? Est-ce que je devenais fou ? Je m’appuyai contre l’arbre, en ne cessant de me rĂ©pĂ©ter « ce n’est qu’un rĂŞve, ce n’est qu’un rĂŞve ». Tout en me rĂ©pĂ©tant cela, je me mis Ă regarder tout autour de moi, afin d’avoir une autre idĂ©e en tĂŞte que ce changement brutal. Le jardin Ă©tait beau, je devais l’admettre, tout comme la demeure, devant laquelle m’observait un homme, visiblement surpris. Pardon ? Mon regard s’arrĂŞta sur lui, qui semblait tout aussi choquĂ© que moi. Il avait des yeux d’ébène, des cheveux aussi noirs que les miens et un nez fin, tout comme ses lèvres. Il portait sur lui un kimono bordeaux. Il s’approcha timidement de moi, et je ne bougeais pas. Pourquoi ce satanĂ© cĹ“ur se mettait Ă battre aussi vite ?! Il arriva devant moi, Ă quelques pas seulement. Je remarquai qu’il me dĂ©passait d’une tĂŞte, maintenant qu’il Ă©tait si proche. Pendant un instant nous restâmes en silence, nous regardant dans le blanc des yeux. Il prit une profonde inspiration, avant de dire d’une voix calme : — Bonjour, madame. C’est une magnifique journĂ©e, n’est-ce pas ? Il ne posait mĂŞme pas la question de ce que je faisais lĂ . Il parlait une langue que je ne connaissais pas, en plus ! Comment Ă©tais-je sensĂ©e lui rĂ©pondre ? — En effet, il fait très beau aujourd’hui. Votre jardin est somptueux, rĂ©pondis-je d’une voix aigĂĽe. Était-ce vraiment ma voix ? Et comment est-ce que j’avais pu rĂ©pondre ? Les mots m’étaient venus instinctivement, comme si sa langue avait toujours Ă©tĂ© la mienne. Il se perdit dans mes yeux, avant de me demander si je voulais visiter sa modeste demeure en tendant sa main vers moi. Je voulais rĂ©pondre une seule chose : Non ! Évidemment que non ! Je ne savais mĂŞme pas comment j’étais arrivĂ© ici, j’avais autre chose Ă penser qu’une visite de son habitation ! Mes lèvres s’ouvrirent et cette voix Ă©trangère rĂ©pondit « Oui ». Mon corps semblait se mouvoir seul, et il accepta la main tendue. Il prit ma main avec douceur, tout en se prĂ©sentant sous le nom d’Inabata. Nous passâmes la journĂ©e ensemble, puis le jour qui suivit, la semaine, le mois, l’annĂ©e. Pendant tout ce temps, je me rĂ©pĂ©tais que cela devait ĂŞtre un rĂŞve ! Je cherchais quel Ă©tait ce maudit conte dans lequel j’étais enfermĂ© ! J’étais… dans un conte ? Mais… Non, c’était ma vie… Qu’est-ce que je pensais ? C’était Ă©vident, tout ça Ă©tait faux ! Mais… et si… ? Et si c’était vrai ? Mes quelques souvenirs de mon ancienne vie disparurent au fil du temps. Je perdis tout notion du passĂ© pour me concentrer sur Inabata, si aimable et gĂ©nĂ©reux envers moi. Le temps passa, je vivais chaque jour heureuse avec lui. Un beau jour, il me demanda ma main. Heureuse, j’acceptai sans attendre, le cĹ“ur battant la chamade. Le temps passa, et mon ventre s’arrondit, et une annĂ©e après notre mariage vint au monde un petit garçon, que nous dĂ©cidions d’appeler Yanagi. Avec notre enfant, nous passâmes cinq magnifiques annĂ©es. Un jour, nous reçûmes une visite d’un messager. Inabata Ă©couta celui-ci, et son visage devint inquiet. Lorsqu’il partit, mon mari vint Ă mes cĂ´tĂ©s. Soucieuse, je lui demandai ce qui l’inquiĂ©tait. Il me dit alors qu’un Daimyo avait besoin d’un saule, afin de rĂ©parer son temple dont un des piliers s’était brisĂ©. Je me levai alors et m’approchai du saule qui nous avait rĂ©unis. Une fois devant celui-ci, je me tournai vers l’homme qui avait changĂ© ma vie. — J’ai un aveu Ă vous faire mon cher ami. Vous ne m’avez jamais demandĂ© comment je suis venue Ă vous… Je suis l’âme du saule. Quand vous m’avez accueillie chez vous, j’ai ressenti une immense gratitude envers vous. Nous nous sommes mariĂ©s. Nous avons eu un enfant. Maintenant, je sais qu’il me faut mourir car vous ne pouvez dĂ©sobĂ©ir Ă votre Seigneur… Il semblait choquĂ©, perdu. Je lui dĂ©posai un dernier baiser, avant de lui dire adieu et de disparaitre dans le feuillage de l’arbre. Lorsque les bĂ»cherons vinrent, ils ignorèrent l’homme qui les implorait de ne pas le couper. Puis vint le premier coup de hache. Puis le deuxième, le troisième, et ainsi de suite. Je souffrais en silence. Je subis toutes ces attaques, jusqu’à ce que je me mette Ă tomber. Je m’apprĂŞtai Ă toucher le sol, jusqu’à ce que…. Je me rĂ©veillai en sursaut dans mon lit. Je transpirais et je mourrais de chaud, et mes yeux Ă©taient en feu, comme Ă chacun de mes rĂ©veils. Il faisait sombre, et je pris mon tĂ©lĂ©phone pour vĂ©rifier l’heure et observer autour de moi. J’étais dans ma chambre, tranquillement installĂ© sur mon lit. Il Ă©tait 6h. Je me laissai alors retomber lourdement.
— Plus jamais je ne ferai de recherches sur des contes… murmurais-je, avant de me rendormir pour profiter du temps qu’il me restait.
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