Invitation risquée
(par JilanoAlhuin)(Thème : MĂ©lilĂ©mots 5)
– Alors, tu comptes participer ? me demanda Lerya, soucieuse.
— Et bien, c’est une occasion en or que j’ai lĂ . Rare sont ceux qui sont invitĂ©s.
— Tu sais pourtant que le syndicat ne te fera pas de cadeau. Tu sais aussi bien que moi ce qu’il se cache derrière tout ça.
Je soupirai. Oui, bien sûr que je savais. Ce n’est pas d’aujourd’hui que le syndicat trempe dans des histoires sombres.
— Et tu veux faire quoi d’autre, dis-moi ? En plus, tu sais que j’ai une chance d’y arriver.
— Mes arènes ne sont pas des endroits manipulĂ©s Ă la pelle pour se faire le plus de blĂ©. Si tu gagnes, c’est que tu l’as mĂ©ritĂ©. LĂ -bas, si tu dois mourir parce qu’ils l’ont dĂ©cidĂ©, tu vas mourir.
— Ne me dis pas que tu as peur de me voir mourir ?
Elle tourna la tête d’indignation, comme si je l’avais insultée.
— Toi ? Si c’était le cas, je ne te laisserais mĂŞme pas entrer dans mes arènes.
— Tu as pourtant essayĂ© de me convaincre de ne pas le faire.
— Mais… Enfin, ça n’a rien Ă voir ! C’est juste que…
Elle s’arrêta, avant de soupirer et de fermer les yeux.
— Que ? insistai-je.
— Oui, tu es un bon ami. Non je n’ai pas envie que tu meures, mais tu es tellement tĂŞtu que tu serais prĂŞt Ă sauter dans mon arène depuis le public si je t’avais interdit l’entrĂ©e. Mais ne va pas croire une seule fois que je t’aime plus que ça ! Et si l’idĂ©e t’a ne serait-ce que traverser l’esprit, je te promets que tu vas rencontrer mon poing ! dit-elle en se levant brusquement, renversant sa boisson sur la nappe en mĂŞme temps.
— Pas besoin d’être aussi violente ! riais-je. Mais j’apprĂ©cie l’idĂ©e.
— Et sinon… Tu penses vraiment y arriver du premier coup ? Que tu vas collectionner les victoires ? J’espère que non, car tu te mets le doigt dans l’œil.
— J’ai juste besoin d’atteindre un niveau qui me donnera de la valeur Ă leurs yeux, pas de gagner. Une fois cela fait, je pourrai commencer Ă aller fouiller dans les affaires privĂ©es du syndicat. Et une fois que je serai dans leurs affaires, je pourrai me permettre bien des choses. Imagine tout ce qui peut arriver !
— J’imagine bien des choses, mais dans aucune, ce n’est une bonne idĂ©e.
— Je te demande juste de me faire confiance. Je quitte tes arènes, je vais jouer aux jeux du syndicat, je prends ce dont j’ai besoin, et je pars. Ni vu ni connu.
Elle s’appuya contre sa chaise en silence.
— Tu es vraiment stupide Jila, tu le sais ça ?
— On me le dit souvent. Mais ça fait partie de mon charme.
— Tu veux vraiment que je t’en colle une, en fait ?
— Non, je prĂ©fère Ă©viter.
Pendant quelques instants, nous restions en silence assis l’un en face de l’autre. Elle saisit alors son téléphone et envoya un bref message.
— Alors, tu es d’accord ? demandai-je.
— Je n’ai pas vraiment le choix. Tu pars quand ?
— Dès demain. Le plus tĂ´t sera le mieux.
Elle acquiesça et s’approcha de moi, avant de me frapper à l’épaule.
— C’était pour quoi ça ?!
— Ça, c’est parce que c’est tu es un idiot. Et je te prĂ©viens, si tu ne reviens pas vivant, je vais te chercher, te dĂ©terrer, et te tuer moi-mĂŞme. Je te fais confiance, alors tu fais gaffe.
— Promis.
Lerya quitta mon domicile, et je commençai à préparer quelques affaires. Le lendemain, je pris le premier vaisseau vers Kironis. Le syndicat allait entendre parler du petit nouveau.