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Awoken![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Les grands espaces(par Awoken)La panique a gagné l'entièreté de la ville. Tout le monde court dans tous les sens sans prendre la peine d’évaluer réellement la situation. De vrais moutons. Y a vraiment que moi que ça fait pas broncher ce truc?
Y a pas loin d’une heure, un vaisseau d’espèce inconnue s’est mis en position stationnaire au-dessus de la ville et il a pas bougé depuis. Son arrivée a provoqué un black-out général. Y a plus une seule lumière dans la cité-tech. Enfin, plus une seule, c’est vite dit, y a quand même deux trois petits malins qui avaient prévu un générateur de secours et quelques familles qui ont ressorti les antiques bougies de cires ou autres lanternes oubliées dans les greniers. J’aime bien le noir, avec mes yeux augmentés j’vois tout aussi bien qu’en plein jour. En plus, quand on lève la truffe au ciel, on peut voir les étoiles. C’est la première fois que je peux les contempler en vrai. C’est magnifique! On dirait une toile qu’on a peinte en noire et constellée de milliers de points plus brillants les uns que les autres formant un dessin incompréhensible au commun des mortels Sauf que j’suis peu commune. J’dis pas ça pour m’vanter, c’est la vérité! Je suis pas bizarroïde comme des siamois ou unique comme quelqu’un qui serait né sans tête et qu’aurait survécu. Ca, j’dis pas, je suis pas ce genre d’énormité naturelle. J’suis même plus complètement naturelle. Mais je peux quand même vous assurer que personne me r’ssemble! La preuve, les étoiles m’ont parlé. Enfin, pas parlé, parlé hein! Juste, en les regardant, j’ai compris. J’ai compris ce qui me manquait. A l’instar d’un renard, ce que je suis, j’en suis persuadée; à l’instar d’un renard, disais-je, j’ai ressentie un élan soudain, une envie irrépressible de partir en voyage, une sorte de nostalgie des grands espaces.
J’ai pas bougé. Malgré mon envie de foutre le camp j’ai pas remué ne serait-ce qu’une esgourde. C’est comme si que le ciel avait un effet hypnotique sur moi. Il a fallu que le vaisseau alien s’mette dans mon champ oculaire pour que je me mette enfin en mouvement.
Je suis d’abord entré prendre quelques affaires, pasque contrairement aux renards, moi j’ai b’soin de vêtements pour pas mourir gelée, de un, pis de deux, pour pas m’faire arrêter pour trouble à l’ordre public ou attentat à la pudeur. Déjà qu’on me regarde de travers à cause que j’ai deux queues, plus des patounes, des oreilles et une truffe, faudrait pas que je me fasse encore plus remarquer. C’est vrai quoi, on nous dit partout qu’on peut être ce qu’on veut, une femme, un homme, rien du tout… Alors pourquoi pas une renarde! Moi j’dis, si on peut changer de sexe, alors on peut aussi changer d’espèce! Nah! Et c’est pas les bouffeurs de verdure qui me feront changer d’idée!
Trêve de bavardage. J’rentre à ma piaule en prenant attention de pas percuter un de ces zinzins qui s’affolent pour un rien. Comme d’habitude, je retiens ma respiration le temps de traverser ma ruelle à cause de l’odeur des poubelles et je rentre en prenant bien soin de fermer tous mes verrous. Je prend un chalumeau et j’les fais fondre, histoire que personne vienne m’embêter le temps que j’fasse mon sac et que, quand je serais plus là , personne puisse venir voler mes affaires que je laisse là . J’vous vois venir vous, vous vous dites: “ Mais qu'est-ce elle fout? Comment elle va faire pour sortir et partir à l’aventure, cette gourde, si elle ferme le seul accès?” Eh ben mes cocos, c’est tout simple, j’ai mon petit passage à moi. Quand que je me suis installée, j’ai creusé un tunnel dans la cave au cas où y ai un client mécontent (ce qui n’arrive jamais) ou un autre problème du genre. C’est pas là que je vais me barrer.
Dans un sac, je fourre quelques vêtements de rechange, ma peluche buffle (un animal disparu y a une centaine d’année à cause des conneries humaines) que j’ai depuis que je suis marmot et de la bouffe pour quelques jours. Les lumières se rallument, le black-out est terminé. Je fonce à la cave et je longe mon tunnel qui m’emmène dans un coin pas très éloigné de l'extérieur de la ville. Une fois dehors, je respire un grand coup.
C’est parti!
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