Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis
Triple défi mélilémots, rencontre, sans auxiliaire
Ellumyne
Spectacles
  Rencontre aux confins de l’univers(par Ellumyne)Une douleur lancinante me vrillait le crâne à mesure que je m’enfonçais plus profondément dans la galerie. Uniquement éclairée par une douce lueur vert émeraude provenant de ce qui ressemblait à de micro cristaux disséminés dans la paroi, elle semblait palpiter, comme dotée d’une conscience propre. Slalomant entre des gravats et des amas de roche broyée, j’avançais péniblement jusqu’à atteindre l’équipe de caillasseurs. Camelio, un casque en argent vissé sur la tête, braillait des ordres à ses subalternes, un peu trop flâneurs à son goût. — Plus vite qu’ça, bande de tire-au-flanc ! Hey toi, s’pèce de feignasse, arrête de t’reposer sur ta pioche ou je te la f… — Camelio ! — Quoi encore ? — Arrêtez tout ceci immédiatement ! — Qu’est-ce qu’il dit l’minus ? Tu t’crois l’chef ou quoi ? Dégage d’là , tu gênes mes gars ! Je reculai précipitamment tout en évitant la lanière du fouet qui siffla au-dessus de ma tête. En tant que fils du Général, je ne risquais théoriquement rien, mais un « accident » pouvait vite survenir. Et je savais qu’aucun des hommes présents ici ne moufterait. — Vous r’gardez quoi ? Allez ! Au boulot ! Les gaillards se remirent au travail, creusant la roche et projetant des éclats grisâtres derrière eux. La paroi s’effrita, faisant tomber une multitude de cristaux émeraudes au sol. L’un deux, de taille conséquente, se brisa dans sa chute. La lueur verte qui en émanait vacilla un instant avant de s’éteindre définitivement. Une douleur, plus violente encore, transperça mon crâne et j’enserrai ce dernier avec mes mains, dans l’espoir de soulager un peu ma souffrance. — Abruti ! T’sais combien qu’elle coûte c’te pierre ? Ah ben non, c’vrai qu’tu sais pas compter ! — Désolé chef… — M’en fous d’tes excuses ! R’tourne bosser avant que j’t’en colle une ! Et si tu m’refais ça, tu r’verras plus jamais la lumière d’jour ! Le caillasseur reprit sa besogne en courbant l’échine, louant la magnanimité du contremaitre. Je tentais de reprendre mes esprits, des étoiles dansant toujours devant mes yeux. Depuis quelques semaines, je sentais comme une présence. Quelque chose d’indicible, d’omniprésent, et de pourtant bien vivant. Unique personne à en percevoir l’existence et incapable de décrire le phénomène, je passais pour un fou. Pourquoi moi ? Je n’en savais rien. Cependant, plus je me concentrais, plus j’arrivais à entrer en contact avec cette entité. De la curiosité d’abord. Puis de la surprise, rapidement suivie par de la colère lorsque les forages commencèrent. Je ressentais ses émotions via les vibrations d’énergie que dégageaient les… cristaux ? Les gemmes ? Les pierres précieuses ? Les vulgaires marchandises que mon père troquerait contre de l’argent ? Pour moi, il s’agissait de bien plus que des cristaux de lumière servant à orner les lustres de riches familles, prêtes à dépenser des fortunes pour ajouter une touche d’exotisme à leur intérieur. Et petit à petit, nous l’affaiblissions, nous la réduisions à néant. Site après site. Grotte après grotte. Nous l’amputions d’une partie de son être, d’une partie de son âme. Je ne pouvais plus le supporter. La douleur que je ressentais quand elle entrait en contact avec moi s’avérait infime par rapport à la douleur que l’entité subissait elle-même. Il fallait que je sauvegarde ce lieu et la créature qui l’habitait. — Faites r’monter la remorque ! Toi, prépare l’dynamite, on va tout faire péter pour ouvrir un accès sur l’tunnel suivant ! — Non ! Je vous interdis de faire ça ! Le scintillement des cristaux s’intensifia, accélérant par la même occasion les pulsations de mon cœur. Il fallait que toute cette folie cesse. Mes ascendants décident de faire fortune dans le recel de marchandises précieuses ? Très bien, mais qu’ils aillent en chercher ailleurs. Je tentai de reprendre mon calme avant de m’exclamer : — Montre leur que tu existes ! C’est la seule solution ! L’entité sembla comprendre ma demande. Une vague d’énergie traversa la galerie. Le sol se mit à trembler, de la poussière et des éclats de roche tombèrent du plafond, nous enveloppant dans un nuage grisâtre teinté de vert qui troublait notre vue. Une douleur indicible parcourut le corps de tous les hommes présents, les faisant tomber les uns après les autres, comme des mouches. Ils se roulèrent en boule, incapables de bouger, ni même de respirer. A genoux, nauséeux, je luttais contre l’évanouissement. — Arrête ! Laisse-les en vie ! Je sentis comme une hésitation. Après tout, pourquoi devrait-elle nous laisser la vie sauve ? A nous ? Vils êtres malfaisants ? — Nous rép…répandrons une rumeur. Planète dan...dangereuse. Hantée p…par une cr…créature maléfique. P…personne ne viendra. Plus j…jamais. La douleur reflua doucement. Un souffle murmura un remerciement à mon oreille tandis que je sombrais dans l’inconscience.
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