La nuit régnait sur la ville de Edgy Town, la flèche des grattes ciel perçait la lune, le silence régnait, la plupart des gens s'étaient enfermé chez eux. A l'abri des dangers de la nuit qui rodaient dans la ville.

Dans cette atmosphère lugubre, un jeune homme vêtu de noir, la tête encapuchonné muni d'un pistolet et d'un couteau se frayait un chemin dans les ruelles. A l'aide des échelles de service et des rebords, il escalada les immeubles. Arrivé sur le toit, entre les conduits d'aération, les antennes et les réserves d'eau. Le jeune homme se positionna au niveau de l'acrotère. Son imposante silhouette dominait la ville sous le clair de lune.

Il avait maintenant tout Edgy Town sous ses yeux, il pouvait voir le moindre recoin. Patiemment et attentivement, l'homme scrutait les alentours à l'affût de quelque chose… Ou de quelqu'un. "Mevon ou tu te cache ?".

C'est alors qu'il vit une silhouette se mouvoir sur un toit en contrebas. Sans réfléchir, l'homme s'agrippa à un câble électrique et glissa en direction de l'autre personne. Sans que cette dernière n'ait pu réfléchir, le guetteur le saisit et le plaqua contre le record, la tête au-dessus du vide. L'autre avait le menton pointu et les cheveux légèrement bouclés. Il n'y avait pas de doute possible, l'homme connaissait bien ce visage.

— Alors Mevon, lança-t-il d'une voix rauque, tu te souviens de moi ?

L'autre ne donna qu'un cri d'étouffement en guise de réponse. C'est alors que l'homme se revit a la station service, il était tranquillement en train de faire son plein lorsque Mevon avait débarqué le sourire au lèvres. Il lui avait alors crevé les pneus et brisé les vitres. Mevon l'avait ensuite mis à terre et était parti en courant avec son portefeuille en lançant "t'es rien Copeland".

— Tu croyais que tu pouvais agresser les gens sans qu'il t'arrive rien, reprit Copeland, il est maintenant temps que tu paye pour toutes les victimes que tu a agressé et pillé.

— Va… te… faire… lâcha fébrilement Mevon

***

Des sirènes de police retentirent, Copeland était redescendu dans la rue, portant Mevon ligoté et bâillonné. Un officier de police vint à sa rencontre. Il s'agissait d'un trentenaire de petite taille portant des lunettes rondes.

— Commissaire Avenzy, déclara Copeland, j'ai enfin attrapé Mevon Letag.

— Merci, répondit le commissaire, ses victimes vous seront infiniment reconnaissantes.

Copeland secoua légèrement la tête et se retourna, mais Avenzy l'interpella :

— Attendez on a une lettre pour vous.

Surpris, il fit volte face et prit la lettre que le commissaire lui tendait. Sur l'enveloppe il était inscrit "Pour Copeland". Ce dernier l'ouvrit et découvrit un petit message.

Copeland

Nous avons été subjugués par votre talent, c'est pour cela que nous avons l'honneur de vous inviter dans notre académie, vous y rencontrerez la de nombreuses personnes de talents et vous partagerez vos histoires rocambolesques. La rentrée aura lieu demain, nous comptons sur vous pour être présent

***

Le lendemain matin, Copeland se réveilla dans sa résidence, une grande maison perdue dans un écrin de verdure qui dominait Edgy Town. Fatigué par les événements de la nuit dernière, il se traîna péniblement jusqu'à la cuisine puis prit un café. Une jeune femme aux cheveux châtains avec un grain de beauté sur le menton vint à sa rencontre.

— Bonjour Copeland, déclara-t-elle, la nuit n'a pas été trop dure ?

— Ça va Lyana, j'ai enfin attrapé Mevon.

— Enfin ! Les habitants de la ville pourrons enfin avoir la paix !

— Jusqu'à ce qu'il y en ait un autre qui prennent sa place.

— Oh sois pas pessimiste, profite de cette victoire.

— Copeland but une gorgée de café et posa sa tasse sur la table.

— Avec ce que tu as fait cette nuit, reprit Lyana, je suppose que tu vas bien te reposer aujourd'hui.

— Nan, une certaine académie m'a invité. D'après ce que j'ai vu, elle se trouverait dans une vallée de l'autre côté des montagnes. La rentrée à lieu aujourd'hui. Je me vois mal refuser.

— Et si c'était un piège ?

— Le commissaire Avenzy est quelqu'un de confiance. Et si ça arrive, tu sauras quoi faire.

Lyana hocha la tête. Copeland se leva et partit s'habiller. Il choisit une tenue sobre, à savoir une veste kaki et un pantalon beige. Après avoir fait un brin de toilette, il se dirigea vers sa voiture - un modèle effilé avec des ailerons. Sans plus attendre il se mit en route, il quitta son domaine et se mit à gravir les montagnes.

Lorsque Copeland arriva de l'autre côté de la montagne, il fut subjugué par ce qui se dessinait devant ses yeux. Un magnifique paysage édénique s'étendait devant lui, on pouvait donc voir une immense forêt verdoyante traversée par une rivière cristalline. Au mieux se trouvaient deux bâtiments en marbre, reliés par un couloir vitré. Il se gara en haut et rejoignit l'entrée où patientait un bon nombre de personnes, voire même de créatures assez étranges. "C'est quoi ce délire". Sans réfléchir il se joingit au groupe et commença la visite. Il entrèrent d'abord dans le hall, là où Copeland découvrir qu'on avait un casier à son nom. Ils virent ensuite la salle de classe, le local technique. Puis ils montèrent à l'étage, dans lequel ils tombèrent sur une cafétéria avec un self service ainsi qu'un bon nombre de machines à café.

Alors que l'on était en train d'expliquer le fonctionnement de cet endroit, Copeland se détacha du groupe et entra discrètement dans la pièce d'à côté. Il s'agissait d'une immense bibliothèque avec un bon nombre de livres transposés sur des étagères. C'est alors qu'il sentit une forte odeur de sueur dans l'atmosphère. Il jeta un coup d'œil dans le coin de la pièce et aperçu une jeune femme adossée contre le mur. Elle avait les cheveux noirs et ondulés, la peau blanche marquée par des traces de salissures, elle portait un débardeur ainsi qu'un jean abîmé.

— Selya ! s'exclama Copeland, ça fait du bien de te voir !

— Salut Cope, fit la femme en retour, alors toi aussi t'as été invité à cette académie.

— Ouais, et ça fait du bien que je sois pas le seul de Edgy Town à être ici. D'ailleurs t'en a vu d'autres ?

— Nan t'es le seul pour l'instant, d'ailleurs t'es venu comment ?

— J'suis venu en voiture, ça a pas été facile de négocier les virages dans la montagne mais j'y suis arrivé.

— Estime toi heureux, répliqua Selya, moi j'ai dû me taper le vieux train qui pue et qui grésille pendant des heures. Pour marcher pendant une bonne heure pour atteindre l'académie.

— Ça te change pas d'habitude, railla Copeland.

Selya lui sourit en retour.

— Sinon, reprit-il, j'ai enfin capturé Mevon.

— Bravo Cope.

Cependant, Selya ne semblait pas si satisfaite que ça.

Il y a un problème ? Demanda-t-il

— Quand j'étais à l'arrêt Mysteria, avant de prendre le train, j'ai vu une sorte de brume violette flotter dans l'air, puis j'ai commencé à voir flou, j'ai manqué de perdre connaissance.

A peine eut-elle prononcé ces mots que Copeland se mit à voir flou, en clignant des yeux il put voir une silhouette féminine se tenir devant lui, il ne voyait pas de visage mais une brume violette émanait de cette forme.

— Ça va Cope ? Demanda Selya.

Mais il ne répondit pas, il était comme envoûté. Elle lui donna alors une claque, la silhouette se dissipa et la brume disparut.

— Ouais ça va, lança-t-il

Il y eut un nouveau moment de silence, Copeland brisa la glace.

— Arrêter Mevon suffira pas à arrêter le malheur à Edgy Town. Une autre menace grandit, je dois l'arrêter.

Il s'apprêtait à quitter la salle, mais il jeta un coup d'œil à la bibliothèque.

— Tu vois ça, dit-il à Selya, c'est les exploits de nombreuses personnes, peut être que nous serons parmi eux un jour.

— T'inquiète pas Cope, tu réussiras.

Sur ces mots il quitta l'académie et reprit sa voiture. Une fois en route, il prit contact avec Lyana.

— Alors cette rentrée ? Demanda cette dernière. Ça c'est passé comment.

— Je pense pas que j'irai tout le temps, répondit Copeland, mais je pense y repasser de temps en temps, quand j'aurais des choses à leur partager.