Arnaque monétaire
(par Awoken)(Thème : Défi images 3)(dernière modification : 21/04/2022)
Suite à un problème technique, le Krasios dût se poser en catastrophe sur Lexo 9 de la constellation du bouclier, planète de la fédération.
— Il lui faut quoi déjà comme pièce à Mal’ ?
— Trois puces erean…
— Trois quoi ?
— Tu sais ces puces sans lequel on ne peut pas contrôler les moteurs.
— Mal’ peut pas en fabriquer ?
— Il est un génie de la mécanique, pas de la programmation.
— OK. Quoi d’autres ?
— Et une batterie de fixam.
— Mais, c’est super instable ce truc !
— D’après Malaterre c’est le seul carburant compatible avec son bric-à-brac.
— Il aurait quand même pu faire un effort…
Disant cela, le jeune lycan jeta un œil distrait à la carte holographique qu’il tenait entre ses mains. Il pointa une direction. Le duo marcha plusieurs minutes en silence, traversant une petite forêt de pins bleus empli de divers cris d’animaux plus ou moins étranges.
— On arrive quand ?
— C’est toi qui a la cartes… Attention !
La jeune femme venait de repousser en arrière son compagnon, évitant ainsi qu’il ne tombe au fond d’une profonde crevasse.
— M… Merci…
Balbutia-t-il en se relevant. La Capitaine observa les alentours. Aucun pont en vu. Elle pris la carte des mains de Phinéas et la détailla. Au bout de quelques seconde elle indiqua un point à une centaine de mètres. Arrivés là, ils se retrouvèrent face à un pont. Enfin… Un pont… Trois chaînes tendues au dessus du précipice et faisant office de passerelle. L’humaine la traversa avec beaucoup de prudence. Son subordonné en revanche hésita un moment. Il respira profondément, s’éloigna un peu puis courut aussi vite qu’il le put sur l’une des chaîne en gardant l’équilibre à l’aide de sa queue.
Une fois de l’autre côté, l’anthropomorphe repris son souffle tout en observant la rive sur laquelle ils se trouvaient. La forêt faisait place à un immense champs de fleurs de toutes sortes. Phinéas ne s’en réjoui pas, comme tous ceux de sa race, il possédait un odorat très développé et cela couplé à son rhume des foins… Vous voyez le topo. Aussi récupéra-t-il son mouchoir qu’il imbiba d’eau et qu’il noua autour de sa truffe avant de courir rejoindre son supérieur.
Ils mirent un peu plus d’un quart d’heure pour arriver en vu de leur destination. C’était un petit village à l’aspect paisible qu’une rivière d’une dizaine de mètres de large séparait de nos protagonistes.
Voyant cela, la Capitaine ne se démonta pas. Elle fouilla son sac et en sortit une longue corde en déclarant :
— Règle numéro un, un capitaine doit toujours tout prévoir !
— Pourquoi vous sortez une corde, il nous suffit de traverser à la nage.
— Tu vas te la passez autour de la taille et aller l’accrocher à un rocher sur l’autre rive, je ferais la même chose de mon côté, ce qui nous permettra de traverser sans trop nous fatiguer.
— Sans trop VOUS fatiguer.
— Arrêtes de rouspéter et fais ce que je te dis.
— Avouer, vous le faites pas parce que vous savez pas nager…
— Tu tiens vraiment à ce que je t’abandonne sur cette planète ?
Entendant cela, le lycan obtempéra en râlant. Il plongea et traversa le cours d’eau en buvant la tasse au passage. Satisfaite, la Capitaine longea la corde tranquillement et pris pied pratiquement sèche de l’autre côté.
Arrivés au village ils demandèrent leur chemin à un autochtone qui leur indiqua comme étant une quincaillerie un petit hangar un peu en retrait des autres maisons.
Le duo s’y dirigea et y entra. À l’intérieur on aurait dit la caverne d’Ali Baba des mécanos. Il semblait n’y avoir personne. La jeune femme appuya sur une sonnette posée sur le comptoir. Au bout de quelques minutes, une adolescente suivie d’un immense robot à demi rouillé entrèrent.
— Qu’est-c’qui vous faut m’sieur dame ?
— Trois puces erean et une batterie au fixam.
— Au fixam ?! Z’êtes au courant que c’est super instable c’truc là ?!
— Oui, je sais. Faites juste en sorte que ça nous explose pas à la figure pendant le voyage.
— Bon. Ça s’ra tout ?
— Oui, combien on vous doit ?
— Cent shagons.
— Cinquante.
— Cent.
— Cinquante.
— Quatre-vingt-dix.
— Cinquante.
— Z’êtes pas fous ? À c’prix là j’ai qu’à fermer boutique moi !
— Soixante-dix lyres.
— Tope là.
Les deux femmes se topèrent et Phinéas embarqua les marchandises. Les deux acolytes sortirent. Ils étaient à seulement quelques mètres de la rivière quand le lycan indiqua à sa supérieur le robot qui courait dans leur direction.
— On fonce !
Et ils se précipitèrent vers le cours d’eau qu’ils passèrent aussi vite qu’ils le purent avant de trancher la corde. Le robot s’arrêta un instant, semblant réfléchir. Enfin, il se décida. Il sauta et atterrit en plein milieux du courant qui l’emporta.
N’ayant rien perdu de cet impressionnant spectacle, le second regarda la Capitaine.
— Pourquoi il nous poursuivait ?
— Tu te souviens du dernier prix que j’ai proposé ?
— Soixante-dix shagons ?!
— Soixante-dix lyres mon Phiphi.
— Et… Vous les lui avez donné.
— Ben oui, elle avait cas faire plus attention à ce que je lui disais. Et comme les shagons ont remplacé les lyres y a un p’tit bout de temps, mes billet valaient plus rien.
— On aurait pu se faire tuer à cause de vos conneries !
— Mais non. On a de bonnes jambes, on s’en serait sorti de toute façon.
Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !