Un voyage bien compliqué
(par Awoken)(Thème : DĂ©fi de Sourne et Awoken)
Trois semaines ! Trois semaines de voyage pour aller dans une école inintéressante où je ne connaîtrais personne.
Pourquoi mes parents avaient-ils tellement insisté pour que j’aille dans cette école ? Ils m’avaient simplement dit que c’était un école particulière qui me correspondrait parfaitement. Je m’en fichais complètement, j’étais bien moi, à Iruntel, à faire l’école buissonnière avec mes copains faunes et dryades. J’avais plus appris avec eux en trois mois qu’avec mon maître en six ans ! Avec lui on ne travaillait que par oral et écrit. Avec mes amis on s’entraînait vraiment ! Je ne voulais pas partir.
Une roue de la calèche heurta une pierre, me tirant de mes pensées. Quel plaie ce chemin où on sursaute toutes les deux minutes ! Je passai ma tête par la fenêtre. Des nuages noirs s’amoncelaient au dessus de ma tête, l’orage ne tarderait plus à éclater. Je me rassis au fond de la banquette et pris à nouveau le tract de cette fameuse institution. C’était un papier doré sentant bon le biscuit à la framboise sur lequel était inscrit :
« Académie de Lu’, école pour toutes personnes aimant s’inventer des histoires et n’étant pas effrayées par le paranormal. »
Qu’est-ce que ça voulait dire « pas effrayées par le paranormal » ?
Le premier coup de tonnerre gronda.
Super, en plus ça serait une rentrée pluvieuse !
Un éclair frappa un arbre qui s’abattit en flammes sur la calèche. Le choc renversa celle ci, envoyant par la même occasion une multitude de copeaux de bois dans l’habitacle. Pleine d’éraflures et les vêtements déchirés je m’extirpais avec difficulté de la carcasse. Vacillante, je me mis debout et inspectais les alentours. J’étais au beau milieu de nulle part, trempée jusqu’aux os, ankylosée de partout et sans aucun autre moyen de locomotion pour une destination inconnue.
Le rĂŞve !
Je sortis mon sac de route, l’enfilai par dessus mon manteau de laine et me mis en route. Mes chaussures de toile n’étaient pas faites pour une randonnée dans la boue, aussi préférais-je les quitter pour plus de confort. Les petits cailloux pointus de la route m’entaillaient les pied et mon manteau était trempé. À cet instant je me suis dit que ça ne pouvait pas être pire. Quel erreur ! L’instant suivant je me retrouvais à plat ventre dans une flaque de boue.
Pour une rentrée, je ne pouvais pas rêver mieux !
Au bout d’une heure de marche je vis une lumière au loin. Pleine d’espoir je courais vers elle. Je déchantai très vite en m’apercevant que ça n’était rien de plus qu’un tronc qui brûlait, sans doute lui aussi touché par un éclair.
À bout de force, je m’assis contre un vieil arbre moussu, sans doute mort, et fermai un instant les yeux. Un étrange frisson parcouru tout mon corps. Les fracas de l’orage s’estompèrent, la pluie cessa de tomber et les oiseau commencèrent leur incessante symphonie. Je rouvris les yeux. Le paysage avait complètement changé. Les arbres n’étaient plus seulement des pins et des oruldons mais une multitude d’espèces dont bon nombre que je n’avais jamais vu. Parmi eux, je trouvais un faribier, arbre n’existant que dans mon monde. Mais les autres… Étais-je encore en Hötengard ou…
J’entendis de l’eau couler. Je me dirigeai vers elle et découvris une rivière et un lac transparents comme du verre. Je me posais au bord, me défis de mes vêtements et plongeai.
Mes cheveux repassèrent du marron terreux au châtain doré et ma peau redevint rose pâle. Une fois propre je ressortis et me passais un pantalon brun, une chemise beige et des chaussures de cuir avant de nouer ma toison en un chignon raté. Ensuite, je froissai mes affaires sales en boule et les enroulai dans un linge avant de fourrer le tout dans mon sac.
Je retournais au chemin et le suivis jusqu’à un bâtiment de briques vertes devant lequel étaient rassemblés nombres de créatures connues ou non. Je demandais à une jeune humaine le nom du lieu. Elle me répondit que nous étions à l’Académie de Lu’. J’étais donc arrivée à destination je ne sais par quel prodige. Peu importe ! Tout ce que je sais c’est que je vais peut être réviser mon jugement sur cette école et, fois d’Omen, je ne m’arrêterais plus sur des préjugés.
Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !