L'Académie de Lu





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L'eau, ça mouille

(par Ellumyne)
(Thème : DĂ©fi de Copeland)



Son corps était tout ce dont il avait besoin. Le rituel ne pouvait s’en passer, je le savais pertinemment. Je l’observai, les yeux mi-clos, les muscles tendus à l’extrême. Je ne pouvais m’empêcher de penser à l’affrontement que je m’apprêtais à mener.

— Gribouille ! Viens ici !

La queue plaquée entre les pattes, roulé en boule dans un coin de la salle de bain, le husky ne bougea pas une oreille, espérant que son immobilité prolongée finisse par le rende invisible à mes yeux. Mais c’était peine perdue. Je m’approchai de la boule de poils tremblante et attrapai son collier pour l’encourager à se lever. Un gémissement plaintif fut la seule réponse que j’obtins et je me résolus à porter l’animal à mains nues. Le blanc de ses pattes jusqu’à son ventre avait pris une teinte ocre après qu’il soit allé creuser dans la terre meuble du potager. Ce qui, bien évidemment, lui était interdit.

Il était donc temps pour Gribouille de prendre une douche, ce qui ne l’enchantait guère. Je le déposai avec douceur dans la baignoire avant de lui grattouiller la tête pour le rassurer. Lorsque je m’emparai du pommeau de douche et commençai à faire couler l’eau, un jappement retentit et se répercuta dans la pièce minuscule. Je me mis à rire en m’emparant d’un flacon de shampoing.

— Allez Gribouille ! Ne fais donc pas cette tĂŞte, tu vas bientĂ´t ĂŞtre tout propre !

Les yeux du canidé, d’un bleu aussi cristallin de la glace, me fixaient désespérément, m’implorant de mettre fin au supplice. Mais le rituel devait être accompli. Une mousse épaisse enveloppa les poils de l’animal qui n’osait plus bouger sous les mouvements énergiques de mes bras. Un mélange de senteurs de sous-bois, de relent de chien mouillé et d’effluves de mangue-passion tourbillonnaient autour de moi. Bien. Il ne restait plus que l’étape du rinçage.

Ma main poisseuse glissa sur le métal lisse du pommeau et de l’eau froide éclaboussa Gribouille qui aboya de surprise avant de pivoter sur lui-même, la queue en panache, projetant de la mousse rougie aux alentours. Je me penchai en avant pour stopper l’arrivée d’eau avant que les choses ne dégénèrent. L’idée de devoir à nouveau nettoyer la salle de bain de fond en comble m’était insupportable.

Je relevai la tête juste à temps. J’esquivai la forme sombre qui me fonçait dessus, m’écrasant sans aucune douceur sur le sol. Les odeurs ambiantes me montaient à la tête, embrouillant mes sens. Je n’entendais pas le bruit de ses pattes griffues sur le sol carrelé, Gribouille cherchant à se faire discret pour s’épargner le dernier lavage.

— Reviens par lĂ  toi, tu ne pensais pas t’échapper si facilement, petit coquin !

Incitant mon chien à reprendre sa place initiale à l’aide d’une friandise, je réfléchissais à la suite des événements. L’eau tiède coula enfin sur le pelage gris acier et blanc de l’animal, emmenant avec elle toute trace de saleté. Une fois propre, je le frictionnais vigoureusement avec une serviette, le séchant du mieux que je le pouvais.

Incapable de tenir en place, il trépignait, me donnant de temps en temps de petits coups de truffe, impatient de quitter ce lieu. J'attrapai le sèche-cheveux d'une main tout en retenant Gribouille de l'autre. L'air chaud et sec pulsa de l'appareil, sous l'œil curieux de l'animal qui s'immobilisa soudainement, se laissant pomponner telle une diva. À peu près sec, le poil ébouriffé, mon gros nounours semblait avoir doublé de volume. Je le pris dans mes bras, mon nez s’enfonçant sans sa fourrure épaisse, et je respirai son odeur, consciente que sa propreté retrouvée ne durerait pas longtemps une fois dehors.

Une décharge d’électricité statique stoppa net ce moment de tendresse et je me résolus à relâcher le fauve. Je me relevai et lui ouvris enfin la porte vers la liberté. Il ne se fit pas prier et sortit d'un bond, comme s'il avait le feu aux fesses, ses griffes cliquetant en rythme contre le plancher en bois.

Je me retournai et jetai un regard circulaire à la pièce, examinant le mélange d'eau, de mousse et de traînées boueuses au sol. Éponger le désastre était tout ce que je pouvais faire. Je poussai un profond soupir. Une main pressée contre mon épaule, j’observai les alentours. Ils avaient bien changé.














Faucheuse

Je suis pas vraiment objectif, mais je trouve que tu as super bien géré le texte et le placement des éléments (peut-être une triche pour le feu, xD). Et tu as réussi à relevé l'autre contrainte également.


Le 10/06/2021 à 20:54:00



Downforyears

j'aime beaucoup ton texte @Ellumyne , je trouve qu'il a du chien Plus sérieusement, ça fait du bien de voir juste une scène de la vie quotidienne, je ne sais pas si j'en serai capable, biberonné à la sf et la fantasy que je suis


Le 10/06/2021 à 21:30:00



Schrödinger

Du coup ça contraste beaucoup avec le texte précédent, vu que c'est tout mignon ^^
C'est ton vrai chien ? ^^


Le 11/06/2021 à 16:48:00



JilanoAlhuin

Entre Gribouille et Inferno, tu ne manques de rien avec tes animaux ! :joy: Un texte court et sympa ! Est-ce une référence à Draxx vu qu'il essaie de rester immobile pour être invisible ? x)


Le 12/06/2021 à 16:16:00

















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