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JilanoAlhuin![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Une rencontre dans les Ă©toiles(par JilanoAlhuin)– OĂą m’emmenez-vous ? La question vint naturellement Ă Astra. L’homme qui la regardait attendit en silence sa première question. Rien de plus naturel vu les circonstances de leur rencontre. Elle, servie sur un plateau d’argent Ă des crĂ©atures carnivores, lui, arrivĂ© de nulle part Ă travers un Ă©trange portail. Mais elle lui devait la vie, un cadeau qu’elle ne comptait pas oublier. — Dans un lieu… particulier. Mais tu verras par toi-mĂŞme. — Pourquoi ne me dites-vous rien ? — Pourquoi parle-t-on de moi quand moi-mĂŞme je ne sais rien de toi ? — Je… Oui mais… Ce… — Pardonne-moi, je comprends ta surprise. Faisons un accord. Tu me poses une question, j’y rĂ©ponds. Puis je te pose une question, et tu y rĂ©ponds. — Ça me semble raisonnable. — Alors lance-toi. La première question te revient. — Comment vous appelez-vous ? — Tout dĂ©pend de qui m’appelle. — Mais… ça ne veut rien dire… vous possĂ©dez un prĂ©nom, comme tout le monde ! Non ? — En effet. Mais les mortels ne m’appellent pas par mon nom. Eux prĂ©fèrent Uranie, pour n’en citer qu’un, mĂŞme si cela ne me convient pas vraiment. Il s’agit en rĂ©alitĂ© de Luan. — Et votre nom de famille ? — Tu me poses une deuxième question ! Quelle impatiente ! — Pardonnez-moi… Je… — Allons, ce n’était qu’une boutade ! Dit l’homme en riant. D’ailleurs, notre destination se trouve devant nous. Astra ne remarquait qu’à cet instant le lieu oĂą ils se trouvaient. Les plaines enneigĂ©es laissèrent place Ă un lieu dĂ©sert. Un petit chemin de terre guidait jusqu’à une tour. Mais le sol autour semblait dĂ©truit, comme si la tour se plantait dans un rocher au milieu de l’espace, sans rien pour l’attirer. — Une… Tour ? Il s’agit d’une simple tour ? demanda-t-elle, curieuse. — Je dois bien avouer que de ton point de vue, cela ne reste qu’une simple tour. Ă€ l’intĂ©rieur… Tu dĂ©couvriras de nombreuses choses. Je te proposerai quelque chose d’ailleurs, mais laissons cette question pour plus tard. Mais il me semble que je dois te poser une question, Astra. — Mais…Comment connaissez-vous… — Ah ! Une autre question ! Astra grimaça en rĂ©entendant la boutade de Luan, mais se tut. Il s’arrĂŞta devant la porte de la tour, avant de demander : — Aimes-tu les Ă©toiles, Astra ? — Bien sĂ»r. Tous les soirs, j’adore les regarder. Les formes qu’elles prennent, les histoires qu’elles peuvent raconter, les choses qu’elles reprĂ©sentent… et je parie que je ne connais encore rien de ce qui existe. Le vieil homme se caressa sa barbe en silence, avant d’ouvrir Ă nouveau la porte. — Sache que je n’autorise habituellement aucun mortel Ă venir ici. J’aimerais te poser une question après une petite visite, si tu me le permets. — Oui, bien sĂ»r. L’homme se posta sur le cĂ´tĂ© afin de laisser entrer son invitĂ©e… qui se retrouva aussitĂ´t attaquer par une crĂ©ature qui bondit sur elle. Astra repoussa brusquement l’animal qui atterrit sur le dos, pattes en l’air. La jeune fille se releva, haletante, comme si elle venait d’affronter un monstre, tandis que l’animal se remit sur ses pattes et tourna la tĂŞte pour dĂ©visager la nouvelle arrivante. Le petit monstre ressemblait Ă un petit hĂ©risson Ă la fourrure d’un bleu sombre, rempli d’étoiles. — Je… Je… Que… Que fait cet animal ici ? — Oh… Pardonne-moi, cette petite boule d’énergie ne sait pas comment rester patient. Je te prĂ©sente Meronne ! — Je… D’accord… Bonjour, Meronne… Le petit animal, comme s’il rĂ©pondait, secoua la tĂŞte de haut en bas avant de s’approcher d’elle. Celle-ci posa un genou au sol et lui montra sa main. Il la sentit un bref instant avant de sauter sur son bras et de le gravir jusqu’à atteindre sa tĂŞte et de s’y installer confortablement. — Excuse-le, il confond souvent la tĂŞte des gens avec un lit… — Curieux… — Je devrais noter chaque fois qu’on me dit ça… enfin… Entre donc, que je te fasse visiter. La tour semblait ancienne, très ancienne Ă en juger par les murs moussus et les fissures sur les pierres. Pourtant, Astra n’oserait mettre en doute la rĂ©sistance d’un tel Ă©difice. Au contraire, elle se sentait en sĂ©curitĂ©. Une autre sensation la hantait, sans qu’elle puisse mettre le doigt dessus. Elle monta l’escalier sans fin devant elle, croisant quelques vieilles portes en bois, jusqu’à se heurter Ă son hĂ´te, Ă peine Ă mi-chemin du haut de la bâtisse. — DĂ©solĂ©e… — Ne t’excuse pas pour ça. Avant de te montrer le sommet, je voudrais que nous parlions un peu plus, si tu acceptes. — Oui, bien sĂ»r. Luan et son invitĂ©e entrèrent dans une nouvelle pièce, et la jeune fille poussa un soupir Ă©bahi. La porte, vieille et usĂ©e, contrastait parfaitement avec l’intĂ©rieur. Il s’agissait d’un petit salon, avec deux fauteuils devant une cheminĂ©e. Sur tous les murs de la pièce se trouvaient des armoires qui contenaient des dizaines, des centaines, des milliers de livres en tout genre. — Voudrais-tu bien t’asseoir ? Astra, subjuguĂ©e par cette vision, en oublia le vieil homme, dont elle put apercevoir le visage pour la première fois. Ses yeux bleu saphir dĂ©gageaient une assurance Ă©vidente et une certaine sagesse. Son nez fin et allongĂ© effleurait sa longue barbe de mĂŞme couleur que la fourrure de l’animal, cachant ses lèvres. Astra s’assit devant lui, mains sur les genoux. — De quoi voulez-vous donc parler ? — Je pourrais parler de beaucoup de choses, mais contentons-nous de nous connaitre un peu mieux. — Nous pouvons nous reposer des questions mutuellement. — Alors il me semble que tu dois m’en poser une. — Cette tour… Cet endroit… OĂą est-ce que nous nous trouvons ? — Je pourrais te rĂ©pondre de plusieurs manières. — Encore ? — Oui. Je siège en effet dans cette tour… qui se trouve Ă la fois dans les Ă©toiles, Ă la fois Ă©loignĂ© de toute chose et en mĂŞme temps sur une ancienne planète dont il ne reste… et bien, pas grand-chose. Astra soupira. Elle rĂ©flĂ©chit Ă de nombreuses questions qu’elle pourrait lui poser, jusqu’à ce qu’il la tire de ses rĂ©flexions. — Sais-tu comment les Ă©toiles arrivent dans notre monde ? — Je… Je vous avoue que je ne sais pas, rĂ©pondit-elle après quelques minutes. Les Ă©toiles composent le ciel et… je supposais que les raisons qui expliqueraient ce fait n’existaient pas vraiment. Mais si vous me posez la question… Je dois me tromper. — Quelle perspicacitĂ©. Ă€ ton tour de me poser une question. — Pourquoi m’emmenez ici ? Je veux dire… Moi, prĂ©cisĂ©ment ? — Pourrais-tu prĂ©ciser ta question ? — Cela ne se voit pas ? Je porte des vĂŞtements d’esclave, je ne possède pas de talents particuliers, et sans vous… Elle coupa sa phrase, prise d’un tremblement. Luan posa une main douce sur son Ă©paule, la rassurant doucement. — Calme-toi. Ici tu ne risques rien. Meronne Ă©mit quelques ronronnements qui se voulurent aussi rassurant que possible, avant de se poser sur les genoux de la jeune fille. Il se mit sur le dos, lui rĂ©clamant quelques caresses. — Si je comprends bien ta question, pourquoi toi et pas quelqu’un d’autre pour dĂ©couvrir cette tour ? — Plus ou moins ? Je suppose… — Laisse-moi te rĂ©pondre par une autre question. Pourquoi quelqu’un d’autre ? Penses-tu que mon choix devrait se tourner pour quelqu’un de riche ou avec du pouvoir ? — Ça semblerait logique. Je ne sais rien, et encore une fois, lĂ -bas, je ne vaux rien de plus que quelques sous Ă Ă©changer. — La vie tournerait-elle autour de l’argent ? — Pour ce que je connais… La majoritĂ© du temps... Oui. — Vous, les mortels, me surprendrez toujours. Ă€ mon tour… Pourquoi ne me poses-tu pas la question qui se trouve au bout de tes lèvres depuis que ton arrivĂ©e dans ma tour ? — Quelle question ? — Tu le sais. En effet, une question lui brĂ»lait les lèvres. Elle ressentait quelque chose au plus profond d’elle-mĂŞme, sans qu’elle puisse dire quoi. Cela la fascinait… et l’effrayait. Quelle Ă©trange sensation pouvait faire cela ? — Je… Je… Je ne sais pas pourquoi… mais au fond de moi… J’entends une petite voix qui me dit : te voilĂ chez toi. Et je ne sais pas pourquoi. Pourquoi sens-je cela ? Luan ferma les yeux et soupira. — Je possède sans doute la rĂ©ponse. Mais elle ne se trouve pas ici. Montons au sommet. Sans plus un mot, elle le suivit. Ils arrivèrent en haut du bâtiment, et il observa la jeune fille. Il lisait en elle de la curiositĂ© et de l’envie, mais aussi de la peur et du doute. Cette mortelle semblait diffĂ©rente des autres. — Avant d’entrer, sache que tu verras quelque chose que nul ne connait, mis Ă part Meronne et moi. Tu rĂ©pondras Ă ma proposition Ă l’intĂ©rieur. — Votre proposition ? Mais… — Je me doute que tu te poses des questions, et j’y rĂ©pondrai le moment venu. Pour l’instant, je te demande d’observer et de dĂ©couvrir. Elle acquiesça d’un signe de tĂŞte et suivit le vieil homme. Elle s’arrĂŞta après un seul pas Ă l’intĂ©rieur. Le toit, ressemblant Ă une coupole, donnait sur des milliers d’étoiles, de constellations et de planètes. La porte se referma, et elle eut l’impression de se trouver dans l’espace, accompagnĂ©e de Luan. Elle resta comme cela, l’air flâneur, pendant quelques moments avant de prononcer un mot qu’elle jugea trop faible, mais Ă©galement le seul qui lui vint Ă l’esprit. — Magnifique… — Ce mot qualifie en effet bien les Ă©toiles. J’en connais bien d’autres, mais cela ne concerne que moi. — Vous… Voit-on toutes les Ă©toiles ? — Nous pouvons tout voir d’ici. Tout, sans exception. — Et les Ă©toiles… — Je les forge moi-mĂŞme. Puis je les dĂ©pose dans le cosmos oĂą les mortels les observent, crĂ©ant des mythes et lĂ©gendes. Je sauvegarde aussi toutes celles qui finissent par succomber. — Vous… Toutes ces Ă©toiles… Je… Wow… — En effet… Vu comme ça… Je dirais sans doute « Wow » aussi. Elle nageait dans le cosmos… Son intuition ne laissait aucun doute : elle se sentait chez elle. — D’ici, je peux Ă©galement tout observer. Les mortels et leurs inventions… Cela me fera toujours rire de temps en temps, mais me fascinera toujours aussi. Sur une autre planète que la tienne, ils inventent des vĂ©hicules qu’ils appellent « voitures » auxquelles ils accrochent des « remorques », si le nom est juste, pour le transport. Les Ă©poques changent, mais les idĂ©es restent, en y pensant… Cela ne reste qu’un chariot de mĂ©tal… Mais je m’égare. Elle nageait dans le cosmos… Son intuition ne laissait aucun doute : elle se sentait chez elle. — Maintenant… Je vais en venir Ă ma proposition, maintenant que tu viens de dĂ©couvrir tout ça. Mais avant, une dernière question. — J’y rĂ©pondrai. — Penses-tu pouvoir te sĂ©parer des autres mortels ? De ton ancienne vie ? De ton monde ? Astra ne s’attendait pas Ă une telle question. Ă€ vrai dire, jamais elle ne pensait cela possible, la question ne se posait donc pas. Mais Ă prĂ©sent… — Les autres mortels… Si vous parlez de mes amis… Ou de ma famille… Demandez si je manque aux marchands. Tous mes ascendants prĂ©fĂ©reraient se dĂ©barrasser de moi. Mon ancienne vie ne me manque pas, et je veux la changer. Mon monde… Je ne sais pas. Je suppose… Qu’il me manquerait un peu… Qu’il doit sans doute rester un peu de bon… Mais… Je ne sais pas si je veux y rester. — Penses-tu pouvoir rester ici ? — Je ne sais pas pourquoi… Mais ici, je me sens chez moi. Comme si ce lieu me demandait depuis longtemps. Alors oui, je pense pouvoir. Il sourit brièvement, avant de demander de son air le plus sĂ©rieux : — Penses-tu pouvoir ĂŞtre mon apprentie ? Elle le regarda, surprise. — Votre… Apprentie ? — Un jour, je disparaitrai. Quelqu’un doit me remplacer. Et, commença-t-il en posant une main sur son Ă©paule, je pense que tu ferais la disciple idĂ©ale. Je me doute que tu possèdes des doutes et que la crainte te hante. Mais je resterai autant que nĂ©cessaire. Jusqu’à ce que tu deviennes la nouvelle forgeuse d’étoiles. Acceptes-tu ? La rĂ©ponse vint sans attendre. Comme si elle attendait la question depuis le dĂ©but. — Oui.
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