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KatalCaine![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Voyage en terre inconnue(par KatalCaine)Je vis le portail se refermer, me demandant ce qu’il venait de se passer. Quelques minutes auparavant, j’étais dans mon salon, pleurant en regardant une tragique histoire d’amour Ă la tĂ©lĂ©vision… puis je sentis tout mon corps se faire happer dans le vide, un trou dans l’espace. Puis je tombai. Heureusement que j’ai des rĂ©flexes… Lorsque ma main attrapa la paroi rocheuse, je sentis ma peau s’arracher, mais je ne pouvais pas lâcher… je ne devais pas lâcher. Au-dessous de mes pieds, soixante mètres de vide. La douleur ne devait pas me dominer. Ma seconde main rejoignit la première et je fermai les yeux. Je ne devais pas paniquer. Je n’en avais pas le temps. Pas plus que de rĂ©flĂ©chir Ă ce qu’il venait de se passer. Ma survie en dĂ©pendait. Pourquoi avait-t-il fallu que je ne m’habille pas aujourd’hui ? Mes pieds nus ne me permettaient Ă peine que de rester collĂ©e contre la pierre… mais mon pyjashort ne protègeait pas mes jambes, qui s’écorchaient dĂ©jĂ . Je regardai autour de moi… Des montagnes Ă perte de vue. Des grottes parsemaient les lieux… et surtout de gros rochers flottants dans les airs d’oĂą se dĂ©versaient de l’eau en cascade. Et mon cerveau bugga immĂ©diatement. “Impossible” est le seul mot qui me vint en tĂŞte. Des crĂ©atures ailĂ©es tournoyaient Ă distance de moi. Difficile de juger de leur taille, mais je n’avais pas vraiment envie de savoir si elles Ă©taient aussi grandes qu’elles n’en avaient l’air. Les secondes s’écoulèrent, interminables, et je commençai Ă fatiguer. Je n'allais pas pouvoir tenir longtemps… il me fallait trouver une solution. Mais je ne trouvais pas, et ma main lâcha malgrĂ© moi. Puis je sentis une Ă©treinte se refermer sur moi, m’immobilisant. Lorsque j’ouvris les yeux, je m’aperçus qu’une femme m’avait rattrappĂ© dans ma chĂ»te. Enfin, une femme ? Sa peau Ă©tait aussi pâle que l’albâtre et ses oreilles pointues… comme celle d’un elfe du Seigneur des Anneaux. Elle avait de longues cordes accrochĂ©es Ă la ceinture reliĂ©es Ă des grappins dont elle se servait pour se dĂ©placer gracieusement Ă travers les airs… Comme cet hĂ©ros de bande dessinĂ©e que mon fils affectionnait tant. Mon fils… Mes enfants… Une larme m'Ă©chappa alors que je me demandais si je les reverrais un jour et, surtout, si eux reverraient un jour leur maman. Mais je prĂ©fèrais rester confiante pour l’heure. Si un portail m’avait aspirĂ© dans ce monde quel qu'il soit, je ne voyais pas pourquoi je ne pourrais pas en trouver un qui me dĂ©place dans l’autre sens. Ma salvatrice me dĂ©posa devant l’entrĂ©e d’une grotte Ă l’entrĂ©e garnie de pierres aiguisĂ©es puis regarda mes vĂŞtements, visiblement intriguĂ©e. — Que faites-vous ici non prĂ©parĂ©e ? Vous n’avez pas l’air d’une chasseuse de trĂ©sors… — Je… Je ne sais pas… Je suis… Je suis juste apparue lĂ -haut… La femme haussa les Ă©paules, comme si ce que je venais de lui dire Ă©tait d’une banalitĂ© affligeante. — Eh bien, vous vous trouvez dans les montagnes du Ondou sur Zendikar. Les Eldrazi sont encore loin d’ici… Mais en toute honnĂŞtetĂ©, cela m’étonnerait que nous restions protĂ©gĂ©s encore longtemps. — Les Eldrazi ? De quoi s’agit-il ? demandai-je alors. Cette fois, en revanche, c’est avec de grands yeux qu’elle me rĂ©pondit. Elle commença Ă m’expliquer tandis que, me prenant par la main, elle m’attirait vers l’intĂ©rieur de la grotte. — Votre monde a Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© ? Les Eldrazi sont des dĂ©voreurs de plans. La plus grande menace qui pèse sur tout le multivers. Les armĂ©es du monde entier les affrontent en ce moment mĂŞme. — Mais pas vous ? — Les chasseurs de trĂ©sors ne sont pas inutiles. Les artefacts que nous trouvons nous aident Ă combattre. Et mĂŞme si les anciens dieux sont loin d’ici… leur engeance en revanche… — Leur… engeance ? rĂ©pliquai-je en dĂ©glutissant. — Taisez-vous ! Un cliquetis se fit entendre… puis un autre. La femme scrutait l’extĂ©rieur de la grotte, tout en me tendant une Ă©pĂ©e de courte taille. Je m’en saisis sans comprendre. Lorsque je me retournai, l’illumination se fit. Une crĂ©ature vaguement humanoĂŻde sans visage et avec quatre bras venait d’entrer. Et sa position Ă©tait des plus menaçantes. Je n’eus pas le temps de rĂ©agir… la crĂ©ature Ă©tait sur moi avant que je ne m’en rendis compte. Au sol, je fermai les yeux dans l’espoir que tout s’arrĂŞte au plus vite… Je sentai ses griffes tenter de m’attaquer. Mon corps gesticulait malgrĂ© moi, Ă©vitant certaines des attaques… Mais pas toutes. Les griffes me lacĂ©rèrent un bras, puis une jambe, puis le ventre. Je sentai mon sang gicler… Je sentai ma fin arriver. La femme qui m’avait sauvĂ©e se battait pour tenter de me dĂ©gager, mais avec plus de bras que je nous n’en avions, la crĂ©ature Ă©tait avantagĂ©e. Je ne saurais jamais comment l’arme qui m’avait Ă©tĂ© confiĂ©e quelques secondes auparavant trouva le cĹ“ur de la crĂ©ature. Mais je ne devais ma survie qu’à un simple coup de chance. La crĂ©ature s’étala de tout son long, inanimĂ©e. La femme m’aida Ă me relever. — Je m’appelle Katalina et toi ? — Leyni ! Nous devons partir immĂ©diatement ! Elle me tendit des vĂŞtements de cuir robuste. — Mets ceci ! Ce que tu portes n’est pas adaptĂ© Ă la survie ! Je me dĂ©vĂŞtis et enfila ce qu’elle m’avait fourni. J’en profitais pour inspecter mes blessures. Je n’étais pas mĂ©decin mais elle ne me semblait pas d’une grande gravitĂ©. Si je parvenais Ă me faire soigner avant une septicĂ©mie bien sĂ»r. Nous quittâmes la grotte une fois que je fus prĂŞte… Ce qui ne signifia pas le dĂ©but d’un voyage. AussitĂ´t que mon pied touchait la surface Ă©clairĂ©e par la lumière du soleil, une secousse Ă©branla la montagne. Un sĂ©isme ? Je vis la montagne devant moi descendre d’un coup… Ă moins que ce ne soit la grotte qui se soit Ă©levĂ©e ? — La montagne s’éveille ! me hurla Leyni. — Que… quoi ?! — Il semblerait que j’ai fais mon campement dans le corps d’un… comment dire… d’un Ă©lĂ©mental. Je rĂ©primai une volontĂ© de me rĂ©pĂ©ter alors que je chutais vers l’intĂ©rieur de la grotte. Leyni lança l’un de ses grappins vers moi. J’eus Ă peine le temps de m’y retenir avant que la montagne ne m’emporte vers ses trĂ©fonds. Mais je n’étais pas sauvĂ© pour autant… Je voyais les parois de la grotte se rapprocher lentement l’une de l’autre et je sentais que si je tardais trop, je mourrais Ă©crabouillĂ©e. La femme tentait de me remonter Ă la force de ses bras, mais je n’étais pas un poids plume et elle Ă©prouvait quelques difficultĂ©s Ă le faire. Il fallait que je me sorte de lĂ toute seule. Ce que je fis, une main Ă la fois, mètre après mètre. Ce n’est que lorsque je fus enfin en sĂ©curitĂ© que je rĂ©alisa que les pierres aiguisĂ©es qui garnissaient l’entrĂ©e Ă©taient en fait des dents de roche. Cette grotte Ă©tait la bouche de cette crĂ©ature. Leyni lança son grappin vers l’extĂ©rieur et me plaqua contre son buste. Nous filâmes aussi vite que la femme parvenait Ă nous dĂ©placer. Nous nous rapprochions des crĂ©atures ailĂ©es que j’avais vues Ă mon arrivĂ©e dans ce monde. Je n’étais pas spĂ©cialiste de la faune locale, mais j’avais dĂ©jĂ vu de telles crĂ©atures dans les livres mythologiques. Trois dragons tournoyaient, cherchant une proie Ă dĂ©vorer… Et en nous voyant approcher, l’un d’eux dĂ©cida que nous en ferions d’excellentes. Fort heureusement pour nous, nous Ă©tions pourchassĂ©es par la montagne. Et alors que les crocs du dragon allaient se refermer sur nous, une gigantesque main rocheuse s’empara du monstre, lui arrachant un cri… et un souffle embrasĂ© qui trancha net l’une des cordes de Leyni. Nous tombâmes aussitĂ´t. La corde se dĂ©roula et nous nous arrĂŞtâmes in extremis avant de toucher terre. Je fermai les yeux et soupirai. Cela ne faisait mĂŞme pas une heure que j’étais arrivĂ© dans un monde et la mort avait dĂ©jĂ essayĂ© de me prendre Ă plus d’une occasion. Je ne m’étais mĂŞme pas rendu compte que j’avais pleurĂ© en pensant que c’était la fin. Leyni m’attrapa le visage et me força Ă la regarder. — Nous ne sommes pas mortes. Le monde entier est un danger ici. Mais je trouverais un moyen de ramener chez toi ! Compris ? Je hochais la tĂŞte sans pouvoir sortir un mot. Je n’en eus pas le temps de toute façon. Je vis les rochers autour de nous commencer Ă tomber… vers le haut… puis les falaises environnantes s’étirèrent, pivotèrent et se retournèrent. Comme si nous Ă©tions dans un sablier qu’une quelconque force venait de retourner. — Que se passe-t-il ? hurlais-je. — C’est le Roulis ! me rĂ©pondit-elle dans un cri Ă©touffĂ©. Et nous fĂ»mes sĂ©parĂ©es. Et le noir se fit…
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