Joyeux anniversaire Papi
(par EcclĂ©ria)(Thème : MĂ©lilĂ©mots 5)
— Joyeux anniversaire Papi !
— Merci mon bouchon, s’émut le grand-père.
— Tu peux souffler tes bougies, maintenant, fit le petit-fils.
— Et ça me fait quel âge, tu arrives Ă compter ?
— Euh, sept… et un… Soixante et onze ans, Papi !
— C’est ça, rĂ©pondit le grand-père avec un sourire. Et toi, quel âge as-tu ?
— J’ai sept ans et demi !
— Ah bon ? Je croyais que tu n’avais que sept ans, fit mine de s’étonner le grand-père.
— Non ! J’ai sept ans et demi, s’écria le petit-fils.
— Effectivement, c’est important, le demi…
— Papi arrĂŞte !
— Allez les enfants, c’est l’heure de manger le gâteau, les taquina la grand-mère.
Elle les servit chacun leur tour.
— Et faites attention Ă la nappe, les cerises ça tache.
Ils dégustèrent leur part en palabrant doucement. Les flammes crépitaient dans la cheminée, le chat dormait sur le canapé. Dehors, la neige tombait sur la ville, feutrant sons et lumières. L’atmosphère tranquille d’une douce vie. Un bonheur simple.
— Et voilĂ tes cadeaux !
Sa fille et son petit arrivaient, chacun avec un paquet dans les mains. Un grand sourire aux lèvres, ils les déposèrent sur la table. Le papier, froissé et déchiré, révéla le premier cadeau.
Un silence ému succéda. Quelques flashs de lumière, reflets de l’appareil photo, troublaient l’ambiance. Les mains du grand-père tremblaient légèrement, tandis qu’il contemplait son cadeau. Une larme roulant sur sa joue, il chuchota :
— … vous vous souveniez ?
Sa fille posa sa main sur son épaule et l’embrassa dans les cheveux.
— Bien sĂ»r…
— Comment oublier que tu l’as perdu trente ans plutĂ´t ? ajouta son gendre.
— …
— Pourquoi tu pleures Papi ? demanda le petit-fils.
— Cette pièce n’a pas de valeur pour moi…
Il sanglota doucement. Le père se tourna vers son fils, tandis que la mère et la grand-mère enlaçaient le grand-père.
— Grand-père a toujours adorĂ© les machines Ă vapeur, expliqua-t-il.
— Les quoi ?
— Tu te rappelles les vieux trains que l’on Ă©tait allĂ© voir cet Ă©té ? Les locomotives ?
— Oui oui, c’était trop bien ! Le conducteur m’avait laissĂ© tirer le sifflet !
— Eh bien papi collectionnait les locomotives Ă vapeur. Malheureusement il en a perdu quelques-unes.
— Elles Ă©taient sur son circuit ferroviaire qu’il avait construit dans son jardin. Mais tout a Ă©tĂ© -dĂ©truit dans un incendie. Y compris sa machinĂ© prĂ©fĂ©rĂ©e…
— Oh c’est triste…
— C’est pour ça qu’avec maman on a dĂ©cidĂ© de lui offrir sa locomotive prĂ©fĂ©rĂ©e.
— Ça c’est gentil !
— Et toi, qu’est-ce que tu lui as offert ? demanda le père ?
— Chut, c’est une surprise, souffla son fils.
Le grand-père s’était repris.
— Mais comment avez-vous fait pour retrouver une merveille pareille ? s’étonna-t-il. Elle est encore plus belle que celle que j’avais.
— On l’a vu dans un petit magasin Ă Paris, expliqua sa fille. On l’a repĂ©rĂ© dans la vitrine en mĂŞme temps qu’un passant. On a presque dĂ» jouer des poings pour pouvoir l’acheter avant lui. Mais tout s’est bien fini, le commerçant lui a dĂ©nichĂ© l’autre modèle. Et tout le monde est reparti content.
— Le gendre s’approcha de la grand-mère et chuchota :
— Je vais en profiter pour aller chercher les cadeaux de demain, pendant que le petit est occupĂ© Ă offrir le sien.
— Vous ĂŞtes garĂ©s où ?
— Dans le parking privĂ©, Ă la place du voisin qui est absent.
— Tu pourras les poser dans notre chambre.
Le gendre sorti. Une ribambelle hétéroclite de petits personnages étaient déballés. Des bonhommes en bouchon de bouteille.
— C’est toute la famille, expliqua fièrement le petit-fils. C’est nous tous.
— Tu es adorable.