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Ellumyne![]() Spectacles![]() Academy Universe - ancien lore
![]() ![]() Vengeance zébrée(par Ellumyne)Le pépiement des oiseaux m'accompagnait tandis que je flânais tranquillement dans le parc de l'Académie. La cérémonie n'allait pas tarder à commencer et je profitais de ce dernier moment de calme pour prendre l'air, loin de l’effervescence des autres étudiants. Le martèlement des sabots d'un cheval lancé au grand galop me sortit de ma rêverie. — Ellumyne ! Hey, Ellu ! cria une jeune femme dans ma direction. — Quoi ? Qu'y a-t-il ? demandai-je surprise. — Il y a un problème aux écuries ! C'est Inferno ! m'expliqua-t-elle en s'arrêtant brusquement devant moi. — Que… — Désolée, faut que j’aille voir JilanoAlhuïn afin qu’il ne soit pas être en retard ! A plus ! Avant que je ne puisse poser la moindre question, Astra avait déjà tourné bride avant de repartir dans une course effrénée. Bon… J'avais juste le temps d'aller voir ce qu'il en était. Je me mis à courir en direction du bâtiment annexe à l'Académie et ouvris la grande porte en bois coulissante. Un hennissement joyeux m'accueillit et je longeai le long couloir jusqu’à atteindre le fier destrier de la Mort elle-même. — Bonjour mon grand ! Qu'est-ce qui… La fin de ma phrase mourut dans ma gorge quand le cheval passa sa tête par-dessus la porte de son box. Sa robe, habituellement d'un gris clair aux reflets verdâtres, était maintenant d'un rouge sombre tirant vers le noir. J'avançai d'un pas supplémentaire, bien qu’hésitant, et ce que je vis me laissa interdite. Tout le corps de l'animal était zébré de rayures noires, du nez jusqu'à la queue. — Mais… Comment est-ce possible ? J'avisai une enveloppe posée au sol et l'ouvris précautionneusement, inquiète à l'idée de ce qu'elle pouvait renfermer.
Alors comme ça, tu sabordes mon apprentissage avec mon Maître pour faire de lui le successeur de la Mort ? Très bien. Mais dans ce cas, sache que Faucheuse se doit de monter un cheval couleur ébène, car cela sied mieux à sa cape noire. Et puisque qu'il s'agit d'un travail en intérim, alors ce cheval sera à moitié gris et à moitié noir ! Elinor, apprentie faucheuse
— Elle n'a quand même pas osé ? murmurai-je entre mes dents. J'ouvris la porte du box avec une colère non dissimulée et Inferno renâcla, déstabilisé par mon comportement. Je tentai d'estimer les dégâts en passant ma main sur son encolure poisseuse et je reculai, écœurée par la matière visqueuse qui collait à mes doigts. Blong. Mon pied heurta un seau et je me rattrapai de justesse avant de tomber les fesses dedans. Je l'examinai de plus près quand soudainement, un truc que j'identifiai comme un intestin grêle, serpenta à sa surface sous l'effet de la secousse. Elinor m'avait fait un sale coup, là . Il faudrait vraiment que Faucheuse la recadre un jour, elle devenait incontrôlable ! Et où avait-elle donc trouvé ces entrailles ? Je croyais qu’elle avait interdiction de faucher au sein de l’Académie. Réprimant un haut le cœur, je sortis du box en réfléchissant à comment j'allais bien pouvoir réparer les dégâts. La Mort rentrait de sa cure de thalasso le soir même et son cheval devait être présentable si je ne voulais pas être la prochaine cible d’une faux aiguisée. Un craquettement me fit dresser l'oreille et je poussai un cri aigu tout en pivotant brutalement pour faire face à la nouvelle venue. Lu, notre Directrice adorée, venait de pénétrer dans l'écurie et s'approchait dangereusement de nous. Mon cœur s'emballa soudainement et je me plaçai devant Inferno dans une piètre tentative de le cacher. Elle me fit une remarque, tout en épongeant son front dégoulinant de confiture de framboises. Je ne voulais surtout pas l'embêter avec mes problèmes, sachant tout ce qu'elle avait déjà à gérer. Les lèvres pincées et les joues rouges de honte, je hochai timidement la tête, lui promettant de tout remettre en ordre avant le début de la cérémonie, et elle s'en alla de son pas habituel, léger et croustillant. Prenant mon courage à deux mains, je m'emparai du maudit récipient et sorti de l'écurie en priant pour ne rencontrer personne malgré l'agitation ambiante. Où pouvais-je donc déverser ce bouillon de restes humains en toute discrétion ? J’avais bien ma petite idée. J'évitai de justesse les pales d'un hélicoptère volant en rase-mottes et je pénétrai dans le bâtiment principal. Le bruissement d'une cape noire me fit lever les yeux et j'aperçus au loin Faucheuse qui paraissait perdu, et ne semblait pas être capable de m'aider dans l'immédiat. Inutile de lui en parler maintenant. Je le dépassai tout en faisant attention de ne rien renverser sur le parquet ciré et atteignis enfin la salle de classe convoitée. J'ouvris la porte à la volée et une puissante énergie m'attira immédiatement. Me retenant au chambranle d’une main, je balançai le seau de toutes mes forces et ce dernier disparut dans les entrailles du trou noir qui sembla ne rien avoir remarqué. Je repartis en coup de vent et repassai devant Faucheuse qui m'observa, ahuri, les orbites écarquillées. De retour à l'écurie, j'emmenai Inferno à la douche tout en jetant un œil à Nounours, Mirabelle et Omelette. Fort heureusement, Elinor n'avait pas touché aux autres chevaux des Cavaliers de l'Apocalypse. J'enclenchai le robinet et fis couler l'eau sur le corps de l'étalon qui secoua la tête de mécontentement. Pour lui, être recouvert de sang était une fierté, la preuve que le fauchage avait été bon et qu'il avait bien travaillé. — Arrête de t'agiter comme ça, mon grand. T'as pas l'impression d'avoir un peu triché aujourd'hui, à te laisser peindre avec des viscères dégoulinants, pendant que toi, tu mangeais tranquillement ton foin ? Il me fixa un instant de son regard de braise puis capitula et se calma. Bien, le shampoing maintenant. J'attrapai la bouteille et la secouai pour en expulser le précieux liquide, mais rien à faire. Pas une seule goutte n'en sortit. — Astra ! Mais c'est pas possible, tu peux pas prévenir quand tu finis un flacon ? marmonnai-je entre mes dents. Je continuai le rinçage à l'eau claire, mais quelque chose clochait. L'hémoglobine semblait avoir teinté durablement les poils de l'animal et les rayures devenaient roses, sans que je ne parvienne à les effacer complètement. L'angoisse montait de plus en plus. Il me restait dix minutes avant le début de la cérémonie et la Mort me truciderait si elle voyait que son fier destrier s'était transformé en poney Barbie. Allez, respire un coup Ellu. Réfléchis. Une illumination traversa tout d'un coup mon esprit. — Viens mon grand, suis-moi. Je sortis du bâtiment en jetant un regard à droite et à gauche, pour m'assurer qu'il n'y avait personne en vue, puis je le contournai jusqu'aux prés. La clôture ouverte, je lâchai l'animal et l'observai en me rongeant les sangs. — Allez, fais-moi plaisir, roule-toi dans la gadoue. Pour une fois, je ne te dirai rien… Comme s'il obéissait à mon ordre, il se mit à gratter le sol, à la recherche du coin le plus détrempé pour salir son beau poil soyeux. Une roulade, deux roulades, et sa robe passa du rose pâle à un marron opaque et dégoulinant. Je me prendrai sûrement un savon pour négligence, mais l'honneur était sauf, et c'est l'esprit léger que je repartis en direction de l'estrade où se déroulait la cérémonie de remise des diplômes. Ouf, elle n'avait pas encore commencé et vu les quelques sièges vides restant, il semblerait que je n'étais pas non plus la dernière à arriver. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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