Azazel
(par Awoken)(Thème : MĂ©lilĂ©mots 4)(dernière modification : 17/07/2022)
— Raaaaah ! Mais j'y comprend rien moi !
— Allons JosĂ©phine, fais un effort ! Tu vois bien que je suis dans l'incapacitĂ© de le faire moi !
— Evidemment, avec des griffes c'est encore plus compliquĂ©.
— Montre moi que tu es opiniatre, concentres-toi !
— C'est pas parce que t'as dormi sur le dictionnaire que t'es obligĂ© d'utiliser des mots que je comprends pas !
— Quoi ?! Tu m'as dotĂ© de ce don, j'en profite !
— Mouais. Dis moi, comment t'as rĂ©ussi Ă faire ton affaire.
— Eh bien, ce matin, je me suis glissĂ© par la fenĂŞtre pour ne pas ĂŞtre connu de tes amis acadĂ©miciens, j'ai volĂ© jusqu'Ă un arbre oĂą j'ai fais ma toilette. Quand j'eus fini, je me suis rendu près de ce magnifique lac oĂą vis une famille de mulot très savoureux. J'ai plongĂ© pour en attraper un ou deux mais, malheureusement j'ai chus, et me suis emberlificotĂ© comme un auteur amphigourique…
— Un auteur quoi ?
— … Ne fais pas attention. Donc, je me suis emmĂŞlĂ© les pinceau dans un bout de fil qui traĂ®nait lĂ .
— Un fil… Dans la forĂŞt, en plein milieu de nul part.
— Et alors, je n'y suis pour rien moi !
— Oui, bon… Raaaah, mais bon sang, j'y arrive pas !
— Oh ! On dirait une esperluette !
— Quoi ?
— Non, rien.
Le chat ailé se tut un moment, regardant sa maîtresse défaire le fil qui lui enserrait la patte avant, bloquant l'afflu de sang. Joséphine jetait des regards en coin à sa créatures, attendant visiblement quelque chose. Puis, au bout d'un moment où les mouches s'en donnèrent à coeur joie, la jeune fille piqua.
— Toi qui es d'un naturel bavard, je te trouve bien silencieux tout d'un coup.
— Moi, silencieux ?! Comment peux-tu… Eh ! Je ne suis pas aussi loquace que tu le dis !
La réaction du noir félin tira un sourire à l'apprentie écrivaine.
— Et donc ?
— Et donc quoi ?
— Eh bien comment es-tu arrivĂ© jusqu'ici sans te faire voir malgrĂ© ce fameux handicap.
— Je… Je ne sais plus très bien, j'ai boitĂ© un moment. Il est bien plus compliquĂ© de retrouver son chemin par la terre que par les airs…
— Je confirme.
— Et donc, je te serais grĂ© de me libĂ©rer au plus tĂ´t de cette entrave qui me fait, je dois bien l'avouer, un mal de chien.
— Le comble pour un chat.
— Tu te moques de moi ?!
— Du tout. Pourquoi n'a tu pas demandĂ© de l'aide ?
— Pour qu'on aille m'exposer dans un cirque ou qu'on me frappe tel un monstre ?! Non merci !
— Ils ne sont pas tous comme eux tu sais, ils ne te feront aucun mal.
— Tu es sure ?
— Certaine. Et voilĂ ! J'ai fini.
Le chat remua la patte, la posa, la releva, marcha, sautilla, courut en rond, puis s'immobilisa.
— Tu es sure qu'il ne vont pas me chasser Ă coup de lance roquettes ?
— D'oĂą sors-tu pareille idĂ©e ?
— D'un manga, sur ta table de chevet.
Joséphine saisie la créature ailée et lui fit un énorme câlin.
— Je te jure qu'il ne t'arrivera rien Azazel, je te le jure !
— Alors je veux bien. Mais tu resteras avec moi hein ?!
— Je ne te quitterais pas d'une semelle mon grand, promis !