L'Académie de Lu





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Destins croisés

(par Awoken)
(Thème : DĂ©fi images 5 (phare, lune, panthère))



Une fois encore, le jeune garçon se hissa au sommet du phare. Il gravit les deux-cent-quarante-trois marches menant au sommet. Il sauta sans effort une marche cassée et se faufila dans l’étroite ouverture donnant accès au foyer. Il connaissait tout, chaque recoin, chaque fissure, tout.

Il n’avait jamais rien connu d’autre que ces murs de pierres humides, cette flamme rouge, ce ciel indigo, cette tour juchée au sommet d’une falaise. D’aussi loin qu’il se souvienne, il avait toujours vécu ici. D’aussi loin qu’il se souvienne, le vieux avait toujours été là… Jusqu’à ce qu’il tombe.


C’était un soir de tempête, une tempête plus forte que la normale. Le vieux savait que c’était dangereux de monter, d’allumer la flamme. Il savait que s’il n’était plus là, Udo n’aurait plus personne. Il le savait, il est monté. Il est monté car en tant que gardien de phare, là était son devoir. Il est monté et une vague l’a emporté.


Udo était seul, au sommet de cette tour qu’il ne devait jamais quitter car là était son devoir en tant que gardien de phare. Les étoiles au-dessus de lui le narguaient, elles étaient libres elles, libres d’aller où bon leur semble.


Une pensée lui vint soudain. “Et si je partais?” Il secoua la tête. “Non, je ne peux pas abandonner le phare. Qui sait combien de gens mourraient s’il n’y avait plus la flamme pour les guider.” Le garçon fixa longuement l’horizon. Aucun bateau en vue. A vrai dire, Udo n'avait jamais vu aucun bateau fendre les vagues depuis qu’il vivait là. Autant dire qu’il n’y en avait jamais eu.


La question revint le hanter, de façon plus pressante, plus impérieuse. Au bout d’un long moment de discussion intestine, Udo lâcha aux astres moqueurs:


“Et puis zut! J’ai jamais demandé à être gardien de phare moi! Y a tout un monde qui m’attend là dehors et je compte bien le voir de mes propres yeux!”


***


“Maman, reste avec moi, je veux pas que tu partes. Vis s’il te plaît, vis, pour moi!


— Lija, ma fleur de soleil, je vais te dire une chose. La vie n’est qu’une grande inconnue qui nous accompagne Ă  chaque instant, la mort, elle, est une vieille connaissance qu’il faut accueillir avec tranquillitĂ© car elle n’est pas une fin en soit, au contraire, c’est un renouveau. Je vais quitter mon enveloppe charnel mais mon esprit, lui, sera toujours lĂ , près de toi, quand tu pensera Ă  moi je serais lĂ , Ă  chaque instant tu pourras sentir ma prĂ©sence Ă  tes cĂ´tĂ©s. -la femme Ă  la peau pâle respira longuement et difficilement puis repris de façon plus saccadĂ©e.- Ma graine de feu, promet moi une chose, quand toutes les formules auront Ă©tĂ© dites et que mon corps aura Ă©tĂ© consumé… promet moi de partir d’ici… D’aller voir autre chose… De trouver une vie meilleure et de ne pas… de ne pas finir comme moi… Promets le moi!


— Je… -Lija rĂ©prima un sanglot et tenta d’esquisser un sourire.- Promis.”


*


Une lune pâle venait percer l’épaisse couverture des nuages. Au milieu d’un immense champs de blé que l’astre rendait terne, devant un autel où un corps recouvert d’un drap violet brodé des cents noms du dieu des âmes attendais de se consumer, une jeune fille aux cheveux dorés et couverte d’une seule robe jaune se tenait debout, la tête vers le sol.


Un homme masqué s’approcha de l’autel, une torche à la main. Sans la moindre hésitation, il mit le feu sans l’once d’une hésitation. ce fut le signal. Lija releva la tête et fixa ses yeux emplis de larmes vers le globe de lumière et commença à chanter l’ode à la mort, vestige des anciens temps. Au bout de quelques minutes, la chanteuse fut rejointe par les autres personnes venues assister à l’enterrement alors qu’elle commençait à danser. Plus le temps passait, plus le chant semblait prendre son envol en compagnie de la jeune fille alors que les flammes venaient crépiter d’une lumière orange hypnotisante autour d’elle. Le champ semblait illuminé de mille feux, formant un rond dont le centre était l’orpheline qui elle-même semblait flotter dans les airs, ses cheveux dorés flottants avec la brise et se fondant avec les épis.


Quand le chant prit fin, l’infante s’arrêta de danser, l’illusion avec. Le feu avait déjà fini de consumer le corps, ne laissant plus, sur l’autel de pierre, qu’un tas de cendres encore rougeoyantes dont le vent se chargerait. Le chœur se retira sans un mot, laissant Lija seule, au centre du champ, les yeux encore tournés vers le ciel.


Quand elle fut certaine que tout le monde était bien parti, la jeune fille se retira également, silencieusement, telle une ombre. Contrairement aux autres, elle ne regagnait pas la ville. Elle récupéra un sac qu’elle avait préalablement posé parmi les épis puis se dirigea d’un pas décidé vers l’inconnu.



***


Dans une contrée reculée, loin de toute présence humaine, au sein d’une forêt millénaire, une ombre passa. Vive comme l’éclair, indétectable pour un simple être humain, la silhouette se faufila sans hésiter à travers d’épaisses broussailles d’un vert empoisonné. Sans prévenir, la forme mystérieuse s’arrêta au milieu d’une clairière.


“Qu’est-ce que tu fais Azto? Continu, il ne doit pas être bien loin!


— Perdu… -rĂ©pondit simplement l’énorme fĂ©lin-


— Quoi?! Comment t’as pu le perdre? - s’offusqua la dryade- Ce tĂŞtard sort juste des jupes de sa mère, il y connait rien Ă  la forĂŞt…


— Autre odeur… Puissante…


— Nom d’un basso! Il a pas intĂ©rĂŞt Ă  s’être fait bouffer! On pourra dire adieu Ă  la rĂ©compense sinon.


— Odeur forte… ĂŞtre proche…”


L’humanoïde se tut et scruta les alentours jusqu’à ce qu’elle aperçoive une autre entité cachée derrière des hautes herbes. D’un ton autoritaire, elle ordonna à la créature de sortir de sa cachette. Aucune réponse ne lui parvint. Elle descendit de sa monture et réitéra son ordre. Toujours rien.


Elle décrocha une longue lance finement ciselée de sa selle et en frappa le sol. Une lumière bleue semblable à celle de l'œil gauche de la magicienne sortie d’une pierre incrustée dans la hallebarde et, apporte dès avoir longé le manche de l’arme, alla s'infiltrer dans le sol qui se mit à vibrer.

Un cri et des borborygmes arrachèrent un sourire à la sylvaine. Cette dernière se dirigea vers le trou béant duquel provenaient les injures. Au fond, un être mi homme mi ours, chimère rare et dangereuse, tenait un enfant évanoui sous son bras. Fort heureusement, le gamin ne semblait pas blessé.


“Donne-le moi! -ordonna l’être magique l’oeil gauche plus froid que de la glace.-


— C’est mon repas! C’est moi que j’l’ai trouvĂ© l’premier!


— Donne-moi l’enfant, dĂ©mon, et je te laisse partir en vie.


— Nan! J’ai faim!


— Donne-moi-l’enfant. -rĂ©itĂ©ra-t-elle d’un ton glaçant.-”


L’abomination regarda son adversaire en se léchant les babines. La dryade devina son intention, elle fit un pas sur le côté. La bête sortit de son trou d’un bond extraordinaire et se plaça face à la mercenaire, le gamin toujours sous le bras.


Sûre d’elle, la jeune femme se mit en psition d’attaque, lance en avant. Son compagnon s’était assis et regardait le spectacle en remuant la queue, plein d'intérêt.


Tout alla très vite. La brute lâcha le môme pour foncer à toute vitesse sur sa cible. D’un pas sur le côté, la lancière l’esquiva. Elle profita de la stupeur de l’hybride pour lui assener deux coups d’estoc, entamant profondément sa chaire. La colère prit le dessus sur la faim et l’animal renouvela sans cesse son attaque jusqu’à ce que les multiples blessures reçues lui aient ôté toute énergie.

Toujours avec le même regard sibérien et un certain dédain, la guerrière porta le coup fatal. Une fois la créature achevée, elle entreprit de nettoyer son arme.


“Payl!”


La sylve se tourna vers sa panthère qui lui désigna l’enfant en train de se réveiller. Elle alla vers lui, sans rien dire ou lui laisser l’occasion de voir le corps de son agresseur, et le fit monter sur Azto. Sans qu’un seul mot ne sorte de sa bouche, elle ramena le fugueur chez lui et, comme seul adieu, lui envoya un regard doux de couleur noisette.


***


Trois âmes, trois histoires, trois destins liés.














Sourne

Je trouve qu'il y a de l'amélioration sur ton style, et j'ai trouvé le texte beau. Juste un truc qui m'a perturbé, tu as utilisé "infante" volontairement ou c'était une faute de frappe ? Et j'espère qu'il y aura une suite au destin des trois personnages !


Le 00/00/0000 à 00:00:00



Ellumyne

ton histoire est vraiment belle et bien racontée. J'ai plongé dedans assez facilement, et comme l'a dit Sourne, on sent que tu t'améliores au fil des textes. Au vu du titre, j'aurais cependant imaginé qu'il y aurait une rencontre entre tous tes personnages. Mais... Peut-être le verrons-nous dans une suite ?.


Le 12/06/2023 à 21:24:00

















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