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Brize![]() Spectacles![]() Academy Universe - nouveau lore
![]() ![]() Mission à l'Académie(par Brize)Silhouette distordue, bras multitude, abondance de couleurs… Ses doigts difformes et crochus s’étendaient vers le ciel comme s’ils voulaient le griffer, le lacérer, le déchiqueter… C’était un monstre. Passionnant.
— Grand-père ! Vitalis baissa les yeux, accordant enfin de l’attention à la boule d’énergie à ses pieds. Leindel croisait les bras, une expression surprenamment sérieuse peinte sur son visage d’enfant. Accusatrice, elle leva le doigt pour désigner le feuillage tapissant le ciel et reprit : — Je sais que ces arbres sont très jolis, mais il faut qu’on avance ! — Dicotylédones. — Quoi ? — Ce sont des Dicotylédones, répéta Vitalis d’un air béat, dans la division des Angiospermes, les plantes à fleurs et à fruits. Regarde leurs feuilles. Les nervures partent dans tous les sens. Rappelle-toi, je t’en avais parlée. Il s’agit d’un des critères d’identification les plus simples de la classe des Dicotylédones. Leindel se renfrogna davantage. Contrairement à son grand-père, elle n’était pas passionnée par les sciences. Et le dire ainsi était un euphémisme ! Peu importait ce que Vitalis tentait de lui expliquer, ses mots traversaient les oreilles de Leindel comme s’ils n’avaient été que de l’air. — Et alors ? Ce n’est pas la première fois que tu en vois, des Dicotylédones… — N’as-tu pas remarqué ? fit Vitalis, une étincelle dans les yeux. Cette lueur alluma l’alarme mentale de sa petite-fille. Il allait parler de science… Non, pas seulement “parler”. Il était parti pour un autre de ses exposés passionnés sur les sciences. Leindel ne pouvait pas le permettre. Pas maintenant ! Il fallait qu’elle… — Je ne me suis arrêté qu’à la classe ! reprit Vitalis. Lorsqu’on parle de taxonomie, s’arrêter à la classe manque cruellement de précision… Et c’est tout simplement car je suis incapable d’aller plus loin ! J’ignore presque tout de ces végétaux ! Oh, arrêtons-nous encore un peu ! Je dois collecter des échantillons ! Une flore inconnue promet toute une nouvelle faune à découvrir et je… — Grand-père ! geignit Leindel. J’ai une mission ! Un murmure reconnaissant se glissa au creux de l’oreille de l’enfant. Leindel se calma un peu et sourit. Elle n’oubliait jamais les appels à l’aide des âmes en peine. Jamais. Interrompu dans son discours aux allures d’exposé, Vitalis soupira. — Ta mission n'est pas pressante à ce point… — Si ! répliqua Leindel avant de se détourner, souhaitant mettre un point final à la conversation. Point final que son grand-père ne perçut pas. Abandonnant ses observations à regret, il se pressa derrière la fillette qui sabrait la végétation sans états d’âme. — Tu…
Le monstre tomba. Défait, vaincu, déchu de son titre de seigneur. Déchu par une hache. Une simple hache. Vitalis tomba avec lui. Il caressa son écorce encore palpitante de vie, inspirant les dernières bouffées d’air que le monstre lui offrait. Puis il commença à étouffer. Alors que ses oreilles bourdonnaient et que sa vue se troublait, il perçut des silhouettes s’avancer vers lui. — Monsieur Waesvalur ? Vous vous sentez bien ? Au bord de l’évanouissement, Vitalis maudit la malédiction qui courait dans son sang. Celle qui l’empêchait de vivre près des Hommes. Celle qui le condamnait à une vie simple et sans fioritures. Celle qui l’éloignait des sciences. Inexorablement.
Vitalis secoua la tête. — Ta mission ne consistait qu’à retrouver la sœur de cette âme, non ? Je ne vois rien de pressant à cela. Nous n’allons pas tarder à arriver à cette Académie. Quelques minutes de plus ou de moins ne feront pas une grande différence… Leindel se retourna, transperçant Vitalis d’un de ces regards accusateurs dont elle avait le secret. Un regard qui sonnait faux sur le visage d’un enfant. Un frisson parcourut l’échine du vieil homme. — Je… — Non, le coupa durement Leindel. Tu n’as pas le droit de dire ça. Du haut de ses neuf ans, elle secoua la tête avec un air désolé, et, soudain, Vitalis eut l’impression d’être l’enfant du duo. Il déglutit, souhaitant chasser cette sensation de malaise qui l’envahissait tout entier, ouvrit la bouche… La referma. Leindel était sûre d’elle. Elle était sûre d’elle, mais pas dans l’amplitude du sens commun. Son être tout entier clamait la certitude. La tension dans ses muscles, le calme froid dans sa voix, la force dans ses yeux. Elle était persuadée au-delà de la croyance. Elle avait la foi. Car elle avait une mission. — Tu n’as pas le droit de dire ça car c’est d’une âme dont nous parlons. Elle est morte. Elle est morte et elle n’arrive pas à trouver le repos. Tu peux imaginer ce que ça fait ? La torture que cette âme doit subir ? Morte, mais enchaînée par une dernière volonté ; une volonté qu’elle ne peut concrétiser car elle est ballottée par les forces du monde des vivants ! Leindel souffla du nez et agita de nouveau sa lame, reprenant sa tâche de traçage de chemin. — Cette âme compte sur moi, poursuivit-elle. C’est ma mission ! Je suis son seul espoir de trouver l’apaisement pour rejoindre l’au-delà ! Je ne peux pas la faire attendre ! — Tu… — Je sais grand-père, je sais. Tu ne crois pas à tout ça. Maintenant, respecte mes croyances s’il te plaît. Vitalis n’ajouta rien. Après tout, ils avaient déjà maintes fois eu ce débat, le don de Leindel s’y prêtant bien. Seule lui restait la possibilité de soupirer. Légèrement. Car le scientifique en était certain. La mort n’était qu’une fin.
Bip… Bip… Bip… Bruit aigu et régulier. Si faible… — Monsieur Vitalis Waesvalur ? Le vieil homme prit une inspiration douloureuse et ouvrit les yeux, accordant son attention à l’être en blanc. Une silhouette trouble. Il serra les paupières, les ouvrit une seconde fois. Rien n’y faisait. Le monde était toujours aussi trouble. — Je suis désolé, nous sommes impuissants. Vous allez mourir.
Enfin, les branches se déchirèrent. La forêt laissa place à une vaste cour parsemée d’éclats de voix joyeux, l’Académie se dressant en son centre. Leindel marqua un temps d’arrêt. Elle ne correspondait pas à la description de l’âme ! Mais celle-ci lui chuchota d’attendre un instant. Comme approuvant cette demande, les bâtiments se mirent à briller comme mille éclats d'étoile scintillants. Puis le vent souffla, chassant lumière et illusion. La véritable Académie se révéla sous les yeux subjugués de l’enfant. Leindel attrapa la main de Vitalis, la bouche grande ouverte d’ébahissement. — Grand-père ! C’est l’Académie ! Une esquisse de sourire amusé sur le visage, Vitalis acquiesça. — Il semblerait. Le duo resta immobile le temps du passage d’un oiseau, le vieil homme ne souhaitant pas briser l’un des rares moments où Leindel ressemblait encore à un enfant. Puis elle s’ébroua, un air déterminé sur le visage. L’enfant en elle était parti. — Allons-y ! Tirant Vitalis derrière elle, Leindel se mit en marche vers l’accomplissement de sa mission. Songeur, le scientifique suivit. Il imaginait déjà tous les visages perplexes auxquels ils allaient devoir se confronter… Des visages perplexes à raison. Comme lui, lors de sa propre rencontre avec Leindel.
Un rêve satiné. Baignant dans une semi-conscience doucereuse, Vitalis se surprit à sourire. Il avait toujours eu peur de la mort. Ce n’avait pas changé. En ce jour, il en avait toujours peur. Mais baigné dans les drogues et autres anesthésiants médicaux, il se sentait bien. Atrocement bien. Une larme écoeurée roula sur sa joue. — Tu ne vas pas mourir. Une petite main se glissa dans sa paume. Avec elle, la vie. Les signaux sonores de l’électrocardiogramme s’accélérèrent. Comme s’il venait de prendre une claque, Vitalis sursauta et ouvrit les yeux. À côté de lui, se tenait une petite fille. — Bonjour, c’est ton frère qui m’envoie, fit-elle en souriant. Maintenant, tu vas arrêter les bêtises et venir avec moi. J’ai hâte de faire ta connaissance, grand-père ! Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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