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Awoken![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Lambekin(par Awoken)Je m’étais pourtant préparé à tout. J’avais repéré les lieux, j’avais tout fait comme il fallait pour que tout se passe bien.
Tout avait bien commencé. Je me suis levé avec une heure d’avance, je me suis habillé, j’ai de nouveau que je n’avais rien oublié et je suis sorti.
La journée s’annonçait splendide. J’ai pris le chemin du site confiant, j’avais encore trois quart d’heure d’avance, quoi qu’il arrive j’avais assez de marge. Durant la moitié du chemin, tout s’est parfaitement passé. Il a fallu que ce cavalier complètement fou manque de me rentrer dedans pour que les ennuis commencent. Je ne sais pas pourquoi mais ce jour d’hui, les dieux semblaient ne pas me porter dans leur cœur. J’ai tout de même réussi à arriver sur le campus sans trop de problèmes, manquant tout de même de recevoir un pot de fleur sur la tête et de tomber dans la rivière parce qu’un gamin faisait le mariole sans faire attention où il allait.
Lorsque je suis arrivé dans ma classe, je n’ai pas immédiatement compris ce qu’il se passait; étant donné la renommée de l’établissement, je pensais que les élèves seraient dignes et attentifs… Mais non, il a fallu que je tombe sur la classe des cancres. Discrètement je me suis rendu à mon bureau, puis, en appuyant avec force sur la craie, j’ai inscrit mon nom au tableau.
“Monsieur Lambekin “
Instantanément, le silence s’est fait.
Bien! Maintenant que j’ai votre attention je vous prierais de vous asseoir puis… M’sieur!
Le jeune garçon qui venait de m’interpeller arborait une figure disgracieuse et sentait la naphtaline. Sans me démonter et avec un sourire aussi engageant que possible je lui donnais la parole.
Oui? Qu’y a-t-il mon garçon? Z’êtes qui? Mon jeune ami, si vous aviez un tant soit peu de jugeote, vous verriez qu’au tableau il y a un nom d’écrit, si vous saviez lire vous sauriez que je me nomme Lambekin et si vous aviez du savoir vivre vous ne m'interrompiez pas. Maintenant que tout cela est clair pour vous, je vous prierais de vous asseoir.
Le garçon, mouché, ne trouva rien à répondre et se laissa mollement tomber sur son siège. A partir de là , ma patience fut mise à rude épreuve par les bavardages incessants, les gloussements et autres chamailleries en tout genre. Moi qui était fier d’enseigner aux futurs élites de la nation, je me retrouvais devant des gamins sans éducation.
La cloche de la pause de midi fut pour moi pareille à la bouée de sauvetage salutaire qu’on lancerait à un naufragé. Pour être tout à fait tranquille, je me rendis dans un coin discret du site pour prendre mon repas. Là , dans un carré de verdure, je me laissais aller, sans pour autant baisser ma garde. Mon corps s’affina peu à peu, ma peau prit une teinte ocre claire et mes yeux devinrent jaunes sur fond noir. Ma forme initiale récupérée, je poussais un soupir de soulagement, garder une forme humaine me demandait beaucoup d’énergie. Je commençais à peine mon repas qu’un bruit m’alerta. Immédiatement, je repris la forme que tout le monde connaissait maintenant comme celle de Lambekin. Bien m’en prie, une jeune femme à lunettes apparut et vint s’asseoir à mes côté. C’était une professeur également et elle aimait la quiétude de ce coin caché. Aussi me tint-elle compagnie tout le long de la pause.
N’ayant pas pu faire relâche très longtemps dans ma transformation, mon énergie s’en ressentit. Tout l’après-midi je peinais à maintenir ma forme et mes élèves ne faisaient rien pour arranger les choses. Peu avant la fin des cours, je n’y tins plus, le vacarme devenait insupportable. Je me retournais vers ma classe, ma taille doubla et je leur tins à peu près ce langage:
Ça suffit! Le prochain que j’entend ira chez le directeur avec un coup de pied au fondement! Compris ?!
Plus aucun n’osa ouvrir la bouche jusqu’à la fin de la journée, pourtant, j’avais la boule au ventre. Et si ils racontaient tout à leurs parents? Et si je me faisais renvoyer? En sortant du bâtiment, j’étais au fond du trou, enfin c’est ce que je pensais… Alors que je passais la grille, une main se posa sur mon épaule. Je sursautais alors, perdant par là même le contrôle de ma transformation. Le cri de la jeune fille de la pause m’avertit de la catastrophe. Sans attendre, je me transformais en sprinter et rentrais chez moi à toutes jambes.
Ce fut la rentrée la plus catastrophique de ma vie. |