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Ellumyne![]() Spectacles![]() Academy Universe - ancien lore
![]() ![]() Promenade champêtre(par Ellumyne)En ce magnifique début d’après-midi du mois d’août, Ellumyne finissait de préparer Inferno. Le cheval de la Mort elle-même, piaffait d’impatience à l’idée d’aller se promener en forêt. Ce petit rituel leur permettait à tous les deux de changer d’air et de penser à autre chose que le fauchage des âmes, omniprésent dans leur vie. La jeune femme monta en selle et tous deux partirent sur le chemin pavé, le claquement régulier des sabots rythmant leurs pas. Une fois arrivés sur le chemin forestier, l’étalon pressa l’allure et se mit à fourrager de la queue, impatient qu’il était de galoper dans les bois. Il fut cependant retenu par sa cavalière qui tentait tant bien que mal de le calmer. Mais cela ne fit qu’attiser sa fougue et il se mit à se cabrer et à ruer afin de se débarrasser de l’agaçant fardeau qui ballottait sur son dos. Secouée comme un prunier, Ellumyne finit par lâcher prise et sauta souplement au bas de l’animal avant que la situation ne dégénère. Profitant de la distraction, Inferno bondit en avant et partit au triple galop au milieu des arbres, avant de s’arrêter net et de faire volte-face, les oreilles dressées et la queue en panache, tout en observant la jeune femme de loin. Satisfait de son méfait, il continua sur la route sinueuse et, aussi agile qu’un bouquetin, emprunta un chemin escarpé pour monter encore plus haut dans la montagne, là où l’herbe était meilleure. La cavalière savait pertinemment qu’elle n’avait aucune chance de le rattraper. Sous l’œil suspicieux de l’étalon, elle se décida à tenter de lui couper la route en escaladant la paroi rocheuse. Prise après prise, elle grimpa l’amoncellement de pierres jusqu’à enfin poser ses paumes écorchées sur le bord du chemin. Prenant appui sur le sol aride, elle poussa sur ses jambes quand soudainement, un craquement retentit et son pied droit ne rencontra plus que du vide. S’agrippant à une touffe d’herbe chétive, elle essaya de garder son équilibre, mais la sécheresse des derniers jours avait rendu la terre friable et d’autres rochers commençaient petit à petit à se détacher de la paroi. Ellumyne sentit son corps glisser avant que tout ne commence à s’effondrer autour d’elle, dans une avalanche de roche, de sable et de poussière. Elle tomba, roula sur le chemin en contrebas et continua sa course dans un ravin, entraînée par les gravats. Une pierre plus grosse que les autres frôla sa tête avant de s’encastrer in extrémis dans un arbre, déviant sa trajectoire mortelle. Sonnée, la cavalière toussa pour dégager ses bronches et observa d’un œil inquiet son bras meurtri par une longue estafilade sanglante. Incapable de remonter à son point de départ, elle décida de descendre jusqu’à la rivière qu’elle entrapercevait quelques dizaines de mètres plus bas. La jeune femme rinça la plaie avant de se pencher pour se laver le visage. Le croassement d’un corbeau dans la frondaison des arbres la fit sursauter et elle se retourna brusquement, son cœur battant la chamade. Malheureusement, son pied se prit dans une racine et elle bascula en arrière, tout en battant des bras sans réussir à se rattraper à quoi que ce soit. Elle eut juste le temps de voir l’éclat gris de la robe d’Inferno, qui suivait ses déboires de son regard de braise en haut du chemin, avant d’être engloutie sous des litres d’eau glaciale. Le ruisseau, profond, charria la jeune femme qui se débattait comme un beau diable pour garder la tête hors de l’eau. Elle se jura d’enfin apprendre à nager si jamais elle sortait vivante de cette situation. Après de longues minutes de lutte acharnée, Ellumyne réussit à se saisir à l’aveuglette d’une branche d’arbre qui dépassait à la surface de l’eau, et à se hisser sur la terre ferme. Glacée jusqu’aux os, elle entreprit d’essorer ses vêtements trempés et se frictionna pour se réchauffer. Claquant des dents, elle fit les cent pas en jurant contre la poisse qu’elle subissait aujourd’hui. Le doux bruit des sabots amorti par le terrain mousseux ainsi que le cliquètement des étriers contre le cuir de la selle firent redresser la tête de la jeune femme. Inferno avait réussi à la rejoindre ! Sa cavalière fit un pas vers lui, mais il fit volte-face avant d’aller tranquillement s’abreuver, tout en restant à une distance respectable pour faire durer le plaisir de sa liberté. Malheureusement, cette enjambée innocente avait troublé la quiétude d’une vipère qui se défendit en plantant ses crocs venimeux dans les bottes en cuir épais de la jeune femme. Cette dernière hurla de peur en donnant des coups de pied dans le vide pour se débarrasser de la créature, qui finit par lâcher prise et voltiger quelques mètres plus loin. Ellumyne lança un regard courroucé à l’étalon, tout en sachant qu’il ne se laisserait pas attraper avant un moment. En attendant, elle entreprit de rassembler du bois sec afin de faire un feu de camp pour se réchauffer et faire sécher ses affaires. Le silex qu’elle avait toujours sur elle fit des étincelles qui enflammèrent rapidement les branchages. La jeune femme s’assit en tailleur devant le brasier tout en se frottant les mains pour réactiver la circulation sanguine. De gros nuages noirs s’amoncelaient dans le ciel, annonciateurs d’un violent orage d’été. Le vent faisait bruisser les feuilles des arbres et une bourrasque emporta avec elle un brandon enflammé qui vint atterrir au milieu des herbes folles. Il n’en fallut pas plus pour qu’un feu se déclenche et embrase une partie de la clairière. Les flammes encerclèrent bien vite la cavalière et lui léchèrent les jambes, lui coupant toute porte de sortie. Une fumée épaisse lui piqua les yeux et les poumons, la désorientant totalement. Soudainement, une lumière aveuglante déchira les cieux. Crac ! L’éclair frappa un chêne centenaire, le transperçant de part en part. Foudroyé, il se renversa en direction de la jeune femme dans un sinistre crissement de feuillage et de branches écrasées. Celle-ci eut juste le temps de faire un bond sur le côté avant de se faire broyer par l’énorme masse. En quelques instants, des trombes d’eau s’abattirent sur la clairière, noyant tout sur leur passage et éteignant le brasier par la même occasion. Ellumyne plissa les yeux, cherchant sa monture à travers le rideau de pluie. Un peu plus loin, Inferno l’observait d’un air penaud, au travers de sa crinière dégoulinante. Elle s’approcha doucement de lui et enlaça son encolure, heureuse que tous les deux soient indemnes après toutes ces aventures. Ils restèrent ainsi, collés l’un à l’autre, le temps que l’orage passe, puis reprirent calmement le chemin de l’écurie. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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