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Awoken![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Promenade en forêt(par Awoken)Je suis étendue dans la mousse et les feuilles mortes. Je sens la brise caresser mon visage. J’ai mal à la tête et au bras. Surtout au bras. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je garde les yeux fermés, cherchant mes derniers souvenirs.
Je me promenais. J’ai trouvé un mûrier. J’ai mangé de ses délicieuses baies. J’ai senti quelque chose derrière moi. Je me suis retournée. J’ai vu un monstre, un monstre gigantesque aux allures de… De pingouin… Pourquoi j’ai eu peur d’un pingouin ? J’ai grimpé dans l’arbre le plus proche. Le… L’oiseau m’a suivi. J’ai voulu sauter à un autre arbre… J’ai raté.
Je suis donc tombée d’un arbre. J’ai dû m’assommer sur le coup. Je tâte mon bras. La douleur fuse en une rafale. J’ai tellement mal que je ne peux plus bouger. La douleur s’estompe. Il est cassé je crois bien. Je me décide enfin à ouvrir les yeux, me préparant au choc lumineux. Une paupière : rien, le noir. Je referme l’œil et je réitère, toujours rien. Je le referme une nouvelle fois puis je les ouvre tout les deux en même temps. Le vide, le trou noir. - Il doit faire nuit. - Je me dis. Non, je sent la chaleur du soleil me réchauffer. Il n’y a qu’une conclusion qui s’offre à moi : Je suis aveugle. À cette pensée mes yeux se mouilles. - Je ne vais plus pouvoir écrire… - Une autre pensée fuse en moi sans attendre. - Te laisse pas abattre Joséphine, tu as subi un traumatisme crânien en t’assommant, il est fort possible que tu retrouve la vue au bout d’un certain temps. - Une discussion s’entame en moi.
— Mais… Et si je restais dans cet Ă©tat ! Et si c’était irrĂ©versible ! — Et si… Et si… Avec des si on refait le monde comme dit papa. Il faut te remuer ma grande, si tu reste ici tu va finir par clamser. Il faut que tu retrouve le chemin de l’AcadĂ©mie ! — Mais… Je ne vois plus rien. — Et alors ?! T’as le toucher, le sens de l’orientation, l’odorat… — Oh, oui, l’odorat, avec les plats de Philippe ça sera facile ! — VoilĂ , c’est comme ça qu’y faut penser, aller, en route mauvaise troupe !
Je me lève en titubant. La douleur revient. Je grimace. Je fais trois pas et trébuche sur une racine avant de chuter dans l’herbe. - C’est bien partit. - Je me relève. J’avance plus prudemment, en levant bien les pieds. Je fais encore cinq pas, une branche me frappe le front. Je chute sur les fesses.
— Mais merde-euh. (dĂ©solĂ© pour le gros mot mais dans cette situation j’étais vraiment Ă bout de nerfs.)
Je me relève et reprend mon chemin. Vous imaginez bien que malgré mes précautions ce ne fut pas les seules fois que je suis tombée ou qu’une branche me frappe. Je ne sais pas où je suis, j’ai mal, je suis fatiguée, bref, je suis dans la panade. Qu’est-ce que je n’aurais pas donné à ce moment là pour avoir une canne ou tout autres outils qui pourrait m’aider à avancer sans anicroche. Je ne sais pas combien de temps j’ai errer dans cette forêt que je connaît pourtant comme ma poche mais, peu à peu, le temps à fraîchi, la nuit devait être en train de tomber. J’ai dû, soit tourner en rond pendant un certain temps, soit zigzaguer. C’est compliqué de s’orienter quand on ne voit rien. Toujours est-il que, au bout d’un moment, j’ai réussi à percevoir une odeur. Non pas une odeur de la cuisine infecte de Philippe, non, une délicieuse odeur de frite, ou de frites, mais que ce soit à l’infinitif ou au pluriel, ça sent bon. Dès que ce magnifique arôme est arrivé à moi, je l’ai suivi, le nez au vent, presque au pas de cours, ce qui, vous l’imaginez bien, a entraîner encore pas mal de chutes. Soudain, je me suis arrêtée. Le sol venait de changer. Ce n’était plus le sol inégale de la forêt où les feuilles mortes craquent sous les pieds, le sol était beaucoup plus régulier et l’herbe grasse me caressait les mollets. Encore quelques pas et je me cogne contre un arbre. C’est bien ma chance, je trouve le moyen de me cogner contre le seul arbre de la cour. Au moins, il me renseigne sur ma position. Je m’avance dans une direction que je suppose être celle du bâtiment principal, en partie également grâce à la même odeur. Je suis épuisée, blessée, frigorifiée et affamée mais en sécurité dans l’enceinte de l’Académie. Enfin ! J’entends soudain des pas précipités venir dans ma direction. Je ne suis plus seule. Cette pensée me rassure et me détend, je me laisse aller, je tombe dans les pommes.
Trois jours plus tard, je me réveille à l’infirmerie. Mes yeux refusent toujours de reprendre du service. Ça n’est pas grave je me dit, j’aurais tout le temps pour apprendre à vivre avec, et puis, ça ne sera sans doute que temporaire.
Petits conseils de fin de récit : si vous voyez un mûrier dans la forêt académique, n’en manger pas, il est hallucinogène et surtout, surtout, ne faites pas confiance qu’à un seul de vos sens.
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