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Awoken![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Son corps était tout ce dont il avait besoin. Le rituel ne pouvait s’en passer, je le savais pertinemment. Je l’observai, les yeux mi-clos, les muscles tendus à l’extrême. Je ne pouvais m’empêcher de penser que si j’avais réussi à m’enfuir une autre aurais servi de réceptacle. Je préférais que ce soit moi. Pour moi, devenir la mère porteuse n’était pas un privilège mais un fardeau. Pourtant je voulais le faire. Au contact de son corps je me raidis encore. Il voulais que je me détende mais je n’y parvenais pas. Je voulais partir, m’enfuir loin de lui. Pour ne plus y penser je me remémorais mon enfance dans la ferme de mes grands parents à jouer dans l’eau du torrent avec mes cousins, à regarder mon grand-père couper le bois d’un seul coup de hache, à sentir l’air me caresser le visage. Tout cela était bien loin à cet instant. Le dernier souvenir que j’avais de ce lopin de terre c’était la maison à la merci des flammes, mes cousins hurlant de douleur le corps en feu. Je ne voulais pas de ces images. Je n’en voulais plus. Il avait fini. Je rouvris les yeux. Je me sentais sale. Il sortit sans dire un mot, sans un regard dans ma direction. Quelques minutes plus tard une ombre entra dans la pièce où j’étais. Il n’en avais donc pas eu assez ?! J’entendis le son d’une lame de métal qu’on sort de son fourreau. Je voulais mourir, qu’on m’ôte ce fardeau mais la pensée qu’une autre se retrouverais à ma place m’était insupportable. Je relevai la tête juste à temps. J’esquivai la forme sombre qui me fonçait dessus, m’écrasant sans aucune douceur sur le sol. Les odeurs ambiantes me montaient à la tête, embrouillant mes sens. Je n’entendais pas l’ombre se rapprocher. Mes oreille bourdonnaient. Je ne l’entendais pas mais je le voyais. La peur au ventre j’esquivais une deuxième attaque. Je ne tiendrais plus longtemps. Il fallait que je sorte, et vite. Je me levais et me dirigeais en courant vers la porte. La silhouette s’interposa. Plus le choix. Je courus vers la fenêtre et me jetais dans le vide. L’eau glacée des douves amortit ma chute. L’air était électricité, un orage s’annonçait. Je couru dans les bois pour me cacher au milieu des arbres décorés de stalactites. La peur au ventre je montais dans un sapin et ne bougeai plus. L’ombre était sortie du château et se dirigeait vers moi. Il scrutait les alentours avec des yeux rouges sang. Je me blottie contre le tronc du sapin en priant qu’un miracle se produise. L’arbre se mit à bouger comme tous ceux autour. Ma prise étant mal assurée je tombai au sol, me faisant mal à l’épaule. Dès que l’assassin me vit il fonça vers moi prêt à frapper. Il ne semblait pas avoir remarqué que les arbres faisaient à présent un cercle parfait et infranchissable autour de nous. Sans que je comprenne ce qu’il se passait une branche empala mon agresseur et l’éjecta hors de la clairière. Je restai statufiée devant ce spectacle surnaturel. Les arbres m’avaient protégé ?! Pourquoi ? L’un d’eux s’avança. C’était un vieil aulne avec quelque chose gravé dans l’écorce. « Amis, confidents, protecteurs pour la vie. » Une promesse d’enfant que j’avais fait à l’un de mes cousins. On l’avait enterré sous un aulne au bord d’une rivière. Que faisait-il là ? Je n’en avais pas la moindre idée mais pas de doute, c’était bien mon cousin. Peut être le reste de ma famille était elle là elle aussi, l’âme enfermé dans des troncs. Je les remerciai tous. C’était tout ce que je pouvais faire. Je poussai un profond soupir. Une main pressée contre mon épaule, j’observai les alentours. Ils avaient bien changé.
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