L'Académie de Lu





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Défi de Sourne et Awoken (rentrée des classes)

Academy Universe - nouveau lore


Prince

(par Lu' Directrice)
(Thème : DĂ©fi de Sourne et Awoken)



Les murs de l’Académie sont si hauts. Ils vibrent des cris et de l’agitation qui y règne. Mon regard se perd dans les mouvements des élèves qui se pressent dans l’enceinte de l’école. Il y a encore quelques heures, l’endroit était tout à fait silencieux. Pas une âme qui vive. Il n’y avait que moi et cette bâtisse, neuve, qui se dressait au milieu de la nature.

Un ballon passe Ă  quelques mètres de moi. Quelqu’un court le rattraper et retourne vers ses camarades, non sans m’avoir adressĂ© un hochement de tĂŞte. Je lui souris en l’observant. L’effervescence est palpable. C’est la rentrĂ©e. Celle que tant d’élèves attendaient. Je sais que mon AcadĂ©mie est un peu particulière, qu’elle accueille des ĂŞtres de tous les horizons. Ă€ vrai dire, je ne sais pas ce qui les pousse tous Ă  y venir. Je ne sais pas ce qu’ils aiment tant dans cet endroit. Peut-ĂŞtre sont-ce ses bâtiments, qui ont un certain cachet. Peut-ĂŞtre est-ce l’ambiance, cette impression que rien ne peut arriver. Est-ce rĂ©ellement les dĂ©fis que je donne, ces idĂ©es un peu farfelues qui sortent de ma tĂŞte ?

La porte qui se trouve à côté de moi s’ouvre toute seule. Comme par magie. Je souris et m’engouffre par son ouverture. C’est mon petit passage secret, celui qui me permet d’arriver dans la plus haute tour, celle dont aucun n’imagine l’existence. Pour l’instant du moins. Je monte lentement les marches de l’escalier, l’esprit en ébullition.

Les ordinateurs, les cahiers, les stylos, tout le matĂ©riel dont les Ă©lèves ont besoin est en place dans la salle de cours. Les lits qui accueilleront les internes sont prĂŞts, il ne manque plus que leurs affaires pour personnaliser le tout. Ce lieu va devenir leur chez eux. C’est dans cet endroit que certains vont se rĂ©fugier, fuir leur vie en-dehors de ses murs. Cette idĂ©e me rĂ©chauffe le cĹ“ur autant qu’elle me terrifie. Comment ai-je pu crĂ©er un lieu qui prenne Ă  ce point de la place dans leur vie ?

Des torches s’allument au fur et à mesure de mon avancée. Mes pensées se brouillent. Avoir un chez soi, c’est une sensation que je ne pensais plus jamais ressentir. Des images d’une grande maison colorée s’impose peu à peu à moi.


Des bonbons craquent sous sa dent. Nous savons qu’elle s’attaque toujours aux bonbons, jamais aux biscuits. Ils sont bien trop précieux pour faire tenir sa maison. Elle en propose à une fillette et son frère. Si elle décline, lui se jette dessus. Ils semblent mourir de faim, pourtant, elle regarde le bonbon comme si c’était un poison. Ils sont pourtant délicieux.

Le four chauffe dans un coin. Nous savons à quoi il va servir, mais nous ne pouvons pas l’expliquer aux enfants. Après tout, si la sorcière disparait, nous ne resterions pas longtemps en place. La maison finirait par s’écrouler. Nous nous briserions. Des biscuits, il ne resterait que des miettes.

— Tu ne manges pas ? demande la vieille femme de sa voix Ă©raillĂ©e.

— Si, bien sûr.

Le bonbon craque sous sa chaussure. La sorcière est satisfaite. Elle ne voit pas, ne sait pas que la fillette n’a en réalité pas mangé le bonbon. Elle continue son manège, faisant croire à leur geôlière qu’elle s’empiffre autant que son frère. Il la regarde faire, les sourcils froncés.

— Pourquoi…

— C’est succulent ! l’interrompt-elle avant qu’il ne commette un impair.

Le bol qui contenait les bonbons se vide au fur et à mesure. Je ferme doucement mes yeux de confiture de framboise. Il est temps de prendre un peu de repos. Je sais ce qui attend ces gamins. Je n’ai jamais aimé assister à cette partie de l’histoire, je préfère m’enfuir dans le monde des rêves.


Le four est éteint lorsque j’ouvre les yeux. Il fait froid. Tout est silencieux. Vide. À l’intérieur, je crois discerner une forme. Calcinée. Les autres biscuits autour de moi semblent tous absorbés par cette forme. Aucun de nous n’est assez près pour vraiment distinguer de quoi il s’agit.

Un bout de tissu bleu dépasse de la porte. Ma confiture se fige sous mon biscuit. Je suis persuadée qu’il s’agit de la robe de la sorcière. Je dois aller vérifier. Car si c’est réellement elle qui se trouve dans le four, morte, alors nous sommes tous condamnés.

Le mur nous a si longtemps abrité que je ne sais même pas comment m’en détacher. Des miettes tombent à chacune de mes tentatives de mouvement. À côté de moi, je sens un autre biscuit faire de même. Nos regards se croisent. Ma confiture de framboise dans sa pâte en chocolat. Nous nous sourions vaguement. Nous avons la même idée.

Le four n’est pas si loin, il nous suffirait de sauter à terre et de faire quelques mètres pour l’atteindre. Je sens que je trouve peu à peu la force de me mouvoir. Des miettes tombent encore. Et c’est la chute. Ma face s’écrase contre le sol.

Les dalles sont dures. Froides. Mais je découvre des bras et des jambes qui me permettent de me relever. À peine ai-je le temps de me redresser que le biscuit qui était à côté de moi s’écrase à son tour contre la pierre. J’attends qu’il se redresse à son tour. Nous nous sourions.

Le four en ligne de mire, nous nous mettons à avancer. Nos pas sont hésitants, notre démarche incertaine. Pourtant, nous parvenons à avancer jusqu’à lui. Main dans la main. Il n’y a plus de doute possible lorsque nous y parvenons. La sorcière est à l’intérieur. Noire. Calcinée. Morte.

Une porte claque, nous faisant sursauter. C’est un courant d’air. Les enfants sont partis sans se retourner. Nous sommes seuls. Abandonnés. Et la maison ne tardera pas à s’effondrer si nous ne faisons rien. Du regard, j’observe nos compatriotes. La plupart d’entre eux sont comme endormis. Il y a peu de conscience dans un biscuit. Aucun ne semble se rendre compte de ce qu’il s’est joué.

Des miettes tombent à nos pieds. Je lève la tête. Le toit commence à se désintégrer. La magie ne fait plus effet, nous devons partir tout de suite si nous ne voulons pas être détruits. Je regarde le biscuit qui m’accompagne. D’un regard, nous savons ce qu’il nous reste à faire.

La porte qui a claquĂ© n’est pas si loin. Nous courons aussi vite que nous le pouvons, malgrĂ© notre mĂ©connaissance de nos jambes. D’autres miettes tombent, de plus en plus grosses. Comment allons nous rĂ©ussir Ă  ouvrir cette fichue porte ? Ă€ peine ai-je eu cette pensĂ©e qu’un amas de confiture se matĂ©rialise sur la poignĂ©e. Par je ne sais quelle magie, elle enclenche le mĂ©canisme.

Le battant s’ouvre. Nous ne perdons pas une minute et déboulons à l’extérieur. Nous avons à peine le temps de faire quelques mètres avant que la maison ne s’écroule sur elle-même. Essoufflés, nous nous retournons pour voir le désastre.

Les biscuits ne sont plus que de la poussière de gâteau. Des larmes de confiture coule sur mes joues. Sa main les essuie et il porte ses doigts à sa bouche. Chocolat et framboise. Nous nous regardons. Nous sommes les seuls rescapés de la maison. Notre maison. Nous n’avons plus nulle part où aller. Il se tourne vers moi.

— Prince, dit-il en se désignant de la main.

Des miettes collent à son chocolat. J’en enlève une de la main. Prononce mon premier mot.

— Lu’.


L’escalier débouche enfin au dernier étage. J’ai appris à grandir selon ma volonté, depuis la maison en sucreries. Je n’ai jamais désiré être trop grande, cela fait peur aux gens, mais c’est plutôt pratique pour évoluer dans un monde qui a été pensé pour les humains.

La porte qui se trouve devant moi s’ouvre à nouveau toute seule. Pas besoin de confiture cette fois. C’est un vaste balcon qui m’accueille. D’en bas, on ne peut se douter de son existence. Il me sert à me cacher, à fuir mes obligations, mais aussi à observer. L’Académie fourmille déjà de monde. C’est impressionnant. Gratifiant autant qu’effrayant. Il va falloir que je m’occupe de tous ces élèves. Que je les occupe. Que je leur apprenne. Que je les fasse grandir.

Les briques qui composent le parapet sont dures sous mes doigts. Rassurantes. Je m’autorise à relâcher la pression. C’est le premier jour. Il y a mille et une choses à gérer. Mais j’ai embauché les meilleurs pour m’aider. Une secrétaire, un bibliothécaire, un responsable technique, une responsable évènements, une responsable publicité, et une déléguée. Tous d’horizons différents. Hétéroclites. Enrichissants. Passionnants.

Une miette s’échappe de mon biscuit et se fait emporter par le vent. Je la regarde danser au loin, jusqu’à disparaître. Rejoindre les milliers d’autres que j’ai déjà perdues. Les milliers que mes camarades sont devenus. Peut-être même qu’elle rejoindra Prince.










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !











Patchwork

Oh, j'adooooore! La backstory est géniale, je n'aurais jamais pensé qu'un survivant de la maison de biscuits pourrait avoir tout vu! Le style est super-sympa et j'en ai presque oublié que la deuxième consigne était élégamment - et parfaitement - respectée! J'aime énormément tout le sentiment qui est mis dans l'existence de l'Académie et ça me donne vraiment hâte d'y évoluer plus avant :D


Le 22/08/2021 à 19:23:00



JilanoAlhuin

Ton texte est superbe. Que ce soit la backstory, les descriptions et ce que tu nous présentes, c'est génial. Ton style d'écriture est génial, et tu arrives à transmettre les émotions dans ton texte. C'est superbe :smileycool:


Le 22/08/2021 à 19:26:00



Sourne

On connaît enfin les origines du biscuit, et je l'ai beaucoup aimé ! Par contre, c'est sans doute un goût personnel, mais j'ai un peu de mal avec les phrases courtes ^^" Pour la page wiki, je garde les références au Tropeur ou je les enlève ?


Le 22/08/2021 à 20:56:00



Malkym

Un texte passionnant, bien que je doive avouer ne pas avoir souvent eu le plaisir de te lire ^^
On en apprend enfin sur les origines du biscuit, qui s'est donc trouvé son cher Prince (mignon... TRAGIQUE ! Mais... mignon :3). Ton texte est plein d'émotions et j'aime beaucoup ton style d'écriture ! Je me demande cependant toujours comment est-il venu à l'esprit d'un biscuit de concevoir une si belle Académie :thinking: J'ai hâte de le découvrir ^^
Bref, c'est un fort beau texte pour un joli personnage donc je suis impatient de connaître le futur, comme le passé :smileycool:


Le 22/08/2021 à 21:51:00

















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