L'Académie de Lu





Pas encore inscrit ? /


Lien d'invitation discord : https://discord.gg/5GEqPrwCEY


Tous les thèmes
Rechercher dans le texte ou le titre
Expression exacte
Rechercher par auteur
Rechercher par type de défi
Tous les textes


PseudoMot de passe

Mot de passe perdu ?

Défi de Sourne et Awoken (rentrée des classes)

    Brize

    • Mission Ă  l'AcadĂ©mie (Thème : DĂ©fi de Sourne et Awoken)
    • Verano et Siebren (Thème : Saint-Valentin)

Academy Universe - nouveau lore


Mission à l'Académie

(par Brize)
(Thème : DĂ©fi de Sourne et Awoken)



Silhouette distordue, bras multitude, abondance de couleurs… Ses doigts difformes et crochus s’étendaient vers le ciel comme s’ils voulaient le griffer, le lacérer, le déchiqueter… C’était un monstre.

Passionnant.


— Grand-père !

Vitalis baissa les yeux, accordant enfin de l’attention Ă  la boule d’énergie Ă  ses pieds. Leindel croisait les bras, une expression surprenamment sĂ©rieuse peinte sur son visage d’enfant. Accusatrice, elle leva le doigt pour dĂ©signer le feuillage tapissant le ciel et reprit :

— Je sais que ces arbres sont très jolis, mais il faut qu’on avance !

— Dicotylédones.

— Quoi ?

— Ce sont des Dicotylédones, répéta Vitalis d’un air béat, dans la division des Angiospermes, les plantes à fleurs et à fruits. Regarde leurs feuilles. Les nervures partent dans tous les sens. Rappelle-toi, je t’en avais parlée. Il s’agit d’un des critères d’identification les plus simples de la classe des Dicotylédones.

Leindel se renfrogna davantage. Contrairement Ă  son grand-père, elle n’était pas passionnĂ©e par les sciences. Et le dire ainsi Ă©tait un euphĂ©misme ! Peu importait ce que Vitalis tentait de lui expliquer, ses mots traversaient les oreilles de Leindel comme s’ils n’avaient Ă©tĂ© que de l’air.

— Et alors ? Ce n’est pas la première fois que tu en vois, des DicotylĂ©dones…

— N’as-tu pas remarquĂ© ? fit Vitalis, une Ă©tincelle dans les yeux.

Cette lueur alluma l’alarme mentale de sa petite-fille. Il allait parler de science… Non, pas seulement “parler”. Il Ă©tait parti pour un autre de ses exposĂ©s passionnĂ©s sur les sciences. Leindel ne pouvait pas le permettre. Pas maintenant ! Il fallait qu’elle…

— Je ne me suis arrĂŞtĂ© qu’à la classe ! reprit Vitalis. Lorsqu’on parle de taxonomie, s’arrĂŞter Ă  la classe manque cruellement de prĂ©cision… Et c’est tout simplement car je suis incapable d’aller plus loin ! J’ignore presque tout de ces vĂ©gĂ©taux ! Oh, arrĂŞtons-nous encore un peu ! Je dois collecter des Ă©chantillons ! Une flore inconnue promet toute une nouvelle faune Ă  dĂ©couvrir et je…

— Grand-père ! geignit Leindel. J’ai une mission !

Un murmure reconnaissant se glissa au creux de l’oreille de l’enfant. Leindel se calma un peu et sourit. Elle n’oubliait jamais les appels à l’aide des âmes en peine. Jamais.

Interrompu dans son discours aux allures d’exposé, Vitalis soupira.

— Ta mission n'est pas pressante à ce point…

— Si ! rĂ©pliqua Leindel avant de se dĂ©tourner, souhaitant mettre un point final Ă  la conversation.

Point final que son grand-père ne perçut pas. Abandonnant ses observations à regret, il se pressa derrière la fillette qui sabrait la végétation sans états d’âme.

— Tu…


Le monstre tomba. Défait, vaincu, déchu de son titre de seigneur. Déchu par une hache. Une simple hache.

Vitalis tomba avec lui. Il caressa son écorce encore palpitante de vie, inspirant les dernières bouffées d’air que le monstre lui offrait. Puis il commença à étouffer. Alors que ses oreilles bourdonnaient et que sa vue se troublait, il perçut des silhouettes s’avancer vers lui.

— Monsieur Waesvalur ? Vous vous sentez bien ?

Au bord de l’évanouissement, Vitalis maudit la malédiction qui courait dans son sang.

Celle qui l’empêchait de vivre près des Hommes.

Celle qui le condamnait Ă  une vie simple et sans fioritures.

Celle qui l’éloignait des sciences. Inexorablement.


Vitalis secoua la tĂŞte.

— Ta mission ne consistait qu’à retrouver la sĹ“ur de cette âme, non ? Je ne vois rien de pressant Ă  cela. Nous n’allons pas tarder Ă  arriver Ă  cette AcadĂ©mie. Quelques minutes de plus ou de moins ne feront pas une grande diffĂ©rence…

Leindel se retourna, transperçant Vitalis d’un de ces regards accusateurs dont elle avait le secret. Un regard qui sonnait faux sur le visage d’un enfant.

Un frisson parcourut l’échine du vieil homme.

— Je…

— Non, le coupa durement Leindel. Tu n’as pas le droit de dire ça.

Du haut de ses neuf ans, elle secoua la tête avec un air désolé, et, soudain, Vitalis eut l’impression d’être l’enfant du duo. Il déglutit, souhaitant chasser cette sensation de malaise qui l’envahissait tout entier, ouvrit la bouche… La referma.

Leindel était sûre d’elle.

Elle était sûre d’elle, mais pas dans l’amplitude du sens commun. Son être tout entier clamait la certitude. La tension dans ses muscles, le calme froid dans sa voix, la force dans ses yeux. Elle était persuadée au-delà de la croyance. Elle avait la foi.

Car elle avait une mission.

— Tu n’as pas le droit de dire ça car c’est d’une âme dont nous parlons. Elle est morte. Elle est morte et elle n’arrive pas Ă  trouver le repos. Tu peux imaginer ce que ça fait ? La torture que cette âme doit subir ? Morte, mais enchaĂ®nĂ©e par une dernière volontĂ© ; une volontĂ© qu’elle ne peut concrĂ©tiser car elle est ballottĂ©e par les forces du monde des vivants !

Leindel souffla du nez et agita de nouveau sa lame, reprenant sa tâche de traçage de chemin.

— Cette âme compte sur moi, poursuivit-elle. C’est ma mission ! Je suis son seul espoir de trouver l’apaisement pour rejoindre l’au-delĂ  ! Je ne peux pas la faire attendre !

— Tu…

— Je sais grand-père, je sais. Tu ne crois pas à tout ça. Maintenant, respecte mes croyances s’il te plaît.

Vitalis n’ajouta rien. Après tout, ils avaient déjà maintes fois eu ce débat, le don de Leindel s’y prêtant bien. Seule lui restait la possibilité de soupirer. Légèrement.

Car le scientifique en était certain. La mort n’était qu’une fin.


Bip… Bip… Bip…

Bruit aigu et régulier. Si faible…

— Monsieur Vitalis Waesvalur ?

Le vieil homme prit une inspiration douloureuse et ouvrit les yeux, accordant son attention à l’être en blanc. Une silhouette trouble. Il serra les paupières, les ouvrit une seconde fois. Rien n’y faisait. Le monde était toujours aussi trouble.

— Je suis désolé, nous sommes impuissants. Vous allez mourir.


Enfin, les branches se dĂ©chirèrent. La forĂŞt laissa place Ă  une vaste cour parsemĂ©e d’éclats de voix joyeux, l’AcadĂ©mie se dressant en son centre. Leindel marqua un temps d’arrĂŞt. Elle ne correspondait pas Ă  la description de l’âme ! Mais celle-ci lui chuchota d’attendre un instant. Comme approuvant cette demande, les bâtiments se mirent Ă  briller comme mille Ă©clats d'Ă©toile scintillants. Puis le vent souffla, chassant lumière et illusion.

La véritable Académie se révéla sous les yeux subjugués de l’enfant.

Leindel attrapa la main de Vitalis, la bouche grande ouverte d’ébahissement.

— Grand-père ! C’est l’AcadĂ©mie !

Une esquisse de sourire amusé sur le visage, Vitalis acquiesça.

— Il semblerait.

Le duo resta immobile le temps du passage d’un oiseau, le vieil homme ne souhaitant pas briser l’un des rares moments où Leindel ressemblait encore à un enfant.

Puis elle s’ébroua, un air déterminé sur le visage. L’enfant en elle était parti.

— Allons-y !

Tirant Vitalis derrière elle, Leindel se mit en marche vers l’accomplissement de sa mission. Songeur, le scientifique suivit. Il imaginait déjà tous les visages perplexes auxquels ils allaient devoir se confronter…

Des visages perplexes Ă  raison.

Comme lui, lors de sa propre rencontre avec Leindel.


Un rêve satiné. Baignant dans une semi-conscience doucereuse, Vitalis se surprit à sourire. Il avait toujours eu peur de la mort. Ce n’avait pas changé. En ce jour, il en avait toujours peur. Mais baigné dans les drogues et autres anesthésiants médicaux, il se sentait bien. Atrocement bien.

Une larme écoeurée roula sur sa joue.

— Tu ne vas pas mourir.

Une petite main se glissa dans sa paume. Avec elle, la vie. Les signaux sonores de l’électrocardiogramme s’accélérèrent. Comme s’il venait de prendre une claque, Vitalis sursauta et ouvrit les yeux. À côté de lui, se tenait une petite fille.

— Bonjour, c’est ton frère qui m’envoie, fit-elle en souriant. Maintenant, tu vas arrĂŞter les bĂŞtises et venir avec moi. J’ai hâte de faire ta connaissance, grand-père !










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !











JilanoAlhuin

@Бриз - Brize Ton texte Ă©tait super. J'adore ton style d'Ă©criture, variant entre les Ă©vĂ©nements et selon l'action, et tes descriptions sont superbes. Le rĂ©cit que tu nous racontes entre le lien du grand-père et de la petite fille sont très bien gĂ©rĂ©es. J'ai hâte de voir tes futurs textes !


Le 22/08/2021 à 00:23:00



Ellumyne

La relation entre l'enfant et le grand-père fonctionne très bien et ton style est agréable à lire. Hâte de lire la suite. Et peut-être que Vitalis changera d'avis sur l'existence des âmes après la mort, quand il rencontrera une certaine Faucheuse et son apprentie ?


Le 21/08/2021 à 20:32:00



Sourne

J'adore ton texte et ton style ! Et la manière dont est amené le flash back est très pensée et intrigante ! ( au début, on passe de l'histoire d'un monstre, avec des phrases sans verbe, pour enchaîner sur l'histoire d'un papy qui parle à sa petite fille )


Le 21/08/2021 à 18:57:00



Patchwork

Voilà un paragraphe de début bien accrocheur! Une entrée en matière qui pose les bases du personnage dès les premiers mots. J'aime ça! Et la suite, bien loin d'être une déception, amorce une histoire intrigante et un couple de personnages aussi contrastés qu'attachants. Me voilà impatient de voir la suite!


Le 24/08/2021 à 22:44:00



Gaellewants

Je suis très curieuse d’en apprendre plus sur la relation liant tes deux personnages. Les capacités de Leindel ont l’air intéressante, ça me fait un peu pensé à la saga Sunshine sur certains points. Très hâte d’en apprendre plus !


Le 31/08/2021 à 17:05:00

















© 2021 • Conditions générales d'utilisationsMentions légalesHaut de page